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 Kavkawanka / La montagne blanche

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Karoloth
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Karoloth

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Date d'inscription : 12/12/2010
Localisation : Draveil

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MessageSujet: Kavkawanka / La montagne blanche   Kavkawanka / La montagne blanche EmptyDim 11 Sep - 19:58

La montagne blanche

Vient le jour du dénouement. Depuis l’arrivée de Mahina dans le marais, sept saisons des pluies sont passées. C’est encore le matin. Kavikawanka a quitté le village de la terre blanche avant le jour. Mahina et Mahané vaquent chacune à leurs occupations et Katapéka traine ici et là à la recherche de bêtes à surprendre. C’est une journée comme les autres si ce n’est qu’un bruit étrange commence à se faire entendre au loin. Un bruit qui grandit. On pourrait croire au rugissement d’un lion, mais un rugissement qui ne cesserait pas et qui serait en approche. Les femmes se regardent, s'inquiètent, s’interrogent pour savoir si l’une ou l’autre sait de quel animal provient ce cri continuel. Comme elles ignorent de quoi il s’agit, elles se cachent derrière le gros tronc blanc de l’arbre et surveillent l’aval du fleuve puisque c’est de cette direction que vient le bruit. Mahina appelle son fils et le serre contre elle. Au bout d’un long moment, au-dessus de la cime des arbres, le panache d’une fumée noire apparait qui va s’épaississant au fur et à mesure qu’elle avance. Bientôt, se dévoile une grande pirogue blanche, si haute, que l’on pourrait s’imaginer voir une montagne glisser sur les eaux du fleuve, une montagne sous laquelle brûlerait le feu des enfers, car le bruit qui l’accompagne est pareil au roulement du tonnerre, tandis qu’elle crache une fumée âcre dont l’odeur se répand et parvient jusqu’aux femmes. La grande pirogue remonte le fleuve. Il suffit de demeurer tapi et d’attendre qu’elle s’éloigne. Mais voilà qu’elle change de direction et quittant le milieu du fleuve se rapproche de la rive, droit vers l’arbre blanc mettant en fuite les crocodiles qui dormaient sur le sable. Quand elle ne se trouve plus qu’à quelques brassées du bord, elle stoppe. Les deux femmes peuvent alors voir des silhouettes qui s’agitent sur elle. Une pirogue plus petite est mise à l’eau et se remplit d’une dizaine d’hommes. Elle ne ressemble pas à celle qu’utilisent les habitants de la région. Elle est plus courte, mais aussi plus large. Les rames, nombreuses, se mettent à fouetter l'eau, manipulées par une partie des hommes cependant que les autres surveillent les alentours et qu’un dernier reste debout pour donner ses ordres. La pirogue vient, touche au but, et à l’attitude décidée que les hommes affichent lorsqu’ils prennent pied sur la terre ferme, l’on devine que leur présence n’est pas l’effet du hasard. À présent qu’ils se sont rapprochés, Mahina et Mahané peuvent mieux les distinguer. Ce ne sont pas des hommes de la région, d’ailleurs sont-ce réellement des hommes ? Il court dans les villages des contes terribles qui parlent de démons vêtus de blanc, à la peau de couleur pâle et aux yeux ayant celle de l’argent. De l’endroit où elles se trouvent, il ne leur est pas possible de distinguer leurs yeux, mais pour le reste, elles ne peuvent pas se tromper, ce sont bien des démons blancs qui viennent vers elles. Dès lors que la certitude de devoir affronter la méchanceté de ces êtres et qui est connue de tous ceux qui en ont entendu parler, elles prennent peur et se tassent tout contre l’arbre en s’accroupissant au plus bas comme si leur intention était de disparaître sous la terre. Elles entendent le son de leurs voix maintenant. Ils caquettent un étrange langage, mélange de bavardage d’oiseaux de village et de serpents de la forêt. On dit que les démons blancs mangent les gens qu’ils capturent. Ce n’est pas une légende, car ceux qu’on sait tomber entre leurs mains ne reviennent jamais.

Mahina et Mahané se serrent l’une contre l’autre abritant entre elles Katapéka. Il faudrait un miracle pour qu’elles ne soient pas découvertes. Peut-être l’immobilité qu’elles s’imposent les rendra-t-elle invisibles. Les démons blancs sont tout près à présent. Même s’ils sont silencieux, elles peuvent sentir la puanteur aigre de leur transpiration et l’odeur de soufre qui, dit-on, partout les accompagnent et qui émanent de leurs bâtons à feu. Elles, elles ont fermé les yeux et refusent de croire à leur présence, mais comme le silence perdure, Mahina risque un regard. Alors, elles les voient ! Cinq démons blancs placés en demi-cercle sont tournés vers elles, le visage austère et impassible, se ressemblant comme des frères, tant qu’elle a des difficultés à les différencier. Au milieu d’eux, un homme à la peau sombre, mais vêtu à la façon des démons blancs la regarde aussi. Que fait-il là ? Est-il des leurs ? Leurs regards se croisent alors celui qui semble faire partie de sa nation parle.
— Ne craint rien, femme ! Je suis de ce pays. Où se trouve Kavikawanka ?
— Il n’est pas ici.
— Il a eu peur, il a fui ? Serait-il plus lâche qu’on le dit ?
— Kavikawanka ne redoute rien ! S’il était chez lui à ce moment présent, il vous tuerait tous avant que vous n’ayez eu le temps de comprendre quel funeste destin s’abat sur vous. Toi qui te prétends de notre nation et qui parles comme nous, tu devrais le savoir.
L’homme ne répond pas. Il se tourne vers l’un des hommes blancs et parle dans sa langue pour s’en faire comprendre. Sans doute rapporte-t-il les propos qu’a tenus Mahina. Les démons blancs se mettent à rire lorsqu’il a fini.
— Ils ne craignent rien ni personne, assure l’homme à la peau noire, ni homme, ni démon ! Vois les bâtons à feu que porte chacun, ils sont magiques. Ils peuvent porter la mort au loin en un éclair. Même kavikawanka ne peut rien contre leur puissance !
Mahané pendant ce temps n’a pas bougé d’un pouce. Elle est toujours blottie contre sa sœur et serre contre elle Katapéka si bien que jusqu’alors, personne n’a remarqué la présence de l’enfant. Mais voici que l’un des démons blancs l’aperçoit et dans son langage de « kho » et de « chu », il interroge celui qui sert d’interprète.
— Qui est cet enfant ? demande alors l’homme.

DRK


Dernière édition par Karoloth le Mar 13 Sep - 6:37, édité 1 fois
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féfée
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féfée

Messages : 2481
Date d'inscription : 10/11/2010

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MessageSujet: Re: Kavkawanka / La montagne blanche   Kavkawanka / La montagne blanche EmptyDim 11 Sep - 22:53

Aïe, je crains le pire... J\'aime ! Sourire fleur
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Damona Morrigan
Fondatrice d'Alchemypoètes
Damona Morrigan

Messages : 4544
Date d'inscription : 06/11/2010
Localisation : Dans la cabane de la sorcière blanche sur l'île d'Emeraude

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MessageSujet: Re: Kavkawanka / La montagne blanche   Kavkawanka / La montagne blanche EmptySam 17 Sep - 12:15

Ça se gâte... pale
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MessageSujet: Re: Kavkawanka / La montagne blanche   Kavkawanka / La montagne blanche Empty

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