Et, ils reparlent de valeurs perdues,
De vieille France, de famille et de patrie.
Ils s’enflamment de soldats inconnus
Font références à un hymne et ses ennemis.
Ils rêvent d’ordre et de puissance,
Pensent que chaque homme a son prix,
Que les autres sont une nuisance,
Que leur existence ne vaut que mépris.
Ils n’ont d’amour que pour les reflets
D’un monde mort qu’ils appellent souvenirs,
Espèrent qu’un jour soit enfin restauré,
Au son du cor et des tambours, leur bel empire.
La sueur froide de leurs peurs fait fleurir,
Dans le désert de leur cœur, la douleur et la haine.
En fils de brimades, ils érigent leur avenir
Sur les rumeurs d’un enfer qu’on leur assène.
Plus ils sont seuls, plus ils sont nombreux,
Des millions de sardines effrayées,
Plus le monde est cruel, plus ils vont au milieu,
D’une raison qui assassine leur liberté.
Les fous de la nation relèvent la tête
De leur frère qu’ils ne reconnaissent plus.
Sur son cou, le frisson de leur machette
Désaltère cette jeunesse qu’ils ont perdue.
Ils glorifient la guerre et ses génies,
Les nouveaux soldats nés des frustrations
Qui font dire que naguère la patrie
Se faisait, sans débat, juste au bruit des canons.
Ils entonnent le chant de la violence,
Marchent au pas du coq qui a trop bu.
A l’aube des temps de la pénitence,
Vogue l’arche à la coque vermoulue
Ils sont sur le pied de guerre, le bras tendu,
Les nostalgiques du pas de l’oie
Sont en ligne pour l’enfer, les entends-tu ?
Les soldats d’un pathétique combat.
Après le gros temps de crise, mon amour,
Il faut bien que quelqu’un porte l’infamie.
Tu diras à mon enfant, mon fils, qu’un jour
Le drapeau des vilains, à ma porte, a mugi.
Allover 2011