13. Où la narratrice file le parfait amour avec son teuton ce qui ne mérite aucun développement ni digression et justifie que l’on passe illico au chapitre suivant.
14. Où la narratrice attend tout de même quelque explications (et nous aussi, du coup)
J’avais téléphoné pour avoir un rendez-vous chez le médecin mercredi matin, Fred m’avait conduit, nous étions en avance. Dans la salle d'attente une jeune femme s’est levée pour me laisser la place. Je lui ai coulé un regard noir, j’avais certes un peu abusé de la raclette l’autre jour mais j’étais si maigrichonne qu’il était peu possible que l’on s'imaginât des choses…à moins que…Fred me tenait le coude droit, avait l’air prévenant comme tout et moi, j’étais si blême…oui, et bien l’explication heureusement pour moi était bien plus simple (et douloureuse) : j’avais un peu présumé de mes forces la veille et roulé malencontreusement sur l’épaule qu’il ne fallait pas. Bon du coup le toubib m’a prolongée de 8 jours et j’avoue que cette fois je n’ai pas fait d’histoire ; d’abord parce que j’avais mal, et puis une petite idée sur la façon dont j’allais occuper ces 8 jours.
Je n’avais tout de même pas attendu si longtemps pour harceler Fred. Il n’était pas revenu uniquement pour me sauter, si ? Depuis quand était-ce un tel impératif ? Depuis qu’il m’avait eue au téléphone l’autre soir ; il avait bien senti dans ma voix quelque chose de changé, il avait eu peur que je ne commette l’irréparable !! Et comme il était en congé pour deux semaines, zoouou….il avait bondi dans un wagon et de là, dans mon salon. Je ne lui ai pas ri au nez, certes mais ce n’est pas l’envie qui me manquait ; et puis il m’avait quittée en bonne et due forme –au téléphone !- pourquoi alors se précipiter sur moi comme un criquet sur un champ de blé transgénique ? Et lui de m’expliquer que c ‘était en toute amitié, que ce n’était pas parce que nous ne passerions pas notre vie ensemble à manger de la mortadelle qu’il fallait pour autant se priver de réconfort.
Je dus reconnaître d’ailleurs que depuis que nous étions séparés, il ne manquait pas d’initiative et j’en vins à préférer mon amant en ami plutôt qu’en amoureux distant.
A peine rentrés de chez le médecin il s’appliqua derechef à me donner de nouvelles preuves de son amitié toute neuve, il faut reconnaître que…hem, et bien j’appréciais.