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 C'est moi le Boss ! (première partie)

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Hugoblin
Poète
Hugoblin

Messages : 46
Date d'inscription : 26/12/2010

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MessageSujet: C'est moi le Boss ! (première partie)   C'est moi le Boss ! (première partie) EmptyLun 25 Avr - 12:28


Je m’appelle François, j’ai trente ans, et toute la vie devant moi, un soir, mon père m’a proposé de jouer avec lui et ses amis, à un jeu… Mais un jeu plus que spécial. Je me trouvais dans les sous-sols de la boîte de nuit « La Maison de l’Arlequin », là où se trouvaient les salles de jeu, nous étions autour d’une table de poker. Le tapis vert était dressé mais les cartes étaient rangées. Nous venions de finir de jouer, évidemment, on jouait avec du véritable argent et je venais de gagner plus de trois cents milles euros, génial non ? La nuit n’était pas encore terminée, il n’était que trois heures du matin. Mon père proposa de jouer à un jeu bien différent du poker, plus dangereux, provoquant plus d’adrénaline, où seul la chance peut vous maintenir en vie, bref, c’était un jeu mortel ! Il proposa que l’on joue à la roulette russe, personnellement, je n’avais jamais joué à ce « jeu », mais mon père m’avait convaincue, il avait joué une vingtaine de fois et n’avait jamais « perdu ». Il était toujours en vie. Après avoir fais un tour de table pour savoir si tout le monde voulait jouer, mon père claqua des doigts, un jeune asiatique en costume apporta un colt en or sur un coussin lui servant d’écrin, il se prosterna et dit :
- Je l’ai préparé tel que vous me l’aviez demandé monsieur.
- Très bien, commençons.
L’asiatique se retira, l’atmosphère de la pièce était froide, nous n’étions éclairés que par une petite lampe au plafond, mon père fit tourner le barillet et me tendit le colt. Je le posa sur ma tempe, je ressentais enfin ce que ça faisait d’avoir une « chance » sur six de perdre sa vie, mon père me fit un clin d’œil, comme s’il ne fallait pas que je m’inquiète. Avant d’appuyer sur la détente, je vis ma vie défiler, je me remis en question, pourquoi étais-je ici en ce moment même ? J’en avais parcouru du chemin en un mois, voici mon histoire :

Il est 00h42, je me trouve sur l’île d’Ibiza, l’île de la fête, comme il dise à la télévision, je suis technicien de surface dans l’une des boîtes les plus branchées de l’île… Bon d’accord, pour parler normalement c’est moi qui m’occupe de nettoyer les chiotes dans la boîte de nuit : « La maison de l’Arlequin », je n’ai jamais vu mon père, pas beaucoup connu ma mère et jamais connu le grand amour, je m’appelle François Myrion et dans cinq minutes je vais faire la plus grosse connerie de ma vie, mais ça, je ne le sais pas encore…

Comme à chaque fois sur cette île, à minuit, la fête commence, et à minuit, je m’éclipse dans le monde normal, bah oui, y’a pas de place pour les gens normaux sur Ibiza, pas de place pour les techniciens de surface. Les places sont réservées aux gars moches et cons comme leurs pieds, ah pardon, pas con, je dirais plutôt très con, pour être franc…Oui, moi j’ai la franchise d’être franc. Revenons à nos mecs cons, ces gars ne sont pas « moches », ils ont du charme, car ils laissent dépasser de la poche de leur chemise Armani, leur carte American Express qui leur donne droit à toutes les jolies filles, enfin les jolies filles… Non, ces filles parfaites, refaites de partout pour n’avoir aucun élément du physique qui ne fasse tache, mais les filles parfaites ne sont pas belles tout le monde le sait… Sur cette île tout doit être parfait et justement tout est parfait, trop parfait… Enfin bref, je finis de récurer le dernier cabinet en marbre des toilettes de la boîte, je vais bientôt reposer ma brosse à son emplacement jusqu’à demain… Mais je vis quelque chose briller sur le carrelage… Je m’en approchai, ce fut ma première erreur, une pièce de deux euros scintillait à la lumière des néons de la salle… « C’est le début de la fortune » me suis-je dit sur le moment… Début de la fortune… Début des emmerdes oui! Et là, ma conscience m’a dit de lever la tête vers la fenêtre qui donnait sur le monde de dehors, leur monde… Oui, les toilettes sont au sous-sol, vous l’aurez remarqué… Donc je levai la tête vers cet autre monde, ce fut ma deuxième erreur, car par la vitre, je vis la plus belle des créatures jamais conçue, elle ne faisait pas partie de ce monde ça se voyait. Elle et ses copines étaient dans un style décalé, simple, mais horriblement décalé, elles voulaient entrer dans la boîte mais l’armoire à l’entrée ne voulait pas, c’était prévisible… Je voyais toute la scène, mais sans le son, ça peut avoir du bon d’avoir le son dans une conversation, ça peut vous empêchez de faire de grosse bêtises, enfin bon, c’était trop tard, j’avais déjà une idée en tête à ce moment là. Je devais les faire entrer dans la boîte, par tous les moyens, et pour les faire entrer, quoi de mieux que de se faire passer pour « le Boss », compliqué me direz-vous ? Pas tant que ça, personne n’a jamais vu le véritable visage de « l’Arlequin », le patron de la boîte, il fallait juste que je me dirige vers Mario, le gorille, oui, il s’appelle Mario, c’est cousu à la droite de son smoking… garde du corps, c’est un vrai concept. Pour faire un bon garde du corps il faut qu’il possède trois caractéristiques : le crâne rasé, être aussi robuste qu’une commode, et surtout, surtout ! Il faut qu’il possède un prénom italien… Par contre ces masses de muscles n’ont pas un grand cerveau. C’est ce qui m’a permis de ruser facilement : pour que je ne fasse pas tache dans le paysage, quand je pars du travail « l’Arlequin », a mis à ma disposition un « costume de fonction », qu’est ce que c’est ? C’est un tailleur Lacoste, impeccablement taillé, comme son nom l’indique, je le mets pour entrer dans la boîte de nuit, mais arrivé sur mon lieu de travail, je dois enfiler ce vêtement bleu, très sale… Quand je repars de la boîte de nuit, j’enfile de nouveau mon costume de fonction et je vais dans mon appartement de fonction qui se trouve… derrière la boîte, une chambre de bonne que l’on m’a généreusement « offert »… L’Arlequin était en vacances en ce moment, pour un mois, je pouvais bien voler son identité pour quelques heures, non ? J’ai enfilé mon costume et je suis sortis de mon lieu de travail puant, pour entrer dans un monde faux, un monde en carton, où le botox et la drogue règnent en maîtres. Avec mon costume, je fis sensation, pas mal de filles refaites de la poitrine commencèrent à danser langoureusement autour de moi, mais elles ne m’intéressaient pas… pas encore, celle que je voulais était à l’entrée de la boîte, elle n’avait pas encore été contaminée par ce monde… Je poussai les deux grandes portes rouges insonorisées qui servaient d’entrée, Mario était devant moi, il me jeta un regard de feu et me dit :
- Qu’est-ce que tu veux toi ? T’es qui d’abord ?
- L’Arlequin… répondis-je sur un ton très calme
- Quoi ? Non, l’Arlequin est en vacances, ce n’est pas possible, et de toute façon, il est toujours déguisé…
- Et bien, j’ai le droit de changer de style, pour une fois !
Là, c’était le moment de vérité, deux possibilités : soit il me croyait et j’empochais la fille, soit il ne me croyait pas et je devais courir très vite dans la direction opposée… Le bluff commençait maintenant, je m’approchai de l’oreille de Mario pour lui murmurer la question favorite de l’Arlequin, il répondait toujours lui-même à cette question, c’est ça qui faisait le charme de celle-ci :
- C’est qui le Boss ici ? C’est moi le Boss, donc tu vas gentiment laisser passer ces quatre demoiselles, l’Arlequin te l’ordonne !
Mario changea de couleur, il m’avait cru ! J’avais gagné, tout en s’excusant, il laissa passer ces quatre divines déesses dont je ne connaissais toujours pas le prénom… Et nous sommes entrés dans la boîte, j’étais officiellement devenu « l’Arlequin », pour tester de nouveau si j’étais bien encré dans ce rôle, je criai la question qui est désormais MA phrase favorite, tout le monde se tourna vers moi et des murmures s’élevèrent parmi eux, ça avait de nouveau marché, des minettes siliconés s’agglutinèrent sur moi, mais je ne perdis pas de vu mon objectif… J’invitai à danser cette jeune fille dans MA boîte de nuit sur MA piste de danse, après quelques chansons de David Guetta, je lui demandai son prénom, elle s’appelait Océane… Je décidai de l’emmener boire un verre au bar, nous enchaînions les Pina Colada « offertes par la maison »… Je regardai les gens s’amuser, certains dansaient, d’autres s’embrassaient avec fougue dans un coin de la boîte, heureusement qu’il n’y avait pas que quatre coins… Et d’autres, s’ennuyaient, seuls, mais ce n’était pas mon cas, heureusement, Océane me racontait sa vie, elle était assez intéressante, elle était hôtesse de l’air et elle était en vacances pour deux semaines sur l’île « entre filles », je lui avais d’ailleurs dis à ce moment là : « C’est super, comme ça tu finiras ta vie, la tête dans les étoiles ! », elle avait rit, bon point pour moi. Elle avait un copain, qui était resté en France, oui vous avez bien lus, elle a un copain, ça allait être dur, mais j’allais y arriver, j’en étais sur ! Elle continua ensuite en parlant de ses animaux de compagnie, elle avait un poisson rouge et deux chiens, mais c’est à partir de là que j’ai décroché, car je voulais comment dire… parler seul avec elle, et je me rappelais que « l’Arlequin » était l’une des seules boîtes de nuit à faire hôtel, il me fallait une chambre…
- Océane, ça te dirait d’aller boire un verre dans l’une des chambres en haut ? Tous les deux, en toute bien tout honneur, bien sûr…
Je ne pensais évidemment pas à ce que je venais de dire, les relations d’amitié ça n’existe pas avec ces filles, j’avais déjà une idée derrière la tête… Heureusement, celle-ci accepta de me suivre. Quand nous sommes arrivés devant les gorilles qui gardaient l’étage des chambres, je n’eus besoin de rien dire, ils nous laissèrent tout de suite passer, à vrai dire, je n’avais foulé le sol de cet étage que pour faire le ménage, jamais je n’aurais cru que je dormirais dans mon lieu de travail, enfin bref, je ne vais pas me plaindre… Je suis en compagnie d’une bombe, il me reste juste à la séduire… La belle affaire, bon pour commencer, offrons lui un verre, j’ouvrai le minibar et découvris qu’il était rempli de mignonnettes d’alcool en tout genre, Malibu, Vodka, etc… Pas de champagne, où avaient t’ils mis les bouteilles ? Ouf, elles sont là, juste à côté du frigo, dans le seau à champagne, classique quoi… Je pris deux flutes et les remplies de ce précieux nectar… Et on commença à le boire, lentement mais sûrement, je devais sortir une phrase pour lancer la conversation, je me rappelai de mes manuels de drague que j’avais lu au collège, ils ne m’avaient d’ailleurs jamais vraiment servis… Jusqu’à ce soir… A ce moment même, je lui ai sortis une de mes phrases favorites qui m’est revenu d’un coup :
- Les bulles qui pétillent dans ce champagne ne sont rien comparées à celle que je vois dans tes yeux, ton regard a un petit truc de magique…
Gagné, elle avait rougie, le premier cap était passé, enfin… Maintenant plus que la partie séduction, tout le tralala quoi… Les mots d’amours, les bisous dans le cou, les mains qui se touchent, la partie la plus chiante en fait, donc je crois qu’on va passer ce moment en mode accéléré car il n’a aucun intérêt, c’est après que c’est croustillant… En fait, je ne me rappelle plus trop de rien, j’ai du m’endormir, quand je me suis réveillé, j’étais allongé dans le lit de la chambre, Océane était à mes côtés, elle fumait une cigarette, j’avais du beaucoup boire vu le nombre de verres de cocktail vide sur la table de nuit. J’avais du réussir la partie séduction car quand elle vit que je me suis réveillé, elle m’a embrassé sur le front, mais c’était trop beau, elle commença à me poser plein de question sur mon faux moi…
- Et sinon « l’Arlequin », pourquoi tu t’es intéressé à moi et pas une autre ?
- Je me suis intéressé à toi car tu n’es pas comme toutes ces filles qui sont sur cette île uniquement pour se montrer, tu n’es pas fausse, tu es bien sûr là pour faire la fête mais ce n’est pas pareil…
- Oui, mais t’es pas n’importe qui t’es l’Arlequin quand même ! T’es le propriétaire d’une des plus grosses boites de l’île, c’est pas rien…
- Oui, c’est vrai, mais bon, ce n’est pas vraiment si génial qu’on le pense en fait…
Dans quoi je m’embarquais là ! Je lui expliquais un métier que je ne connaissais pas… Ah l’amour… Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour une femme je vous jure ! Et puis en décrivant ce métier, j’étais complètement à côté de la plaque de mes pompes, c’était beaucoup plus difficile que ça ! On a parlé de nouveau jusqu’à cinq heures du matin, puis on a décidé de dormir un peu, la nuit avait été longue, j’étais dans le plus beau des rêves, pour l’instant…Car le retour à la réalité fut lui aussi très dur… En effet, j’avais complètement oublié qu’à huit heures pétantes, les chambres étaient nettoyées par des collègues techniciens de surfaces. Ils avaient un bel uniforme, eux, vous savez un peu à la mode Spirou, ça avait beau être des « hommes » de ménage, ils étaient habillés comme des grooms… Il avait un petit chapeau rouge, et un costar de la même couleur avec des boutons en or… plaqué, vous croyez quoi ! Un pantalon bordeaux et de belles chaussures noires toujours bien cirées… Je ne comprenais pas trop bien ce qui se passait, j’avais la tête qui tournait à cause de l’alcool, Julien, mon collègue, vint tirer les rideaux qui se trouvaient à côté du lit et dans un grand sourire il dit :
- Bien dormis messieurs-dames ?
- Extrêmement bien répondit Océane, dormir avec l’Arlequin, ça n’arrive pas tous les jours…
- L’arlequin ? Vous devez faire erreur mademoiselle, il est en vacances pendant encore deux semaines…
Mais quel con… Je vous jure ! Qui allait-elle croire maintenant ? Je devais me cacher, je m’enfonçai dans mon oreiller tout en rabattant le drap sur moi…
- Monsieur, il faut vous lever… C’est l’heure ! dit celui-ci en riant.
A chaque fois qu’il me parlait je gémissais pour ne pas me faire trahir par ma voix, heureusement, il partit peu après, vexé que je ne lui réponde pas, les maîtres d’hôtels détestaient quand les riches industriels, ou les « fils à papa » les snobaient… Océane referma les rideaux, m’embrassa sur le front et repartit sous la couette, pendant quelques secondes, je réalisais ce qui m’arrivait, pour la première fois de ma vie, j’étais « quelqu’un », pour la première fois de ma vie, je n’étais pas juste ce petit technicien de surface qui récurait les toilettes pour pouvoir manger, pour la première fois de ma vie, j’étais un Homme à part entière… Après ces quelques secondes à être plongé dans mes pensées, je me rendormis, quand je me réveillai, je me rendis vite compte que j’étais désormais seul dans mon lit, elle était partie… Sur la table de chevet, dans un cendrier, une cigarette avait été écrasée, et à côté se trouvait un post-it de couleur jaune, je m’en emparai et le lu : « Quelle nuit de folie avec toi , je t’aime », ce petit mot était accompagné d’une marque de rouge à lèvre et de son numéro de portable… Je le plia en quatre et le glissa dans la poche de mon pantalon, je ne la rappellerai pas tout de suite, c’est important le mystère avec les femmes, j’allais la rappeler, c’est sûr, mais pas tout de suite, je voulais attendre… Je me dirigeai vers la salle de bain, de gros spots m’éclairaient, ça réveille ! Je m’arrangeai un peu avant de descendre, j’avais la flemme d’aller mettre un costume d’Arlequin, je revêtis un polo Lacoste et descendis… Mes collègues étaient en bas, ils nettoyaient les restes de la fête d’hier, cotillon, confettis et des résidus de mousse de savon par endroit… Je viens de réaliser là, je suis à côté de mes collègues et j’ai pas de déguisement, quel con ! Avant que quelqu’un ne me reconnaisse, je m’empressai de m’emparer d’une brochure pour me masquer le visage, à la sortie, la même armoire à glace qui avait refusée que je rentre la veille m’ouvrit la porte en me faisant une espèce de révérence en même temps et en me souhaitant une bonne journée, quel con je vous jure… Je pensais que j’avais été discret durant cette soirée, que personne n’avait été étonné par le fait que l’Arlequin enlève son costume du jour au lendemain, perdu ! Cet évènement, pourtant si simple, s’était étendu à toute l’Espagne, heureusement, aucune photo de moi ne s’y trouvait, mais je faisais tout de même la Une de El Pais, « Bas les masques » était le titre de l’article, quel humour ! Après cette petite ballade, je me rendis dans MON bureau, et oui… L’Arlequin a un bureau. Il était très beau, en plus de ça, une tapisserie aux couleurs des arlequins recouvrait les murs, cela rendait cette pièce mystérieuse. Un bureau en bois de hêtre se trouvait dans le fond. A quoi ça sert d’avoir un bureau quand on est chef d’une boîte de nuit, on se le demande. D’ailleurs, il n’y avait rien dessus et PRESQUE rien dans les tiroirs. Ca confirmait la règle : ça ne servait à rien, mais… Oui, il y a toujours un mais, il y avait néanmoins des petits sachets de poudre blanche, j’en fourrai deux dans mes poches. Je continuais de visiter cette pièce. Il y avait deux grandes commodes à tiroirs, je les ouvris un par un, dedans se trouvait un nombre incalculable de pochettes jaunes chacune portait un nom noté au marqueur noir. J’ouvris un de ces dossiers au hasard, il se nommait : « Ramon Alvarez ». A l’intérieur, je trouvai une photographie du dénommé Ramon, c’était l’espagnol type : teint basané, brun, yeux noirs, dans le dossier se trouvaient aussi des fiches de payes. Malheureusement, je ne savais pas quel était le métier de Ramon et pourquoi je le payais, néanmoins, je l’avais déjà vu dans la boîte de nuit. L’Arlequin lui versait des sommes faramineuses. Je feuilletai les autres dossiers, c’était tout le temps la même chose, d’énormes versements d’argent pour je ne sais quel service rendu. Je rangeai soigneusement tous ces dossiers, et c’est alors que j’aperçus sur un meuble un rubik’s cube, je m’en emparai et je tentai de reconstituer au moins une des faces. Sans succès, je n’ai jamais été très fort pour les jeux de réflexion. Soudain, on frappa à la porte de MON bureau. Que faire ? Je ne pouvais pas laisser entrer cet inconnu, je me ferais démasquer. Je mis un masque d’Arlequin et ouvris la porte. Un homme d’une cinquantaine d’années fit un irruption dans la pièce, un journal à la main. Il lança le quotidien sur le bureau.
- Qu’est-ce que c’est que ça ?
Merde, comment allais-je répondre, cet homme allait forcément comprendre que je n’étais pas le vrai Arlequin, ma voix me trahirait. J’ouvris un des tiroirs, par chance, un bloc-notes se trouvait là. Je pris aussi un stylo plume en or massif avec un cygne gravé sur le bouchon. J’écrivis sur une des feuilles : « Désolé, j’ai une extinction de voix, je ne peux pas parler. Pourquoi es-tu en colère ? »
- Ah d’accord. Je me demandais… Pourquoi as-tu cette idée si stupide de découvrir ton visage ! C’est ça qui fait tourner la boîte bon sang ! Cette part de mystère, de magie. Jusqu’ici tu avais assuré, regarde, même moi, ton meilleur ami, je ne sais pas à quoi tu ressembles ! Pour l’instant, ce phénomène est juste connu de l’île. Mais tu es très bien placé pour savoir que sur Ibiza, la vie est accélérée, demain, le monde entier sera au courant !
Très bien, on avance un peu, voila que MON meilleur ami entre en scène, je ne peux évidemment pas lui révéler la vérité, il m’enverrait en taule pour usurpation d’identité, je vais tâcher de jouer le jeu, jusqu’à ce que la situation se décante… Je répondis : « Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça, c’est ce que les gens veulent, du sensationnel ! De l’exceptionnel ! »
- Si tu le dis, il s’arrêta quelques secondes, tu n’aurais pas changé d’écriture toi ? Tu fais pas tes « i » comme ça sur les pots de vin que tu signes, dit-il en riant
Voila qu’il me fait chier avec mon écriture maintenant, et ben… Je suis pas dans la merde. Et puis, c’est quoi cette histoire de pots de vin. Dans quel merdier je me suis encore foutu, par amour en plus. Il faut que je retienne de ne jamais tomber amoureux d’une fille de nouveau, ça n’apporte que des emmerdes. « Je me suis foulé le poignet l’autre jour »
- Bref, passons, tu as terminé les dossiers pour les clients ?
- Non désolé.
- Mais putain de merde, qu’est-ce que t’as foutu ce mois-ci ? Pour aller en vacances y’a du monde, mais pour bosser, y’a plus personne, c’est pas parce que t’as décidé de revenir plus tôt en écourtant tes vacances d’un mois pour faire genre que tu préfères taffer plutôt que d’aller te la couler douce à Tahiti que le boulot se fera tout seul ! Faut bosser mon pote, y’a pas de secret ! T’es conscient que si tu termines pas ces dossiers on va perdre tous nos plus gros clients, si ça arrive, tu diras au revoir à ta boîte. Je reviens dans trois jours avec de la marchandise, y’a intérêt que tu ai terminé les contrats !
Il me fit un signe de tête et sortit, c’était violent pour une première rencontre, mais j’avais tout de même eu plusieurs informations sur la face cachée de cette boîte : c’était un immense réseau de trafic de drogue. Je devais rencontrer ce Ramon, il allait sûrement pouvoir m’éclairer sur la situation. Je laissa la situation de côté durant toute l’après-midi, je n’ai pas rappelé Océane, pas le temps. Cette après-midi là, j’avais fait connaissance avec mon répertoire téléphonique, j’avais trouvé le nom d’un de mes trafiquants, je voulais voir comment ce business marchait alors je lui donnais rendez-vous à Eivissa. Le lieu ? Une ruelle puant le poisson et jonchée de poubelles, comme dans les films, j’avais emporté du fric dans un sac de voyage, lui, dans deux grosses valises, avait réparti plus de cinq kilos de coke. Je n’avais même pas essayé la marchandise, je savais que j’allais être confronté à ce fléau un jour, mais pas maintenant, je n’avais pas envie. Il jeta un coup d’œil rapide à la somme puis partit comme un coup de vent. Et oui, c’est aussi rapide que ça un deal, j’avais fait les courses, MON meilleur ami allait être content. Le lendemain, à la première heure, je partis à la rencontre de Ramon, quatre armoires à glace m’accompagnèrent jusqu’à une maison miteuse, une petite porte en bois fermait l’antre… J’entrai dans cette caverne, à l’intérieur se trouvait un homme qui sniffait de la coke sur une table basse en verre, un déchet à l’état pur. Quand il me vit, il tomba à la renverse et rampa contre le mur en criant :
- Senor Arlequin, je vais payer, je vais payer, mais, ne me faites pas de mal, s’il vous plaît. Je m’excuse du retard, ça ne se reproduira plus.
Ramon se leva et marcha en boitant jusqu’à un buffet tout aussi miteux que le reste de la maison, cependant, il en sortit une enveloppe blanche dans laquelle il y avait bien trois milles euros en petites coupures. Le déchet cachait bien son jeu, je demandai à mes armoires de sortir en leur faisant comprendre que je voulais m’entretenir seul avec cet homme. Quand ils furent sortis celui-ci se jeta à mes pieds et pleura, il avait extrêmement peur.
- Je ne te veux pas de mal, ne t’inquiète pas, je ne vais pas te tuer, j’ai juste besoin de ton aide.
- Tout ce que vous voudrez monsieur l’Arlequin, tout !
- Oh, et puis arrête de m’appeler comme ça ! Je m’appelle François et j’exige que tu me tutoies.
Ramon avait l’air déboussolé, il ne comprenait pas ce qui se passait.
- Je t’explique, je ne suis pas l’Arlequin, c’est un rôle que je me suis donné.
- Quoi ? Mais qui êtes-vous alors ?
- Ca c’est importance, je veux que tu m’aides à devenir l’Arlequin à part entière, pour l’instant c’est juste un rôle que je me donne. Je suis tombé amoureux d’une fille et aussi bizarre que cela puisse paraître, de fils en aiguilles, j’ai dû improviser pour devenir l’Arlequin. Ca fait combien de temps que tu es son client ?
- Ca doit bien faire quinze ans qu’on bosse ensemble, mais tu sais, je ne le connais pas tellement en dehors du boulot…
- Tu connais les lieux qu’il fréquente, ses relations ?
- Oui, je sais tout ça.
- Je sens que nous sommes au début d’une longue et étroite collaboration.
Nous nous serrâmes la main, mais je ne savais que cette collaboration était LA connerie de ma vie, elle me condamnait, c’était bien pire que de tomber amoureux de Sophie, mais pour le moment, j’étais heureux et rien ne pouvait gâcher mon bonheur. En effet, j’allais enfin séduire Sophie pour de vrai, ce ne sera plus une histoire d’un soir, et surtout j’allais devenir riche, très riche. Nous sortîmes de la maison. Les quatre gorilles proposèrent de brûler le domicile de Ramon, je leur expliquai qu’il avait payé plus qu’il ne fallait et que de ce fait, je l’avais pardonné du retard. Avant de partir, je dis au revoir à mon collaborateur :
- Ramon, viens ce soir à la boîte, on commencera à parler de nos petites affaires.
Quand on retourna à la boîte, il était déjà six heures du soir, on commençait à dresser les tables pour ceux qui mangeaient sur place avant d’aller danser, ça promettait encore d’être une soirée extraordinaire, les grooms enlevèrent les espèces de rideaux rouges recouvrant les murs pour laisser découvrir sur les parois de la piste de danse un aquarium géant, il y avait de tout, des pieuvres, des poissons clowns, des espadons, il y avait même un banc de requins. Les clients arrivèrent vers vingt heures, comme d’habitude, encore du monde que je ne connaissais pas. Toutes ces personnes constituaient la nouvelle richesse mondiale, des fils à papa qui avaient hérités des hautes entreprises de leur famille. Ces entreprises avaient d’ailleurs, toutes utilisées mes services, enfin, c’est ce que m’avait expliqué Ramon… Ce qui était regrettable, c’est que chacune de ces entreprises avaient un chiffre d’affaire annuel égal à cinq fois le P.I.B. du Tadjikistan et que c’était en grande partie grâce à moi, et à MES magouilles. Chacun de ces jeunes PDG, habillés comme des pingouins m’avaient salués avec un sourire forcé. Ils étaient tous ingrats, après tout ce que l’Arlequin avait fais pour eux ils pourraient faire un effort. En fait, j’avais pris la place de la pire des crapules de ce monde, pensant que la vie de l’Arlequin était aussi merveilleuse que celle des dieux de l’Olympe. Il y a à peine trois jours que j’ai intégré ce personnage et j’en ai déjà plus que marre. Qu’allais-je découvrir encore ? Que j’avais tué des gens pour arriver à mes fins ? Plus les heures passaient, plus je rencontrais de personnes et plus je me disais que c’était peut être vrai. Je cherchai Océane des yeux, je ne la voyais pas, elle m’avait pourtant promis qu’elle viendrait ce soir. J’eu sur le moment une réflexion saugrenue : Pourquoi est-ce que je m’attardais avec cette fille, j’en avais à la pelle, et des plus jolies d’ailleurs. Alors c’était ça l’amour ? Etre esclave d’une seule et même femme et oublier les autres que l’on a déjà à ses pieds ? Je chassai ces idées de ma tête, comment pouvais-je penser ça ?
Soudain les portes s’ouvrirent, il était vingt et une heure passée de deux minutes. Un parfum de violette reconnaissable entre mille m’envahit les narines, cela ne pouvait dire qu’une chose : elle était ici. Je vins la voir, dès le premier regard, elle me sauta dessus et m’embrassa tendrement, je n’arrivais pas à croire que j’avais séduis cette fille en à peine deux jours, il y a forcément une connerie, on a beau être sur Ibiza, les sentiments ne sont pas accélérés à ce point là ! Peut être qu’elle ne s’intéresse à moi que pour l’argent ? Non ! Et puis ce n’est généralement pas la mentalité des gens de s’intéresser aux autres seulement pour l’argent. Nous ne vivons pas dans un monde capitaliste, c’est bien connu ! Nous parlâmes pendant près d’une heure puis nous allâmes nous installer à une table. Aucune des choses de ce qu’elle m’avait dis durant cette petite heure n’était sincère, je l’ai vu dans ses yeux.
Pour entrer dans ma boîte, on devait débourser quatre vingt dix euros par personne pour la soirée (et oui, ça gagne de passer de la musique numérisées à des personnes droguées et en état d’ébriété avancée de vingt deux heures jusqu’au lendemain dix heures sans interruption). Ce prix très abordable comprenait tout de même le repas, et il était exquis, il y avait du caviar dans tous les plats, oui, même dans le dessert… Aussi bizarre que cela puisse paraître, MA boîte faisait office de restaurant, d’hôtel, et à l’occasion, de société blanchisseuse d’argent, que d’activités pour un personnage qui provient, à l’origine, de la Commedia dell’arte. Je nous fis apporter ce que nous avions de meilleur en cuisine. En attendant, j’admirai MES clients, c’était hilarant. Les pingouins faisaient la cour à des poupées gonflables, cela aurait fais une belle fable de la fontaine. Et le pire, c’est qu’il n’y avait que ça, à non pardon, il y avait aussi ces beaux jeunes hommes qui étaient chacun au bras de femmes juste un peu plus vieille qu’eux. Les pauvres frôlaient l’état de décomposition. Mais qu’importe, un homme les « aimait », ces jeunes hommes s’occupaient d’elles comme s’ils avaient à faire à des poupées de porcelaines, ils faisaient bien attention de ne pas les casser (c’est fragile les os à cet âge là) car ces poupées étaient de véritables tirelires remplies de beaux billets. Bien évidemment, cet article existe aussi dans le modèle masculin, c’est exactement le même mode d’emploi.

Plus tard, je me rendis aux toilettes pour me passer de l’eau sur le visage, Océane me stressait au plus haut, je n’arrivais pas à trouver les mots justes pour la rendre heureuse, pour la faire rire, bref, pour lui plaire. Je regardai mon reflet dans la glace, j’avais changé en une semaine et demi, la mine grisâtre et renfrogné qu’on me connaissait auparavant s’était transformée en un visage rayonnant, en fait, je ne comprends ce qui est arrivé aux stars quand elles ont rencontrées la célébrité. Je pense que la lumière des projecteurs est rentrée en eux, leur donnant un teint lumineux, malheureusement, ce teint était non naturel. J’étais devenu un des leurs… Vous voyez ce que c’est qu’un con ? On a tous ce genre de personnes dans notre entourage, pour ma part c’est mon père, ce salaud m’a abandonné alors que je suçais encore mon pouce, et il ne m’a jamais donné de ses nouvelles. Les cons sont une communauté grandissante et la connerie est une maladie ultra contagieuse, en effet, en étant exposé au monde de la connerie durant à peine trois jours, j’étais devenu leur roi… Après cette nouvelle petite réflexion philosophique, je revins voir Océane. Elle était rayonnante elle aussi, mais ce rayonnement n’avait pas été provoqué par MON monde, elle n’avait pas encore été contaminée, juste avant de nous servir le dessert, deux boules de glaces à la menthe, mon péché mignon, (ces cons là avaient ajoutés du caviar à côté, n’importe quoi !), deux hommes en costar, au crâne rasé et en mode Blues Brothers vinrent à notre table. Ils avaient chacun dans la main droite une petite mallette en cuir, ils avaient l’air propre sur eux.
- Bonjour, Monsieur l’Arlequin, je suis Maître Bertrand et voici Maître Blinos, nous sommes les avocats de Madame Enigma, vous voyez qui nous sommes bien sûr ?
L’homme me posa la question avec une certaine insistance, j’étais donc sensé reconnaître ces deux personnages, ils voulaient me parler dehors, seul, je confirme ça sentait pas bon, mais je les suivis sans faire d’histoire, nous nous retrouvèrent derrière la boîte de nuit, près des cuisines, à proximité des containers, pas besoin de préciser qu’une odeur pestilentielle s’en échappait, chacun des deux Men In Black ouvrit sa mallette pour en sortir un 9mm armé d’un silencieux. Et c’est là que j’ai vraiment réalisé que j’étais dans une merde plus que noire, le plus gros des deux hommes parla :
- Nous ne voulions pas déranger ta petite amie, c’est pour ça qu’on t’a emmené ici, Gaspard.
Gaspard ? L’Arlequin s’appelait donc ainsi… Son père devait être bourré le jour où il lui a donné ce prénom, ou alors c’est lui aussi un con, c’est sûrement un gène héréditaire. Enfin bref, passons. Deux hommes avaient un 9mm braqué sur moi, je tentai tout de même de garder mon calme, tout en levant mes mains bien en l’air, question de sûreté.
- Qu’est-ce que vous me voulez ?
- Joue pas au con avec nous l’Arlequin, tu c’est très bien ce que m’dame Enigma elle veut !
- Dis donc mon gros, t’es illettré à mi-temps ou c’est une passion ?
La phrase que je lui avais lancé eu l’effet attendu, celui-ci devint rouge de colère, c’est l’autre qui prit la relève pour discuter.
- Où est-ce que t’a mis cette foutue « la mallette » putain !
- La mallette ? Qu’elle mallette ?
- Joue pas au mec qui sait pas…
- Je vous le jure monsieur, je ne vois pas de quoi vous parlez…
J’étais sincère, je ne savais pas du tout de quoi cet homme parlait, on en apprend tous les jours !
- Mais si enfin ta mallette, c’est comme ça que t’appelles le dossier où tu mets tous les documents compromettant sur tes clients, mademoiselle Enigma veut récupérer la partie qui la concerne et s’en débarrasser.
De mieux en mieux, maintenant, j’avais un dossier pour faire chanter tout le monde, j’ignorais où il était, je jouai la carte bluff pour tenter de m’en sortir.
- Ah, la mallette ! Excusez moi, je n’avais pas compris, mais elle n’est pas ici, elle est dans mon appartement de… Singapour !
- T’as un appartement à Singapour toi ?
- Planque secrète…
- Si tu le dis, toujours est-il que tu as sept jours pour récupérer ce dossier, si tu ne respecte pas les délais, ta bien aimée se retrouvera criblée de plomb avant que tu aies le temps de dire « C’est moi le Boss ».
Ils avaient l’air d’être sérieux, j’avais plutôt intérêt à me magner pour retrouver cette mallette, encore faut-il savoir où elle est. Avant de partir, le petit gros voulut me tirer une balle dans le genou, mais il me manqua, j’aurais eu un flingue, je l’aurais pas rater, comment voulez-vous manquer une cible aussi grosse, son genou faisait la largeur de ma cuisse. Les deux lâches partirent ensuite en Berline, je n’eus pas le temps de relever la plaque d’immatriculation. Je retournai dans la salle en sueur, je crus que j’allais être tranquille avec Océane, mais Ramon, beaucoup plus présentable que ce matin avait pris ma place à la table, dès mon arrivée, il me proposa de monter directement pour discuter. J’acceptai, mais Océane me faisait la gueule. Une fois de plus, je lui avais posé un lapin. Nous allâmes dans mon bureau pour parler de nos petites affaires. A peine fut-il entrer qu’il se rua sur le Rubik’s cube, il m’expliqua qu’il adorait ce jeu, j’avais réalisé une face, c’était un bon début.
- Par quoi commencer ? me demanda Ramon
- Je ne sais pas, peut être faut-il faire une deuxième face d’un coup.
- Quoi ? Mais non, je te parle pas de ça, je te demande si tu as des questions.
- Ah oui, excuse moi, euh oui, sais-tu ce qu’est « la mallette ».
- Evidemment, tout le monde le sait ! C’est un dossier qui répertorie tous les faux pas des plus riches personnalités d’Ibiza, l’Arlequin est devenu riche grâce à ce dossier, il traînait des personnes en justice pour fraude ou trafics de drogue, et il était sûr de gagner, il sait tout sur tout, mais personne ne sait quelque chose sur lui. Enfin si, quelqu’un sait tout de lui, une personne, son meilleur ami.
- Justement, j’ai reçu sa visite aujourd’hui, peux-tu m’en dire plus ?
- C’est Dorian Church, un gros actionnaire de la boîte, il possède quarante pour cent des parts de l’entreprise, l’Arlequin possède cinquante pour cent, et les dix autres pour cent sont réparties entre les plus riches clients de la boîte.
- Il est dangereux ?
- Oui, assez, je te mets en garde contre lui, il a beau faire genre de bien t’aimer, tout le monde sait qu’il veut devenir actionnaire majoritaire de la boîte. Je te mets en garde contre une autre personne aussi… Toi !
- Comment ça ?
- La puissance change un homme, quand on est puissant, dès que quelqu’un nous gêne, on s’en débarrasse vite fait bien fait. On devient très vite un être malfaisant, donc garde les pieds sur Terre, ne l’oublie pas !
- Je te le promets.
- Tu as encore des questions ?
- Non, je pense que c’est bon pour l’instant, je te rappellerai si j’ai besoin d’aide… A plus tard !
Ramon me salua et sortit, ses conseils allaient m’être très précieux. Mais je devais me débarrasser de Dorian le plus vite possible, après tout, Ramon m’a plus ou moins dis de m’en débarrasser non ? En bas, la fête battait son plein, j’entendais très distinctement la musique d’où j’étais, je me trouvais au cinquième étage… Il n’était que vingt trois heures, je partis me coucher. Mais j’avais oublié quelqu’un : Océane.
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Damona Morrigan
Fondatrice d'Alchemypoètes
Damona Morrigan

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MessageSujet: Re: C'est moi le Boss ! (première partie)   C'est moi le Boss ! (première partie) EmptyLun 25 Avr - 12:57

C'est encore une histoire passionnante que tu nous offres ! J'ai aimé te lire même si pour beaucoup de lecteurs ton texte sera trop long pour qu'il s'y mettent...
P.S. : Y aurait-il pas une erreur dans les prénoms? Océane devient Sophie ? Où aurai-je lu trop vite !!!

J'attends la suite.... Bravo 2
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Hugoblin
Poète
Hugoblin

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MessageSujet: Re: C'est moi le Boss ! (première partie)   C'est moi le Boss ! (première partie) EmptyLun 25 Avr - 14:15

Merci Damona, pour ce qui est des prénoms, j'ai du oublier d'en changer un ou deux, faut que je relise Wink
Car c'est une copine qui voulait que mon héroïne porte son nom, Sophie est devenue Océane, mais j'ai du en oublier :S
Je poste la suite très vite, elle est écrite mais je suis en période de relecture ;P
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féfée
Poète
féfée

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MessageSujet: Re: C'est moi le Boss ! (première partie)   C'est moi le Boss ! (première partie) EmptyLun 25 Avr - 16:16

Beaucoup d'humour et de rebondissements, c'est divertissant, j'ai beaucoup aimé ! J\'aime !
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