Quelquefois et même très souvent, le travail d'un individu, c'est à dire l'activité principale dont il tire son revenu, semble être investi affectivement, de telle manière que ce dernier est amené à réagir sur son lieu de travail, comme s'il se trouvait dans son groupe familial.
Il semble attendre de son activité professionnelle, la chaleur et l'amour qu’est censée procurer l'ambiance familiale, or le travail est aussi un lieu de concurrence, compétition, pouvoir, rivalités, un espace où se déroulent des échanges de biens et de services, où la plupart des accords passés servent des intérêts qui n'ont rien à voir ( ou très peu) avec la vie affective.
Ce présupposé travail égale famille va placer l'individu dans une situation où, de toute manière, il va se trouver trahi . En effet, le modèle interactionnel de l'entreprise, du milieu professionnel, même s'il est tributaire de la culture et des codes sociaux en vigueur , n'en est pas moins un "construit" artificiel dont la vocation utilitariste ne fait aucun doute.
L'individu va avoir l'impression d'être utilisé par un "système", de ne pas recevoir le retour affectif souhaité, en tout cas, pas à la hauteur de son propre investissement affectif. Cette perception d'une trahison peut l'amener à considérer ses collègues où collaborateurs comme ceux "qui lui ont planté un couteau dans le dos", la tournure traduit la violence de l'éprouvé face à une réalité dont la première analyse l'aura précipité sur une fausse piste.