Je marche sous les gifles du vent
Sur cette plage du pays normand;
La mer danse sous les goélands
La brume cache l’horizon au néant.
Je marche sous les gifles du vent
La pluie me lèche tout doucement,
Mes pieds glissent sur le sable mouvant,
Je renifle, du revers m’essuyant.
Je marche sous les gifles du vent
J’avance, je m’approche d’un vieux gréement,
D’un vieux gréement, sous l’orag’ gisant
Comm’ un vert squelette frissonnant.
Je marche sous les gifles du vent
Je prends mon temps, vol’ du temps au temps;
Je me laisse emporter au couchant,
Je me perds c’est si peu important !
Je marche sous les gifles du vent
Je marcherai encore très longtemps
Pour arriver enfin hors du temps
Dans les nuages des biens pensants !
Je marche sous les gifles du vent
Au delà des géants, des mourants,
Des grommelants et des prétendants,
Des insignifiants, des méprisants...