Alice, Alice, glisse, glisse,
Ton sourire empli de malice,
Sur le miroir glacé recouvrant les abysses.
En coulisse passe le cortège des clarisses,
Renoncement charnel éloigné du vice ;
À l’apparence sainte, mais à l’âme métisse.
Ô, Alice, comme ton rire relevé d’épices
Rend terne l’église du Saint-Sulpice.
Glisse, glisse Alice
Sur le miroir de l’eau sous les yeux des novices
Pendant que le peintre d’un trait esquisse
Une droite pour l’horizon, une courbe pour ton service.
C’est un art épuré, un étrange exercice ;
Dans la ligne cambrée nait ton corps Alice.
Ô, glisse Alice, glisse,
Sur le miroir scintillant de cette vie factice,
Où les mères plus qu’aimantes se voudraient formatrices
Glisse, glisse, Alice,
Ne t’attache pas au reflet comme le ferait Narcisse
L’amour est autour et sème ses indices
Un regard, des coins de lèvres qui plissent
Et adieu les maléfices.
Bonjour à l’avenir Alice,
Viendra le nourrisson à l’heure propice.
Glisse, glisse Alice oublieuse des s évices.