Quand nous aurons vomi
Nos solitudes et nos scories
Quand nous saurons faire taire
Notre petit enfer
Quand nous aurons pour de bon ouvert les yeux
Quand la tristesse ne sera plus d’encre
Ténèbres calligraphiées à ta plume élégante
Quand nous saurons nous pardonner
Quand nous serons indulgence
Au cœur de la transe
Quand nous n’aurons plus de larmes pour le papier
Ni peur ni froid ni agonies désespérées
Ni verbe coupant paroles dures
Berçant nos écorchures
Serons-nous perdus alors ?
Qui viendra secourir nos corps éperdus
D’ombres et de soirs ?
Qui tamisera la lumière de ton regard?
Qui consolera le cri
De n’être plus sur ta bouche ?
Là, les larmes auront séché,
Cristaux précieux sur le papier
Dessinant de douces arabesques,
Comme les mains inventent la peau.
Et dans la trêve, palpite un rêve...
Qu’importe si elle ne dure.