Baba yaga Poète
Messages : 950 Date d'inscription : 06/07/2011 Age : 52 Localisation : au fond d'un bois de blancs bouleaux
| Sujet: Quiche froide /9 Jeu 15 Déc - 15:08 | |
| 9. Nourriture trop riche nuit à vos miches Le dimanche matin fut un calvaire. Comme je les avais gavés pour meubler la soirée, je dus donc donner l’exemple et reprendre de ci de ça, et de la chartreuse pour finir, celle qu’avait emmenée mon frère ; -elle est douce, Isa, c’est de la verte, la jaune t’avait rendue malade, celle-ci est moins forte. Bien il s’avéra que c’était l’inverse et que le mélange avec mes antalgiques n’était pas vraiment conseillé. Quoi qu’il en soit, jaune ou verte, y a un moment où la couleur n’a plus d’importance, c’est quand elle fait le chemin dans l’autre sens. Je me traînai donc ce matin de la chambre à la cuvette des toilettes, passage éclair à la cuisine pour boire un verre d’eau – même l’eau du robinet me parut avoir un drôle de goût – puis je chopai mon ordi dans le salon, et revins me blottir sous la couette. L’avantage des couettes c’est que ça vous dispense toujours la chaleur nécessaire avec la plus grande placidité, et sans rouspéter, et sans attendre rien d’autre en échange. La couette, meilleure amie de la femme esseulée. Je m’y emmitouflai de la tête aux pieds ; j’eus un instant la tentation de m’y livrer à quelque phantasme coupable, mais je n’avais même pas l’énergie minimale requise par ce genre d’exercice. Je restai donc sage, et entrepris de poursuivre la lecture des pages trouvées sur la clé. 8 aout 2008 Seras-tu toujours ainsi ? Ton regard est empreint d’indulgence, tu n’es que tendresse, dans tes bras git la promesse d’un bonheur absolu. Lorsque je sens ton regard posé sur moi, c’est tout mon être qui s’éveille. Je suis comme l’héroïne d’un conte ancien, je dormais ensorcelée et tu m’as ramenée à la vie. Nos âmes sont jumelles, avant toi je n’ai connu personne qui comprenne à demi-mots chacun de mes sanglots ; mais tu me tires vers la lumière, tu n’aimes pas me voir vautrée dans mes ombres. Avec toi je me sens prête à quitter mon refuge fait de larmes, d’écorchures et de noirs abimes. Pour toi je veux bien essayer l’espoir. Mais cela n’est pas si simple, n’est-ce pas. Rien n’est simple avec moi, jamais. Tu me tiens dans tes bras, tu embrasses mes cheveux et tu me répètes doucement de ne pas m’inquiéter, que nous y parviendrons, que le bonheur existe, qu’il est pour nous. L’enfant dans le berceau s ‘agite. Tu la prends et la déposes entre nous. Elle vient se coller contre toi. Je me sens dépossédée. Il y a une heure, quand nous nous aimions seule j’existais dans ton regard, tes yeux dans les miens, jusqu’au bout de l’orgasme, jusqu’au dernier soupir. Moi seule lumière dans tes prunelles, toi seul maître dans mes pupilles. Atteindrons-nous ensemble ce pays de cocagne ?
Dernière édition par Baba yaga le Jeu 22 Déc - 15:00, édité 1 fois |
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lutece Administrateur-Poète
Messages : 3375 Date d'inscription : 07/11/2010 Age : 67 Localisation : strasbourg
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féfée Poète
Messages : 2481 Date d'inscription : 10/11/2010
| Sujet: Re: Quiche froide /9 Ven 16 Déc - 18:15 | |
| Super ! |
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Déméter Poète
Messages : 1029 Date d'inscription : 08/11/2010 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Quiche froide /9 Lun 19 Déc - 23:08 | |
| Lu et j'ai aimé ces deux histoires parallèles sous une couette. |
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| Sujet: Re: Quiche froide /9 | |
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