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 Le son des cordes (2)

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Mynameisnobody
Poète


Messages : 53
Date d'inscription : 24/02/2015

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MessageSujet: Le son des cordes (2)   Le son des cordes (2) EmptyVen 27 Fév - 19:23

Quand le petit jour laissait luire ses premiers reflets de soleil à travers la baie vitrée de la chanbre, et que le visage pâle de Katie se retouvait baigné d'une clarté nouvelle, le réveil prenait peu à peu place. Katie aurait aimé profiter à jamais de cet instant furtif de quiètude oubliée. Et chaque matin, un rituel sacré lui donnait la force nécessaire pour se lever. Devant elle, sur son support, sa guitare semblait l'attendre, comme sur un quai d'une gare de desespoir.. Si majestueuse. Elle la prenait alors, et sortait quelques notes. Les sons émanaient de l'instrument tels des calmants, et Katie respirait cette forme d'apaisement à plein poumons.

17 octobre. Des pas lourds sur le tapis. Un souffle régulier. Une voix qui s'élève :
Il serait temps d'ouvrir les yeux et de quitter ce plumard, Katie. Tu montes sur scène dans deux heures, et ne me déçois pas.
Tu n'as donc que ça à foutre ? répondit Katie, la voix encore empreinte d'une nuit sans rêves.
Ne commences pas sur ce ton, répliqua Strickland. Ton comportement de rebelle que tu me joues depuis quelques semaines, je peux plus l'encaisser. Tu vois le problème ? Si tu veux que ton putain de deuxième album sortes, va falloir que tu te calmes. Sinon, exit. Retour à la case départ.
Fuck off.
Tu as 5 minutes.

S'il y avait bien une chose que Katie ne supportait pas, c'était bien de subir les remontrances de Strickland, au réveil. Ses mots sonnaient comme des griffures diffuses, qui, non contentes de blesser sur le vif, entretenaient une douleur lancinante et oppressante.

Elle se leva, prit sa gratte et entama quelques notes. Puis elle se résigna à s'habiller, rapidement, et pénétra dans le couloir désert. Strickland et toute son équipe l'attendaient dans le hall. Elle passa devant eux, sans aucun regardn ni même un geste, et s'engouffra a l'arrière de la BMW garée au devant des marches de l'hôtel. Le portier avait souri. D'un sourire sincère et vrai.
Le trajet était heuresement de courte durée, et l'arrivée à la salle de concert fut rapide, et ce malgré le trafic dense. Katie rejoignit sa loge et entama le rituel habituel d'avant concert.

«  Regarde toi, pensa t'elle, les yeux fixés sur le miroir, tu n'es plus rien. »

Et cette simple pensée la désolait. Les cernes ornaient ses yeux rougis, stigmates de larmes inéluctables. Elle qui ne pleurait jamais par le passé. Le miroir lui renvoyait une image trouble, comme un reflet nauséabond au creux d'une mare...

Quand le soir venu elle prit le chemin de la scène, elle tenta de vider son esprit et de se focaliser entièrement sur sa prestation. Après tout les fans se foutaient pas mal de ce qu'elle pouvait ressentir, ils voulaient juste voir leur icône leur donner ce pour quoi ils avaient dépensé un billet.
Les lumières s'éteignirent dans la salle. Elle se tenait au milieu de la scène, attendant le premier projecteur qui daignerait l'éclairer de son faisceau lumineux. Les gens hurlaient, elle n'entendait rien, sentait juste ses doigts, prêts à effleurer les cordes. Trois rais de lumière bleus apparurent. La première note retentit.

Chaos musical.

La vue brouillée, les jambes tremblantes, la sueur perlant sur son front, Katie se dirigeait vers sa loge. Un homme attendait. Grand, pas à proprement parler beau, il portait une veste noire, un pantalon de toile et un feutre. Katie ne savait pas s'il la regardait, ses yeux étant dissimulés derrières des lunettes noires, impénétrables, mais il l'attendait vraisemblablement.
Il ne ressemblait en rien à certains hommes qui, poussés par leurs hormones débordantes, tentaient tout ce qui était en leur pouvoir pour rejoindre Katie après les concerts à l'époque des bars et autres bouges. Et il y en avait encore. C'est donc avec un sourire non dissimulé qu'après avoir ouvert la porte elle s'effaça afin de laisser entrer cet inconnu. Avant de refermer derrière lui, elle eut le temps d'apercevoir le regard de Strickland, qui se trouvait toujours la ou on ne souhaitait pas le voir. Un regard noir, aussi avenant qu'un nid de chauve-souris affamées, qui en disait long sur son idée de l'homme aux lunettes noires.

Avant tout, veuillez m'excuser de vous déranger après un tel concert.

Sa voix était rocailleuse, les mots semblaient usés en sortant de sa bouche. Katie en fut non pas à proprement parler surprise, mais étonnée.

« Ne vous excusez pas, je vous ai fait entrer sans vous demander quoi que ce soit, ni nom ni raison de votre présence à la porte de ma loge. Considérez ceci comme une exception. Maintenant si vous le voulez bien, je vais m'asseoir et vous allez vous expliquer. Pardonnez ma hâte mais je suis exténuée, souffla Katie.

Je serai bref. Je vous propose de venir jouer en France. Pas de grandes salles, juste des petites scènes alternatives, proches de l'auditeur...
Je... Il faut admettre que vous savez y faire pour être bref. Mais vous connaissez sûrement mon succès, si je puis dire, ici en Suisse. Pourquoi tout quitter ?
Etes vous à votre place ici ?

Et sur ces simples mots, sans même un regard, il se leva, laissa tomber une carte sur le fauteuil et s'éloigna. Déboussolée par cette question sans réponse attendue, Katie ne le rattrapa pas, ni le cria. ''Etes vous à votre place ici ?''. Ces mots résonnaient dans sa tête comme un echo sans fin. Comment pouvait il savoir pour ses peurs, ses angoisses omniprésentes ? Elle ne laissait rien paraître en public, Strickland tenait trop au fric qu'elle lui permettait d'amasser pour balancer et elle ne s'était confiée à personne. Elle ramassa sa guitare, enfourna la carte du visiteur dans sa poche, adressa un sourire timide au vigile et entreprit de rejoindre l'hôtel à pied. Une balade nocturne dans les ruelles détrempées par la pluie incessante ne la rebutait pas, bien au contraire. Elle espérait y trouver un moment de répit et pourrait ainsi retourner dans sa tête les paroles de cet homme aux lunette noires.

Elle marchait lentement, au gré des flaques clapotantes, ses longs cheveux gorgés d'eau laissant perler autant de goutes qu'ils le pouvaient. Les étoiles brillant derrière un rideau de pluie lui semblaient plus lointaines que jamais, plus inaccessibles. Elle se ressassait les mêmes questions, sans jamais parvenir à trouver le moindre embryon de réponse.

Elle doutait.
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Dark-Phoenix
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MessageSujet: Re: Le son des cordes (2)   Le son des cordes (2) EmptyLun 2 Mar - 11:35

Et oui, difficile la vie d'artiste.
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Damona Morrigan
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MessageSujet: Re: Le son des cordes (2)   Le son des cordes (2) EmptyMar 3 Mar - 9:53

Oui et que décidera-t-elle ?! J'attends la suite !
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MessageSujet: Re: Le son des cordes (2)   Le son des cordes (2) Empty

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