Je me souviens de ton corps, de ta chair frémissante et douce sur laquelle tu m'as permis de poser mes mains. Je me souviens de cet instant délicieux où nos histoires se sont imbriquées à travers un voile de plaisir qui filtrait nos mots et laissait passer l'essentiel de nos pensées. Je me souviens de cette accumulation de sensations stridentes qui nous emmenait dans un nuage léger et plein d'amour chaleureux.
Je me rappelle que nous conjuguions comme des offrandes nos plaisirs égoïstes et que nous étions attentifs au sourire intérieur de chacun, je revois comment nous arrachions de nos mémoires des expériences désormais invalides pour nous offrir nouvellement, loin de la performance physique et attachés à la réalisation d'un voeu.
Nos envies se mariaient, construites par nous deux sans concertation, sans question, sans peur, comme un accomplissement naturel. Le plaisir de la chair fera aussi partie de notre vie.
Mais au delà de la chaleur de nos sexes, de nos mains, de nos regards et de nos membres tendus vers l'autre, nous avons vérifié à ce moment-là que nous étions bien les êtres que nous attendions.
Parce que nos baisers, nos gestes et nos abandons ne trouvaient cette acuité qui nous séduisait que dans nos histoires. C'est la magie de cet instant de dépasser l'immense plaisir de la friction de nos corps et du chant de nos peaux pour dérouler notre avenir.
Cet avenir me plaît, parce que c'est toi qui l'incarnes.
Je t'aime, immensément, intensément, comme si mon coeur faisait l'amour avec le tien.