Je viens chercher ces mots qui me viennent du cœur
Je viens pour les polir, il me faut les sculpter
Afin de dévoiler, au diable les bonnes mœurs
Quelqu'un que je connais dans toute sa nudité
Quelqu'un que j'ai aimé mais que j'ai combattu
Quelqu'un qui m'a aidé mais qui m'a abattu.

Si je t'envoies ces vers, c'est je pense qu'il me faut,
En ce soir de grisaille où je ne sais pas trop
De qui je peux parler, oser sur toi écrire,
Toi que j'ai tant haï, toi qui m'as fait souffrir
Comme jamais avant toi personne ne l'avait su
Comme jamais à part toi personne ne l'aurait pu.

Si je te dis ici que tu étais la bouée
De ce fou naufragé que j'étais à dire vrai
Et que sans ton appui je ne serais plus là
Ça n'a rien de glorieux, je n'avais vraiment pas
Besoin que tu sois là, envie que tu me tues
Ainsi à petit feu. Non, je n'en pouvais plus.

Mais tu t'es accroché, et tu m'as ignoré
Tu es toujours resté, tenace petite fée
Quelque part près de moi, même si à peine audible
Ta présence lancinante qui était si horrible,
Derniers souvenirs d'une âme qui recherchait l'oubli,
Ultime trace de lumière d'un cœur voué à la nuit.

Et oui je t'ai maudit, j'ai voulu te détruire
Effacer ta présence, j'aurais aimé réduire
A néant tes efforts qui me poussaient à croire
Que je n'étais pas seul et qu'un jour, ou un soir,
Je redécouvrirais le sens du verbe vivre
Qu'un beau jour j'aimerais au point d'en être ivre.

"Tu as tort" te hurlais-je, aveuglé par mes peur
Abruti par ma haine, dévoré de rancœur,
"Personne ne peut m'aimer, je n'ai même pas le droit
De vouloir être heureux, je n'ai plus d'autres choix
Que de m'allonger là et de partir enfin."
Oui c'étaient là mes mots, c'était même mon refrain.

Et toi tu étais là, à toujours me dire non,
Attends encore un peu, et bientôt tu verras
Il y aura un jour où tes peines ne seront
Plus aussi virulentes et où tu trouveras
Cachée en toi la force d'affronter cette vie
Que même là malgré tout tu n'as toujours pas fui.

Tu sais je t'ai haï pour ce refus avoué
De me laisser tranquille, de simplement cesser
D'ainsi me harceler, de me garder debout
Encore et puis toujours et même malgré tout,
Et même si aujourd'hui je sais il le fallait
Je te déteste encore et j'en suis désolé.

Mais pourtant je te chante et pire je te partage,
Car oui si tu es dure, c'est parce que tu engages
Un combat d'arrière fond contre mes pires démons
Combattant la folie, luttant pour la raison,
Au soleil de midi, à la lune de minuit,
Quand je hurle à la mort tu me chantes la vie !

Et voici donc l'hommage que ma plume vient te rendre
Et voici donc l'aveu qu'elle veut te faire entendre,
Toi qui sait me porter, toi qui a tant lutté
Toi qui ma destinée connaissait par avance
Et qui cette étincelle en moi a préservée
Je te dois beaucoup trop, entêtante Espérance.

Le 17/02/11