Baba yaga Poète
Messages : 950 Date d'inscription : 06/07/2011 Age : 52 Localisation : au fond d'un bois de blancs bouleaux
| Sujet: La Trêve... Ven 28 Oct - 12:33 | |
| [on parle de Trêve chez nous pour dire qu'une maison est hantée...pour m'assortir au thème Halloween, donc! j'avais d'abord présenté ce texte sous forme de poème, mais finalement je trouve que cette formule (prose poétique ou ce que l'on voudra) convient mieux; cependant si vous me dites que sa place n'est pas dans la catégorie poème, je le publierai dans "autres".]La Trêve
Nous nous aimions autrefois. J’ai vibré de tes premiers pas, j’ai été l’appui solide pour tes bras. J’ai résonné de tes cris, sanglots désespérés du nourrisson, bravades rebelles de l’adolescent ou bien cris retenus du plaisir quand tu m’amenais des conquêtes
Tu m’aimais autant que moi je t’aimais. Tu disais jamais ne serons séparés. Tu posais sur moi ta main avec amour et tu me caressais ; j’avais chuchotais-tu bien plus de charmes qu’un corps de femme.
Tu me connaissais par cœur, sous tous les climats à toutes les heures. Tu m’aimais le matin quand les premières lueurs chauffaient mes vieilles pierres. Tu m’aimais sous le soleil lisse du midi, tu m’aimais le soir quand l’ombre charrie des brassées d’humidité et une odeur de moisi.
Tu disais vouloir être enterré ici.
Mais tu es parti.
Il le fallait, tu reviendrais, tu allais gagner quelque argent, tout ça pour moi tu disais. Lorsque tu es revenu effectivement, tu n’étais plus solitaire. Cette compagne-là n’avait plus le charme éphémère de ces filles que tu allongeais sur mes dalles et qui te quittaient d’une œillade fatale.
Tu allais me remettre en état, ce n’était rien quelques travaux, et vous pourriez penser au berceau…
Lorsqu’elle fit un faux pas, que son ventre au fond du puits l’entraîna, mes bras de pierre se firent ceinture pour t’empêcher de sortir dans la nuit.
Lorsque tes ongles griffèrent mes murs je me fis chair tendre et douce armure pour te garder près de moi.
Lorsque tu ne fus plus que d’os et de sang, plus qu’un démon hurlant, je t’aimais toujours étouffant dans le souffle de la nuit tes pas traînant sur mes dalles fissurées, tes cris derrière mes murs épais.
Tous m’évitent à présent. Les enfants nous fuient en hurlant ; leurs parents chuchotent à mi-voix: -il y a la Trêve dans cette maison-là.
Tu m’aimes autant que moi je t’aime. Tu gémis jamais ne serons séparés ; tu me connais par cœur tu supplies.
Tu dis vouloir mourir ici.
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lutece Administrateur-Poète
Messages : 3375 Date d'inscription : 07/11/2010 Age : 67 Localisation : strasbourg
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Damona Morrigan Fondatrice d'Alchemypoètes
Messages : 4544 Date d'inscription : 06/11/2010 Localisation : Dans la cabane de la sorcière blanche sur l'île d'Emeraude
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Serial Trublion Poète
Messages : 1245 Date d'inscription : 07/11/2010 Age : 68 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: La Trêve... Sam 29 Oct - 18:33 | |
| Tragique attachement, c'est une "Trêve" sans trêve. Amicalement et spectralement... |
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Karoloth Poète
Messages : 884 Date d'inscription : 12/12/2010 Localisation : Draveil
| Sujet: Re: La Trêve... Dim 30 Oct - 7:49 | |
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Apolline Poète
Messages : 626 Date d'inscription : 23/11/2010 Age : 67 Localisation : Moselle
| Sujet: Re: La Trêve... Lun 31 Oct - 11:08 | |
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