Je n’ai plus de visage
Un fusain épais a souligné mon regard,
Et mes chairs s’estompent dans un lointain blafard
Je ne porte pour parure
Que l’absence le doute le manque et la luxure
Mon corps s’est offert à d’odieuses promesses
Et se tiédit sous la détresse
Je porte mes pieds nus sur un éclat de verre
Un mannequin ivre m’incite à me taire
Automate aux ongles d’or et aux yeux de serpents
Dont le rire aviné s’exerce à mes dépends
Mon âme se nimbe alors d’une poudre impalpable
J’oublie un instant de quoi je suis capable
J’abdique ma fierté sur les vestiges d’un royaume moisi
J’offre mon corps dans un relent d’agonie
Je n’ai plus de visage
Ma silhouette est filigrane sur le papier de la démence
Et je me laisse entraîner dans la transe.