Vous les guignols grandiloquents
Sévères et doctes tuteurs
Vous les dignes appariteurs
Crachez vos sombres boniments !
Que crève enfin le ciel hypocrite
Et se déversent en orage de plomb
Les espoirs d’un mage en fuite
Abattu d’un coup de canon
Esprits tricheurs abandonnant la vie
Vos bravos puérils scandent un refrain triste
Et psalmodient de piètres agonies
Sur le fil déchiré tremble l’équilibriste
Vos âmes corrompues ne savent plus voir
Et vos sens ont appris à se taire
Les conventions sont un piteux miroir
Où s’attroupent vos pensées grégaires
J’ai refusé la fatalité et frappé de mes poings
Jusqu’à ce que ma déraison tombe les murs
Fissuré de solides parpaings
Cogné les angles à toute allure
Mes vracs-à l’âme sont les bleus
Que mon corps livre en hématomes fiers
Saignant la pluie d'un combat périlleux
Car je me donne, libre et entière.