Le froid gagne et les esprits sylvestres végètent,
C’est la mort et la vie qui se jaugent, se guettent.
Drappé de blanc, un volcan assoupi s’apprête
A cracher la nuit, couvrir le jour qui s’entête.
Personne, pas de pas qui crissent, tout est lisse,
Avant que ne tonne son fracas, qu’il ne rugisse.
Son aura tellurique, vaporeux indice,
Fait prévoir un colérique feux d’artifice.
Le souffle du dragon annonce une folle fête,
Les épineux, innocents, baissent la tête.
Les plus vigoureux, droits sur la crête,
Sont aux abois et craignent pour leur faîte.
Les cieux s’assombrissent, les branches blêmissent,
Disent adieu au curieux spectacle qui s’esquisse.
Les pins, qui palissent, oublient les doux délices
De ce ciel bleu que d’acres fumées noircissent.
Ils seront endormis, quand les flammes de la bête
Sortiront de son nid, sous la blanche moquette,
Que jailliront bombes et scories, en tempête,
La braise et le feu, dans une pluie de comètes.
Sur le manteau de froid, à la virginité coquette,
La neige s’évaporera, en milles silhouettes.
Le doux cocon immaculé, à l’allure quiète,
S’embrasera sous les éclats de ces vedettes.
Et puis il reviendra le temps des fauvettes,
Un nouveau printemps, qui en prophète,
Apportera primevères et paquerettes,
Faisant oublier un hiver anachorète.
Allover 2012