Je suis une maison qui touche le ciel
Avec ses cheminées sans fumées,
Il fait froid dans mon âtre gelé
Car personne je n'abrite, dans mes ailes.
Un soir d'orage, tout s'est allumé,
La lumière fut, je ne sais comment,
Et depuis, de la cave au grenier,
Se diffuse une chaleur, m'irradiant.
Mes fenêtres dès lors ouvertes au vent,
Font entrer de la forêt les chants ;
Le parquet grince, et les volets claquent,
Une ombre glisse, fantôme insomniaque.
Je suis maintenant une maison hantée,
De ta présence, ton âme, habitée ;
Mes murs palpitent, je deviens un cœur
Bondé d'amour tendre et de douceur.