Fleuve, le temps emporte les splendeurs du passé
Essaimant les rives de sombres scories
Il se joue des frêles esquifs et des tracés
De nos regrets, de nos doutes, valses intempéries
Il a lavé l’affront de nos désillusions
Sur le pont vif, éclaboussé de nos déboires
Patiné d’orgueil, poli de neuve rédemption
Les amers souvenirs si chers à nos mémoires
Heureux de naviguer sur l’épave de nos rêves
Nous dérivons dans les méandres de nos envies
Agités du soubresaut de nos désirs sans trêve
Ayant goûté à la ferveur de l’âpre vie
Nous tentons d’en saisir l’absolue quintessence
Avant que le destin ne nous frappe sans décence