Miyuki, assise là-haut sur un nuage froid et glacé, rêve les yeux ouverts
Bercée par le sifflement du vent dans les hautes couches de l’atmosphère
Ses doigts taquinent les particules en suspension de fumée et de poussière
Et les poussent vers la vapeur d’eau condensée en cristaux beaux et fiers
De la glace cristallisée réunie en flocon ramifiés d’une infinité de manière
Elle s’émerveille, la douce et belle blanche, dame de la saison de l’hiver
Dans la froidure du soir son souffle gelé les envoie lentement vers la terre
Certains fondent, d’autres se subliment en pénétrant dans les couches d’air
De fines plaquettes hexagonales, aiguilles, colonnes, filiformes de mystère
Dansent dans un beau ciel clair sous le regard attendri et ému de leur mère
Ses enfants alors se transforment en fleur de mimosa par l’eau, recouverts
En surfusion, s’en vont dans leur chute couvrir le sol de neige pour lui plaire
Miyuki, assise là-haut sur un nuage froid et glacé, pleure des larmes de verre
Le vent doux lui chante une complainte sur la joie immense mais éphémère
De la poudre immaculée qu’elle a saupoudrée tout autour de la petite sphère
Et de ses êtres élevant leur regard vers elle dans un silence profond de prière