Je ne vis plus qu'un univers parallèle
De signes impalpables, maigres asphodèles ;
J’écris sur des supports dont il ne reste rien
Petits carreaux rongés d’un mal qui me soutient.
Musiques d’ailleurs ou tableaux fantomatiques :
Survivent sur tes pas leur écho chimérique ;
Les mots sont noyés dans ma mémoire putrescente :
Ils crochètent leurs doigts à ma chair purulente.
Et quand ils sortent indemnes du bayou
Leur griffe au vitriol vient caresser ma joue
Je sens pour toujours scarifiée dans ma chair
Leur sentence infamante et sévère.
La rivière est devenue marais
Personne ne conte plus sur ses rives
L’absurde espérance d’un destin apaisé.
-Je suis partie à la dérive.