[Bonjour à tous ceux qui me liront ! Cela fait bien longtemps que je n'ai pas posté par ici... Ca commençait à me manquer. Aujourd'hui, c'est un texte un peu particulier que je poste. Aujourd'hui, je suis fière de vous annoncer que je m'apprête à intégrer une école de comédie musicale, comme j'en ai toujours rêvé. Et ce petit texte est ma manière de dire au revoir à mes études...]
On sait pas trop dans quoi on s'embarque, gamin, la première fois qu'on va à l'école. On se rend pas compte qu'on en a pour au moins quinze ans. Trente-cinq, si on choisit de devenir neuro-chirurgien. Pas le cas du tout-venant, donc. Bref, à six ans (oui, j'ai choisi de faire démarrer la scolarité à six ans, même si certains – dont moi – commencent à trois ans avec la maternelle), à six ans, je disais, on se rend pas compte de tout ça. L'école primaire apparaît comme la succursale de Willy Wonka. Un truc coloré, avec plein d'enfants pour jouer avec nous, des marelles et des escargots, des chansons... Le paradis pour un gosse, en soi. Oui, le paradis.
Puis, on grandit et on arrive au collège. Puis, on grandit encore et on atterrit au lycée. Au bac, à ce qui apparaît comme une finalité qu'on nous a rabâchée toute notre vie. Naïvement, on se dit qu'on sera enfin tranquille après ça. Et puis, on réalise... On réalise qu'il reste encore à traverser le monde des études, le monde du travail, le monde de la famille, le monde de la retraite... Bref, que le chemin est encore long, très long. On quitte un tunnel pour mieux s'engouffrer dans un nouveau tunnel. On oublie à quoi ça ressemble, la lumière. On est trop occupé à traverser le tunnel du mieux qu'on peut. J'ai eu peur du tunnel. Je venais de quitter quinze ans de scolarité et m'apprêtais à en commencer quinze autres. Ou moins. Ou plus. Qui sait ? Enfin bon, ça m'a fait peur. Ça m'a frustrée. « Passe ton bac, tu feras ce que tu voudras après ». Je l'ai fait, j'ai passé mon bac. Je fais ce que je veux maintenant ? Bah non. Ce serait trop facile. Alors, je me suis engouffrée dans ce merveilleux tunnel qu'est celui des études.
Un an. J'ai tenu un an. Un an à disserter, analyser, réfléchir, écrire, écouter, comprendre, ne pas comprendre, rêver d'ailleurs, m'ennuyer, regarder les nuages. Un an à me dire que je n'étais pas à ma place. J'ai toujours su où était ma place. Alors, qu'est-ce que je faisais là ? Pourquoi étais-je assise à une table, en train d'analyser un plan de Marcel Carné ou d'écrire sur le dernier Paul Thomas Anderson ? Pourquoi n'étais-je pas là où mon cœur voulait aller, là où ma raison me guidait ? La peur, encore. On est bête quand on a peur. Ou prudent, ça dépend du point de vue. J'ai mis la prudence et la peur au placard et j'ai posé mon pied sur du vide. J'ai sauté sans parachute. J'ai peut-être des bonnes notes mais je ne suis pas faite pour les études. C'est comme ça. Je suis faite pour vivre, maintenant. Je refuse de laisser le temps filer et avoir des regrets. Je hais les regrets. Je préfère les remords.
Adieu fac, adieu études, adieu Truffaut et Tchekhov, Benoît Jacquot et Diderot. Adieu études. Peut-être vous reverrai-je, l'avenir nous le dira. Mais pour l'instant, ne m'en voulez pas, je pars vivre cette vie qui me rendra heureuse, celle qui m'épanouira et qui me fera me lever le matin le sourire aux lèvres. Je suis née pour cette vie.
This is where I'm meant to be.
I was born this way.
Let me be your star.
Forever's gonna start tonight.