L'océan infini oscille alangui
Sous le soleil funeste qui immole mon corps
Les vagues assassines mordent ma peau meurtrie
Offrant mes plaies béantes au sel qui les dévore
Je suis seul
Dernier de mon espèce et condamné à vivre
Rivé à mon radeau par des liens invisibles
J'erre sur les flots et la folie m'enivre
Espoir anéanti de toute rive possible
Je suis maudit
Epuisée mon âme se courbe vers les Dieux
Implorant des réponses à mon destin cruel
Et je n'ai en écho que le silence des cieux
Et mes rêves s'enchaînent à l'enfer éternel
Depuis des siècles j'erre
Dans un désert d'eau
Feue la Terre
J'espère la Faux
Mon cauchemar est bleu, noire la nuit naissante
Se drapa de son voile étoilé et mouvant
Repoussant ma planche docile et lente
Vers un miracle -mirage- vertical stupéfiant
La Terre ma Terre était là devant moi
Disposée sur un temple telle un triste trophée
Les Dieux l'ont arrachée, suppliciée, mise en croix
vide de toute vie sacrifiée, exposée
Mon radeau s'est échoué
Du temple je suis gardien
Prisonnier de l'éternité
Il n'y a plus rien