La terre dans ma bouche

Sous le vent sur la mousse
Dans l'étang à mes trousses
Des étoiles s'éteignent.

Ma main plongée dans la vase
Se referme sur un éclat qui m'entaille.

La boue se teinte de mon sang.

Un corbeau s'est posé sur mon épaule nue,
Il m'a toujours connue.

Peignant les longs cheveux
Son bec entre dans mon crâne
Et par l'ouverture de ma douleur hébétée
S’est glissée ta pensée :

Elle caresse mes peurs,
Fait son nid de mes terreurs
Je me livre languide
A sa pulsation morbide

Fougères coupantes
Bruyère écœurante
Ombre où l'or du sous-bois
Déchire l'inconscience
Sommeil poussif

Froid

Éveil parsemé d'illusions
Éclairs balbutiant
Des invites ignorées à des fantômes cruels
Un rire s'acharne à briser
Ce qui me reste de vie.

Mes pieds nus scarifiés
S’enfoncent sur les épines en tapis
Visage enfoui dans un miasme végétal,
Odeurs de ténèbres

Putréfaction :

Un corps se donne au sol.


Attente jamais déçue de la terre.