Un peu égaré sur terre,
C'est en suivant la rivière
Que je suis arrivé chez toi,
Une cabane triste au fond des bois.
Je suis resté longtemps assis
Devant la porte fermée, surpris
De ne pouvoir juste y entrer
Pour tout simplement converser.
Il faisait bon sous le soleil
Qui filtrait par halos de feu,
Et sur les branches, en doux aveux,
Les oiseaux chantaient des merveilles.
Mon âme était comme envoûtée,
Alors j'ai chanté avec eux,
Le cœur déjà si amoureux
De toi qu'à peine je connaissais.
Autour de moi tout verdissait,
Les feuilles, la mousse, l'herbe poussait
Juste à mes pieds, se tapissait
De marguerites que j'effeuillais...
Puis la porte, sans bruit, s'est ouverte
Et tous les oiseaux sont entrés,
L'alternative de les filer
Sans hésiter, m'était offerte.
A l'intérieur, c'était magique,
Un nouveau monde, une Amérique,
Une terre fertile peuplée de vers
Aux mille et une couleurs extraordinaires.
Je te sentais, tu étais là,
Tout près, partout autour de moi,
Mon cœur s'est inlassablement imprégné de toi ;
En maître, y a logé à jamais ta voix.
J'ai goûté à ton eau, ton air,
Tes fleurs subtiles, tes fruits amers,
Je t'ai suivi, comme un apôtre,
pour perdre à jamais le goût des autres..