Perdre un ami, ce n'est pas rien ! C'est aussi perdre des repères. Et puis il faut compter aussi avec l'affectif.
J’ai Perdu Mon Ami
Malheur ! Il m'était devenu fondamental,
Et j'avoue, il incarnait aussi mon intime.
Pour lui, combien j'ai laissé de taches capitales,
Oubliées, à l'abandon, jetées dans l'abîme.
Un besoin crucial l'a fait arriver chez moi.
Sa place était déjà volontiers préparée.
Exaltation je ressentais, emplie d'émoi.
Tous deux, l'un à l'autre, devions nous habituer.
Alors qu'habillé d'un ordinaire emballage,
Aidé de mon frère, il put se mettre à son aise.
Mon cœur captivé a apprécié l'effeuillage,
Beau, je l'ai vu, face à lui, je me sentais niaise.
Sans tarder, il était temps de faire connaissance.
Il me faisait frémir... et j'avais un peu peur !
Pourtant il fallait, ici, conclure notre alliance.
Car ensemble, nous espérions produire le meilleur.
Nous avions donc recherché, à se mieux connaître ;
Par des petits jeux confus, nous avions commencé.
Au début, il m'intimidait, tel un grand maître.
Troublée, par les attouchements nécessités.
La novice que j'étais, s'est assez vite soumise.
Son pouvoir était grand, pratiquement, magique.
Mais se bloquait net, devant une mes bêtises.
Ce qui vraiment me donnait un air pathétique.
Il n'était pas question de faire l'effarouchée,
Notre belle union ne pouvait pas défaillir.
Habiles devenaient, mes effleurements et touchers,
Trouvant les bonnes caresses, pour le faire obéir.
Ensuite, d'égal à égal, nous nous sommes aimés.
Attentions mutuelles, pour sans accrocs, tenir !
Ensemble, nous avions parcouru le monde entier.
Presque toute la planète nous a vus venir.
Si prestigieux, ces sites que l'on a visités.
Les ondes nous ont permis de surfer dans l'espace.
Dans le Monde, discuter, avec des étrangers,
Google nous ayant exposé toutes les places.
Sans même me prévenir tu m'as laissé tombée !
L'Écran restait noir et tu ne ronronnais plus.
Tu étais mon compagnon depuis tant d'années,
Dans ton disque dur, j'ai stocké mon absolu.
Comment t'oublier ? Je t'ai confié ma mémoire.
Dépendance métallique, une formelle liaison.
Crois-tu qu'à un humain, je lui laisserais voir,
L'acuité de mon cœur et de mes émotions ?
Adieu Ami, je te remplacerai, bien sur...
Mais les premières amours, tu sais combien elles durent.