Ce matin là au Pèr'Lachais',

Le soleil joue entre les arbres;

Sur ce banc la douceur m'apais'

Loin de tout, j'ai trouvé un havr'.

J'ai l'impression qu'ils me regard',

Les pierr' sont lourd' eux si légers;

La paix au ciel, ils se hazard'

Et se rient de tout' ces années.

J'avanc' à travers les allées,

Souvent je butt' sur le pavé

Trop envahi par mes pensées,

Là pourtant, je me sens léger!

Si ma vie était cet endroit?

Où la vie pass' au ralenti,

Où je prends enfin le droit

De jouer avec les interdits...

Je vol'au dessus de tout, du temps,

Je me blottis tout contre moi,

Plus de notion du temps présent,

Je suis là, seul, seul avec moi;

Je joue avec des mots qui roul'

Que personn' ne lira peut-êtr'

Mais qui sur mes joues, tous doux coul'!

Et si le jour était venu

De tourner le dos au passé?

Plus d'amertum' en continu,

De nouveaux jours à colorier.

Si c'est écrit, j'ai bien envie

D e m'embarquer vers le soleil,

D'offrir à mon coeur, plus jolis

Des moments plus bleus, plus pareils!

Mais TOI, je t'aimerai toujours!...

Mais TOI qui marche dans mon ombr'!

Mais TOI que j'aimerai toujours,

Pour moi je veux des jours moins sombr'

J'aime !
Curieux comme l'on s'apaise à fréquenter l'ultime refuge...
Mon cimetière à moi est un modeste clos aux murs arrondis, qui se trouve juste derrière la maison de mes grands parents où je passais mes étés, enfant. Ces cimetières familiaux sont monnaie courante dans ma région, concession faite à ce rude pays de culture Protestante. C’était un élément du paysage, stable et rassurant, au même titre que les grands sapins ou que le chant de l'eau dans le bassin.
J'avais 6 ans, 8 ans, 12 ans, 15 ans...l'un des rituels de l'été était d'aller désherber les morts chéris, avec mon grand-père pour seule compagnie et le récit de ces existences enfuies. Ce souvenir et ce lieu me sont précieux, comme l'était la main qui a tenu, longtemps, la mienne.
(flûte, émotion.)

Que sont ces "eux" muets qu'ainsi tu apostrophe ?
Il est long parfois le voyage vers la lumière, mais dès qu'on l'aperçoit, on sait qu'il est là le chemin.

Merle Bleu

Il me semble l'avoir déjà lui ailleurs ce poème-là. Mais c'est un plaisir de le retrouver. D'ailleurs j'aime beaucoup les allées du Père Lachaise où se cotoyent défunts anonymes et personnages célebres. Pour mon prochain passage à Paris, j'i bien envie d'y faire un tour. Je trouve les cimetières plus beaux dans les couleurs d"automne.
Merci Baba d'avoir partagé avec nous "ton cimetière".