Dans la cité où j’ai grandi
On avait tous la même couleur
Pas de préjugés, pas de non-dits
Une fois gendarme, une fois voleur

Dans la cité où j’ai grandi
On se « prêtait » nos malabars
Quand l’un de nous faisait une connerie
On n’en faisait pas toute une histoire

Dans la cité où j’ai grandi
Se mélangeaient cuisines et odeurs
Et le couscous de Madame Jilali
Parfumait la cage d’escalier de ses saveurs

Dans la cité où j’ai grandi
Blancs, noirs, jaunes on était tous pareils
En été, notre seul souci
Se retrouver, rire sous le même soleil

Dans la cité où j’ai grandi
Aucune porte ne fermait à clef
Et même si les murs étaient gris
Nos cœurs de mille couleurs irradiaient

Dans la cité où j’ai grandi
Sous le béton poussait des fleurs
On était tous amis « pour la vie »
Et on y croyait au bonheur

Dans la cité où j’ai grandi
J’y suis retournée il y a peu de temps
Et là j’ai vu et j’ai compris
Que tout ça... c’était des rêves d’enfant…