Charon, ta pièce tourne,
Pile, tu traverses,
Face, tu coules.

Charon, ta terre tourne,
Ton fleuve bouillonne,
L’impatience y tonne.

A droite, tu vois l’enfer,
A gauche, son cœur,
Et au milieu, l’univers
De tes yeux blêmes.

Charon, ta pièce tourne
Le dos aux conventions,
Et de Genève à Libourne,
L’espoir est collusion.

Pile, tu t’écoules,
Face, tu surnages,
Les stats sont si peu sages,
Les probas, si volages,

Pile, tu nages
Face, tu trépasses
Cécile mortel sans traces
Tu ne meurs pas, mais te casses

Pile, tu t’empiles
Face, t’effaces
D’un monde débile,
Dont tu te lasses.

Allover 2013

Un texte fataliste, on y sens résignation, lassitude, amertume, désillusion. Un texte noir mais beau.



Amicalement, Pierre

Un réel et sincère plaisir de retrouver tes mots, Allover. Je pense que Pierre a fait une bonne analyse de ton texte...suis d'accord avec toi, plus ca va et plus, moi aussi, je le trouve débile ce monde. A nous de le rendre un peu sensé...même si la tâche me semble ardue.

Il est vrai que la route devant nous, nous mets face à des intersections, et si l'on ne sait où on va, le chemin que l'on choisira sera t-il pour de bonnes surprises, ou alors, pour se trouver en plein désarroi.
C'est ici que notre libre arbitre joue, mais dans ce cas, il n'est pas trop aisé, car choisir avec des cartes et des indices ça va, nous sommes un peu quo-responsables de notre choix.

Mais sans indications - C'est presque de l'injustice. Du pur hasard, et l'on sait que le hasard sourit souvent aux mêmes.

Beau texte, sous une forme originale qui lui donne de l'éloquence.