La terrasse du café des Arts,
Je fricote avec mon cafard
Mais quel putain de ciel tout noir !
Tout à l’étroit dans « mon placard »
Et les pensées au grand écart,
Je me ballade « au Grand bazar »
J’ai mal dormi : trop au plumard !
Et sur le cœur j’ai des escarres !
Je ne battis que des remparts
Au lieu de larguer les amarres !
Là devant moi, tout en fanfare
« Le p’tit monsieur, un café noir ? »
Il me regarde tout bizarre,
Il est tombé sur Fort Boyard !
Je vais rejoindre les zonards
Sur le boul’vard, le premier square,
Je cherche un banc, je dois m’asseoir :
Las je me traine pas très gaillard !
Je suis vautré dans mon brouillard,
Je zappe tout, j’ai plus d’égard ;
J’ouvre mon livre c’est du Ronsard
…Plutôt fumer un bon pétard !
Ca sert à quoi regard hagard
D’errer tout seul comme un clébard ?
Le teint blafard, la vie sans fard…
Je n’attire pas les regards,
Je joue ringard, vêtu de noir
Et avec ça pas très bavard !
Contre moi je suis furibard :
Devant la glace, c’est pas jobard !
Ca suffit pas ces longs pap’lards
Sort quelque fois de ce traqu’nard
Et prend la vie « à la hussard ! »
Va campagnard ou montagnard …
Ou redevient soixante huitard ;
Sur l’amertume soit plus « buvard »
Dare-dare je te donne rencard
Ceci est mon dernier « faire-part »