Le début d'une histoire qu'il me faudra retravailler, plusieurs points ne collent pas. Je vous la livre tel quel.
Prince téméraire
C'était une bien curieuse montagne, elle semblait inaccessible... de mémoire d'homme dans le village, personne n'avait jamais osé s'aventurer au delà de la forêt de sapins qui formait une barrière naturelle et sombre.
Les conifères marquaient l'entrée d'un territoire hostile.
Un chemin escarpé partait du village, mais nul ne l'empruntait, aucun pas n'osait affronter les ronces, repousser la végétation serrée pour atteindre les cimes et enfin comprendre le mystère du lieu.
De la vallée, on apercevait des pics blancs dressés, telles des lances ils transperçaient les nuages. On prétendait qu'un château aurait été creusé dans la roche, que ses salles seraient d'anciens habitats troglodytiques et les pics que l'on aperçcevait du village n'étaient autre que les tours du château.
Loin de là, dans une région voisine, vivait un jeune homme qui depuis sa naissance avait connu misère et privations. Il ne rêvait que de s'affranchir de la pauvreté et résolut donc de quitter la maison familiale pour s'en aller chercher fortune de par le monde.
Rien ne l'aurait détourné de son projet hasardeux, ni le regard de son père, ni l'amour de sa mère. Sa décision était prise, il ignorerait les dangers, il les affronterait au moment voulu, d’ailleurs à l'heure du départ et des adieux il ne voulait même pas y penser.
Au revoir chers parents, fort de votre amour je pars à la découverte d’une vie moins misérable et je vous reviendrai riche. Avec vous et nos amis je partagerai ma fortune...gardez confiance ; je vous aime !
Il marcha par monts et par vaux, rien ne l'arrêtait. Un jour, il arriva au village, derrière la chapelle il découvrit un chemin qui l'intrigua, il s'y engagea bien que le passage ait été envahi par les ronces, il lui fallut gravir un sentier escarpé, une ascension qu'il poursuivit bientôt à quatre pattes, et qui se transforma en escalade de roches à mains nues...enfin il se retrouva au sommet où il crut pouvoir jauger le chemin parcouru et admirer le paysage en contre-bas, mais quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'il était arrivé devant l'entrée d'une demeure impressionnante,qu'on ne pouvait soupçonner depuis la vallée.
Un château, ici ? pensa-t-il.
Il souleva un anneau de métal qui résonna lourdement contre le portail. Il attendit... un vieillard apparut, l'homme était aveugle et portait accroché à sa ceinture un trousseau de clefs.
- Voilà une personne bien courageuse de s'être aventurée jusqu'ici ! Mon serviteur qui t'a observé par le judas m'a dit que tu es bien jeune et que tu te présentes sans armes. Pourquoi viens-tu troubler ma solitude ? Qu'attends-tu de moi ?
- Un gîte et un couvert, je suis épuisé d'avoir tant marché depuis des jours ! En échange de votre hospitalité je vous servirai tel un serviteur et je vous en serai reconnaissant tel un fils.
- Vois-tu, déclara le vieil homme après avoir réfléchi, je pourrais bien te prendre pour fils, mais il faudrait que tu t’allonges au sol et que tu supportes les trois coups de bâton que je dois t’administrer, alors seulement je croirai à ton dévouement, et j’accepterai les services que tu me proposes et dont j'ai grand besoin. L'épreuve passée je t'ouvrirai ma demeure, mais sache que si je peux te donner trois coups pour t’accueillir, ma vengeance sera terrible en cas de trahison.
- Donnez m'en dix si vous voulez, et vous pourrez me prendre pour fils, répondit le jeune homme.
Non, il n'avait aucunement le désir d'endurer la souffrance, il n’était pas insensible...malicieux tout au plus. L'accueil lui paraissait étrange, mais n'aurait-il pas pu être pris pour un brigand et être reçu par une rafale de tir ?
Il avait remarqué que des sacs bourrés de paille étaient empilés près de la porte , il s'empara donc d'un sac, il le mit devant les pieds du vieil homme et attendit, debout, bras croisés,à un pas du ballot.
- Voilà ! dit-il
- Es-tu vraiment prêt ? interrogea l'aveugle.
- Oui, répliqua le jeune homme. Frappez juste devant vous !
Le vieil homme leva son bâton et le laissa retomber sur le sac, le choc fut vigoureux et le jeune homme feignit la douleur ; il poussa un cri.
- Aïe !
Même geste répété. Le vieil homme ne montrait aucune haine, il levait le bras sans chercher à blesser.
-Aïe, Aïe !
Le bâton se leva une troisième fois.
- Aïe, Aïe, Aïe, ne frappez plus ! Stop ! Nous avions convenu de trois coups ! dit le jeune homme qui trouvait que cette scène grotesque avait assez duré.
Sur ces paroles, le jeune homme envoya le sac de paille rouler au loin d'un coup de pied et, prestement, il se figea devant le vieil homme. Celui-ci le prit alors par les épaules, tâta son dos comme s'il voulait vérifier que les coups n'avaient occasionné aucune fracture, puis il le serra dans ses bras.
- Ce château est entouré de créatures maléfiques qui me retiennent prisonnier. Je craignais que tu sois des leurs, il fallait que je te mette à l'épreuve, si tu avais été un fils des fées tu aurais été trop fier pour t'abaisser devant moi et jamais tu n'aurais accepté de subir un geste agressif ; tu l'aurais contré par une quelconque parade magique.
Afin que tu me pardonnes le traitement inhumain que je t'ai fait subir, je te confie mon trousseau de clefs. Après le repas, tu pourras commencer à explorer les salles dont je t’ai confié les clefs... Fais comme chez toi, tu as de quoi t'occuper et t'émerveiller mon fils ! dit le vieil homme en souriant.