Une jeunesse d'outre-temps
Elle avait un coeur d'enfant et courait légère comme une gazelle.
Elle riait de tout en ciel alors qu'elle pleurait tant sur terre.
- Pourquoi es-tu pieds nus ? lui ai-je dit,
la première fois que je l'ai vue - en rêve.
Elle m'a assurée ne pas souffrir des pierres du chemin.
Elle est venue encore hier-nuit
montant l'escalier quatre à quatre
Il était temps qu'elle vienne
à saisons humaines
Espiègle, elle a mis son index devant sa bouche :
- Chut, il ne faut pas que les enfants me voient
je viens juste te confier leurs étrennes !
et elle m'a remis trois enveloppes.
Elle ressemblait à une jeune fille habillée en mère-Noël,
ma grand-mère !
Elle enfile les souliers de l'air
et glisse sur des chemins de lumière
son coeur d'enfant s'ouvre aux vivants
son corps de mère enlace les absents.
Les obscures transparences du monde de l'éphémère
se jouent des concepts et des perspectives :
toute absence devient présence et le vide s'emplit de joie.
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