Te souviens-tu,
Ces longues nuits blanches étoilées
A se confier nos vies passées,
Nos blessures, nos rêves effleurés ;
Ces longues chevauchées effrénées,
Le coeur battant comme une ondée
De mots d'amour à peine usés...
Te souviens-tu,
Ces longs silences capitonnés
Remplissant l'espace encensé
De notre amour démesuré ;
Ce jour où, triste, j'ai pénétré
Ton âme de mes tendres pensées...
J'ai goûté à l'alcool sacré.
Te souviens-tu,
Ces mois entiers sans se quitter,
Et toutes ces heures partagées
En deux moitiés, une unité ;
Cette belle soif d'amour absolu
- Un idéal Irrésolu -
Tous ces rêves mystifiés, perdus...
Te souviens-tu,
Ces aubes pâles, au bout des nuits
De veille, qu'on attendait assis
Sur un banc, dès la nuit tarie ;
Ce bonheur hors catégorie
Aux couleurs d'un soleil magique
Scintillait en nos yeux, unique !
Te souviens-tu,
Que nos coeurs gros comme des soleils
Réchauffaient l'hiver de la veille,
Illuminaient la vie, pareil
A l'aura de Dieu sur ses nonnes ;
Qu'on devait saluer Perséphone
Avant que le terminus sonne !