J’ai piégé mes pensées dans des bouts de papier
Tout était si facile, elles adorent se coucher
Sur le parchemin vierge, hors de l’esprit fécond
S’étaler en paraphes, belles lettres au dos rond
Je ne veux pas qu’elles s’installent au coin de mon salon
Salissant les coussins, maculant mon tapis
Saupoudrant de folie le sol de la maison
Jouant à la poursuite, saccageant mon logis.
J’ai préféré qu’elles soient au creux d’une prison
Hiéroglyphes mystérieux rivés au papyrus
Redoutant leur violence, tentations et passions
Préférant la paisible position du lotus.
La pensée est ainsi, compagne intarissable
Accompagnant nos vies de son efflorescence
Elle construit des châteaux, tout est envisageable
Sachons apprivoiser son impérieuse présence.