Que des larmes sèchées
Et un coeur débranché;
Qu'un passé tout passé,
De souvenirs brisés...
Et je vais sans broncher,
Sans penser, sans rêver,
Sur l'avenir snobé,
Un présent étiré,
Sans passion, sans idée,
Allant sans avancer,
Allant le dos courbé,
J'ai pas peur « vérité ! »
Mes envies sont gâchées,
Vraiment si bien cachées...
J'suis pas prêt d'les r'trouver !
Pourquoi me remercier
Si je n'veux qu'vous aider :
La seule chose pour m'aider...
Le reste c'est du passé,
Les « affaires » sont classées,
J'veux plus les déranger,
Mon temps n'est pas compté,
L'horloge s'est arrêtée !
Ma vie est « en chantier ! »
Envolé « l'ouvrier »
Je me suis habitué,
Je peux bien m'en passer !
J e vais au plus pressé,
J'ai plus d'intimité
Et seul j'me suis calé;
Pour que vous compreniez
Ce s'rait trop compliqué !
Au dedans désséché
Le coeur on m'l'a volé,
Je m'sens téléguidé,
Le vide dans la pensée;
Je marche à mes côtés
Sans jamais m'rencontrer;
Tout ne fait que glisser
Sur mes impairs usés;
J'sais plus si j'ai aimé ?
J'ai cru, j'me suis leurré
Ou bien j'ai trop aimé
Aimer à en crever
Aimer à tout miser;
Tel mort en aparté
Sans vouloir le montrer :
Comm'on peut s'habituer
A vivre emmuré
Dans un temps arrêté
Pour quelle éternité ?
Et pourtant « c'est juré ! »
Je n'veux jamais tromper,
Mais le temps est pressé,
Ne jamais m'arrêter
Jamais plus attiré,
Plutôt fuir que rêver !
C'est fou c'est insensé
Mais c'est ma Vérité;
Je vous entends gronder,
Pourtant j'ai bien tenté
Une nuit avancée,
De vite vous crayonner
Mon âme désanchantée !