dédié à Serial Trublion pour sa "Manon", que j'ai aimé (le poème) pour les mêmes raisons que celles exposées précédemment ...
Jean de Sponde est un des meilleurs poètes de la période dite baroque de la poésie française. je suis amoureux, de cette période, aussi en art plastique et surtout en musique, j'en joue très souvent, encore 2 concerts ces mois-ci (je suis depuis toujours violoncelliste amateur ...)
Comme De Sponde, le texte ci-dessous est fondé sur une partition contrapuntique (en contrepoint) avec une série de 3 mots, phrases, expressions renouvelés incessamment jusqu'au bouquet final du dernier tercet. Les spécialistes (il y en a !) appellent ça des "vers rapportés" ...
Pas facile à écrire, mais j'ai fait beaucoup mieux ... si vous aimez, dites-me-le, je vous passerai un "Avant, Après" bien plus fort ... Bonne lecture !
EROTIQUE
Tout s’enfle contre moi, tout me dit, tout me tente,
Et l’aronde, et la chair, et l’esprit aimanté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme vanté
Et m’attire, ô Minceur, et m’émeut, et m’enchante.
Quel espoir, quel appui, quelle invite envoûtante
Sans recours, sans détours, sans discours lamenté,
Me destineras-tu ? Ton regard inventé,
Ton indicible main, ou ta voix si touchante ?
Eh quoi ? Splendeur, je vais combattre maintes fois
Encore ta réserve, et ta force, et ta loi,
Cet émoi cacheté, ce mur, et cette fronde.
Mais ton œil cependant, ton bras, ton cri sera
La foi, le lien, l’appel, où cet attrait vaincra,
Où mourra ce tournoi, où tu cherras ô blonde.
Gypoete
(d’après Jean de Sponde, encore, quand on est amoureux…
12ème sonnet de la mort)