Qu’elle est belle cette aube aux couleurs changeantes !
La mer rose déferlant sur les maisons assoupies charrie sans dégâts les habitudes mortes de la nuit et coule dans chaque interstice les reflets vivants d’un soleil encore fragile. Le bleu outremer s’affaisse sur de dérisoires fumées et se laisse transpercer de filaments mordorés. Au loin une montagnes résiste et laisse pousser un vert sombre bientôt jauni par le sourire de la journée nouvelle.
La belle métaphore de ma vie s’anime sous mes yeux ébahis. Un sentiment impétueux et violent me noie en ne laissant aucun refuge intact, çà et là d’anciennes questions se vident de leur sens contraire et tout au fond de moi, les concrétions solides d’une expérience intelligente accueille cette déferlante avec sérénité.
Mon cœur se réveille et bat une mesure démesurée. Je connais ce sentiment, je le reconnais.
Je sais qu’il s’installe quand une femme et un homme se regardent, s’ingurgitent et acceptent leur petite condition d’êtres humains, humbles fétus de paille dans cette mer vivante.
Et je revis