Fontaine, je ne boirai plus l’eau de ta fraîche jouvence
Les années s’accumulent et l’âme se déride
Les saisons qui s’enfuient emportent l’innocence
Du temps où l’on gardait l’insouciance pour seul guide.
Nos rêves sont une échelle pour atteindre le ciel
Nos doutes lancinants en sabotent la base
Laissant des lendemains qui ont un goût de fiel
Des regrets, des soupirs et des ruptures de phase.
L’addition de nos peines, le calcul des souffrances
Dressent l’amer bilan de toutes nos déroutes
Et naît l’envie furieuse, la folle réminiscence
De retrouver la joie et l’insolence, de reprendre la route
De nos amours perdus, espoirs en transe
Des souvenirs d’extase et des bonheurs futiles
De nos fiertés puériles, orgueil en latence
À la poursuite de la vie rien ne semble inutile.