Tu cours, mon amour, tu cours après quoi,
Après qui, tu cours et moi je t'attends là,
Au carrefour du rêve, de la nuit et du jour.
Sans trêve, tu cherches et puis tu fuis l'amour,
On n'arrête pas de se tourner autour.
Tu files les mots, comme elles filaient la laine,
Jadis, les fileuses de temps en mitaines,
Des kilomètres, pour des kilos de maux,
Qui dévident les peines de ton cœur gros.
Tu cours, mon amour, partout à la fois,
Sur tous les fronts, et moi je t'attends là,
A la lisière du temps et de la vie,
Où l'amour a poussé son premier cri ;
Depuis chaque jour je le berce dans son lit.
Tu le serres dans tes bras, et tu repars,
Chasser vipères, chimères, sous l'étendard
D'une liberté qu'il te faut payer cher,
Marchant sans cesse, en proie à tes enfers.
Tu cours, mon amour, et je ne peux te suivre,
Alors je t'attends là, au pied du rêve,
Où l'herbe pousse quand l'espoir le rend ivre,
Où tu me rejoins quand le jour se lève
Et de ses rayons fait fondre le givre.
Tu cours, mon amour, mais nos mains se tiennent,
Nos cœurs sans relâche se fondent et s'apprennent
A marcher ensemble pour une vie meilleure,
Juste une vie remplie d'amour et de bonheur.