Papier glacé
Ils étalent leurs baisers sur du papier glacé
Juste pour le plaisir d’être imprimé
De se retrouver en page intérieur des magazines
À la rubrique « les chaudes soirées de Mandarine »
Ils ont un nom et un visage
Sont reconnus dans les villages
Mais leurs amours sont éphémères
Ont saveur âcre et goût amer
Leur vie est une fête folle sans fin
Où ils s’imaginent se forger un destin
Alcool à gogo et coc en stock
Sentiments coincés dans les starting-blocks
Elle, jeune et belle, la joue rebelle
Fait de son corps une bombe sexuelle
Sous les éclairs des photographes
Ça fera trois lignes d’un paragraphe
Lui, jeune et beau, un brin mytho
Joue de son style Marlon Brando
Autour de lui, les flashs crépitent
Et c’est une chose qui fout la trique
Puis sur la piste d’une boîte nuit
Ils dansent ensemble tout épanoui
Sous les feux des spots électriques
Et sur la zic techno de Kriptonic
Pam, pam, pam, pam
Pam, pam, pam, pam
Ils sont mirifiquement beaux
Tels de splendides et félins animaux
Débordant d’une vie furieuse
D’une folie idiote et fiévreuse
Se découpant kaléidoscope
Dans la lumière des stroboscopes
Leurs corps sensuels par trop parfaits
Abusent ici de tous les effets
Il faut paraître, il faut séduire
Ceux qui ont pouvoir de tout régir
Tant pis si pour faire anecdote
Ça doit finir au coin des chiottes
Le lendemain quand le jour pointe
Les trouve à genoux et les mains jointes
Le foie gonflé, la gueule cassée
En train sur eux de se lamenter
Parfois, l’un d’eux sort du lot
Ça fait du rêve pour les gogos
Mais bien souvent, c’est dans le vent
Que s’évanouit leur joli temps
Qu’importe l’avenir et ses ratés
Ce soir, on va s’éclater !
DRK