Quand nos ombres nous portent…


Ils écartent les bras
comme des oiseaux
que le ciel intimide
Genoux à terre
adossés au précipice
aucune lumière-source
juste le vide – un blanc
Seules leurs ombres
les prennent par la main
et les élèvent…
alors ils acceptent ce qui
jusqu’alors les effrayait
Ils fondent leur corps
dans le flou de ces contours
et laissent l’obscur les libérer

Un désir porté par le vent
qui avait tout embrassé
sur son passage les appelait
mais ils restaient sourds
Les galets des torrents
roulaient pour eux
des messages gravés
que leur cécité ignorait
alors les lignes étranges
avaient filé emportées
par le courant. Emportées
comme eux-mêmes seraient
absorbés par leurs ombres

Le chant appartient au vent
Les graphies sont lettres d’eau
Et l’homme est un rêve d’argile
dont la poussière des désirs blancs  
forme des constellations d’oiseaux
Leurs vols convergent inlassablement
vers de nouvelles (re)naissances


Carmen P le 8 octobre 2013

Un chemin entre la vanite humaine et les mysteres de la vie.

Un plaisir de retrouver tes mots, Déméter. J'aime cette (re)naissance. 

Bonjour Sérial Trublion. Bonjour Lutèce.
Là, je ne pensais pas vanité... l'élan dont je parle est celui de la vie, celui qui nous porte, et les désirs sont ceux qui se déploient, se peignent au jour le jour sur la toile de notre vie mais parfois nous n'osons projeter nos couleurs. Amitiés.

Magnifique, Déméter. En particulier ces vers de la dernière strophe:
"Le chant appartient au vent
Les graphies sont lettres d’eau
Et l’homme est un rêve d’argile
dont la poussière des désirs blancs
forme des constellations d’oiseaux."
Personnellement, c'est là que je me serais arrêtée. Laissant se déployer l'implicite...

Oui, Baba, j'ai rajouté une image finale... mais c'est cette image qui justifie le poème (en fait j'avais cette phrase en tête et le poème s'est construit pour en arriver à elle)
C'est la lecture d'un poème de Sylvia Plath qui  m'a inspirée.

Ton poème est d'une richesse d'images, de couleurs et de sons.
Je suis tout à fait d'accord avec mon amie Baba, lorsque je suis arrivée à ces mots-là, tes mots dame Demeter mon âme s'est envolée, ils sont magnifiques !!!
Il faut les relire, encore et encore !!!

Je pense à un remaniement possible qui me permettrait de garder tout le contenu, mais je ne sais s'il est possible de mettre un titre à rallonge !

Quand nos ombres nous portent…
leurs vols convergent inlassablement
vers de nouvelles (re)naissances


Ils écartent les bras
comme des oiseaux
que le ciel intimide
Genoux à terre
adossés au précipice
aucune lumière-source
juste le vide – un blanc
Seules leurs ombres
les prennent par la main
et les élèvent…
alors ils acceptent ce qui
jusqu’alors les effrayait
Ils fondent leur corps
dans le flou de ces contours
et laissent l’obscur les libérer

Un désir porté par le vent
qui avait tout embrassé
sur son passage les appelait
mais ils restaient sourds
Les galets des torrents
roulaient pour eux
des messages gravés
que leur cécité ignorait
alors les lignes étranges
avaient filé emportées
par le courant. Emportées
comme eux-mêmes seraient
absorbés par leurs ombres

Le chant appartient au vent
Les graphies sont lettres d’eau
Et l’homme est un rêve d’argile
dont la poussière des désirs blancs  
forme des constellations d’oiseaux

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un vrai plaisir de lecture merci

 

coco  

Personnellement j’opterais pour le second, un titre à rallonge ne me dérange pas le moindre et finir ton poème sur ces fameux vers extraordinaires le rend majestueux!
Encore merci pour ce très beau cadeau !

Merci Cocochanel d'être venue me lire.
Hibernia, alors le poème sera le 2. Je ne change rien, je fais juste un petit glissement.

Super et merci à toi !

Je préfère également ton poème ainsi et j'aime plutôt ce titre à rallonge car cette phrase me parlait tout particulièrement. Merci pour cet écrit, Déméter.