Oswald, chez Marianne, 00h32
Marianne avait des valises sous les yeux, elle s’ennuyait à mourir dans sa chambre, ses parents étaient encore chez leurs amis, elle n’avait pas tenu à venir. Alors elle écoutait en boucle des musiques de métal qu’elle connaissait déjà par cœur. Elle entreprit de descendre boire un verre d’eau. Elle entra dans la cuisine. On avait collé sur les murs du papier peint au couleur de l’été du vert, du jaune et du rouge peuplaient la pièce. Sur la droite, se trouvait un évier en inox impeccablement propre. Elle y prit un verre, le remplit puis commença à boire. Elle se tourna maintenant vers la salle à manger, où se trouvait le sapin. On voyait scintiller des différentes boules de couleurs et les guirlandes électriques. Il n’y avait aucun cadeau à proximité mais elle vu briller un objet rouge, elle s’en approcha. C’était un cadeau ! Comment avait il pu atterrir là… Elle s’empressa de l’ouvrir mais sa joie retomba quand elle vit que ce n’était qu’un vulgaire tableau. Elle prit le temps de lire la phrase qui était inscrite dessus : « Bravo, tu l’as oublié, je suis fière de toi, mais ne recommence pas tes bêtises… Je te fais confiance ! » . Cette phrase avait été réalisée au point de croix. Qui avait pu lui offrir ce présent… Elle vit une dernière chose, sur les quatre coins du tableau se trouvait des noisettes. Elle pensa tout de suite à l’écureuil blanc mais y renonça vite, c’était stupide… Comment cet animal aurait pu réaliser cet objet. Elle reposa le verre dans l’évier, remonta dans sa chambre, posa le cadeau sur son bureau et remit sa musique en route.
Oswald, chez Oryanne, 00h45
La fête battait son plein dans la maison. Toute sa famille dansait sur des chansons des années 70. Des bières vides étaient posées sur la table de la cuisine, son père et son oncle avaient dévalisés à eux deux le bar qui avait été rempli quelques heures plus tôt. Autant sa famille s’amusait, autant elle, s’ennuyait dans son coin à penser à Nicolas et à Mathis. Mathis était déjà en train de gagner son cœur après un coup de fil… Elle n’avait pas décroché un mot de la soirée… Elle vagabondait parmi les groupes d’invités sans jamais posé une question ou participer à la conversation… L’heure des cadeaux arriva, c’était des présents très « clichés » : une poupée pour la sœur d’Oryanne, le dernier album de Justin Bieber pour elle et des boucles d’oreilles pour sa mère. Oryanne allait se diriger vers sa chambre pour écouter son CD quand Marjoline l’interpella avec un paquet rouge dans les mains.
- Oryanne, il y a aussi ça pour toi…
- Merci
Oryanne déballa le paquet et découvrit avec étonnement un tableau, dessus une phrase au point de croix était notée : « Entre un homme et une femme l’amitié n’est qu’une frêle passerelle qui ne peut mener qu’à l’amour ». En dessous se trouvait une autre phrase : « Mathis serait il l’homme de ta vie ? ». Aussi dans les quatre coins du tableau se trouvait des fers à cheval. Abasourdi par ce présent, elle pensa au cheval blanc puis renonça à cette idée…
Ce soir quatre personnes ont reçu un coup de pouce du destin, ils ne le savent pas encore mais après cette soirée ces quatre personnes sont liées entre elles pour longtemps.
Ce soir une de ces personnes a voulu en finir avec la vie, mais a finalement renoncé à cet acte… A cause de quoi ? Une broderie ? Non, elle y a renoncé car au fond d’elle, elle savait que la vie valait la peine d’être vécu avec ses hauts et ses bas.
Ce soir deux de ces personnes ont pleurées pour un homme.
Ce soir une de ces personnes est rentrée dans le cœur d’une autre.
Ce soir, pour ces quatre personnes un compte à rebours irréversible a été déclenché… Le compte à rebours de l’amour. Car avant cette soirée elles ne croyaient pas à ce sentiment…
Strasbourg, chez Jeanne, 9h00
Mathis se réveilla, on avait beau être le week end de Noël, il avait programmé son réveil. Il n’avait pas beaucoup dormi cette nuit, beaucoup de choses tournaient dans sa tête : l’homme blanc, le tableau et surtout Oryanne, il était amoureux, désormais il en était sur. Il s’habilla, mit ses chaussons et sortit de la chambre en silence pour ne pas réveiller sa cousine. En bas, il y avait déjà Agathe, Victor et Tiffany, ils avaient tous les trois préparés un petit déjeuner digne des contes de fées… Des brioches, des tartines de Nutella, des gâteaux au chocolat et des croissants se trouvaient sur la table… Victor dit en baillant :
- J’ai faim, je mangerais un éléphant !
- En disant cela tonton tu n’es pas très éloquent ! répondit Mathis
- Arrête de me contredire et prend donc ce croissant !
- Tu aurais du dire « j’ai faim tel les cadets de Gascogne au siège d’Arras », c’est tout de même plus « classe ».
Tiffany se mêla à la conversation :
- Arrête donc d’embêter ton oncle avec tes rimes …
- Ne t’inquiète pas Tiffany, je vais riposter… Si j’osais, si j’ose…
- Cette discussion étant close, je retourne à mon discours en prose
- Bravo Mathis tu es très fort en poésie avoua Victor
La discussion s’arrêta quand Jeanne descendit l’escalier en baillant et le tableau dans les mains…
- Bonjour tout le monde, Mathis je peux te parler ?
- Oui qu’y a-t-il ?
- Regarde, la phrase du tableau a changé
Mathis s’approcha, c’était vrai, la phrase avait changée, mais c’était le même tableau, il y avait encore les os dans les coins et le nom « Jeanne » gravé en bas du tableau. Il y avait désormais marqué :
« Mon cadeau te plaît j’espère ? Joyeux Noël ». C’était impossible, Jeanne avait dormi avec le tableau à côté de son oreiller, personne n’aurait pu changer la phrase sans qu’elle s’en aperçoive, et de toute façon cela aurait été trop long de le faire à la main… Ils en étaient maintenant sur, il y avait quelque chose d’irréel dans cette histoire… Ils déjeunèrent tous les deux en tête à tête, Mathis partait dans une heure… Ce week-end était passé tellement vite… Ils remontèrent pour faire la valise de Mathis, mais tous deux ne savaient pas qu’ils se reverraient plus vite que prévu… Ils descendirent ensuite toutes les valises au bas de l’escalier. Puis l’heure des adieux arriva…
- Allez cousine, prends soin de toi jusqu’à l’année prochaine, et tu me fais le plaisir de lire Cyrano…
- Dans tes rêves cousin…
Oswald, chez Marianne, 14h07
Marianne était de nouveau intriguée, par le tableau, la phrase avait changée…
Il était désormais écrit « Mon cadeau te plaît ? Joyeux Noël ! »
Elle ne savait pas pourquoi mais elle sentait que cette histoire allait la suivre toute la vie… Elle s’assit dans son lit et continua à lire son livre de Stephen King, tout en contemplant les traces rouges sur ses bras…
Alençon, chez Mathis, 18h04
Mathis était sur son ordinateur, deux jours sans MSN, il avait failli dépérir, à son grand enchantement, il vit que Oryanne était connectée, fébrilement il cliqua sur sa fenêtre pour lui parler… Comment allait-elle réagir…
- Bonjour Oryanne, c’est Mathis tu te souviens ?
- Oui oui, je me souviens après tout c’était hier…
- Ah oui, excuse moi
- Ce n’est rien, tu n’aurais pas des photos de toi ?
- Des photos de moi déjà ? On se connaît à peine ! Je suis flatté…
Mathis sélectionna en priorité les photos où il se trouvait déjà avec des amies à lui… La réaction s’en suivit :
- Dis donc, t’es un tombeur toi, et t’es super mignon…
- Vu les photos que j’ai vu de toi, toi aussi tu es extrêmement belle, pourrais tu m’en envoyer ?
Cela avait beau être dur il devait essayer de parler sans trop de mot compliqué, il ne savait pas si Oryanne était très intellectuelle…
- Je veux trop te rencontrer…
- Moi aussi Mathis, mais bon comme tu viens de le dire, on se connait à peine, et niveau distance ça va être dur… C’est quoi ta matière préférée ?
- Les Mathématiques, mais je préfère le français pour la littérature…
- C’est la matière que je déteste le plus !
- Comme quoi, on est fait pour être ensemble, tellement opposé donc complémentaire…
- Mais comment tu peux dire que tu m’aimes alors que tu ne sais rien de moi…
- Je ne sais pas, je ne l’explique pas… C’est ça l’amour !
- Mais tu m’aimes vraiment ou c’est pour rigoler, juste comme ça…
Cette question le déstabilisa, comment devait il répondre… Il ne pouvait pas lui dire oui, elle le prendrait pour un fou, et il ne pourrait jamais plus lui parler… Devait-il jouer la carte sensible ou faire preuve d’humour, il choisit la réponse humoristique :
- Que vas-tu chercher, c’est pour rigoler ma chérie…
- Et si moi je te demandais en vrai tu dirais quoi ?
C’était la réponse qu’il espérait, ici il devait répondre sincèrement…
- Je répondrais certainement oui, mais bon je ne sais pas, il faudrait que je t’ai en face de moi ma chérie !
Mais la romance fut brisée quand il entendit sa mère dans l’escalier :
- Mathis, vient m’aider à ranger les affaires !
- J’arrive maman
Il s’excusa auprès d’Oryanne et descendit en vitesse, il devait effectuer ce travail le plus vite possible pour reparler à Oryanne…
- Tu faisais quoi ?
- Je parlais avec Oryanne, j’ai bien le droit non ?
- Mathis… Ne t’attache pas à cette fille… Tu ne la verras jamais de ta vie à quoi ça sert…
- J’ai le droit de rêver non ? Si cette histoire arrive à terme, c'est-à-dire, si je sors avec elle, ce sera la plus belle histoire d’amour du monde…
- Et la distance tu y as pensé ?
Mais Mathis était déjà parti…
- Je suis de retour mon amour, euh Oryanne pardon…
- Non ne t’inquiète pas ça me convient ce surnom !
- Parle-moi de toi, tu veux faire quoi plus tard ?
- J’aimerais faire danseuse professionnelle, mais ce n’est pas la peine de rêver…
- La réalité est nourrie par les rêves, si on ne rêvait pas, on ne vivrait pas… Donc il faut y croire ! C’est un très beau métier, je viendrais te voir quand tu auras réalisé ton rêve, je te le promets
- Eh bien tu risques d’attendre longtemps…
Oryanne ponctuait tout ses messages par des cœurs cela faisait plaisir à Mathis, mais il avait peur que CE rêve en particulier ne se réalise pas…
- Arrête de mettre des cœurs, après je vais penser des trucs, enfin ça ne serait pas pour me déplaire…
- D’accord mon amour, excuse moi… Je peux changer de sujet et te poser une question. Tu as des frères et sœurs ?
- Oui un petit frère, il s’appelle Hugues
- D’accord, je te demande ça car si on sort ensemble un jour, tu pourrais m’aider à faire un poème sur toi pour mon blog ? Car les photos que j’ai vu de toi, m’ont prouvées que tu es quelqu’un de littéraire, tu lis quels genres de livres ?
Les blogs… Mathis détestait ça, il trouvait ça immature, à quoi cela servait de déballer sa vie au gens sur des pages web… Mais pour lui faire plaisir il ne déclina pas l’offre…
- Pas de problème, pour mes genres de livre, je lis Cyrano de Bergerac…
- C’est qui ?
- Quoi ? Tu ne connais Monsieur de Bergerac, honte à toi, c’est le plus grand auteur et poète pour l’éternité… On le commence ce texte ?
- Il faut que l’on arrête, on ne sortira jamais ensemble, on habite à quatre heures de train l’un de l’autre, oublie le texte…
- Il faut qu’on sorte ensemble pour que tu fasses un poème sur moi ? Mais d’un autre côté si on sortait ensemble ça serait… magnifique, il faut juste croire au conte de fée pour ça…
- J’ai déjà eu une histoire avec quelqu’un qui n’était pas dans le même collège que moi, et ça c’est mal fini…
Oryanne commençait à pleurer, elle repensa à Nicolas, il fallait qu’elle l’oublie, un homme l’aimait, même s’il habitait à plus de quatre heures de train de chez elle, il l’aimait… Mathis lui mentit juste sur un point, il lui fit croire qu’il avait déjà eu une petite copine.
- Oui, moi aussi j’ai déjà vécu ça, mais je ne dirais pas que ça c’est mal fini, ça c’est plutôt vite fini… Faudrait que Jeanne nous invite tous les deux en même temps… Comme ça on passe un super week-end et on repart chacun de notre côté.
- Je n’aime pas trop le « on repart chacun de notre côté » je préférerais repartir avec toi ! Mais il faut être réaliste, nous deux ça ne sera jamais possible…
- Comme je te le disais tout à l’heure, moi je ne cesse jamais de rêver je ne suis jamais réaliste à 100%... C’est simple, si je ne rêvais plus, je ne vivrais plus… Tu n’es pas d’accord avec moi sur cette philosophie ?
- Si mais bon les rêves ce n’est pas la réalité… Je garde les pieds sur Terre, je ne serais jamais danseuse et on ne sortira jamais ensemble…
- Ne dis pas ça ! Mais au fait qu’est ce que tu me trouves ?
- Bah arrête, tu es trop mignon et tu es trop sympa et puis je trouve que tu n’es pas comme les autres garçons…
- On se parle depuis vingt minutes et tu me dis déjà que je ne suis pas comme les autres…
- C’est la vérité, on ne te l’a jamais dit ?
- Non… Mais je ne suis pas beau…
- Moi je te dis que si et moi non plus je ne vois pas ce que tu me trouves…
- Toi tu es belle contrairement à moi…
- Développe, je veux des détails, c’est un peu facile comme réponse non ? Je voudrais encore te poser une question, tu penses que si on sort ensemble un jour ça peut durer ?
- On ne va recommencer le même débat qu’il y a cinq minutes non ?
- Je suis désolé de te dire ça mais le mec avec qui je sortais avant, il m’a tellement fait de mal que je ne sais pas si je pourrais recommencer à aimer quelqu’un...
- Tant que ça ? Ne plus jamais tomber amoureuse ? Tu sais à quoi tu renonces en disant cela ? Tu renonces à nos futurs enfants, à notre futur mariage, à notre future lune de miel, en fait tu renonces à notre future vie, ensemble…
- Tu es bête… Mais si tu savais le mal qu’il m’a fait tu réagirais pareil…
- Moi je ne pourrais jamais faire de mal à une fille… Qu’est ce qu’il t’a fait ce garçon si je peux te poser la question ?
- Justement c’est ça qui est bien chez toi, tu serais capable de tout faire pour celle que tu aimes… Il n’existe pas beaucoup de personnes comme toi, la plupart n’en n’ont rien à faire de leur copine. Un jour il t’aime et puis le lendemain il te laisse comme ça sans explication. Ils ne savent même pas ce que c’est les sentiments ces personnes… Il m’a trompé, voici ce qu’il m’a fait ce sale type…
Mathis ne répondit pas tout de suite, il était toute chose après ce message… Il trouvait ignoble que l’idée de tromper sa compagne arrive dans la tête d’un homme… Mais en plus il l’avait trompé. Cela allait être une mission difficile, il devait redonner à Oryanne le sentiment de l’amour, car pour l’instant elle l’avait perdue… Mais elle s’emporta et utilisa un vocabulaire que Mathis avait banni de sa tête il y a bien longtemps…
- Et d’ailleurs, il s’est bien foutu de ma gueule et moi je l’ai crue, car je l’aimais. Mais lui non, il s’est servi de moi c’est tout, j’aurais du comprendre avant. Cela m’aurait évité une perte de temps…
- Le seul châtiment qui doit être valable pour les hommes comme ça, c’est la peine de mort…
- On arrête de parler de ça, je n’ai pas envie de t’embêter avec mes problèmes…
- Tu ne m’embête pas, nous sommes sensé sortir ensemble alors je me dois de t’écouter…
- Je n’en ai plus maintenant, nous ne sommes plus ensemble et c’est tant mieux ! Au fait demain je ne me connecte pas… Je vais dormir chez Jeanne avec une copine…
- Mince je compte sur toi pour négocier avec Jeanne pour que l’on se voie très prochainement… Je te laisse ma belle, je t’aime déjà !
- Moi aussi je t’aime déjà, à plus tard
Mathis n’en revenais pas… Une fille lui avait dit « je t’aime », il ne savait pas si c’était sincère mais en tout cas elle lui avait dit… Son rêve le plus cher était en train de se réaliser, « Est-ce que l’amour et le destin existaient ? ». Il ne pouvait toujours pas répondre à la question mais il commençait à y croire.
Il s’empressa d’appeler Jeanne :
- Allo cousine, c’est Mathis
- Ah Mathis, alors t’as parlé à Oryanne ?
- Oui c’est justement pour ça que je t’appelle ! On a beaucoup parlé, et j’en suis sur maintenant… Je l’aime c’est sur…
- Calme toi, de toute façon je la vois demain on va sûrement en parler… Je te laisse, je vais manger…
Mathis descendit pour manger, des steaks trop cuit et des haricots l’attendaient sur la table de la salle à manger… Il ne pensait qu’à Oryanne, il devait la voir la plus vite possible on ne pouvait pas entretenir une relation juste par le biais d’internet… Il devait en parler à sa mère :
- Maman, peux tu me payer un billet aller retour pour Strasbourg dans les semaines qui viennent ?
- Pour aller voir ta Oryanne ? Mathis tu ne l’as jamais vu, tu ne peux pas tomber amoureux d’elle ! Tu voudrais aller voir Jeanne plus souvent je ne dis pas… Mais là…
- De toute façon c’est sa meilleure amie donc je la verrais forcément !
- Bon je vais y réfléchir mais il faut que tu le mérite tu m’entends !
- Merci maman, tu es la meilleure des mamans !
- Je sais, je sais, c’est ce qui ferra ma perte…
Ils rirent et parlèrent pendant un long moment… Demain les filles allaient beaucoup parler de lui, il en était sur… Reste à savoir si c’est en bien ou en mal…
Strasbourg, chez Jeanne, le lendemain, 15h43
Oryanne et Marie firent leur entrée chez Jeanne, elle les attendait depuis quelques heures. Les après midi entre copine, Jeanne adorait ça… Surtout que cette fois il y avait matière au niveau de la conversation : son cousin allait sûrement sortir avec sa meilleure amie… Elles s’empressèrent de monter à l’étage et commencèrent une discussion sur Mathis :
- Hier soir on a passé notre soirée à parler, c’était trop fort, il est sensible, drôle, intelligent, sympa et surtout super mignon !
- Donc tu es amoureuse de mon cousin c’est ça ?
- De l’amour je ne sais mais quelque chose d’autre, un peu entre les deux…
- Excusez moi de vous couper dit Marie, mais je trouve ça bizarre de tomber amoureux par un coup de fil…
- De toute façon toi tu peux parler, ton dernier mec en date avait vingt ans riposta Oryanne, tu parles d’une relation !
- Les filles, les filles ne nous emportons pas tempéra Jeanne, Oryanne continue à nous parler de Mathis s’il te plaît…
Dans le ciel, entre la quatrième étoile en partant de la gauche et la grande Ourse, Siège du Grand Conseil, 14h89
- Aujourd’hui, nous allons traiter le sujet : Mathis Régrebac …
- Qui est-ce Grand Maître ?
- Je n’ai pas trop l’habitude de m’occuper des mortels sans importance, mais là il le fallait… Il est en fait promu à de grandes choses ! Je ne sais pas encore ce que c’est, je trouve ça bizarre d’ailleurs, tout ce que je sais c’est qu’il jouera un rôle majeur dans la vie du Grand Conseil…
- Oui mais pourquoi lui et pas un autre ?
- Il a aussi choisi de vivre une relation difficile, cela va être dur, mais il arrivera au bout de cette relation…
- Je suis désolé je m’y oppose, faut il que je vous rappelle, Grand Maître, que le dernier mortel pour lequel nous avons organisé une réunion comme celle la, c’était Gandhi ? Et je pense que ce n’est pas le même genre de personne…
- Tout de suite les grands mots Kilozun, avoues que les temps sont plutôt calme en ce moment, nous n’avons pas eu de personnage si exceptionnel dans le monde depuis bien longtemps… Il faut bien que je travaille un peu, non ? C’est pourquoi j’ai choisi ce jeune homme… Et je vous l’ai dit il sera exceptionnel dans un avenir proche, ça ne sera pas une perte de temps… De toute façon je lui ai déjà rendu visite plusieurs fois…
- Il ne faut pas que vous lui parliez, je vous fais confiance, vous savez ce qu’elles sont les règles après tout… Il ne faut pas lui vendre la mèche, Grand Maître, il ne doit pas savoir que nous sommes…
La discussion fut interrompue, les grandes portes de bronze de la salle s’ouvrirent laissant apparaître, des animaux blancs aux yeux verts, il y avait un écureuil, un chien et un cheval…
- Ah enfin, où étions vous mes fidèles sujets ?
- Excusez nous Grand Maître… Nous avons pris du retard, les tableaux ont été envoyés à chacun de nos protégés…
- Très bien, pour ma part, j’ai aussi donné à Mathis… Leur avez-vous parlé ? Je n’espère pas car sinon, vous allez devoir entretenir une relation amicale avec votre protégé, et ce ne sera pas compté dans votre salaire… Aussi les mortels ne doivent pas être trop au courant de notre existence même si ils ne peuvent pas nous voir…
L’écureuil blanc s’approcha, prononça quelque chose tout bas et se transforma en homme blanc, avec des yeux verts et dans la main droite il avait une canne avec en guise de pommeau un écureuil…
- Grand maître, j’ai peut être fait une erreur…
- Qu’as-tu fait Lucius ?
- Eh bien, Samedi soir, Marianne était toute seule, alors j’ai décidé d’aller lui parler, ne m’en voulez pas, j’ai voulu faire ça pour la réconforter…
- Quoi ? Désormais à chaque fois qu’elle te verra, elle voudra te parler, je te préviens tu te débrouilleras tout seul. Je ne réparerais en aucun cas tes bêtises…
- Sauf votre respect, Grand Maître, riposta Lucius, dois-je vous rappeler que Mathis ne vous a jamais vu sous forme de cygne, selon l’article 7.47 alinéa 981, du tableau des grandes règles, vous ne devez…
- Lucius calme toi, dit Crassus le chien blanc, ne contredis pas le Grand Maître, s’il ne s’est pas montré sous sa forme animale c’est qu’il avait ses raisons…
- Merci de me soutenir Crassus, en effet si je ne me suis pas montré sous forme de cygne c’est pour la simple et bonne raison qu’à chaque fois que je rendais visite à Mathis, il n’était pas à proximité d’un plan d’eau… Et un cygne en pleine ville c’est un peu bizarre non ? Il faut penser comme les mortels… S’il vous plaît vous pourriez vous retransformer en humain, vous m stressez
Le cheval et le chien se mirent côte à côte et se transformèrent en homme blanc aux yeux verts, chacun portait une canne avec un pommeau en forme d’animal…
- Merci, je trouve ça mieux… Pour la suite, vous suivez vos protégés et vous vous assurez bien que Mathis et Oryanne s’aime respectivement et que Marianne oublie son ancien petit ami… Lucius vient ici je dois te parler et vous autre sortez…
Crassus, Kilozun et Julius sortirent en silence…
- Lucius, s’il te plaît, tu dois te reprendre, les mortels ne doivent pas savoir que nous parlons, pour eux, nous sommes juste des animaux « normaux ». Et les animaux ne sont pas sensés parler… Si tu continues sur cette voie, tu devras purger à nouveau une peine… Tu n’as pas envie de refaire comme la dernière fois… Marianne doit devenir la meilleure amie de Mathis, pas autre chose tu m’entends ? C’est son destin tu dois le respecter !
Lucius sortit sans un mot et dit tout bas :
- Nous allons changer l’avenir de notre petite Marianne, cela va mettre des bâtons dans les roux à notre cher maître…
Quelques jours plus tard, Alençon, chambre de Mathis, 15h45
- Oryanne, je désespérais que tu te connecte !
- Tant que ça, ça me touche, notre week-end avec les filles s’est prolongé d’un jour, c’est pour ça que je ne me suis pas connecté…
- C’était bien ?
- C’était extra, on a prit plein de photos et on a beaucoup parlé de toi…
- J’espère bien, au fait j’ai un ami qui va bientôt arriver, je me connecterais sûrement quelques minutes pour lui montrer ta beauté…
- C’est gentil…
Mathis s’arrêta sur une photo en particulier… C’était une photo d’Oryanne debout sur une chaise, mais ce qui attira son attention c’est son tee-shirt, sur celui était marqué en lettre de couleurs « Please me ». C’était de ses chansons préférées des Beatles…
- J’adore la photo avec le maillot « Please me »…
- Pourquoi…
- Bah c’est une de mes chansons préférées des Beatles, c’est un signe non ? Nous sommes faits pour être ensemble… Mais pourquoi tu as mis dans ta phrase personnelle « Je t’adore Jeanne » ?
- Eh bien, selon elle, si elle n’avait pas été là on ne se serait jamais parlé… Moi je crois au destin, nous étions fait pour nous rencontrer d’abord par téléphone, c’était écrit ! Tu n’y crois pas toi ?
- Non, je suis désolé, le destin ça n’existe pas, nous sommes maître de nous même… Rien n’est écrit… Au fait tu t’es arrangé avec elle pour notre rencontre ?
- Non pas encore… Au fait tu sais de quoi j’ai rêvé cette nuit ? J’ai rêvé de notre mariage…
- C’est vrai ? J’espère que l’on ira jusqu’à notre mariage, mais j’en doute… C’était bien ?
- Bah j’ai juste vu les préparatifs mais en tout cas tous les invités riaient et étaient heureux, c’est le principal !
- Au fait tu ne m’as jamais montré comment tu dansais… Tu peux me montrer avec la webcam ?
- Oh non, je suis nulle, tu ne vas pas du tout aimer…
Après quelques minutes de négociation, Oryanne partit se mettre en tenue de danse et commença à danser devant la webcam, sur de la chanson espagnole… Mathis était hypnotisé, elle dansait tellement bien… On entendait les castagnettes de la musique jouer en rythme avec les pas d’Oryanne… Quand la danse fut terminée Mathis reprit la conversation :
- Bravo ma chérie, tu es vraiment une très bonne danseuse, il faut vraiment que tu persévères dans ce métier ! Tu as beaucoup de talent…
- Non, tu dis juste ça parce que tu m’aimes, je ne te crois pas…
- Bon je te laisse ma chérie mon meilleur ami arrive…
Mathis éteignit son ordinateur et partit accueillir Luc…
- Salut mon pote ça va ?
- Bonjour Luc, il faut que je te raconte un truc énorme, j’ai rencontré quelqu’un… Enfin, rencontrer… C’est un bien grand mot…
- C’est vrai ? Elle est jolie au moins ?
- Oui magnifique, mais il y a un problème, cette fille je l’ai jamais vue…
- Bah tu ne sors pas avec alors ? Ne me dit pas que tu t’es inscrit sur un site de rencontre et que tu as parlé avec une fille de… Lorraine et que tu en es tombé amoureux ?
- Pas de Lorraine, mais d’Alsace, et je ne lui ai pas parlé sur un site de rencontre mais c’est la meilleure amie de ma cousine…
- Mais comment tu peux dire que tu l’aimes alors que tu ne l’as jamais rencontrée !
- Je ne sais pas c’est comme ça… J’ai vu sa photo, je lui ai parlé au téléphone et je suis tombé amoureux, c’est aussi simple que ça !
- Tu appelles ça simple toi ? Tu aimes une fille qui habite à l’autre bout de la France et que tu n’as jamais vu dans la réalité… Mathis, oublie-la ! C’est le genre de filles qui t’envois des S.M.S tous les soirs… Et quand tu la rencontre en « vrai » elle te dit qu’elle ne t’a jamais aimé et que votre relation c’était pour rire… Fais-moi confiance, je sais ce que c’est ! Le nombre d’amours de vacances que j’ai vécu dans ma courte vie m’ont fait comprendre que ces relations ne servaient qu’à te faire mal…
- Je vois que je suis soutenu ! Ca fait plaisir, merci…
- Ce n’est pas que je ne soutiens pas, c’est que c’est une relation sans lendemain…
C’est le sujet qui fit débat toute la journée. En bas de l’immeuble de Mathis se trouvait un parc… Il y avait beaucoup d’oiseaux et de papillons, des enfants jouaient à la balançoire, deux bambins se tenaient par la main en se disant des mots d’amour… Sur un banc se trouvait trois hommes :
- Grand Maître dit Julius, vous êtes sur que personne ne peut nous voir ?
- Les seules personnes susceptibles de nous voir, sont nos protégés respectifs, aux yeux du monde nous n’existons pas… Tu devrais le savoir depuis le temps ! Bon alors revoyons le plan… Comment vont se dérouler les événements dans le futur ?
- Rien de plus simple Grand Maître, nous faisons tomber Oryanne et Mathis amoureux l’un de l’autre, en faisant croire que c’est grâce à Jeanne si tous ces événements arrivent… J’aime avoir le destin d’une personne entre mes mains…
- N’en n’abuse pas non plus, et Marianne dans tout ça quel rôle doit elle jouer ?
- Pour ça il nous faudrait Lucius, où est il encore celui là… Lucius appela Julius.
Dans la seconde qui suivit il y eu une grande bourrasque de vent et ils virent arriver par dizaines, des feuilles de noisetiers qui se posèrent à leurs pieds. Cela faisait un amas d’une vingtaine de centimètres par la suite le tas se mit à bouger et un petit écureuil blanc en sortit.
- Bonjour tout le monde, j’ai entendu mon prénom, excusez moi d’être en retard… En fait je ne savais même pas qu’il y avait une réunion, ce devait être Julius qui devait me prévenir et comme d’habitude, il ne l’a pas fait… Je te préviens dit Lucius sur un ton de défie, à la première occasion je te tue, tu m’entends ?
- Oubliez ça vous deux, c’est du passé voyons, il faut toujours voir de l’avant…
- Excusez-moi Grand Maître, c’est que cette histoire m’a tellement fait souffrir …
- Je sais Lucius, je sais, si nous t’avons fait venir c’est pour savoir quel rôle va jouer Marianne dans l’histoire d’amour de Mathis et d’Oryanne
- J’avais pensé la faire tomber amoureuse de Mathis dans peu de temps. Il refusera ses avances, elle sombrera dans un profond chagrin, puis un jeune homme de son âge viendra la consoler et elle en tombera amoureux, ils vivront une longue et belle histoire…
- Ca peut marcher Lucius, mais c’est peut être un peu trop compliqué non ? Tu ne peux pas simplifier un peu son destin ? Tu as toujours voulu faire compliquer, tu n’as jamais changé…
- Les complications, les complications, s’il n’avait pas fait un destin si compliqué à Myriam, il y a treize ans, le drame ne serait jamais arrivé… C’est de ta faute tout ça Lucius, et seulement de la tienne !
- Et ça recommence, je préfère partir plutôt que d’écouter ces mensonges à mon sujet…
Le halo blanc autour de Lucius se brouilla et l’écureuil disparut
- Grand maître, vous n’allez pas dire le contraire, c’est de sa faute si elle est… enfin si cet événement s’est déroulé dans ces circonstances si atroce…
- Ce n’est pas de sa faute Julius, nous avons mal calculé le déroulement des événements ce jour-là… Nous sommes tous fautif, le destin ne peut pas toujours tout contrôler…
Oswald, chez Marianne, 17h08
Marianne parlait avec Lucius avec une certaine aisance maintenant… Elle s’était persuadé qu’elle rêvait et que ce n’était que le fruit de son imagination, quand elle parlait à Lucius c’était le seul moment où elle se sentait bien…
- Tu sais Marianne, ton ami, Mathis, il pourrait peut être t’aider à oublier Baptiste en étant un peu plus qu’un ami non ?
- Tu veux que j’en tombe amoureuse ? Mathis est un très bon ami mais rien de plus…
- Je saurais te convaincre en temps et en heure… Ne t’inquiète pas !
Lucius sauta sur la commode en teck de Marianne et s’approcha d’une photo, on voyait le père de Marianne, Marianne dans un landau, et une femme à sa droite.
- C’est ta mère sur la photo, à droite ?
- Oui, pourquoi me demandes tu ça ?
- Elle ne te ressemble pas beaucoup non ?
- Tu ne vas pas t’y mettre non plus… A l’école on m’embête déjà assez avec ça ! Alors que ce n’est pas vrai, ma mère est ma mère un point c’est tout !
Lucius eut un regard vide et lui dit :
- Tu ne t’es jamais demandé si ce que disait tes camarades de classe était peut être vrai ?
- Sors, pars d’ici je ne veux plus jamais te voir !
- Comme tu voudras, mais à l’avenir, réfléchis à ce que je viens de dire…
Son aura se brouilla et il disparut, Marianne quand à elle, se posait de nouveau des questions sur sa mère… Des questions qui restaient sans réponse…
Dans le ciel, siège du Grand Conseil 13h67
Le Grand Maître se tenait debout devant une grande boule de verre, on pouvait voir dans un écran de fumée la conversation que venait de tenir Lucius et Marianne… Il appela Lucius sur le champ. L’homme entra, il avait l’air très fier, ses cheveux étaient, comme d’habitude, ramenés en arrière, et lui donnait toujours l’air d’un aristocrate. A l’inverse sa canne dans la main droite le vieillissait plus qu’autre chose…
- Lucius, je croyais t’avoir dit de ne plus jamais parler à Marianne ! Mais en plus tu lui parle de sa mère, tu n’as pas honte, il vaut mieux qu’elle ne le sache pas… En tout cas pas tout de suite !
- Elle l’apprendra bien un jour au l’autre, mais c’est de la faute de Julius si…
- N’en dis pas plus, je n’ai pas envie de revivre ce moment…
- Je vais vous rafraîchir la mémoire Grand Maître, il le faut pour que vous compreniez que je n’y suis pour rien !
Lucius se replongea avec le Grand Maître à la date qui avait changée leur vie
13 ans plus tôt, Strasbourg
- Julius notre plan touche à sa fin, le moment décisif du destin de Myriam est entre tes mains, n’oublie pas qu’elle à une fille d’un an, donc pas de bavure s’il te plaît !
- Lucius, ne t’inquiète pas, je n’ai jamais eu de problème en trois cents ans de métier, ce n’est pas maintenant que…
- Récapitulons, Myriam traverse une période difficile, son mari, le père de Marianne, vient de la quitter. Elle n’arrive pas à s’occuper de sa fille toute seule, elle a donc décidé, enfin son destin a décidé de la faire sauter du haut d’un immeuble, elle ne mourra pas car son mari, ton protégé, va arriver sur le toit et va réussi à faire renoncer à Myriam l’envie de sauter…
- Surtout tu ne l’as fait pas sauter avant que j’arrive avec son mari…
- Si tu n’arrives pas à temps c’est que son destin en avait décidé autrement. Elle sautera et mourra, non je plaisante mais fait vite quand même, bon j’y vais, il est bientôt 16 heures, l’heure indispensable pour Myriam…
Lucius s’éclipsa et réapparu sous sa forme d’écureuil sur un immeuble de Strasbourg, derrière la rambarde, prête à sauter se trouvait Myriam, il accourra vers elle :
- Myriam, tu vas faire une bêtise, viens avec moi…
- C’est trop tard Lucius, il ne m’aime plus…
- Et Marianne, tu y penses ?
Il essayait de gagner du temps pendant que Julius trouvait son protégé…
13 ans plus tôt, 15h55, dans un café de Strasbourg
Christophe a une trentaine d’années, il tient un garage près de Strasbourg, à Oswald, Christophe est en ce moment même à un bar avec ses amis. Il fête un événement : grâce à l’accroissement fulgurant de son chiffre d’affaire, il a décidé de moderniser son garage… Christophe est aussi très heureux car il a une fille d’un an… Malheureusement sa vie n’a pas toujours été rose, il a une enfance difficile, des études houleuses faite de haut et de bas, mais il s’en est sorti. Il s’en est sorti parce qu’il avait la « niac » ; l’envie d’avancer toujours plus loin. Récemment, il avait divorcé d’avec sa femme après cinq ans de mariage, mais au fond de lui il savait qu’il l’aimait encore. Mais dans cinq minutes son ex-femme allait sauter d’un immeuble. Bizarrement, un cheval blanc avec des yeux verts fit irruption sur la terrasse de café…
- Christophe, viens vite, c’est Myriam, elle va faire une grosse bêtise…
Il parlait à un cheval mais pour ses amis, stupéfaits, il parlait tout seul.
- Qu’est-ce qui se passe Julius, qu’est ce qu’elle va faire Myriam ?
- Elle va sauter du dernier étage d’un immeuble, vient, je t’emmène, elle saute dans exactement trois minutes si tu la ne la sauves pas avant…
Les amis de Christophe furent encore plus stupéfaits par la suite, leur ami caressait la crinière du cheval mais pour eux il avait la main dans le vide, pour finir Christophe se fit enveloppé par un halo blanc et disparut.
Strasbourg, sur le toit d’un immeuble, 15h59
Christophe était désormais en haut de l’immeuble, Myriam allait sauter, il devait l’en empêcher…
- Myriam, je t’aime ne saute pas, j’ai besoin de toi !
- Tu me mens Christophe c’est juste pour que je ne saute pas, mais ça ne sert à rien !
- Et Marianne tu y penses ? Que va-t-elle devenir sans sa mère ?
Myriam réfléchit pendant de longues minutes sans un mot, puis dit, toute tremblante :
- Tu as peut être raison, je ne vais pas sauter mais je le fais pour elle pas pour toi…
Myriam commença à revenir sur l’immeuble, soutenu par Christophe qui pleurait à chaude larme… Mais Lucius s’étant retransformé en humain, il s’approcha de l’oreille de Myriam et lui dit :
- Souviens de ce que je t’ai dit il y a cinq minutes…
- C’est vrai Lucius tu as raison, je dois m’en aller, maintenant !
Myriam se retourna sans un regard à Christophe et sauta de la rambarde, pour elle se fut la seconde la plus longue de sa vie, elle était enfin heureuse et elle allait retrouver tous ceux qu’elle aimait : son meilleur ami qui s’est tué dans un accident de voiture il y a cinq ans et retrouvera aussi sa grand-mère qui était sa confidente dans le passé. Elle allait enfin quitter ce monde de brute pour aller flotter avec les anges, au paradis… Dans cette seconde elle ne put s’empêcher de penser à Marianne, que va-t-elle devenir sans sa mère, va-t-elle être heureuse avec son père ? Tant de questions importantes et inutiles à la fois, importantes pour l’avenir de sa fille mais inutiles car l’impact était dans une demi-seconde. Avant de sauter elle avait juste regardé Lucius avec le plus grand des sourires mais elle n’avait pas tourné la tête en direction de Christophe, l’homme qu’au fond d’elle elle aimait, mais elle ne l’avait pas cru quand il lui avait dit que lui aussi… S’il l’avait dit plus tôt peut être n’aurait elle pas sauté, mais ça, personne ne peut le savoir, enfin si, une seule personne : Lucius… Si pour Myriam ce fut la seconde la plus longue de sa vie, pour Christophe ce fut la plus courte, la simple idée que celle qu’il aimait puisse mourir était inconcevable… Dès que Christophe était arrivé en haut de l’immeuble il avait eu un mauvais pressentiment, il savait que toutes les paroles qu’il aurait pu prononcées n’auraient servies à rien… Dans cette seconde il n’eut même pas le temps de rattraper Myriam, ne serais ce que par la manche de son tee-shirt. Il aurait pu, il se trouvait à cinq mètres d’elle, mais comment se douter que Myriam allait réellement sauter, elle aurait pu l’écouter et revenir sur la terre ferme mais non… De toute façon il était trop tard, Myriam avait touchée le sol, et, déjà une foule de personnes était en cercle autour d’elle… Christophe se précipita au bas de l’immeuble il était désemparé mais il devait aller la voir… Sur l’immeuble il y avait encore Julius et Lucius qui désormais se disputaient…
- Lucius, mais qu’est ce qui t’a pris ce ne devait pas se passer comme ça, tu devais m’attendre !
- Mais je t’ai attendu, elle a quand même sautée c’est tout, c’est que c’était son destin…
- C’était son destin… Mais bon sang c’est toi son destin, si elle a sautée c’est que tu lui as ordonné de le faire et pourquoi as-tu dis : Souviens toi de ce que je t’ai dit il y a cinq minutes ?
- Ca ne te regarde pas… Je suis désolé je dois partir…
Dans le ciel, siège du Grand Conseil, 21h97
- Stoppe ça tout de suite Lucius, déjà que j’ai du mal à supporter qu’elle soit décédée mais que tu me le raconte une nouvelle fois c’est inadmissible. Mais j’ai compris une chose : c’est de ta faute si cela c’est passé ainsi… Tu ne peux pas le nier je l’ai vu dans la boule de cristal, que lui as-tu dit avant qu’elle saute…
- Je ne répondrais pas à cette question ! Au revoir Grand Maître…
- Je ne veux plus te voir, tu es suspendu de tes fonctions jusqu’à nouvel ordre…
Lucius ne répondit pas et sortit de la salle
Le lendemain matin, 9h04, chez Mathis
- Mathis… Comme je ne cesse de te le répéter stoppe cette relation au plus vite elle ne t’apportera que de la tristesse, elle va te dire qu’elle t’aime pendant disons, un mois, puis elle va t’avouer qu’elle ne t’a jamais aimé, c’est toujours comme ça et tu n’échapperas pas à la règle ! Après tu vas devenir une épave et tu pleureras beaucoup pendant trois ou quatre mois !
- Mais ça n’arrivera pas je te le promets, d’ailleurs regarde ce qu’elle à poster sur son blog, à mon attention :
Mathis sur rendit sur la page web d’Oryanne qui lui était destinée dessus était noté le texte suivant :
« Mathis... La simple vision de ma vie c'est toi...Dans mon rêve...Ma vie commencerais avec et se terminerais dans tes bras..."Je T'aime" un mot si simple mais de très grande valeur comme Toi...Tes Joues seraient l'endroit préféré de mes lèvres, ton Sourire : mon Avenir, Dans ton coeur, J'occuperais la plus grande place, ton regard ne suivrait que le mien, ta main ne lâcherais jamais la mienne... Il n'y a Qu'un mot pour d'écrire cela "Je t'aime"... mais ce n’est qu'un rêve… »
- Mouais c’est bien mignon tout ça mais tu vois bien qu’elle a les pieds sur terre, elle a terminé le texte par « mais ce n’est qu’un rêve » cela prouve bien qu’elle ne croit pas à votre histoire et elle a raison, même si vous vous voyez une fois dans votre vie, vous ne vous marierez pas et vous n’aurez aucun enfants ensemble…
- Qu’est ce que t’en sais ?
- Nous ne sommes pas dans un conte de fée c’est tout ! Bon je vais te laisser, on se revoit à la rentrée maintenant…
A peine Luc fut il parti que Mathis se rua sur son ordinateur… A son plus grand bonheur, Oryanne était là…
- Bonjour ma danseuse chérie…
- Bonjour mon N’Amourr…
- Mon N’Amourr ? Tu es consciente que tu as fait une faute d’orthographe ?
- Oui ne t’inquiète pas c’est juste comme ça que j’appelle les garçons avec qui je sors…
- Sacré surnom… Parle-moi de toi s’il te plaît, il faut que je sois incollable sur tes centres d’intérêt quand on se rencontrera.
- D’accord, Oryanne, 13 ans, 1m55, film préféré Dirty Dancing
Dirty Dancing, quel film magnifique, en fait Mathis aimait juste la danse finale, la chanson « Time of my life » était vraiment magnifique c’est sa mère qui lui avait fait connaître ce film. En réfléchissant de plus prêt il était normal que le film préféré d’Oryanne soit un film de danse…
- Dirty Dancing ? Moi c’est pareil ça fait toujours un point commun en plus ! Moi, j’adore les îles canaries, je n’y suis jamais allé mais mes parents y ont fait leur voyage de noce !
- C’est vrai ? Les miens aussi, décidément on est vraiment fait pour être ensemble ! Au fait tu t’es renseignée pour des écoles de danses professionnelles ?
- Oui je suis allé voir sur internet, si je veux vraiment réaliser mon rêve il faut que j’aille au Québec, mais on sera très loin l’un de l’autre
- Ne t’inquiète pas pour ça, je ferais tous les sacrifices possible pour te rejoindre dans un futur proche ! Je te le promets !
- Merci je suis touchée ! J’ai demandé à Jeanne si tu pouvais venir chez elle pour qu’on se voit… Réponse négative, elle ne supporte pas que sa meilleure amie sorte avec son cousin… Je veux trop sortir avec toi, c’est même mon rêve mais…
- Mais un écran nous sépare oui je sais, mais tu as beau être loin de mes yeux tu es prêt de mon cœur, je peux te le promettre !
- Mais c’est encore pour rire que tu me dis que tu m’aimes ou c’est la réalité ?
- Bah c’est la réalité, maintenant…
- Au début, quand on a appris à se connaître tu m’appelais ma chérie pour rire, et moi je t’avais demandé si tu m’aimais et si tu voulais sortir avec moi et tu m’avais dit « c’est pour rire ma chérie » mais maintenant que tu m’avoues que tu m’aimes tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse !
- En fait je suis amoureux de toi depuis le début, dès que j’ai vu ta photo je t’aimais déjà mais je ne voulais pas t’en faire part, de peur de te brusquer…
- T’inquiète pas pour moi, au fait tu as eu combien de copine ?
La question que Mathis ne voulait pas entendre devait il lui mentir ou lui dire la vérité… Mais bon la vérité c’est qu’il n’en avait jamais eu, il allait faire un petit mensonge, il allait dire trois ou quatre mais ses doigts tapaient tellement vite qu’il fit une gaffe…
- Je déteste les interrogatoires, je ne sais plus combien j’en ai eu sept ou huit si mes souvenirs sont bons…
- N’empêche l’amour sans avoir vu la personne c’est la première fois que je ressens ça, tu penses que l’on s’aime ?
- Bah oui, mais je comprends que tu ne puisses pas définir tes sentiments pour l’instant, c’est normal ! Moi j’en ai parlé à mon meilleur ami, il s’est moqué de moi… Mais bon du moment que je t’aime je me fiche du reste ! Il faudrait que l’on se voit à peut prêt un week-end sur deux. Comme ça on aura le meilleur de l’amour et on ne se disputera jamais !
- C’est vrai c’est un bon argument mais l’argent tu vas le trouver où ?
- Quand on aime on ne compte pas tu sais bien !
- Que faudrait-il selon toi pour que l’on soit un bon couple, les attitudes à avoir l’un envers l’autre
- Moi je pense qu’il faut de l’attention, des fleurs, de l’amour, du romantisme et s’il y avait un peu de belles phrases façon Cyrano de Bergerac, ça ne serait pas non plus ! Mais pour les phrases je m’en charge ! Ah oui il faut aussi de la confiance…
- La confiance… J’avais confiance en Nicolas il s’est foutu de moi, mais bon je pense que j’ai confiance en toi ! Parce que je sais que toi tu ne pourras jamais me tromper avec une autre fille, tu es différent des autres garçons, c’est ça qui est bien avec toi !
- Je suis désolé ma chérie, je vais devoir partir je t’aime fort...
Les jours qui suivirent furent monotones, Oryanne et Mathis n’avait presque plus rien à se dire, pour couronner le tout ils avaient tous les deux reprit le chemin de l’école, il ne se parlait donc qu’une heure par semaine… Comme il l’avait prédit, à l’école, personne ne croyait à son histoire d’amour… Même ses plus proches amis étaient retissant à l’idée qu’il aime une fille qui habite à Strasbourg, alors il s’était renfermé sur lui-même et ne parlait presque plus à personne… La seule amie qui le comprenait était Marianne… Il devait rencontrer Oryanne au plus vite sinon il la perdait pour de bon il en était sur ! Un matin il regarda par sa fenêtre et vit l’homme blanc aux yeux verts, cela faisait presque deux semaines qu’il ne l’avait pas vu mais cette fois ci il l’appela, par la fenêtre le Grand Maître paraissait être debout, mais c’était impossible Mathis habitait au deuxième étage de l’immeuble, Mathis s’en approcha et il vit qu’il était en fait en lévitation, c’était impossible, mais il devait le croire…
- Mathis… Je dois te parler…
- Mais dites-moi qui vous êtes, pourquoi êtes vous en blanc et comment lévitez-vous au dessus du sol ?
- Disons que je suis un ange gardien, tu es amoureux d’Oryanne tu en es sur maintenant ?
- Bien sur que oui je l’aime mais ce ne sont pas vos affaires enfin !
- Si un peu, je t’expliquerais plus tard… Je peux si tu veux m’arranger pour que tu la rencontre le week-end prochain ?
- Et bien oui ça me ferait extrêmement plaisir mais comment allez-vous faire ?
- Ne t’inquiète pas ! J’ai ma petite idée… Je suis désolé je dois partir, on se reverra sûrement bientôt…
Le Grand Maître disparut et la mère de Mathis entra dans la pièce :
- Mon chérie, je viens de me rendre compte que j’avais oublié quelque chose chez Agathe nous partons donc dès demain pour Strasbourg et pendant tout le week-end, j’espère que ça te fait plaisir ?
Mathis n’en croyait pas ses oreilles, il allait enfin voir son cœur, son amour, il sauta dans les bras de sa mère et l’étouffa presque, à peine fut-elle sortie de la pièce qu’il se rua sur son ordinateur et envoya un message électronique aux trois femmes de sa vie : Jeanne, Oryanne et Marianne : Ce week-end sera le plus beau de ma vie : je te vois ! Je serais à Strasbourg demain dès 9 heures, à demain…
Tout tremblant, Mathis rassembla ses plus belle affaires, ce week-end allait être le plus important de sa vie, il ne devait rater aucun de ses gestes, chaque action durant ce week-end aura des répercussions sur la vie future. Il rangea le livre de Cyrano dans son sac à dos. Il fit ensuite tous ses devoirs pour être libre durant ces deux jours. Le vendredi soir passa à une vitesse très lente et il ne s’endormit pas avant deux heures du matin.
Le lendemain, Gare du Mans, 5h43
Il embarquait à 5h45 pour Strasbourg, qu’allait il bien pouvoir faire pendant ces longues heures si ce n’est réfléchir aux circonstances de sa rencontre avec Oryanne. Et si elle lui avait mentit, et si elle ne l’avait jamais aimé et si… Il chassait ces idées de sa tête, c’était impossible lui aurait elle vraiment fait croire qu’elle l’aimait depuis tout ce temps… Quel monstre serait-elle si pendant ces deux mois elle lui faisait croire qu’elle l’aimait alors qu’il n’en est rien… Non c’était impossible ces monstres n’existaient que dans les contes… Il devait arrêter de penser à ces choses là, après tout leur relation ce n’était que du bonheur, cette fille n’était pas tombé amoureuse de son apparence mais de son âme en premier c’est l’invers
Strasbourg, chez Jeanne, 13h03
- Tu es prête Oryanne ?::::l
Oryanne était belle comme un ange, elle avait attachée ses cheveux en arrière en aillant préalablement rabattu une de ses mèches sur son front, Mathis aimait tellement cette coiffure. Elle avait mise sont tee-shirt « Please please me » pour faire plaisir une fois de plus à son « N’amourr » comme elle aimait le répéter. Elle avait aussi chaussé ses baskets violette et noire. Elle était aux anges dans quelques minutes elle allait rencontrer celui qu’elle aimait.
- Oui Jeanne, je suis prête ! Comment va-t-il me trouver, va-t-il m’aimer ? Va-t-il…
- Calme toi ma belle. Evidemment qu’il va t’aimer il me parlait tout le temps de toi lorsque je l’avais sur M.S.N…
- Les filles, dit Agathe, je viens d’avoir Tiffany au téléphone, ils arrivent dans quelques instants…
En effet deux minutes plus tard on entendit le bruit de la sonnette retentir dans l’entrée. C’était le destin d’Oryanne qui se trouvait derrière cette porte : Mathis. Agathe s’empressa d’aller ouvrir. Mathis dit bonjour aux trois personnes qui se trouvaient devant lui. Jeanne prit la parole :
- On monte les amoureux ?
- Nous te suivons dire Oryanne et Mathis d’une même voix
Pour la deuxième fois de l’année Mathis entrait dans la chambre de Jeanne elle était toujours aussi bien rangée. A la gauche de la porte il y avait une commode où séjournaient les photos de vacances dans des cadres. Au fond de la pièce, collé au mur se trouvait son bureau. Pour lui donner un aspect plus « flashi », elle s’était amusée à le revêtir de feuille d’aluminium, lui aussi était extrêmement bien rangé, les ustensiles de travail étaient alignés et aucun crayon n’était décalé. Au dessus du bureau trônait une photo du chanteur à midinettes « Justin Bieber » et Jeanne avait écrit sur celui-ci « I love you Justin ». Sur l’autre mur, celui de droite, se trouvait un tableau sur lequel on pouvait écrire au feutre Velléda. Mathis ne savait pas encore que ça allait bientôt devenir son seul moyen de communication pour parler à Oryanne, mais pour l’instant peut l’importait, il était enfin avec la personne la plus chère à son cœur. Ils s’assirent tous les trois sur le lit, aucun d’eux n’osaient parler mais Jeanne engagea tout de même la conversation :
- Bon les amoureux, maintenant que vous êtes tous les deux vous pourriez peut être commencé à parler non ?
- Jeanne si je ne parle pas c’est que je suis aussi heureux que la première fois où je suis allé voir Cyrano à la Comédie Française, c’était si je ne m’abuse un vendredi 13…
- Oryanne, là tu peux être sur qu’il t’aime, il t’a fait une jolie phrase en rime ! Mathis tu attends quoi ? Demande-lui !
- Oui, je vais aller chercher une fleur cela fait tout de même plus romantique !
Mathis tourna les talons et courra vers la cuisine vers la cuisine.
- Alors comment tu le trouves ? Plus beau là ou sur M.S.N. ?
- Tu ne peux pas savoir à quelle point je suis heureuse, oui, il est bien plus beau que sur l’ordinateur ! Mais j’attends que ce soit lui qui me le demande !
Mathis revint dans la pièce avec la bouche une rose rouge, il s’agenouilla et prononça les paroles qu’il n’avait dit que dans ses rêves :
- Oryanne veux-tu sortir avec moi ?
- Oui Mathis !
- C’est merveilleux
Comme un enfant, les yeux brillants, il lui donna la rose et s’assit à côté d’elle. Là, c’était la partie qui allait être la plus délicate pour lui, il allait sûrement devoir l’embrasser, le seul problème c’est qu’il ne savait pas comment s’y prendre. Avant les personnes qui s’aimaient ne s’embrassaient presque pas elles se contentaient de balade au bord du lac, main dans la main, en se murmurant des mots doux dans le creux de l’oreille. C’était une relation comme ça qu’il désirait, une relation difficile, comme celle qu’il était en train de vivre mais sans trop de subtilité tout de même… Mais bon il devait l’embrasser c’était la « procédure ». C’était en fait plus facile que ça en avait l’air, il commença par la prendre par la taille et le reste se fit tout seul, vous connaissez la chanson : rapprochement de tête, nez qui s’effleure etc…
Mathis venait d’entrer au pays des rêves il ne savait même plus où il était… Dans un rêve sûrement… Il se mit à écouter un album des Beatles qu’il avait prit dans son sac et avait inséré dans la chaîne hi-fi de sa cousine… Les deux filles regardaient Mathis qui était de nouveau dans son monde, chantant les yeux fermés…
- Les filles on est loin d’Oswald ?
- Euh une dizaine de kilomètres… dit Jeanne, pourquoi ?
- Je dois aller voir une amie vous pensez que l’on peut y aller à pied ?
- Ca va faire un peu loin mais bon ça nous fera sortir d’ici…
- Très bien on mange et on y va…
Ils mangèrent en vitesse pour la ballade. Mathis mit dans son sac un tas de friandises, des gâteaux, des bonbons : l’effort ça creuse ! Il tenait Oryanne par la main et ils commencèrent leur périple.
Strasbourg, dans un parc, 14h38
Lucius se tenait droit comme un I à côté d’un arbre. Il écoutait une conversation d’un groupe de garçons :
- Les gars, je suis peut être allé un peu vite avec Oryanne non ? La vidéo n’était peut être pas nécessaire Maxime…
- Tu ne l’aimes plus ? Tu aimes Raphaëlle n’est ce pas ?
- Bien sûr que oui que j’aime Raphi, Guillaume…
- Euh très bien… Si tu ne l’aimes plus je peux te dire ceci : j’ai entendu dire qu’elle sortait avec un mec de l’autre bout de la France.
Nicolas changea de couleur.
- Quoi elle m’a déjà remplacé ? Et c’est qui ce gars ?
Lucius voulait lui dire mais il devait se montrer au grand jour seulement si la vie de quelqu’un en dépendait, ce n’était pas le cas… Mais d’un autre côté la vie de sa protégée en dépendait s’il voulait suivre son plan… Il se décida à se montrer mais il oublia un détail. Le Grand Maître sera forcément au courant. Il se montra sous sa forme animale.
- Bonjour messieurs…
- Les gars, j’ai dû abuser de la vodka tout à l’heure, je vois un écureuil qui parle dit Maxime hilare et incrédule à la fois.
- Tu ne rêves pas Maxime, je le vois aussi dit Nicolas ! Comment est ce possible ?
- Oh ne vous étonnez pas de voir un écureuil qui parle messieurs ce n’est pas ce qui est le plus important ! Je vous écoute depuis tout à l’heure, je vous confirme qu’Oryanne n’est plus libre, et son copain se trouve ici, à Strasbourg, d’ailleurs si mes calculs sont exacts ils seront là dans deux minutes !
Il reprit sa forme humaine et scruta la montre à gousset qui était dans sa poche… Oui selon ma montre dans deux minutes ils arrivent : Oryanne, Mathis et Jeanne.
Les garçons étaient ébahis devant l’allure de la montre comment s’y reconnaître dans ce bazar d’horlogerie. A première vue il y avait huit aiguilles et chacune tournait dans un sens différent. Les engrenages et autres boulons étaient apparent. Derrière était marqué en lettre capitale d’imprimerie :
MAITRE DU DESTIN
Et en dessous, en plus petit était marqué Lucius.
- Et alors ? demanda Nicolas, on fait quoi ?
- J’ai un plan, Mathis, le nouveau petit copain d’Oryanne est un grand poète, il parle en faisant des rimes, mais il ne supporte pas que l’on soit plus éloquent que lui…
- Eloquent ?
- Il ne supporte pas que l’on parle mieux que lui si tu préfères… On ne m’avait pas menti sur ton compte ! Tu as bien de la semoule en guise de cerveau… Bon je vais te jeter un sort pour que tu parles en rimes, ensuite quand Mathis sera bien affaibli à cause de tes belles phrases, vous lui sauterez dessus et le passerez à tabac. C’est pigé ?
- Oui mais je ne vois pas à quoi ça sert !
- Ca se sont mes affaires, ne t’inquiète pas, attention mon sort va peut être un peu piqué.
Lucius prononça une phrase incompréhensible et Nicolas fut enveloppé d’une aura bleue, il poussa un cri de douleur et tomba à terre. Il se releva quelques secondes plus tard, comme si de rien n’était.
- Ah ça va mieux, cette façon de parler je trouve ça… délicieux. Je fais enfin des rimes, c’est sublime !
- Mon sort à marcher Nicolas ! Vous autre cachez vous, je vois qu’ils arrivent au coin de la rue.
En effet, les 3 amis marchaient tranquillement quand Oryanne se crispa.
- Venez, on change de chemin, il y a Nicolas dans le parc, je n’ai aucune envie de le voir !
- Mais je ne vous ferais aucun mal, dit Nicolas, je veux juste vous parlez, je suis seul, vous n’allez pas m’abandonner ?
- Nicolas fait des rimes quand il parle dit Mathis dont la colère commençait à le gagner, tu ne me l’avais pas dit Oryanne… Rejoignons-le !
- Mais je ne le savais pas non plus cela m’étonne beaucoup tu veux aller le voir ?
Mathis sourit :
- Bien sûr, que oui, cela faisait si longtemps que je n’avais pas eu d’adversaire, habituellement je m’exerce en solitaire.
Ils s’approchèrent de Nicolas :
- Tu ne me salues plus Oryanne ? Ah, tu dois être Mathis, nous n’avons pas été présenté, je m’appelle Nicolas Sorbet.
- Aurais entendu des rimes ? Cela faisait si longtemps que je n’avais pas fait une « bataille de mots ».
Un détail interpella Mathis, Nicolas portait une écharpe blanche, comme de Guiche, l’adversaire de Cyrano !
- Tu dois me laisser Oryanne, elle est à moi !
- C’est un peu court Nicolas, délabyrinthe ta requête
Nicolas tournait autour de Mathis en souriant :
- Cyrano de Bergerac, acte III scène 5, intéressant, tu veux donc une rime en –ète ? Tu as de la chance aujourd’hui je me sens d’humeur poète. Connais-tu Rabelais ?
- Quel est le rapport avec Rabelais ?
- Aucun, c’est une rime en –ais que je voulais, notre petit Cyrano serait il à court d’inspiration ?
- Objection ! Je ne serais jamais à court de rime et pour ta rime en –ais, j’espère pour toi que tu sais manier le fleuret.
- Je te conseille de laisser tomber, ne cherche plus je t’ai battu
- Non c’est impossible, je ne te crois pas ! Je suis bien meilleur poète que toi !
- On arrête les frais, tu es un bon joueur en terme de poésie je l’avoue, si tu t’exerçais avec mes amis, les gars sortez de vos cachettes
Maxime et les autres sortirent des buissons et se ruèrent sur Mathis, Lucius était en train d’exploser de rire mais il s’arrêta soudain quand il entendit une détonation et aveuglé par une lumière blanche, le Grand Maître était là. Bien sur aux yeux des autres c’était juste une lumière blanche, et elle semblait protéger Mathis. Effarés, les garçons reculèrent tous d’un pas. Le Grand Maître se tourna vers Mathis en lui faisant un sourire :
- On dirait que j’arrive au bon moment n’est ce pas Mathis ? Dix secondes de plus et ces vauriens te passaient à tabac…
- Merci monsieur, mais dites moi plutôt qui vous êtes s’il vous plaît je ne sais toujours pas !
- Tu le sauras en temps et en heures pas d’inquiétude. Disons que si tu as besoin de moi je serais toujours là pour venir à ton secours, je te protège en quelque sorte… Enfin c’est un peu plus complexe que ça mais c’est l’idée. Mais excuse moi je dois désormais aller chercher cet autre vaurien de Lucius
- Qui est ce ?
- Oublie ce que je viens de dire, disons que c’est le méchant de l’histoire.
Le Grand Maître se mit à crier le nom de l’écureuil, comme il s’était montré aux yeux du monde Mathis le vit dans le fond du parc.
- C’est lui que vous cherchez monsieur dit il en le montrant du doigt, c’est cet écureuil blanc ?
- Comment peux tu le voir, c’est impossible… A moins que… Non il n’a pas fait ça !
Les filles ne comprenaient strictement rien à la scène qui se déroulait sous leurs yeux, elles avaient d’abord vu une lumière blanche, puis tous les garçons excepté Mathis projetés dans les buissons par une force invisible. Enfin elles virent Mathis parler tout seul.
Le Grand Maître appelait Lucius de plus belle, comme il ne répondait pas, il prit sa canne à deux mains prononça une formule magique et un jet d’eau sortit du pommeau. Il virevoltait parmi les arbres semblant chercher quelque chose. Le jet d’eau s’arrêta à un arbre, il avait trouvé sa cible, il fondit dessus et « embulla » Lucius. L’écureuil arriva au pied du Grand Maître dans sa bulle d’eau en un rien de temps, il le libéra de sa prison et rouge de colère il dit :
- Lucius quand on t’appelle, tu réponds ! C’est moi ou tu as activé ton pouvoir pour être vu par tout le monde ? Je te rappelle qu’il ne faut l’utiliser quand cas d’extrême urgence et même quand c’est le cas, tu me demandes la permission !
- Grand Maître dit Lucius en reprenant son souffle, calmez vous, ce n’est pas si grave !
- Pas si grave ces garçons t’ont vus, dit il en désignant le clan de Nicolas qui commençait à revenir à lui
- Vous n’avez qu’à leur faire oublier la mémoire !
- Même si c’est possible, tu n’avais pas à faire ça ! En plus tu leur à parlé pour qu’ils frappent Mathis ! Je t’avais bien prévenu de ne faire aucun faux pas depuis ta discussion avec Marianne… Tu viens d’épuiser ton dernier joker, tu sais ce que ça veut dire ?
- Non, non, non Grand Maître ! Pas les cachots du Grand Conseil, je ne veux pas y aller…
- Je suis navré Lucius, il le faut pour que tu comprennes, tu y resteras pendant deux cents ans pour que tu comprennes ! Avec interdiction de revenir sur Terre pour toujours, tu ne retrouveras jamais le monde des humains, je fais perdre leur mémoire à tous ces jeunes gens et nous partons.