Il raccrocha et dit :
- Quand va-t-elle me laisser tranquille, j’ai seize ans après tout ! J’ai droit à mon indépendance, ah les parents… Enfin bref, Giordano, il faut que je vous parle. Rien ne se passe comme prévu, « normalement » William aurait dû trouver un morceau assez gros provenant de l’épave et le montrer au shérif de la ville, on l’a trouvé mais le problème c’est que j’ai modifié l’évènement… En appuyant sur un bouton, j’ai reconstitué la soucoupe volante, donc on a perdu le gros morceau, nous avons seulement une trentaine de morceaux en tout… Alors que dans la « vraie » réalité, William avait récupéré beaucoup plus de débris. Je suis en train de faire beaucoup trop de modifications, il faut absolument que je répare mes bêtises, car à ce rythme là, l’affaire Roswell ne sera pas du tout ce qu’elle aurait dû être…
- De toutes évidences, il est trop tard, mais que vas-tu faire et surtout comment vas-tu t’y prendre pour réparer tes maladresses.
- Et bien maintenant que la soucoupe est comme neuve, il faudrait qu’on trouve un moyen d’entrer dedans… Il y a sûrement des objets d’origine extraterrestres à l’intérieur, il faudrait y aller tout de suite…
- Maintenant mais tu es fou !
- Oui vous avez raison, excusez ma folie, il vaut mieux attendre la nuit… Nous partirons vers 23 heures, attendons que tout le monde soit couché…
Pendant le souper, ils ne discutèrent que de la soucoupe volante, William voulait déjà en parler à la presse et montrer les débris aux autorités…
Par chance les Brazel allèrent se coucher assez tôt, ce qui laissa le temps à Giordano et Killian d’organiser leur périple, ils prirent le matériel nécessaire et les clés de la camionnette du berger. Aucun d’eux ne savait conduire, ce soir, l’adolescent allait apprendre en quelques minutes. Ils se rendirent au véhicule et Killian prit le volant.
- Bon je vais essayer d’imiter ma mère quand je la vois conduire, c’est facile normalement, je la démarre, j’appuie sur la pédale d’embrayage, je passe une vitesse, j’accélère à fond et… je cale, merde ! Bon je recommence, mais il faut que je ne réveille personne…
Après une dizaine de démarrages ratés, Killian réussi tout de même à la démarrer et ils s’élancèrent dans la nuit noire pour tenter de retrouver l’épave, ils roulèrent une bonne vingtaine de minutes, en première vitesse, pour ne pas prendre de risque… C’était assez comique à voir, le jeune homme callait à chaque virage, mais ils arrivèrent tout de même à bon port, la soucoupe était là, luisant comme un réfrigérateur en inox… Les deux amis s’en approchèrent et en firent le tour mais à aucun moment ils ne trouvèrent d’entrée, ils ne voyaient même pas la moindre ouverture, la moindre fente dans la carrosserie, sur tout le pourtour de la soucoupe se trouvait une longue phrase, Killian s’occupa de la traduction…
Killian traduisit le texte à Giordano puis sur le bouton à côté du message, une porte se dessina à côté du texte qu’il venait de lire… Des inscriptions que Killian n’arrivait pas à déchiffrer s’inscrivirent dessus, puis ils virent enfin l’intérieur du vaisseau spatial, il était extrêmement spacieux, mais le système de reconstruction n’avait pas reconstitué seulement l’enveloppe de la soucoupe, en effet, l’intérieur, avec tous les tableaux de bord, les sièges et tout le mobilier, avait lui aussi été reconstruit… Mais quelque chose clochait pour Killian, si la soucoupe avait atterrie ici, elle avait bien été amené par quelqu’un… Or, ils n’avaient trouvés aucun corps à proximité du vaisseau l’autre jour, voila un nouveau mystère qui devait être élucidé…
- A quoi servent toutes ces choses ? demanda le physicien
- Je n’en ai aucune idée, mais quelque chose me turlupine, en effet nous n’avons trouvé aucun corps…
- Oui, c’est bizarre, nous chercherons demain, mais pour le moment rentrons, si William s’est réveillé, il va se demander où nous sommes…
En effet William s’était réveillé et il attendait les deux hommes en compagnie d’un fusil, il était dans une colère noire, sa femme avait raison… Il n’aurait pas dû faire confiance à ces deux inconnus, car ils leur avaient volés sa camionnette, mais à son grand étonnement, il vit les phares de son véhicule s’approcher ; ils étaient revenus ! Mais William ne perdit pas le Nord et il traita Giordano et Killian de tous les noms d’oiseaux possibles et inimaginables et il les menaçait toujours de son fusil. Ils discutèrent pendant une bonne vingtaine de minutes, chacun apportait ses arguments au débat mais la conversation coupa court quand une boule de feu bleue se dirigea en direction d’un champ de blé, à proximité de celui de Brazel, une explosion retentit puis plus rien, les trois hommes se regardèrent puis coururent en direction du champ, quand ils arrivèrent sur les lieux, ils furent surpris, sauf un ! Killian, en effet, il fut le seul à comprendre ce qui s’était passé, ils venaient d’assister à la réalisation, plus qu’éclair, d’un de ces mystérieux cercles de récolte. Killian avait beau se remémorer les nombreux livres qu’il avait lu au sujet de l’affaire Roswell, il n’avait jamais entendu parlé qu’un cercle de récolte s’était formé dans un champ à côté du site du crash…
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda William
- C’est ce qu’on appelle les cercles de récolte, expliqua Killian, ces phénomènes sont souvent associés aux extraterrestres, ils se forment instantanément et sont souvent accompagnés de boule de plasma comme celle que nous venons de voir…
- Mais à quoi ça sert ? dit Giordano
- On a souvent considéré les cercles de récoltes comme les pistes d’atterrissage des soucoupes volantes, mais ce qui m’inquiète le plus c’est qu’aucun cercle de récolte ne s’est jamais formé à Roswell
- Donc si je crois à tout ce que vous dites sur vos voyages dans le temps, ne serrais ce qu’une seconde, cela voudrait dire que le passé à été modifié ?
- C’est ça, mais je ne sais pourquoi il y a eu des modifications temporelles, mais j’aimerais bien voir à quoi il ressemble vu de dessus…
- Nous pourrions demander à la base militaire de Roswell, elle n’est pas loin, mais je doute qu’ils veulent bien prêter un hélicoptère pour une simple supposition, ce n’est peut être pas du tout un « cercle de récolte ».
La base militaire de Roswell ! Pourquoi n’y avait il pas pensé plus tôt, la base était l’une des grandes actrices dans l’affaire Roswell. Il suffisait juste de laisser s’écouler quelques jours et normalement la base devrait lui prêter ce dont il avait besoin…
- J’ai eu vraiment peur pour ma camionnette, j’ai crus que vous ne reviendriez jamais avec, promettez moi que vous n’êtes pas la pour voler mon bétail !
- Qui vous a mis cette idée dans la tête, s’étonna Killian, nous sommes ici dans un but purement scientifique comme je vous l’ai déjà dis, je connais l’affaire Roswell par cœur, c’est ma passion depuis que je suis tout petit… Et Giordano est un grand physicien et il a toujours étudié les autres formes de vie mais il fut condamné à mort car personne ne l’a cru, mais heureusement je suis arrivé à temps pour le sauver, excusez moi de ne pas vous avoir prévenu pour votre camionnette…
- Oui je dois avouer que j’ai eu peur pour mon véhicule, c’est ma femme qui m’a mise cette idée dans la tête mais ce soir je l’ai vraiment cru à cause de ma camionette…
- Nous ne l’avions pas volé, nous sommes retournés Giordano et moi sur les lieux du crash, nous ne voulions pas vous réveiller, c’est pourquoi nous y sommes allé seulement à deux, en effet, nous sommes revenus pour vous prévenir, nous avons réussis à ouvrir la soucoupe ! Mais nous n’avons pas de trouver de corps, pourtant il y avait un volant et deux sièges, cela veut bien dire que des personnes sont mortes dans le crash, le choc a été trop violent pour faire des survivants… Mais promettez-moi que l’on fait la paix, plus jamais de fusil hein ?
- Oui d’accord, on fait la paix, de toute façon même si vous mentez, c’est un mensonge trop compliqué pour que vous le teniez jusqu’au bout… Donc on verra bien ! Pour ce qui est des corps, on ira voir demain à la première heure, il est bien trop tard pour y aller maintenant…
Dès que le soleil se leva, Kyar et Yares émergèrent de leur sommeil, après l’explosion, ils étaient tombés dans un profond malaise, Yares interpella tout de suite son ami :
- Kyar ! C’est merveilleux, nous avons survécus, la seule chose que je me rappelle c’est notre collision avec la colline, mais comment avons-nous réussis à rester en vie ?
- Je ne sais pas mais on ne peut être qu’heureux, nous avons eu beaucoup de chance !
- Ca y est j’ai compris ! Regarde nos combinaisons, elles clignotent en rouge, cela veut dire que le système d’air-bag intégral s’est déclenché ! Heureusement pour nous… Elles nous ont coûtées cher mais bon, ça prouve que c’est pas de la camelote !
Les deux extraterrestres avaient été propulsés à une cinquantaine de mètres de leur soucoupe et ils étaient tombés dans des buissons, cela explique pourquoi Giordano et Killian ne les avaient pas trouvés la nuit dernière…
- Bon activons le programme de reconstruction de l’appareil, proposa Yares, avec un peu de chance dans deux heures au plus tard, nous sommes de retour sur Xaris, j’espère qu’il n’y a pas trop de bouchons à côté de Tarmax…
Quand ils arrivèrent près de la soucoupe, ils découvrirent avec étonnement que l’appareil avait été reconstitué.
- Quelqu’un est passé par là, sûrement un humain, mais comment a-t-il fais pour comprendre notre langue…
Ils entrèrent dans l’OVNI et essayèrent de le démarrer, ils entendirent un vrombissement puis plus rien, le conducteur décida d’aller voir l’état du moteur, mais il n’eut pas besoin d’aller loin pour voir ce qui clochait… L’appareil s’était reconstruit sans les morceaux de débris qu’avaient collecté William et Killian, alors on pouvait voir par ci par là des trous dans la carrosserie du « bolide ».
- Kyar, c’est pas la peine d’essayer, on arrivera pas à démarrer ! Il y a des trous dans la carrosserie, elle était tout neuve en plus ! Elle avait seulement quatre vingt giga kilomètres… On a plus qu’à prévenir l’Alien Airlines pour qu’ils viennent nous chercher, il s’approcha du bouton pour actionner le système de pistage, mais c’est pas possible ! Le système a lui aussi été activé ! Comment un humain peut il être au courant d’autant de choses sur nos soucoupes volantes ! En plus je donnerais ma tentacule à couper que l’Alien Airlines est déjà passée et que nous les avons ratés… On a plus qu’à appeler un remorqueur intergalactique…
- Attends, j’en appelle un avec mon portable… Evidemment il n’y a pas de réseau, satané planète ! Je déteste la Terre, on ne peut rien faire ici, c’est pire que primitif. Oh, je crois que j’ai entendu quelque chose, vite cache toi ! Je reconnais ce bruit je crois que c’est ce qu’il appelle « voiture »…
En effet, Killian, William et les deux autres arrivaient dans le but de chercher les conducteurs de l’OVNI.
- Regardez, la porte est ouverte dit William, vous ne l’aviez pas fermé Killian ?
- Apparemment non… répondit celui-ci
Kyar et Yares les espionnaient, ils sortirent de leur cachette peu après. Killian n’avait jamais vu d’extraterrestres en « vrai », il ne pensait vraiment pas qu’ils ressemblaient à ça. L’image clichée du bonhomme vert avec des yeux en amande et trois doigts par main était totalement fausse. En réalité ils étaient de couleur bleu, ils avaient de grands yeux ronds et jaunes, des oreilles pointues comme les lutins, aussi, ils portaient une combinaison en aluminium vert fluo, qui leur donnait des allures « flashi ». Ils avaient deux bras avec quatre doits à chaque main. Mais au niveau du bassin, ils avaient un tentacule de chaque côté, à chaque pied, ils portaient en guise de chaussures, des petits aéroglisseurs. Ce qui choquait peut être le plus Killian, c’est que ces créatures n’avaient pas de nez ! Kyar commença à leur parler avec des mots incompréhensibles.
- Mais t’es bête ou quoi ? Les terriens ne parlent pas le Xarisien enfin !
Les deux amis tournèrent un bouton de leur combinaison au niveau de leurs oreilles, pendant ce temps, les quatre hommes étaient stupéfaits par la scène qui se tenait devant leurs yeux.
- Vous nous comprenez maintenant ? demanda Yares
- Oui, oui, c’est magique je parle à des extraterrestres dit Killian qui n’en revenait toujours pas, j’ai tant de questions à vous poser !
- Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’un habitant de notre planète vient passer ses vacances sur Terre, il est harcelé par des hordes de personnes qu’ils leur posent des questions sur ce que vous appelez « le commencement ».
- Ces quatre humains ont l’air plus intelligent que les autres, tu ne penses pas Kyar ? D’ailleurs, je pense que c’est eux qui sont à l’origine de ce qui est arrivé à mon si beau et si précieux « bolide ».
- Excusez nous, mais nous pensions que vous étiez mort dans l’explosion…
- Nous aussi, mais nous sommes en vie, désolé messieurs, nous devons retourner sur notre planète, au plaisir…
- Vous allez repartir avec cette épave pleine de trou se moqua Killian, et bien bonne chance, oh avant que vous partiez, on se sert le tentacule ?
- L’humour terrien est toujours aussi nul, et de mauvais goût, dit Yares en dévisageant le jeune homme
Les deux extraterrestres rentrèrent dans le vaisseau et refermèrent la porte derrière eux…
- On vient de parler avec des habitants d’une autre planète vous vous rendez compte ! Je ne les ai même pas pris en photo… Et dire que l’on ne leur reparlera jamais ! Voila, vous avez la preuve que les extraterrestres existent maintenant !
- Oui, je vous crois désormais, de toute façon, je ne peux pas trop faire autrement ! Je m’excuse pour tout… Mais avouez qu’ils sont malpolis, ce fut une rencontre éclaire !
- C’est vrai qu’ils ne nous ont pas beaucoup parlés… Mais peut être qu’ils sont en mauvais thermes avec les habitants de la Terre…
- Pendant que j’y pense, il faudrait peut être montré les débris à quelqu’un proposa William, pour que le monde entier découvre qu’il y a une vie en dehors de la Terre, vite descendons en ville !
Ce n’était pas le bon jour pour montrer les débris, normalement Brazel avait attendu le 6 juillet pour montrer les débris au shérif, on était seulement le cinq, de nouveau, quelque chose clochait, Killian l’avait bien compris. Ils se rendirent en ville avec quelques débris, William partit tout de suite en direction du bureau de Wilcox pour lui expliquer la situation, par chance il pur les recevoir tout de suite :
- Monsieur le shérif, excusez moi de vous déranger, mais la situation est grave…
- Qu’est-ce qui se passe ? Des extraterrestres ?
- Oui, comment le savez-vous s’étonna le berger
- Je le sais car nous avons déjà été prévenu par l’United Airlines, en effet, un équipage de la compagnie a observé neuf objets volants qui ressemblaient à deux soucoupes retournées l’une sur l’autre, au dessus d’Emmett dans l’Idaho, aussi ils ont soulignés qu’ils avaient aperçus deux signes sur la carrosserie de chaque appareil, il ressemblait à ceci…
Wilcox dessina quelque chose sur une feuille de papier puis leur montra, Killian reconnut tout de suite ce signe c’était en fait la lettre A en Xarisien.
- Votre signe est en fait un A monsieur le shérif, je ne sais pas ce que cette équipe de neuf soucoupes volante signifie, mais nous avons autre chose de surnaturel à vous montrez, une soucoupe volante s’est écrasée dans le champs de monsieur Brazel, puis l’appareil s’est reconstruit sous nos yeux, comme par magie, et il y a à peine une heures, nous avons parlés avec des extraterrestres, si vous voulez des preuves, nous en avons, on a récupéré des morceaux de débris dans le champs, William, vous pouvez aller les chercher s’il vous plaît…
William partit vers sa camionnette.
- J’espère pour vous que ce n’est pas une blague et que vos preuves sont valables, je déteste perdre mon temps et de toute façon je ne crois pas à ces sornettes, les petits hommes verts dont on parle dans les livres n’existent pas !
- Premièrement ils sont bleus et non verts et ils existent bel et bien mais je comprends tout à fait que vous soyez septique.
Le berger revint avec un sac en toile et il étala les débris sur le sol, Wilcox se mit à rire :
- Vous vous payez ma tête non ? Ce ne sont que des vulgaires bouts de cartons sur lesquels vous avez collés du papier aluminium un peu froissé, rien de plus !
- Vous avez déjà vu du carton à mémoire de forme vous, argumenta Killian, et regardez ces signes sur les côtés, regardez ce signe ne ressemble t’il pas à celui des appareils observés dans l’Idaho.
- Oui, vous avez raison, c’est extrêmement bizarre ! Prévenons la base militaire de Roswell, ils trancheront si ce sont vestiges de soucoupes volantes ou non, car vos quelques petits arguments ne m’ont pas fais changer d’avis… Mais bon, c’est vrai que je n’avais jamais vu ça avant…
Ensemble ils appelèrent le « Roswell Army Air Field » l’officier de renseignement de la base, Jesse Marcel décrocha :
- Major Jesse Marcel, que puis-je pour vous ?
- Bonjour monsieur Marcel, je vous appelle car nous avons un problème, j’ai à côté de moi, William Brazel, un berger et il a quelque chose à vous dire.
- Passez le moi
- Monsieur Marcel, William Brazel à l’appareil, je possède un ranch à proximité de Roswell, et hier j’ai découvert des débris, j’en ai récolté quelques uns, il faut que vous les voyiez car tout porte à croire qu’ils sont d’origine extraterrestre.
- Où et quand puis-je vous rencontrer ?
- Je peux rester sur la ville pour la journée, quinze heures au bureau du shérif ça vous va ?
- Oui, très bien, à tout à l’heure monsieur Brazel.
William raccrocha puis ils discutèrent de cette histoire avec Wilcox, jusqu’à ce que le téléphone sonne de nouveau, cette fois-ci, c’était Franck Joyce, l’animateur de la radio KGFL, qui appelait le shérif tous les jours à la même heure pour se tenir au courant des nouvelles, Wilcox lui parla de l’affaire et Joyce interrogea Brazel par téléphone. Plus tard Jesse Marcel arriva au bureau du shérif. Le major avait les cheveux bruns et de gros sourcils, il avait les yeux bleus et portait l’uniforme de la RAAF
- Alors monsieur Brazel, montrez moi ces débris…
Jesse fit la même remarque que Wilcox au sujet des débris, cependant il avoua que ces signes sur les débris étaient assez singuliers.
- Ecoutez monsieur Brazel, je ne sais pas s’il est nécessaire de s’affoler autant au sujet de ces pseudo débris de « soucoupe volante ». Mais je vais tout de même prévenir le colonel Blanchard pour que lui aussi les voit de ses propres yeux, en effet ces signes m’interpellent… Avez-vous le temps pour m’accompagner à la base, par contre, ça peut prendre quelques heures…
- Oui, oui, j’ai le temps, Killian, vous m’accompagnez ?
Arrivés à la base, ils rencontrèrent directement le colonel Blanchard, un peu rondouillard, inspirait confiance, Killian lui expliqua la situation :
- Colonel, vous vous souvenez de l’explosion de Samedi soir à Roswell, et bien il s’est avéré qu’un objet qu’on ne peut pas identifier s’est écrasé dans le champs de monsieur Brazel, nous sommes allés examiner les débris que voici, et nous avons trouvé des signes sur certains morceaux de débris, je pense, et je suis sûr qu’il s’agit d’une langue extraterrestre.
- Je suis désolé jeune homme, nous ne pouvons pas nous baser sur de simples suppositions, n’avez-vous pas d’autres morceaux de débris à nous montrer ?
- Nous avons bien plus que ça mon colonel ! On ne sait pas ce qui s’est passé mais la soucoupe volante s’est reconstruite sous nos yeux et elle se trouve encore dans le champ à l’heure qu’il est…
- Ah, j’aimerais bien voir ça !
- Je n’y vois aucun inconvénient dit William
- Si on passe beaucoup de temps sur le site des débris est-ce qu’il y a possibilité que l’on dorme à proximité ?
A partir d’ici tout s’accéléra, le colonel Blanchard emmena le personnel nécessaire pour les accompagner sur le site. Rien n’était en rapport avec la réalité, en effet, normalement le colonel Blanchard avait tout de suite envoyé des morceaux de débris à différentes bases militaires en Amérique, mais à cause du petit nombre de débris, Blanchard avait catégoriquement refusés d’alerter les autres bases militaires… Killian n’aurait jamais dû jouer comme ça avec l’espace temps… Car celui-ci était en train de prendre le dessus et peut être qu’à cause de ça, « L’affaire Roswell » ne sera jamais comme avant… Sur le lieu du crash il y avait seulement Jesse Marcel, le colonel Blanchard et son équipe. Le capitaine Sheridan Cavitt, qui faisait lui aussi partie de la base manquait à l’appel alors qu’il devait être là… normalement… Tous furent bien sûr impressionnés par l’objet qui se trouvait devant leurs yeux… Marcel et Blanchard étaient obligés de l’avouer, les extraterrestres existaient… Jesse examina la soucoupe au compteur Geiger qui ne distingua aucune radiation. A l’intérieur Yares et Kyar s’ennuyaient, et attendaient avec impatience l’Alien Airlines pour rentrer chez eux. Mais leur ennui se stoppa quand ils entendirent du bruit au dehors…
- Encore des humains qui nous considèrent comme un phénomène de foire soupira Yares
Blanchard contacta quatre hélicoptères pour ramener l’OVNI à la base, ils arrivèrent dans les cinq minutes qui suivirent l’appel. Quand les extraterrestres entendirent les secousses dues au soulèvement de leur appareil et se sentirent soulevés du sol, ils étaient dans une colère noire :
- Yares, fais moi plaisir, tue en un ou deux, ils commencent vraiment à m’énerver ces saletés d’humains, j’ai l’impression qu’ils veulent essayer de nous capturer, c’est la meilleure ! Prends le PKZO2 qui est dans la boîte à gants.
La soucoupe se trouvait maintenant à un mètre du sol, quand le colonel vit que la porte commençait à s’ouvrir, il ordonna à ses hommes d’être prêt à tirer quand ils verraient l’extraterrestre. Yares sortit de sa soucoupe et sauta au sol, les soldats furent si stupéfaits qu’ils ne se mirent pas à tirer tout de suite.
- Bonjour terriens, pourriez-vous nous laisser tranquille, nous ne avons rien fais n’est-ce pas ? Si vous n’écoutez pas mes ordres, je me verrais dans l’obligation de tuer quelques uns d’entre vous…
- Mais tirez bon sang, tirez ! ordonna le colonel Blanchard
Les hommes tirèrent des rasades de balles sur Yares comme si ce n’était que du vulgaire gibier, malheureusement pour eux, les balles ricochèrent sur la combinaison de celui-ci et tuèrent neuf d’entre eux sur le coup. A partir de ce moment, tous eurent vraiment peur, en effet, Yares changea de couleur, il n’était plus bleu, désormais il était rouge, ses yeux étaient injectés de sang et sa voix devint beaucoup plus aigue.
- Cette fois-ci vous m’avez énervé ! Je commence par qui ? Allez, je débute par le moustachu.
Il tira sur Giordano sans faire de sentiments, l’homme fut enveloppé dans une sphère de couleur violette et il se fit électrocuter par des jets d’électricité venant de la boule de plasma, il criait à en réveiller les morts, après deux minutes dans la mystérieuse sphère, il retomba au sol, mort.
- Ne vous avisez pas de recommencer, sinon j’en tuerais d’autres, dit Yares très calmement
Chacun était auprès d’un mort, pleurant, la scène s’était déroulée si vite… Personne n’avait rien pu faire… Le colonel Blanchard conclu par un « C’est tout pour aujourd’hui, reposez la soucoupe au sol et rentrons » Les cadavres furent évacués et William proposa à Jesse et au colonel de passer la nuit chez lui, pour retourner le lendemain sur les lieux à la première heure. Mais c’était à leurs risques et périls… Arrivé chez William, Blanchard prévenu par téléphone, le pentagone et différentes bases en Amérique sur ce qui venait de se passer. Personne d’autre ne parlait dans la maison, tous étaient en deuil… Aujourd’hui, une dizaine d’hommes étaient morts par la faute de Killian, s’il n’était pas intervenu, rien de tout cela ne se serait passé. Il devait redresser la situation au plus vite… Mais dans le champ des débris, il se passait des choses étranges, en effet, neuf soucoupes volantes avec les signes : .. sur leur capot, encerclèrent le bolide de Yares, quand les deux amis entendirent du bruit, ils sortirent pour aller à la rencontre de ces nouveaux inconnus.
- Yares, regarde, c’est l’Alien Airlines, ils sont venus finalement. Bonjour messieurs, nous ne vous attendions plus…
- On ne vous attendait pas non plus, on pensait que vous étiez mort dans le crash, on venait récupérer la dépouille de l’appareil. On nous a signalés que vous aviez péris dans l’accident dit un des soldats
Les soldats de l’Alien Airlines étaient tous vêtus de la même façon, ils avaient un casque façon « Robocop » avec deux trous sur les côtés pour laisser passer leurs oreilles bleus, ils étaient très petit, ils ne mesuraient pas plus d’un mètre cinquante mais ce qui faisait le plus peur chez eux, c’était qu’ils étaient armés jusqu’aux dents, c’est pour ça que personne n’osait attaquer un soldat de l’Alien Airlines.
- Bon, maintenant que l’on est là, on va vous ramener, vous êtes prêt à partir, je vous préviens, nous devons laisser votre véhicule ici, nous n’avions pas prévue qu’elle serait reconstruite quand nous sommes venus la chercher.
- Je vais devoir laisser mon bolide ici ? dit Yares avec mécontentement, mais ces humains sans scrupule vont torturer ma pauvre soucoupe sans défense…
- C’est ça ou vous restez ici pour toujours ici… Avez-vous dialogué avec des humains pendant que vous étiez sur Terre ?
- Non, non dit Yares, nous n’avons vus aucun terrien pendant notre séjour…
- Mais non c’est faux, on a…
- La ferme Kyar chuchota l’autre à l’oreille de son ami, tu veux qu’on se retrouve à l’ombre dans les prisons intergalactiques pour les trois cents prochaines années ? Non, on oublie cette histoire et surtout tu n’en parles à personne ! C’est d’accord messieurs, je laisserais mon véhicule. J’avais une question à vous poser, êtes-vous à l’origine de l’explosion et de la boule de plasma qui a traversée le champ de blé l’autre jour ?
- Oui, c’est nous, on a un stagiaire en ce moment, et il nous a tannés pour qu’il trace un cercle Oclusien sur Terre. Nous allons détruire de nouveau votre soucoupe, pour effacer toutes les traces de votre présence ici.
Les soldats de l’Alien Airlines désintégrèrent l’OVNI, il ne restait plus que des débris, puis ils s’envolèrent avec Yares et Kyar à leur bord.
Le lendemain, Killian et les autres retournèrent sur lieux avec d’autres soldats, cette fois-ci, ils avaient pris leurs précautions, mais beaucoup avaient refusé car ils se disaient septiques de la situation mais en vérité, ils avaient peur. Mais à peine furent t’ils arrivés sur le site que les quatre hommes faillirent s’effondrer, plus de soucoupe, elle était de nouveau en lambeau. La voila, la chance de Killian pour rétablir la situation. Ils devaient réussir à faire comprendre à William, Jesse et le colonel Blanchard, qu’ils devaient se comporter comme si la rencontre avec les extraterrestres n’avait pas eu lieu, comme si rien ne s’était passé, en fait il devait faire repartir l’Histoire au point de départ : la deuxième visite du site du crash. C’était compliqué et ça n’allait pas être facile, mais il devait y arriver…
- Où est la soucoupe volante s’étonna un lieutenant de la base
- Je dois avouer que je ne comprends pas… Hier elle était encore…
- Arrêtez Marcel, vous vous êtes payé notre tête, il n’y a rien à expliquer…
- Non lieutenant Vaseux, je suis du côté du major Marcel, hier encore il y avait une soucoupe volante ici…
- Sauf votre respect colonel je…
- Excusez-moi de m’imposer dans la conversation dit Killian, mais je pense que ce que nous avons vus dans les jours précédents sont des choses fausses ! Rappelez-vous William, nous avions beaucoup bus chez monsieur et madame Proctor avant d’aller voir les débris, il se peut et c’est même sur que la soucoupe et les « extraterrestres » que nous avons vu ici furent des hallucinations de notre subconscient…
- Qu’est ce qui vous prend Killian ? Giordano et les hommes de la base qui sont morts, vous appelez ça une hallucination ?
- C’est un petit mystère à élucider, mais ils ne sont pas morts ça c’est sur, ils ont juste disparus, pas d’inquiétude…
- Mais enfin Killian ! Enfin c’est vous qui disiez que vous étiez spécialiste en OVNI et… Tenez, j’ai une preuve que vous ne pourrez pas contester, les signes sur les débris que vous avez traduits l’autre jour…
William chercha pendant cinq bonnes minutes les signes provenant de l’alphabet extraterrestre… En vain, les signes avaient disparus !
- William rendez-vous à l’évidence, tout ce que nous avons vu depuis avant-hier ne fut qu’un rêve…
Killian argumenta encore vingt minutes sur le sujet jusqu’à ce que les trois hommes comprennent qu’il bluffait, mais pour autant, ils ne comprenaient pas pourquoi il faisait toute cette mise en scène… Le colonel Blanchard trancha la discussion en disant :
- Balisez moi le périmètre et envoyez des échantillons de débris dans différentes bases pour qu’ils soient analysés, nous sommes en présence de quelque chose d’inconnu, postez moi aussi des gardes tout autour du champ de monsieur Brazel, pour l’instant, seules les autorités doivent être au courant de cet évènement, censurez aussi dès à présent les journaux ou les radios qui seraient au courant, on leur autorisa de divulguer l’information plus tard… Je vais organiser une réunion avec les soldats gradés de la base de Roswell pour savoir si oui ou non, nous devons dévoilés cette affaire au monde entier…
Killian avait réussi à redresser la barre tout se passait à nouveau comme prévu, les évènements prenaient tous un peu d’avance, certes, mais en tout cas, l’Histoire avait repris son cours… Quand tout le monde fut partis, Jesse, William et le colonel se ruèrent sur lui pour lui demander ce qui lui était passé par la tête, il baratina en expliquant que c’était tout d’abord une affaire personnelle et que le monde entier ne devait pas être « brusquement » au courant de cette découverte, qu’il fallait leur laisser le temps de s’adapter et laisser une pointe de mystère sur ces débris de soucoupe volante…
De retour à la base, Blanchard organisa sa réunion pour savoir si l’affaire devait être dévoilée. A 18 heures 30, Walter Haut, le porte parole de la base, publie un communiqué officiel annonçant que l’armée était en possession de débris d’origine extraterrestre. Il fit passer l’information à tous les journaux et toutes les stations de radios de Roswell, qui avaient reçus l’ordre, il y a à peine deux heures, d’oublier toutes cette histoire, tous les médias étaient déboussolés. Une des premières radios à avoir diffusée l’information fut KGFL vers 21 heures, par le biais de l’animateur Franck Joyce. En deux jours tout le Nouveau Mexique était au courant, et beaucoup de personnes se ruèrent dans la région pour voir le fameux lieu de l’accident, mais le périmètre resta balisé, tout allait pour le mieux, l’Histoire poursuivait son chemin.
Cependant tout bascula le dix juillet quand le major Jesse Marcel se rebella en mettant en doute la parole du colonel Blanchard, il voulait garder le secret de cette affaire pour lui tout seul... Il donna une conférence de presse au sujet de cette affaire, tous les journaux du Nouveau Mexique étaient représentés.
- Bonjour à tous et merci d’avoir répondu présent à mon appel, j’ai quelque chose de très important à vous révéler, vous n’êtes pas sans savoir que « l’affaire Roswell » fait beaucoup de bruit autour d’elle en ce moment… Et pourquoi fait-elle beaucoup parler d’elle ? Parce qu’un berger et un adolescent qui avaient bu le soir du 2 juillet ont crus voir s’écraser une « soucoupe volante ». C’est totalement absurde ! Ensuite ces deux hommes ont contaminés le colonel Blanchard qui les a crus à son tour. Donc je l’avoue aujourd’hui à tout le Nouveau Mexique puis par la suite au monde entier, le colonel Blanchard s’est trompé, ces trois hommes ont voulus se faire de l’argent sur le dos d’innocentes personnes, je vais désormais rétablir la vérité. Les débris retrouvés dans ce fameux chams proviennent d’un ballon météorologique couplés à des sondes-radars, un projet secret de l’armée de l’air américaine qui est en train d’être testé depuis plusieurs mois. Il s’est simplement cassé en vol et est tombé dans le champ de monsieur Brazel, c’est tout ! Je vais d’ailleurs vous le prouver : regardez, à droite, il y a un morceau de ballon météorologique, à gauche, il y a un morceau de débris retrouvé dans ce champs. Voyez-vous une différence ? Moi non, voila la preuve que toute cette affaire est fausse et sans intérêt, avez-vous des questions ?
Jesse Marcel avait fais preuve de beaucoup d’intelligence, en effet, il avait apporté deux morceaux provenant d’un même ballon sonde et en aucun cas un des morceaux ne provenait des débris trouvés dans le champ. Les journalistes finirent par croire Marcel qui avait bien préparé son coup, il avait inventé une toute nouvelle histoire mettant en scène des ballons météos au lieu des véritables débris de soucoupe volante. Avec leur article, les journalistes avaient étouffés l’affaire en une semaine, l’affaire avait été démentie, une fois de plus… Grâce à son mensonge le major allait devenir célèbre pour avoir été l’homme qui décela une fausse histoire sur les extraterrestres.
Mais William, le colonel Blanchard et Killian ne furent pas tout de suite au courant que c’était Jesse qui avait contesté l’affaire. Les premiers effets de la nouvelle affaire se furent sentir le vendredi 11 juillet, en effet, le ramassage des débris par l’armée continuait comme si de rien n’était, mais William et Killian furent de nouveau escortés par la base militaire pour encore être interrogés au sujet de cette histoire. Ils furent accueillis par le capitaine Sheridan Cavitt qui les emmena dans son bureau :
- Pourriez-vous me décrire de nouveau tout ce que vous avez vus ou entendus durant la semaine dernière leur demanda Sheridan tout en préparant un magnétophone pour enregistrer la conversation.
- Je commence à en avoir marre de cette affaire capitaine, c’est la dernière fois que je l’explique ! Le samedi 2 juillet, j’étais chez mes voisins, les Proctor, avec mon ami, Killian Dupro, ici présent. Nous avons entendus une explosion près de mon ranch. Le lendemain nous nous sommes rendus sur les lieux et nous avons découverts des débris qu’on ne pouvait pas identifier, nous en avons collectés quelques uns. Par la suite je les ai montrés au shérif Wilcox, puis au colonel Blanchard, nous pensons qu’ils sont d’origine extraterrestre, mais pour l’instant, nous n’avons pas d’autres détails…
- Merci monsieur Brazel pour ces précisions, vous pouvez disposer, nous vous rappellerons.