Ceci est une adaption par écrit d'un jeu vidéo (Final Fantasy : Crystal Bearers). Oui je sais, le plagiat est à éviter. Mais que voulez-vous ? Ca me plaisait d'écrire là-dessus, le jeu m'ayant tellement plu... Alors, lisez, et donnez-moi votre avis...
Contexte historique :
Il y a mille ans, la Grande Guerre opposa la tribu des Yukes et celle des Lilties. Les Yukes disparurent après la destruction de leur cristal, laissant les Lilties inaugurer une période de paix, de prospérité, de sagesse et de science.
Les siècles passèrent... Les armes à feu remplacèrent progressivement les épées, et les pouvoirs du fragment du cristal yuke furent exploités pour alimenter la puissance industrielle du royaume lilty.
C'est pendant cette ère que des nouveaux êtres firent leur apparition : les porteurs de cristal, craints et rejetés par le commun des mortels à cause de leurs pouvoirs magiques.
Vocabulaire :
Clavats : Tribu attachée à la terre. Leur dévouement est tel qu'il en devient presque un défaut. Simples fermiers ou servants des Lilties, ils se sentent obligés d'aider ceux qui sont dans le besoin et de sauver la veuve et l'orphelin.
Lilties : Vainqueurs de la Grande Guerre, ils dominent les autres tribus. Certains d'entre eux sont devenus des aristocrates, d'autres continuent à gagner leur vie en tant que soldat ou artisan.
Yukes : Il y a mille ans, ces adeptes de la magie disparurent sans laisser de traces, après avoir été vaincus par les Lilties pendant la Grande Guerre.
Selkies : Cette tribu n'aiment pas les Lilties. Ils vivent hors d'atteinte de leur puissance et en général... hors de la loi. Leur réputation de voleurs, bandits et bons à rien les précède, mais ils ne sont pas une réelle menace pour les Lilties.
Mog : Les Mogs sont de petites créatures assurant le service postier. Ils ont des ailes, des oreilles félines, une fourrure blanche ou rose clair et une antenne terminée par une boule.
Chocobo : Les Chocobos s'apparentent à de gros poulets jaunes, proches de l'autruche. Ils sont dociles et gentils et servent de moyen de transport.
Porteur de cristal : Être possédant des pouvoirs magiques et dont une partie plus ou moins grande de son corps a été cristallisée.
Chapitre Un
- Rattrapez-la !
Je courais de toutes mes forces, tentant d'échapper aux gardes royaux. Comment des balourds comme eux pouvaient courir aussi vite ? Et avec tout ce sable qui me ralentissait...
J'arrivai à l'Etang Silencieux, une petite source vide de monde car peu connue. Je plongeai dans l'eau tiède. Je savais que les gardes ne me suivraient pas : leur armure les ferait couler.
- On t'aura un jour, la Selkie ! On t'aura un jour ! brailla l'un des gardes.
- C'est ça ! répliquai-je. Dans dix ans, peut-être !
Ils rebroussèrent chemin, dépités. Je souris. Jamais ils ne m'attraperont : je suis une Selkie. Enfin... C'est ce que je croyais. Je sortis de l'eau, frissonnante. Je n'aime pas l'eau tiède. Cette source est la seule qui soit tiède à Costa Faguita. En fait, c'est la seule source tout court. C'est pour cela qu'elle est si peu connue. Les gens préfèrent les plages ensoleillées, noires de monde, la mer chaude...
Je me présente : mon nom est Natacha, Clavat de sang. Ma mère était une Clavat. On l'a tuée alors que je n'avais que quelques mois. Je n'ai jamais connu mon père. J'ai été recueillie par les Selkies. Vaigali, leur chef, m'a élevée comme sa propre fille. Mais je me suis enfuie. Pourquoi ? Parce que je suis en danger à la Guilde selkie, dans cet incroyable bateau qui sert de demeure à tous les Selkies. Pourquoi suis-je en danger ? Trop long à expliquer.
Je m'allongeai sur le sable mais me redressai aussitôt, alertée par un bruit. Un bruit de branche qu'on écarte...
- Tu te dores encore au soleil ?
- Denko...
Denko est mon meilleur ami. Selkie de sang, lui par contre. Mais lui aussi avait compris que je courrais un grand danger.
- Je parie que tu avais les gardes aux trousses, dit-il. Tu es trempée.
- Et alors ? J'avais peut-être envie de me baigner, tranquille.
- Habillée ? Dans de l'eau tiède ?
- OK, tu as gagné. Ils me poursuivaient.
Il secoua la tête, comme lassé.
- Qu'est-ce que tu as encore fait ?
- Moi ?
- Non, le Mog postier.
J'eus un petit rire. Il me regarda avec insistance.
- Une fille de Costa Faguita m'a dénoncée.
- La même qu'il y a deux jours ?
- Non, une autre.
Denko s'assit à côté de moi et soupira.
- Il faut que tu fasses plus attention, Natacha.
- Je sais, mais je ne peux pas me terrer à la cabane.
- C'est vrai... De toutes façons, Jegran la trouvera bien un jour.
Je soupirai à mon tour et me relevai. Jegran est le chef des armées lilties. C'est lui qui a fait tuer ma mère. Cela fait quatorze ans qu'il me cherche.
- Le problème, commençai-je, c'est que... Je ne vois pas où je pourrais me cacher.
- Au Monastère ?
Je secouai violemment la tête de gauche à droite. Ma mère s'était justement cachée au Monastère après ma naissance.
- Ce n'est pas une bonne idée, répondis-je. Je rentre à la cabane. Je...
- Tu as besoin de te laver les cheveux ?
- Oui... C'est ça... Deux semaines dans cet état... Ils en ont besoin.
Il se mit à sourire d'une manière moqueuse. Quand je parlais de mes cheveux – qui, au passage, sont châtains –, Denko se moquait toujours de moi. Gentiment, comme un grand frère. Oui, Denko est un peu mon grand frère protecteur.
Je lui rendis son sourire et rentrai paisiblement. La cabane où je vivais n'était pas très grande. Il n'y avait qu'une petite pièce avec une cuisine très peu équipée, un lit de mauvaise qualité – trouvé dans les rues de la Capitale –, une commode pour le peu de vêtements que j'avais et une bibliothèque comportant une dizaine de livres, pas plus. Personne ne m'aurait vendu de livres de toutes façons. On pourrait les accuser de complicité. Ma tête était placardée sur tous les murs du pays, voire du monde, sans vouloir être prétentieuse. Il n'y a aucune raison d'être prétentieuse pour ce genre de chose.
Je rentrai dans la cabane et mis un maillot de bain rose pâle. Pour me laver, je devais aller à une cascade, juste derrière mon refuge. Et, évidemment, je ne pouvais pas prendre le risque de me laver nue. Imaginez que Jegran me voie ! Non seulement il m'aurait – enfin – retrouvée, mais en plus, il m'emprisonnerait pour exhibitionnisme ! Quoique...
Je saisis l'unique flacon de shampoing que je possédais et une serviette blanche. Je ressortis, chantonnant, et partis vers la cascade, aussi claire que le verre. L'eau était agréable, ni trop chaude, ni trop froide. A croire qu'elle était faite pour moi. Je souris tout en mouillant mes cheveux. Une branche craqua. Je sursautai et paniquai. Et si... Et si Jegran m'avait vraiment retrouvée ? Je fouillai des yeux la forêt en face de la cascade. Pas d'ombre, rien. Je soupirai. Mon imagination sans doute. Je commençai à appliquer le shampoing. Soudain, une nouvelle branche craqua. Cette fois, je n'avais pas rêvé.
