Mon coeur croyait pourtant qu'il serait éternel
Car l'amour disait-on pouvait donner des ailes,
Il attendait sagement et souriait sans contrainte
Mais à présent bien seul, il oublie les étreintes.
Il refuse qu'on l'approche et ne croit plus en rien,
Pour lui tout est mensonge, il se fait tragédien,
Qu'aurais-je bien pu lui dire à l'heure où sonnent les doutes,
A l'heure où je chavire et m'en vais en déroute ?
Je sais bien qu'il se meurt au fond de ma carcasse
Personne ne peut l'aider et comme lui, je me lasse,
D'attentes interminables, en rêves chimériques
Nous baignons tous les deux, dans cette peur panique.
J'aurais voulu pour lui la vie dont il rêvait
Mais il a peu battu comme il l'imaginait.
Je me sais si coupable de n'avoir su mieux faire,
Est-il toujours trop tard pour rattraper hier ?
Je sais toute la souffrance qui l'anime à ses heures,
Mais lui voit-il au moins tout ce temps où je pleure ?
Il reste sourd aux mots que prononce mon esprit,
Aux ordres volatils qui disent parfois aller "souris !"
Allez mon coeur, bats-toi, je ne veux pas que tu meurs,
Essayons dans l'union d'oublier la terreur,
Et si jamais demain était la solution ?
Si avant de mourir seulement nous attendions ?
Mon coeur n'est pas en miettes mais il est en détresse,
Il souffre dans le silence et maquille sa tristesse,
Moi je l'entends pourtant et subis les échos
Du mal qui peu à peu nous mène vers le chaos.