La bicheLourdes, ces dagues plusieurs fois tombées
à la saison où dans les bois chante la grive.
Parmi les ronces oubliées, elles ont nourri
bien des appétits de rongeurs.
Jour après jour elles repoussent ;
le corps s’incline sous le poids de sa nature.
Le chant du monde – grondement de la vénerie –
Le souffle du vent – la vague à chevaucher –
Pénétrée par sa puissance
elle coule plus vive que l’air
- le sacrifice n’aura pas lieu –
Le chant de l’imaginaire – une poussée –
et croissent majestueux des andouillers.
Sans hères fragiles à protéger, s’éteint la biche,
alors son double naît de ses songes
- un mâle solitaire qui arbore ses trophées –
Sous l’encombrante ramure elle ploie
ses merrains se heurtent aux limites
étriquées de son territoire
des lambeaux de velours jonchent le carré de sa cage de verre
Les larmiers sont un don
elle en usera sans parcimonie
chaque larme ouvrira un chemin du vivre dans l’en clos
et le noble cervidé majestueux se relèvera
il contera l’humanité à la belle Licorne.