Ève de larmes réfugiée sous la dalle
D’un tombeau doux et prospère,
Sous le bâillon mes mots dérisoires
S’étaient blottis sous pierre.
Des jours de suie crachant leur cendre
Figèrent l’empreinte d’une vie…
Dans la braise du soir, pleure la salamandre
Dans l’absence et l’oubli.
Tissant mes bribes sulfureuses
Je prie que mes doigts de mots
T’arrachent à l’indifférence affreuse
Où t’enferment tes sanglots
Argile blême fiévreux golem
Je m’élève sur les débris
Des jours heureux ou la géhenne
Des jours de suie…
Sous l’emprise d’un frisson
Je déploie en noirs tourments
Dans ce baiser sur ton front
Mes haïkus déments.