Charles Régrebac, Maître du Destin
Le retour du Maître du Destin sombre
Oryanne est assise dans le canapé, Mathis, son mari, à la tête posée sur son ventre, il écoute son petit garçon battre des pieds, Oryanne est déjà enceinte de huit mois. Bientôt, ils pourront embrasser la prunelle de leurs yeux et la serrer dans leurs bras…
La cheminée est allumée et il pleut au dehors, c’était une bonne petite soirée d’hiver calme et apaisante qui commençait, jusqu’à ce qu’on sonne à la porte. Mathis se leva de son endroit douillet pour aller ouvrir, sur le perron, se trouvait des « personnes » qui lui étaient familières, il y avait, un cheval, un rat, un chien et un homme habillé tout en blanc qui portait une canne avec un pommeau en forme de cygne ! Ca y est, il savait ce qui se passait ! Plorus et trois Maîtres du Destin étaient venus lui rendre visite :
- Plorus, que faites-vous ici ?
- Et bien, de là haut, j’ai vu qu’Oryanne était enceinte, félicitations, cher protégé ! Donc j’ai emmené Xorus, Crassus et Julius pour voir la future maman !
- Entrez, entrez, ne restez pas dehors…
Oryanne se retourna et les vit tous alignés dans l’entrée, sa joie fut si grande qu’elle aurait voulu se lever et les embrasser, mais désormais il y avait un petit problème qui la freina un peu, le petit chérubin qui était encore dans son ventre ne voulait pas quitter son fauteuil… Mathis leur proposa quelque chose à boire puis ils s’assirent dans le canapé.
- C’est pour quand ? demanda Julius
- Dans un mois normalement, mais le docteur m’a dit que je n’arriverais pas à terme, c’est un garçon !
- Mathis, si nous sommes là ce soir, ce n’est pas seulement pour vous rendre visite… En effet, l’heure est grave au Grand Conseil, il y a dix ans, un ancien Maître du Destin a ressuscité, il a réuni une armée puis s’est attaqué à notre communauté, nous avons réussi à nous en débarrasser il y a 6 ans, mais non sans mal… Malheureusement, nous pensons qu’il n’est pas définitivement mort… Depuis quelques mois, sur Terre, des Maîtres du Destin disparaissent, ce qui signifie qu’il doit être vivant, mais sous une forme affaiblie, heureusement pour nous…
- C’est affreux, qu’allez-vous faire ?
- C’est maintenant que vous entrer en jeu, comme le nombre de Maîtres du Destin baisse considérablement, nous avons décidé de fonder une école, où des humains sont formés pour ce métier…
- Vous voulez que notre enfant intègre l’école ?
- Oui, mais c’est un peu plus que ça… En fait nous nous sommes rendu compte à l’aide de prophéties que tout ce qui s’est passé depuis la création du monde était écris… Le vol de la pierre d’Eranop par Quentin devait arriver, que tu l’en empêches devait aussi arriver et une prophétie explique que ton enfant deviendra l’une des personnes les plus importantes de l’univers, et que ça sera le seul à pouvoir nous sauver de ce qui nous arrive… C’est le seul qui peut vaincre « le Maître du Destin sombre »…
- Et c’est qui ce « Maître du Destin sombre » ?
- C’est… Lucius, on ne sait pas comment il a ressuscité, mais ce qui est sûr, c’est qu’il est là ! Nous avons besoin de votre fils… Vous acceptez ?
- Mathis ce n’est pas une décision à prendre à la légère…
- Ma chérie, si le Grand Conseil est en danger, Charles devra les aider ! C’est d’accord Plorus, il servira auprès de vous pour se battre contre Lucius…
- A la bonne heure ! Je vais lui jeter un sort, dès maintenant, pour qu’à la veille de ses 12 ans, il se rende compte qu’il fait partie de notre communauté ! Ce jour là, il va subir des petites modifications au niveau de son physique…
Plorus mit la main sur le ventre d’Oryanne et prononça une formule magique, un halo bleue l’enveloppa et on vit se dessiner en transparence le petit Charles, comme si le ventre d’Oryanne était éclairé de l’intérieur…
- On va vous laisser… Demain c’est justement la rentrée des classes, il va falloir qu’on aille dormir, on repassera de temps en temps pour voir comment se porte Charles, mais ne lui parler pas de cette histoire avant le jour de ses 12 ans…
Les Maîtres du Destin partirent peu après, Mathis et sa femme n’en revenait pas ! Lucius avait ressuscité, ce devait être impossible puisque Julius lui avait coupé la tête devant leurs yeux ! Ils n’avaient pas encore tout compris au sujet de cette prophétie, mais apparemment le sort du monde reposait sur les épaules de leur fils avant même qu’il soit né !
11 ans et 23 jours plus tard, 9h33
Charles Régrebac est à la veille de ses 12 ans : le début de l’adolescence avec tout ce que cette période comporte : premières petites copines, après-midi entre amis, enfin ça, c’est les aléas de l’adolescence normale car pour Charles ça allait être un peu plus rythmé… et le passage à l’adolescence signait pour lui la fin de la tranquillité… Nous étions pour l’instant le Samedi 28 mars et Charles venait de finir de déjeuner, il se dirigeait maintenant vers la salle de bain pour faire sa toilette. Il s’approcha des lavabos en verre trempé puis se brossa les dents. Mais en se regardant dans la glace, il se rendit vite compte que ses dents étaient extrêmement blanches, trop même : elles étaient de la même couleur que celles dans les publicités pour les dentifrices, c’était impossible ! Il se rinça la bouche, et heureusement ses dents avaient retrouvées leur couleur normale, « c’est sûrement une hallucination » se dit-il… Pour oublier cette histoire il se passa de l’eau sur le visage, il constata que cette fois-ci c’est ses yeux qui avaient changés, ils étaient maintenant vert émeraude… Mais son attention se tourna maintenant vers ses cheveux, il distingua par endroit qu’il possédait des cheveux blanc, mais une fois de plus c’était impossible, il rentrait dans l’adolescence, il ne partait pas à la retraite ! A cause de tous ces changements, il prit peur et alla tout de suite voir ses parents :
- Papa, maman, regardez mon visage, il a changé ! Mes yeux, mes cheveux et même mes dents ! Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
- C’est vrai, nous sommes la veille de ton anniversaire! Oh mon dieu, ces 12 dernières années sont passées tellement vite ! Plorus va bientôt venir le chercher, Mathis…
- Chut Oryanne, attendons demain pour tout lui révéler…
- Me révéler quoi ? Qu’est-ce que je dois savoir !
- C’est une surprise ! Nous ne pouvons rien te dire… Mais ton physique est toujours le même, je ne vois pas de quoi tu parles !
Charles se rua de nouveau devant un miroir, son père disait vrai, ses cheveux étaient de nouveau bruns, et ses yeux de nouveau marron, il était redevenu normal… Il ne savait pas ce qui venait de lui arriver : pourtant, c’était le début d’une étrange et extraordinaire aventure qui débutait pour lui… Mais ça, il ne le savait pas encore !
- Joyeux anniversaire mon ange !
- Merci maman, tous ces cadeaux sont pour moi ?
- Parfaitement mon garçon
Le jeune Charles déballa ses paquets avec un grand enthousiasme, ça y est, ses douze ans étaient enfin arrivés ! Mais au lieu de trouver les habituels jouets que l’on nous offre lors de nos anniversaires. Charles eu la grande surprise et la grande déception en découvrant des livres de classes à la place de ses présents, mais ce n’était pas des manuels sur les sujets conventionnels comme l’Histoire ou le Français, là, il ne comprenait même pas les titres ! Il y avait par exemple : « Comment bien choisir son animal de prédilection » par Isaac Grandesgriffes ou encore « La pierre d’Eranop : pas qu’un simple caillou » par Frédéric Camiflu.
- Qu’est ce que c’est que ça ?
- Tu devras les lire en entier ! Car tu vas changer d’école…
- Ah bon, on déménage ?
- Non, tu vas aller dans un autre type d’école, tu sais que tes transformations physiques d’hier ? Et bien elles ne sont pas arrivées par hasard… Tu sais, tu m’as toujours dis que tu voulais faire pompier, je suis désolé mais ce rêve sera compromis, nous avons d’autres projets pour toi…
- Non ! Je veux sauver des vies !
- Laisse-moi finir, tu sauveras des vies avec ce métier et même plus… Tu deviendras ce qu’on appelle un « Maître du Destin », je m’explique : les Maîtres du Destin sont une communauté indispensable à la vie sur Terre. C’est eux qui s’occupent de notre Destin, d’où leur nom très explicite. Ils décident si nous devons bien ou mal tourner dans la vie. Tous les humains ont un Maître du Destin personnel, les Maîtres du Destin arrêtent de s’occuper de leur protégé quand celui-ci s’est marié… Et c’est là que tu rentres en jeu, avant, les Maîtres du Destin « naissaient » avec ce « métier » dans la peau, mais depuis une dizaine d’années leur effectif ne cesse de baisser, pour des raisons que tu connaîtras plus tard. A cause de ça, Plorus, le Grand Maître du Destin a décidé d’ouvrir une école à tous les jeunes hommes comme toi, pour qu’ils apprennent ce métier si enrichissant et cette opportunité t’est offerte !
- Je ne comprends rien papa…
- Mais il n’y a rien comprendre, c’est de la magie c’est tout ! Mais ne t’inquiète pas tout te sera expliqué en temps et en heures quand tu seras au « Grand Conseil », le monde où vivent ces personnes…
- Mais je ne veux pas aller là-bas ! La magie ça n’existe pas !
- C’est ce que ta mère disait il y a vingt-cinq ans avant qu’elle me rencontre, et elle a très vite changée d’avis, crois moi !
- Mais imagine que je m’ennuie dans ton truc, je fais comment ?
- S’ennuyer ? Impossible ! C’est un endroit incroyable, peuplé de fées, de fontaines qui parlent et de gentils monstres, bref, c’est un monde trop magnifique pour passer à côté ! Qu’est-ce que je donnerais pour être à ta place !
- Je te la donne, ma place…
- Mais tu ne comprends pas, c’est une occasion unique, et puis tu deviendras immortel !
- Tu as bien dis immortel ? D’accord je veux bien essayer alors, dit Charles avec beaucoup d’enthousiasme, mais et mes amis ?
- Il faut savoir faire des sacrifices, tu devras leur dire adieux, ne t’en fais pas, tu t’en feras de nouveau ! Encore une chose, tu pars pour l’année entière, on se reverra au bal du Grand Conseil et tu reviendras à la maison pour les grandes vacances…
- Je capitule… Mais est-ce que j’aurais une baguette magique, un chapeau pointu et tout et tout ?
- On n’est pas dans un film ! C’est la réalité ! Pas de tour de magie à la noix avec des cartes, là tu sauveras des vies grâce à la magie, la vrai!
Après cette histoire très bizarre, Charles se rendit dans sa chambre, il s’assit sur son lit et écouta de la musique jusqu’à ce qu’il entende un bruit derrière sa fenêtre, il s’en approcha et découvrit un petit oiseau blanc aux yeux verts qui frappait au carreau grâce à son bec, il ouvrit la fenêtre et prit l’oiseau dans ses mains, celui-ci poussa un petit cri et montra la lettre accrochée à sa patte. Charles la prit et le petit rouge-gorge disparut dans un volute de fumée, il écarquilla ses yeux, cette histoire commençait à lui faire peur… Il ouvrit l’enveloppe et découvrit un morceau de parchemin sur lequel était noté à l’encre bleue, un texte dont il ne comprenait pas le moindre mot… Il courut tout de suite voir son père pour lui demander ce qui se passait…
- Ah, la liste de fournitures est arrivée, enfin ! dit celui-ci sur un ton calme, prépare toi, on va acheter ce dont tu as besoin…
Charles s’éloigna pour aller s’habiller plus convenablement…
- Mathis, tu n’aurais pas oublié de lui parler de quelque chose de très important !
- Mais ne t’inquiète pas, il le saura bien assez tôt…
Une heure plus tard Mathis emmena son fils dans un coin reculé de Strasbourg là où les rues sont sombres et où les chats de gouttière sont les rois, d’ailleurs, un chat blanc aux yeux verts sur une poubelle, les salua… Charles n’avait rien compris à ce qui venait de se passer, et il n’était pas au bout de ses surprises…
- Je n’aime pas ce coin de la ville papa, il me fait peur ! Regarde tous ces chiens abandonnés, ces mendiants, ça ne te donne pas des frissons toi ?
- Si je t’ai emmené ici, ce n’est pas par hasard… Comme je te l’ai dis tout à l’heure, nous devons acheter tes fournitures, mais tu es bien conscient que ce ne sera pas les même que dans une école normale… Et puis je ne peux pas t’emmener tout de suite au Grand Conseil, ça fait trop loin et les carrosses sont en révisions jusqu’au jour J… Vu l’accroissement de la population depuis les années 2020, le Grand Conseil s’est considérablement agrandi, et des quartiers généraux ont été construis dans toutes les plus grandes villes du monde, il y en a un a Moscou, un à Vienne, en France, il y en a un à Paris et à Strasbourg, dans ces quartiers généraux, ils hébergent plus de 5000 Maîtres du Destin, car la planète du Grand Conseil est devenue trop petite et ne peut pas tous les héberger…
- C’est du chinois pour moi papa… Tu ne peux pas me la faire en version courte et simplifiée s’il te plaît…
- Tout te sera réexpliqué quand tu seras sur les lieux, bon allons acheter tes fournitures, on est arrivé…
- Tu te fiches de moi ou quoi ? On est devant un mur…
En effet, ils étaient devant un mur rempli de graffitis, mais au milieu, Charles vit un symbole singulier, il représentait un cygne aux yeux verts entouré par un grand cercle en bleu, en dessous de l’animal se trouvait les lettres G et C …
- Ce n’est pas n’importe quel mur, regarde !
Mathis appuya sur l’œil droit du cygne, le cercle tourna et l’animal sur le mur se mit à parler.
- Mot de passe s’il vous plaît, quel est mon nom ?
- Plorus, Grand Maître du Destin depuis l’an 700
La fresque en forme de cygne poussa un long cri et une porte se dessina dans la construction. Ils étaient enfin entrés dans le quartier général du Grand Conseil, ils arrivèrent dans une grande pièce circulaire peuplée par de grandes tables en bois, des escaliers et des tableaux, Charles fut étonné de voir que c’était des animaux blancs comme linge qui se trouvaient ici… Des cerfs, des renards et des oiseaux chargés de parchemins, se baladaient dans le bâtiment, soit en volant, soit en empruntant des immenses escaliers en colimaçon… Charles essayait de comprendre ce qui se passait mais il n’y arrivait pas… Beaucoup trop de choses nouvelles s’offraient à lui, il regardait tous les détails de cet endroit, jusqu’à ce qu’un petit rat blanc se poste devant eux. Mathis se baissa et lui dit :
- Bonjour Xorus, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
- Ah Mathis ! Et bien écoute, par trop mal répondit celui-ci en retrouvant sa forme humaine, il ressemblait maintenant à un vieillard, il était très élégant et portait une canne avec un pommeau en forme de rat. Je vois que tu as emmené ton fils…
- Oui, c’est sa grande année, ses 12 ans sont enfin arrivés, il va désormais pouvoir vous aider et accomplir sa destinée et vaincre… euh Xorus, tu as…
- Oh, ma queue de rat n’a pas disparue ! Nous sommes très fatigués en ce moment, il nous fait beaucoup souffrir, mentalement et physiquement… A cause de ça nos formes humaines ont quelques ratés de temps en temps. Il gagne du terrain, une grande guerre se prépare ! Heureusement que ton fils est là… Oh, avant que j’oublie, voila le paquet.
Xorus se tourna vers son bureau qui comptait une centaine de petits tiroirs, il en ouvrit un et tendit à Mathis un objet enveloppé dans un papier brun, Charles se demandait ce que ça pouvait être mais ça avait l’air fragile et très important.
- Merci beaucoup, ceux qui l’ont reproduite doivent avoir des doigts de fées !
- C’est Quentin et son équipe qui ce sont occupés de ça, en effet, ils ont quittés la planète du Grand Conseil pour venir ici inventer de nouvelles choses…
- Quentin ? Ca lui fait quel âge maintenant ?
- 75 ans, mais nous lui avons fait don d’immortalité, il est comme la dernière fois que tu l’as vu, il y a 25 ans.
- Tout ce qui compte c’est que ça marche ! L’illusion doit être parfaite, c’est vital… As-tu les fournitures ?
- Suivez-moi.
Pourquoi s’intéressait on tant à lui ? Quel était cet objet si mystérieux ? Tant de questions tournaient dans sa tête… Ils suivirent Xorus jusqu’à une grande salle rectangulaire remplie de piles de livres en tous genres…
- Charles, sors la lettre que tu as reçu ce matin…
Xorus prit le bout de parchemin, dessus à l’encre bleu était inscrit :
« Charles Régrebac, vous avez douze ans aujourd’hui, vous pouvez donc intégrer notre école au sein du Grand Conseil, pour cette première année vous aurez besoin d’un certain nombre de fournitures : des costumes blancs, qui seront vos habits quotidiens, une canne ne possédant pas de pommeau, le nécessaire de potions pour les Maîtres du Destin de premières années, aussi il vous faudra certains livres spécifiques : « Comment bien choisir son animal de prédilection » par Isaac Grandesgriffes, « A califourchon sur les potions » par Clavius Bertich, « Manuel de vol » par Christie Lebalai et enfin « La pierre d’Eranop : pas qu’un simple caillou » par Frédéric Camiflu. Nous avons hâte de vous avoir parmi nous, passez le bonjour le bonjour à votre père…
A bientôt monsieur Régrebac
Kilozun, secrétaire général du Grand Conseil »
- Papa, veux-tu s’il te plaît, tout me réexpliquer de A à Z…
- Ne t’en fais pas, Plorus, le directeur de l’école fais une piqûre de rappel à tous les nouveaux élèves… Bon prends tes fournitures et on s’en va…
Après que Mathis ai salué la plupart des Maîtres du Destin, ils sortirent du quartier général.
Pendant la semaine qui précéda son départ. Charles lut tous ses livres de cours et son père revint sur les éléments importants du Grand Conseil mais il ne savait toujours pas pourquoi ils avaient tant besoin de lui là-bas.
Le jour J, Charles était chargé comme un bœuf, il avait quatre valises pleines à craquer, d’affaires, de livres et de photos souvenirs, pour garder sa famille près de lui…Un an sans les voir ça allait être long… Il était sur le perron, chaque valise était en ligne devant lui mais c’est alors qu’il entendit des hennissements de chevaux… Il tourna la tête et découvrit un carrosse tiré par quatre équidés blancs, un petit nain vêtu comme un « leprechaun » tenait les rennes pendant qu’à côté de lui, un homme avec les cheveux blancs et une canne avec un pommeau en forme de cheval, prit un parchemin en dessous de son siège :
- Bonjour Charles, tu es prêt pour le grand départ ?
Oryanne arriva derrière son fils :
- Julius, ça me fait plaisir de te revoir !
- Oh Oryanne, je pensais que ton fils était tout seul, il a changé depuis la dernière fois que je suis venu avec le Grand Maître, il y a 4 ans… Mais toi, tu es toujours aussi belle.
- Tu n’as pas changé non plus, tu es toujours aussi flatteur… Charles, je te présente mon Maître du Destin personnel, Julius.
- Alors tout ceci est bien vrai…
- Ne me dis quand pas que tu en doutais ? lui demanda Julius
- Je dois avouer qu’au début j’étais septique, tout est nouveau pour moi, et papa ne m’avait jamais parlé de ça avant mon anniversaire, il y a 2 semaines…
- Ne t’inquiète pas, tu t’y feras vite, d’ailleurs, tu as déjà de nombreux fans car tu es amené à faire de grandes choses Charles, de très grandes choses, crois moi…
- Tais-toi Julius, Plorus lui expliquera tout en temps et en heure, pour l’instant, il ne doit rien savoir, absolument rien !
- Qu’est-ce que je ne dois pas savoir ?
- Non, non, rien mon chérie… Au fait Julius, pourquoi Charles peut te voir, normalement ce n’était pas juste ton protégé qui pouvait te voir ?
- Si mais depuis que l’école a été construite, nous avons révolu cette règle ! Maintenant seuls les êtres humains qui savent que nous existons, peuvent voir tous les Maîtres du Destin, donc ça inclus, nos élèves, nos protégés, et les sorciers qui vivent sur Terre… Charles, ce n’est pas pour te presser, mais nous avons du chemin à faire… Dis au revoir à tes parents et allons-y… Oryanne, à bientôt…
Charles serra très fort ses parents dans ses bras, ils ne les reverraient pas tout de suite, il mit ensuite ses bagages dans une des soutes, le carrosse était assez petit, il était en forme de rose blanche, dans un des pétales était dessinée une porte avec une poignée en or, sachant qu’il ne faisait pas plus de quatre mètres de long, il s’attendait à voir une dizaine de personnes… Quand il entra dans le véhicule, il se rendit vite compte qu’il était bien loin de la vérité, en effet, il y avait plus d’une centaine de personnes, car de dehors le carrosse semblait extrêmement petit mais en fait, l’intérieur devait bien faire 300 mètres carré, c’était une grande salle de réception… A son entrée, les trois quart des personnes se turent, sur son passage il entendit des murmures à son sujet comme par exemple : « Regardez, c’est Charles Régrebac » ou encore « Il existe vraiment alors ! ». Seuls les élèves de premières années restèrent indifférents … Dans la salle se trouvaient de grands fauteuils en cuir, des billards, et un gigantesque buffet. Charles qui était très gourmand se dirigea tout de suite là-bas, mais au lieu de trouver les traditionnels petits fours, il y avait des produits qu’il ne connaissait pas… C’était en fait des mets en provenance du Grand Conseil, on ne les trouvait pas sur Terre. Des vers multicolores peuplaient les assiettes, dans les pichets, il y avait des liquides verdâtres mais très fluide, il s’en servit un verre, ce n’était si mauvais que ça, en fait, ça avait le goût de menthe mélangé à de la banane, il se jeta maintenant sur des petits gâteaux qui ressemblait à des minis-pizzas, il en mangea trois de suite, il n’en restait maintenant plus qu’une… Il approcha sa main pour la saisir, mais en dessous de la sienne il vit une main plus frêle, plus claire, avec des ongles manucurés, une main de fille en fait… Il releva la tête et vit une jeune fille aux cheveux blonds et lisses, ses yeux étaient aussi bleu que de l’eau de roche… Elle lui jeta un regard qui aurait fais chavirer un navire entier et en profita pour s’emparer de la pizza, elle le remercia puis repartit vers le fond du carrosse, où il y avait un petit groupe de filles. Charles s’assit dans un fauteuil face à la cheminée en repensant à cette fille qui lui avait tapé dans l’œil et dont il ne connaissait pas le prénom… Comment allait-il faire pour l’aborder ? D’une il ne savait pas y faire avec les filles et de deux, il ne connaissait même pas son prénom… Il réfléchissait à une technique d’approche tout en regardant le feu danser dans l’âtre jusqu’à ce qu’un jeune homme blond vint se poster devant lui, il était aussi grand que lui et il avait déjà enfilé son costume blanc, encore un amateur du gel, sa coiffure était parsemé de « pics »… Il avait de petits yeux, il venait de se réveiller de sa sieste…
- Elle est belle hein ?
- Qui ça ? Qui es-tu ?
- Capucine Batonfin, pardis ! J’ai bien vu qu’elle te plaisait, vu comment tu la regarde depuis tout à l’heure… Oh pardon, je ne me suis pas présenté… Je m’appelle Romain, Romain Pirault, si tu veux un conseil, va la voir tout de suite car après il sera trop tard, et tu regretteras de ne pas lui avoir parlé…
- Tu as sûrement raison, je vais aller la voir après, à propos, moi c’est Charles Régrebac, est-ce que tu sais pourquoi tout le monde me regarde ici ?
- Désolé, je ne suis qu’un première année, comme toi, mais tout à l’heure, j’étais à côté de troisièmes années, ils parlaient de toi comme le dernier espoir du Grand Conseil mais je ne sais pas pourquoi…
- Mais toi on a expliqué ce qu’était ce fameux « Grand Conseil » ?
- Ma mère m’a juste dit que c’était un endroit magique avec un grand château et un labyrinthe mais rien de plus… Et toi ?
- Pareil, je ne sais rien de plus que toi mais mon père m’a demandé de remettre ce paquet à un gars qu’il appelle Plorus, tu connais ?
- Ah oui, ma mère m’a parlée de lui ! C’est le directeur de l’école, le Grand Maître du Destin, c’est comme ça que la plupart des gens l’appelle… Qu’est ce qu’il y a dans ton paquet ?
- On m’a formellement interdit de l’ouvrir, mon père m’a dit qu’il le saurait si je tentais de voir ce qu’il y avait à l’intérieur, donc je ne préfère pas essayer…
- Oui tu as raison, on sera bien au courant à un moment ou à un autre… Bon passons aux choses sérieuses, va lui parler !
- Je ne suis pas très à l’aise avec les filles, je vais peut être attendre un peu…
- Mais t’es malade, regarde moi cette bombe ! Et maintenant, regarde ces mecs à l’autre bout de la pièce, ils ont une canne, ce sont donc des deuxièmes années, tu as vu comment ils la regardent ! Si tu n’y vas pas dans moins d’une minute, on te piquera ta place. Allez, du nerf !
Charles aimait le franc-parler de Romain, au moins avec lui, on savait à quoi s’en tenir, il était très direct ! Il n’avait plus qu’à y aller, bizarrement, il avait une boule dans le ventre et il avait du mal à marcher et à chaque fois qu’il se retournait vers son nouvel ami, celui-ci lui lançait des regards de feu… Il n’existait plus rien pour lui, juste cette magnifique fille, il allait arriver près d’elle dans quelques secondes, son cœur battait la chamade car il était trop timide, pourquoi l’amour est-il toujours compliqué ? Pourquoi ne suffit-il pas de dire « je t’aime » pour trouver la femme de sa vie… L’impact était proche désormais, Charles ne pouvait pas faire marche arrière, toutes les copines de Capucine le regardaient, il trébucha au dernier moment quand il se releva, il regarda son obstacle : un serpent blanc aux yeux verts, il lui siffla un « pardon » puis partis rejoindre ses amis à quelques mètres du groupe de Capucine. Celle-ci vint Charles.
- Ca va ?
Elle lui avait parlé ! Enfin ! Dans sa tête c’était le 14 juillet, et il était si heureux qu’il aurait pu lui dire ce qu’il avait sur le cœur tout de suite ! Mais un sentiment que l’on appelle la timidité l’en empêcha et il mit quelque secondes à lui répondre :
- Oui, oui merci, quelle idée de lâcher un serpent en plein milieu d’une salle de réception !
Malheureusement Capucine était un peu au courant de ce qui se passait au Grand-Conseil, elle lui dit en rigolant :
- Mais enfin, ce n’est pas un serpent… Regarde, il s’est transformé en humain, à la fin de la première année d’étude à l’école, tu apprends à te transformer sous ta forme animale, mais nous ne sommes pas arrivés là… Au fait comment tu t’appelles, tu es Charles Régrebac c’est bien ça, quelle chance j’ai de te rencontrer, je suis ta plus grande fan !
- Tant que ça ? Mais pourquoi suis-je si connu ? Depuis une semaine je ne comprends rien à ce qui m’arrive, et mes parents ont catégoriquement refusés de m’expliquer !
- Mais enfin Charles, tu es notre sauveur à tous ! Le « dernier espoir » comme les Maîtres du Destin t’appellent sans toi, le monde s’arrêterait de tourner… On ne t’a jamais parlé de la prophétie ?
- Non on ne m’a rien dit non plus… Comment sais-tu tout ça ?
- Ma mère m’a tout expliquée… Elle a passé beaucoup de temps au Grand Conseil quand elle était plus jeune… Donc je sais à peu près tout ce qui ce passe dans ce monde, mais elle a toujours défendu le Maître du Destin sombre, mais je ne sais pas pourquoi…
- Qui est-ce ?
- Quoi ? Tu ne connais le Maître du Destin sombre ? Tu es sensé le tuer je te signale! C’est écrit dans la prophétie… Je suis désolé, nous allons bientôt arriver, je dois aller mettre ma robe, à tout à l’heure !
Capucine se dirigea vers les toilettes, au même moment, une voix sortit des haut-parleurs :
« Chers élèves, nous avons quittés l’atmosphère terrestre, nous sommes désormais dans l’espace. Pour ne pas faire peur aux premières années, nous allons maintenant tirer les rideaux, je vous remercie de votre compréhension. »
Charles fut stupéfait une fois de plus : les rideaux aux fenêtres se fermèrent tous en même temps et sans que quelqu’un vienne les tirer puis des chandeliers sortirent de sous le buffet garnie pour venir se fixer au mur du carrosse, Charles décida lui aussi d’aller enfiler son costume, ça lui faisait bizarre de s’habiller avec autant d’élégance, enfin, d’habitude il s’habillait plus sobrement. Aujourd’hui il avait une certaine classe avec son pantalon blanc comme les nuages une journée de printemps. Quand il revint dans la salle de réception, il fit encore plus sensation qu’à son arrivée, il vit que Capucine et Romain étaient en train de parler, lui avait l’air d’avoir les bons mots pour parler aux femmes car il n’arrêtait pas de la complimenter.
- Je dois avouer que Charles a vraiment choisi la bonne fille, car tu es vraiment très belle, dois-je en déduire que toutes les Capucine sont magnifiques ?
- Moi j’en suis sûr dit Charles en s’imposant dans la conversation
- Que vous êtes gentils, mais je ne suis pas non plus une top-modèle mais j’avoue que les Capucine sont jolies, sans me vanter bien sûr… dit-elle en riant
La même voix sortit de nouveau des haut-parleurs :
« Chers élèves, je vous annonce que nous sommes arrivés à bon port, je vais vous demander d’attendre que le carrosse s’arrête complètement avant de sortir, quand vous serez dehors, prenez vos affaires dans la soute et attendez que l’on vous conduise au château… »
Charles perdue ses nouveaux amis dans la foule, il partit donc chercher ses bagages, mais un petit lutin barbu portant une lanterne vint le voir…
- Charles Régrebac ? Suivez-moi
Charles passa devant le fameux labyrinthe du Grand Conseil, et il vit enfin le si mystérieux château. Il était entièrement blanc avec une dizaine de tours toutes plus grandes les unes que les autres, quand il arriva dans l’immense entrée, il était tout seul avec le petit lutin qui marchait devant lui indiquant le chemin à prendre, ils prirent une porte à droite qui s’appelait « salle des escaliers ». Cette salle ne mentait pas sur ce qui se trouvait dedans, en effet, c’était une grande pièce rectangulaire d’une cinquantaine de mètres de long sur une vingtaine de large où on trouvait un escalier tout les deux mètres se trouvait un escalier en colimaçon plus ou moins haut donnait accès à une porte bien particulière. Il les avait comptés à vu d’œil, il y avait bien une soixante d’escaliers qui se trouvaient dans la salle. Ils marchèrent entre ces serpents géants pour accéder à celui qui était au centre, il était différent de tous les autres, en effet, celui-ci n’était pas en bois. Charles n’arrivait pas à identifier ce matériau, il leva la tête pour voir où ça allait le mener mais il n’en vu pas la fin ! L’escalier montait, montait et montait encore. Après une vingtaine de minutes d’ascension, ils arrivèrent enfin en haut, ils se trouvaient maintenant devant une grande porte noire en bois sculpté.
- Voila, je vous laisse ici, le Grand Maître vous attend dans son bureau, derrière cette porte, content de vous avoir rencontré monsieur Régrebac, à bientôt.
L’elfe jeta sa lanterne par terre, celle-ci explosa, la déflagration produit un écran de fumée et il disparut dedans, il se trouvait maintenant tout seul devant cette porte, il reconnut tout de suite la gravure qui se trouvait dessus, c’était celle qu’il avait vu taguée sur le mur, à Strasbourg, mais cette fois, le cygne était accompagné de plusieurs animaux, une colombe se trouvait à sa droite, un renard était en dessous de lui, en fait les espèces de chaque milieu animal étaient représentés, il imita son père en appuyant sur les yeux de l’animal, le cygne bougea et dit : « Mot de passe, quel est mon nom ? »
Charles se remémora la réponse de son père à cette énigme et les deux battants s’ouvrirent pour laisser place à une salle circulaire peinte tout en blanche, à première vue, il n’y avait personne dans ce bureau, il entreprit donc de le visiter, de grands portraits d’un homme très élégant se trouvaient derrière le bureau en bois d’érable. Charles conclue que c’était lui « Plorus ». A la droite des tableaux se trouvait une vitrine qui contenait des cannes blanches avec des pommeaux en forme d’animaux. Pendant qu’il observait ces objets, il entendit une autre porte s’ouvrir, il se retourna et vit Plorus, le vieillard le plus élégant qu’il avait jamais rencontré : des cheveux blancs ramenés en arrière, des yeux verts émeraude, le traditionnel costume blanc et enfin dans la main droite, une canne avec un pommeau en forme de cygne, aucun doute, c’était bien lui !
- Ah Charles, tu es déjà là ! Qu’est-ce que tu ressemble à ton père !
- Vous pourriez arrêter de tous vous donner le mot sur ce sujet là, Grand Maître, c’est comme ça qu’on doit vous appeler non ?
- Non, non, fais moi plaisir appelle moi Plorus… Tu dois avoir quelque chose pour moi ?
- Oui en effet, mon père m’a dit de vous remettre ce paquet en main propre, tenez.
Plorus prit le colis et le déballa devant lui, le papier brun cachait en fait une pierre bleue, transparente, aux allures de cristal.
- Si tu as bien appris tes leçons, tu dois être en mesure de me dire ce que c’est non ?
- C’est la pierre d’Eranop n’est-ce pas ?
- Bravo jeune homme, est-ce que tu aurais des questions à me poser sur le Grand Conseil et sur notre « métier » ?
- Mon père m’a déjà expliqué pas mal de choses, mais pourquoi m’appelle t’on le « dernier espoir » on m’a dit que ça avait un rapport avec un homme qui se fait appeler « le Maître du Destin sombre », qui est-ce ?
- Tu le sauras bien assez tôt ne t’en fais pas… Mais je peux d’or et déjà te dire que la pierre d’Eranop n’y est pas pour rien dans cette histoire… Maintenant, va dans la salle du rez-de-chaussée avec les autres élèves, le banquet à déjà dû commencer, ils doivent m’attendre pour que je fasse mon discours, à tout de suite.
Charles sortit de la salle pour retourner à l’escalier, pendant une bonne dizaine de minutes il chercha cette fameuse salle du rez-de-chaussée, quand il entra à l’intérieur, tout le monde était déjà assis à de longues tables, il y en avait quatre chacune décorée d’une façon différente, la première, celle où il vit Romain et Capucine était blanche, comme le reste du château. La deuxième était d’un bleu azur, les chaises étaient en forme de coquillages et des animaux aquatiques en verre étaient posés sur la table, aussi, Charles aurait juré qu’il pleuvait au dessus de cette table. La troisième était recouverte de mousse d’arbre et d’écorce, aussi des petits chênes avaient poussés ça et là, et surtout on entendait des oiseaux chanter à côté des élèves, qui eux, étaient assis sur des troncs d’arbres. Quand il vit la quatrième, il fut encore plus stupéfait ! En effet, la table et les chaises étaient faites en nuages et un arc en ciel traversaient toute la longueur du mobilier. Au fond de la salle, à l’écart, se trouvait les professeurs, eux avaient des chaises et une table plus conventionnelles. Charles partit s’asseoir à côté de ses amis et Plorus arriva quelques minutes plus tard, tout le monde l’applaudit à son entrée, il alla se placer à un pupitre en forme de cygne, quand il posa les mains dessus, l’animal déploya ses longues ailes et chanta pendant quelques secondes :
- Bonjour à tous et bienvenue aux premières années, je vais tout d’abord faire une introduction sur qui nous sommes, et pourquoi nous existons, pour les nouveaux élèves. Par le biais de mon école, je vais vous apprendre à devenir Maître et Maîtresse du Destin, vous allez apprendre à contrôler les éléments, à vous transformer en animal et beaucoup d’autres choses. Les Maîtres du Destin contrôlent, comme leur nom l’indique, le Destin des personnes terriennes. Cet apprentissage va durer trois ans et cette année, je tiens à vous préciser que j’ai l’honneur d’accueillir au Grand Conseil, Charles Régrebac, veuillez l’applaudir. Pour continuer mon explication, je vais vous parler des « éléments de prédilection », vous vous demandez sûrement pourquoi certains élèves sont assis sur des nuages et d’autres sur des troncs d’arbre… C’est parce qu’ils ont choisis leur animal de prédilection, vous le choisirez, ou plutôt, il vous choisira demain matin, ensuite vous posséderez une salle commune avec les élèves du même élément que vous. Bien, je pense que tout à été expliqué à ce niveau là, si vous avez des questions, je vous conseille d’aller voir Kilozun, le secrétaire général du Grand Conseil. Ceci étant dit, je vais désormais passer à la présentation des professeurs. Tout d’abord, voici Julius Equus il sera le professeur qui vous apprendra à contrôler les éléments, ensuite voici Crassus Canem, il vous expliquera comment, avec de l’entraînement et de la persévérance vous arriverez à vous transformer en votre animal de prédilection, puis voici Xorus, en temps normal il travaille au quartier général du Grand Conseil, mais cette année il fait partie de l’équipe pédagogique de l’école. Ce Maître du Destin, qui au passage, se transforme en rat, vous enseignera l’art de la ruse : disparition, sort de confusion etc… Delmina Avicellus, vous apprendra à voler et enfin le professeur Prias Serpens vous enseignera l’Histoire du Grand Conseil. Aussi, vous serez sûrement amener à préparer des potions, pour cette discipline ce sera Pierre Salamandra qui s’occupera de vous… Voila je pense que tout est dit maintenant, bon appétit à tous !
A la table des premières années, des clans s’étaient déjà formés. Charles regardait les professeurs, ils étaient tous semblables, les mêmes habits, les mêmes yeux, seuls leur visage différait un peu… Il remarqua que le professeur Serpens paraissait anxieux, comme s’il attendait quelqu’un, après quelques minutes, Charles vit que Plorus et Prias s’étaient éloignés ensemble dans un coin reculé du château.
- Prias que t’arrive-t-il ?
- Rien Grand Maître, pas d’inquiétude, je vais très bien !
- Tu me mens, regarde, tes yeux sont rouges, cela veut dire que tu me trahis ! Serais-tu un partisan du Maître du Destin sombre ?
- Quoi ? M’accuser d’une pareille chose ? Vous n’avez pas confiance en moi Grand Maître ? Je ne suis pas un Kralimalias, en revanche, je pense que Julius n’est pas tout blanc dans cette histoire, c’est sûrement l’un des leurs !
- Non, Julius est mon ami, je le connais depuis plus de mille ans ! Alors écoute-moi bien, si je découvre que tu as de nouveau un comportement suspect, tu subiras le même sort que les partisans de Lucius… On te tranchera la tête ! Tu as changé Prias, tu me déçois… Allez, retourne avec les autres dans la salle…
Les deux Maîtres du Destin partirent dans des directions opposées. L’un vers son bureau, l’autre vers la salle de banquet. Charles quant à lui, expliquait à ses deux amis ce qui se trouvait dans le paquet, malgré les revendications de Plorus.
- Vous vous rendez compte ! C’est la pierre d’Eranop que j’avais dans les mains !
- L’Era quoi ?
- Tu ne connais pas la pierre d’Eranop Romain ? Ignorant ! rétorqua Capucine, tu n’as pas lu les livres pour la rentrée ?
- Quels livres ? Il fallait les lire ? Je ne savais pas… Mais je les ai emmené, c’est le principal non ?
- Encore heureux que tu les ai… pour faire simple, l’Eranop est une pierre indispensable à la survie du Grand Conseil, sans elle, la planète serait morte… D’ailleurs, je suis très fière car ma mère ai sauvé cette pierre, dans sa jeunesse, c’était à cause d’un scientifique qui se nommait Harrap je crois…
- Mais c’est super, quelle chance tu as dit Charles plein d’enthousiasme, mon père avait beau connaître personnellement Plorus, ce n’est pas lui qui sauverait une planète entière…
- Moi c’est aussi ma mère qui est venu ici dit Romain, c’était le professeur Canem qu’elle connaissait personnellement… Mais ce n’est pas elle non plus qui aurait pu sauver le Grand Conseil…
- Désolé de changer de conversation dit Capucine, mais ce qui est bizarre, c’est que la pierre d’Eranop ne peut pas quitter son socle plus de vingt-quatre heures. Pourtant cela fait plus d’un mois que tu l’as en ta possession donc le Grand Conseil aurait dû mourir depuis longtemps… Mais il n’en est rien…
- En effet, je ne comprends pas dit Charles, j’irais voir Plorus demain, où mieux demandons à monsieur Serpens, il doit être au courant de ça… Bon mangeons, j’ai encore faim…
Après le banquet, Julius appela tous les premières années à se rassembler pour aller dans leur dortoir provisoire, en effet comme l’avait expliqué Plorus, après avoir choisi leur élément de prédilection, les élèves dorment dans un dortoir approprié : une forêt pour les animaux de la terre ferme, un aquarium géant pour les animaux aquatiques et enfin une pièce composée de nuages pour les animaux aériens, pour ce soir, il avait un dortoir très simple… Quand Charles arriva dans cet endroit aux allures de hangar, une très longue pièce noire éclairée par des lampes accrochées au plafond, il fut surpris de voir que les noms de chaque élève étaient gravés sur les lits et les valises avaient été amenées à côté, à cause de cette longue et épuisante journée, ils allèrent se coucher sans faire d’histoire… Bien sûr, ça n’allait pas aller en s’arrangeant, les cours allaient commencer ! Et pour Charles, Capucine et Romain la prophétie s’était déjà mise en route. Et à l’heure qu’il est, Lucius est déjà en chemin pour se débarrasser des enfants qui pourraient causer sa perte. Charles repensa à Capucine, cette fille lui avait appris un peu plus sur ce lieu si mystérieux, mais il avait l’impression d’avoir déjà rencontré Capucine et Romain, quelque part, en effet, il n’oubliait jamais un regard, et il avait déjà vu ces deux regards en photo, il en était sûr !
Le lendemain, des lutins vinrent les réveiller à 6 heures, ils déjeunèrent dans la salle du rez-de-chaussée, il n’y avait que les premières années, les autres élèves étaient déjà en cours, c’est le professeur Canem qui s’occupait d’eux ce matin, après que tout le monde ai finis de manger, il les emmena dans le jardin du Grand Conseil, près du labyrinthe. Le temps était très favorable aujourd’hui, un très beau soleil se trouvait dans le ciel, ils virent des insectes, plus gros que ceux qui se trouvaient sur Terre, gambader dans le jardin pour rejoindre le labyrinthe, par exemple, ici, les coccinelles mesuraient plus d’un mètre et étaient utilisées par les jardiniers pour tondre la pelouse. Les élèves marchèrent pendant plus de dix minutes pour se rendre au bout du jardin, c’était un grand terrain de plusieurs hectares, sur lequel il n’y avait aucun insecte ou autres monstres surnaturels, il y avait des animaux en cage, de toutes les espèces : des chiens, des oiseaux et même des requins ! Quand tout le monde fut rangé, le professeur leur donna les consignes :
- Bonjour à tous, comme vous l’a expliqué le Grand Maître hier soir, vous avez été désignés pour devenir Maître du Destin, mais comme vous le savez, les personnes de notre communauté doivent s’occuper de leur « protégé », incognito, aussi, nous ne devons pas leur parler, sous aucun prétexte, sauf cas exceptionnel, c’est l’erreur qu’à commis le Maître du Destin sombre, il en est mort… Mais je ne suis pas ici pour vous raconter l’effroyable histoire de Lucius, vous verrez ça avec Prias Serpens, le professeur approprié. Pour ne pas se faire reconnaître, les Maîtres du Destin se transforment en animal, par exemple moi c’est en chien, voyez plutôt…
Après sa transformation, il fut applaudit par tous les élèves, ils étaient bouche-bée.
- Merveilleux n’est-ce pas ? Comme vous devez l’avoir remarqué, nos transformations ont des caractéristiques bien particulières, je suis entièrement blanc et mes yeux sont verts émeraude. Vous allez tout d’abord former cinq lignes de dix et vous placer devant les cages. Je vais libérer ces animaux et celui qui correspondra à votre personnalité viendra vers vous, vous verrez que c’est assez comique parfois, car certains animaux sont assez… affectifs. Les animaux sont regroupés en trois catégories : les animaux qui vivent sur la terre ferme, les animaux marins, et les animaux aériens. A vos places s’il-vous-plaît…
Les trois amis se mirent côte à côte, Crassus ouvrit les cages et les animaux sortirent en trombe. Ils passèrent devant chacun des élèves. Charles vit arriver vers lui un grand loup majestueux, l’animal vint lui lécher la tête et cherchait des caresses : il l’avait adopté. Romain avait quant à lui dans les bras, un chat qui effectuait de petits miaulements et Capucine caressait un écureuil ! Quand Crassus vit l’animal de prédilection de Capucine, il faillit tourner de l’œil, tout en tremblant il dit à ses élèves :
- Excusez moi les enfants, je ne me sens pas très bien, je vois que vos animaux vous ont choisis, le cours est terminé, je crois que le professeur Serpens vous attend déjà, nous nous revoyons demain pour que vous commenciez à apprivoiser votre animal, bon après-midi…
Crassus se transforma en chien puis courut vers le château, les élèves étaient déboussolés, leur professeur était partis sur un coup de tête, il ne leur avait même pas donné le chemin du prochain cours. Charles se rappela de la salle des escaliers, il entraîna tous les élèves dans cette pièce et il trouva l’escalier appelé : « Histoire du Grand Conseil ». Pendant ce temps Crassus était arrivé au bureau de Plorus, essoufflé :
- Grand Maître, l’heure est grave, les élèves de premières années viennent d’adopter leur animal de prédilection…
- Ah, très bien, quels sont les animaux de Charles, Capucine et Romain ?
- C’est pour ça que je suis venu vous voir, Charles a été adopté par un loup, Romain par un chat mais c’est l’animal de prédilection de Capucine qui pose problème… En effet elle a été adoptée par un écureuil... Nous n’avons pas eu de Maître du Destin avec cette forme animale depuis…
- Depuis Lucius ! C’est terrible, il sera plus facile pour le Maître du Destin sombre de la ranger de son côté, il ne faut absolument pas qu’il la rencontre, je vais prévenir Marianne car la situation est vraiment critique… Dans quel cours sont-ils en ce moment ?
- Ils sont avec Prias, au cours d’histoire du Grand Conseil…
- Je trouve que Prias a changé ces temps-ci n’est-ce pas ?
- Oui c’est vrai, c’est depuis qu’il s’est aventuré à Vulcano, Lucius se cachait là-bas à un moment donné, Prias a soutenu qu’il n’avait rien vu, je ne le crois pas, il nous cache des choses…
- Malheureusement nous ne pouvons pas lui parler maintenant, il doit déjà avoir commencé son cours…
En effet, les élèves s’étaient installés dans la grande salle de cours, il y avait des tables avec un encrier, comme dans les écoles des années 50, le professeur était devant le tableau, il avait dessiné avec une craie bleue, une pierre semblable à un diamant. Le premier cours de l’année portait sur l’élément central du Grand Conseil : la pierre d’Eranop.
- Nous comptons nos années par rapport à l’objet qui fait vivre notre planète, ici, nous ne sommes pas en 2030 mais en l’an 1503, cela fait 1503 ans que l’Eranop existe… Mais nous comptons les années différemment ici… L’Eranop fut « crée » par trois scientifiques 200 ans après la découverte de la planète, avant cette période, la planète était habitée par des lutins et des elfes, quelques autres habitants de la galaxie décidèrent d’élire domicile sur cette planète. Un jour, trois scientifiques, James, Mathieu et Richard Calcutta, trois frères, se baladaient dans les « anciennes forêts de roches » de la planète, ils découvrirent dans un trou, une pierre bleue d’une intense brillance, ils apportèrent quelques échantillons à leur laboratoire pour les examiner, cette pierre révéla bien des choses, notamment des étranges pouvoirs magique, malheureusement ils exploitèrent trop la pierre, ce qui dérégla l’écosystème de notre planète. Ils découvrirent que la pierre ne faisait pas de sienne lorsqu’elle était proche du lieu où ils l’avaient trouvés. Ils décidèrent de construire un socle à cet endroit et construire un labyrinthe autour du socle pour empêcher ceux qui voudraient voler la pierre, ils fondèrent une communauté elfique à l’intérieur du labyrinthe, des nains, des gnomes, des monstres, contribuaient à la protection de l’Eranop. Ce qui créa une deuxième ligne de défense. Le Grand Conseil fut construit en l’an 700 par le grand Maître du Destin, Plorus, qui installa dans ce château tous les maîtres du Destin du monde. Le Grand Conseil était né ! Mais je m’éloigne du sujet, la pierre d’Eranop n’eut aucun problème jusqu’à cette sordide date de l’année 2700, 2010 pour vous, en effet un scientifique terrien, français, eut l’idée extrêmement bizarre de voler la pierre à l’aide d’un portail temporel qu’il avait lui-même fabriqué. Heureusement, trois adolescents de 14 ans, réussir à sauver l’Eranop, et je suis très fier car j’ai dans ma salle de classe, les trois enfants des sauveurs du Grand Conseil !
Des murmures s’élevèrent dans la pièce, aucun des élèves ne savaient de qui Prias parlait, ce n’était que des premières années après tout…
- En effet, j’ai ici même, le fils de Jeanne Deltra, Romain, la fille de la merveilleuse Marianne Squirrel, Capucine, et enfin, le fils de l’illustre Mathis Régrebac, Charles !
- Quoi ? Vous voulez dire que nos parents sont célèbres, s’étonna Charles, mon père ne serait pas capable de sauver quoi que ce soit !
- C’est pourtant vrai ! Pourquoi crois-tu que tu es notre dernier espoir ? Tu possèdes le courage de ton père, demande donc au Grand Maître, il t’emmènera dans la salle des tableaux… Bien, c’est tout pour aujourd’hui, j’espère que vous avez bien tout noté, pour la semaine prochaine vous m’écrirez un résumé de la vie de Mathis Régrebac…
Charles et Romain n’avait rien écris pendant l’heure, ils regardèrent Capucine avec des airs de chien battus… Mais au moins, pour la vie de Mathis, il n’allait pas avoir de mal, raconter la vie de son propre père allait être très simple… Après être sortis de la salle les trois amis se rendirent dans le bureau de Plorus, ils n’avaient pas cours jusqu’à 2 heures de l’après-midi, et Charles était bien décidé à découvrir cette salle des tableaux… Quand ils arrivèrent dans le bureau, ils interrompirent une conversation : devant eux se trouvaient Julius et Crassus, ils firent tous deux un signe de la tête aux enfants et ils sortirent de la salle sous leur forme animale…
- Que puis-je pour vous les enfants dit Plorus ?
- Et bien le professeur Serpens nous a conseillé d’aller voir la salle des tableaux pour mieux comprendre l’histoire du Grand Conseil, pourrions-nous y aller maintenant ? Nous n’avons pas cours…
- Je n’y vois pas d’inconvénients, mais ce n’est pas moi qui va vous accompagner, je vais demander à Kilozun… Car je dois aller nager.
Aller nager ? Charles avait bien entendu, mais il ne comprenait pas, pourquoi et surtout où, allait-il pouvoir nager ? Le Grand Maître se dirigea vers une armoire à la droite de son bureau, sur les portes se trouvaient une fois de plus, le même cygne, quand il les ouvrit, les trois amis découvrir avec stupeur que l’armoire donnait accès à une clairière au milieu de laquelle se trouvait une grande mare. Il y avait aussi, beaucoup d’arbres, de fleurs, et de petits animaux. Elle était très lumineuse, sur le lac, se trouvaient des grenouilles et des nénuphars… Plorus entra en marchant avec ses pieds palmés.
- Les enfants, fermez la porte derrière vous, Kilozun va bientôt arriver…
Les trois amis refermèrent l’armoire quand ils rouvrirent les portes, ils découvrirent avec surprise, que c’était redevenu une armoire normale : les livres et les cannes avaient retrouvés leur place à l’intétieur… le secrétaire général du Grand Conseil entra dans le bureau quelques minutes plus tard.
- On m’a dit que vous vouliez voir la salle des tableaux. Suivez-moi.
Charles ne comprenait rien, Kilozun avait de nouveau ouvert les portes de l’armoire, et elles donnaient désormais sur un long couloir avec sur le sol un tapis rouge et sur les murs de grands tableaux.
- Ca vous épate hein ? Le Grand Maître a fait installer il y a peu un réseau d’armoires, tout le mobilier de l’école allant des placards aux meubles de cuisines sont reliés entre eux par de la magie. Cela permet aux professeurs de se déplacer plus rapidement d’une salle à une autre. Normalement l’accès à ce couloir est fermé aux élèves. Mais je ne suis pas en compagnie de n’importe qui, vous êtes les enfants de la prophétie.
- Quelle prophétie ? demanda Capucine
- Oubliez ça… les peintures présentes ici relate les moments forts du Grand Conseil avec des fresques qui…
- Mais c’est Charles Régrebac, regardez tout le monde !
Un brouhaha s’éleva dans le couloir, le bruit venait des tableaux…
- Vous l’aurez remarqué, ces tableaux parlent et bougent, le premier tableau représente les scientifiques qui sont à l’origine de l’Eranop. Vous avez dû en entendre parler. C’était de grands farceurs et des enfants dans leur tête c’est peut-être grâce à cela que le Grand Conseil est si merveilleux.
- James Calcutta pour vous servir, c’est un honneur de vous rencontrer, monsieur Régrebac.
James tendit sa main pour lui dire bonjour. Elle sortit du tableau et Charles approcha la sienne pour lui donner une poignée de main…
- Non Charles, ne faites pas ça…
Tout tard, Charles était désormais emprisonné dans le tableau, il était dans une forêt de bouleaux, à côté des trois scientifiques se trouvait de l’Eranop mais en très grande quantité… Les trois hommes se roulaient par terre tellement ils riaient, le jeune homme se retourna et vit en plein milieu du décor un encadrement de tableau en or, dedans se trouvaient Kilozun et ses deux amis.
- Messieurs on avait dit plus de farce de ce genre.
- Désolé Kilozun, je n’ai pas pu m’en empêcher, j’étais sûr qu’il allait tomber dans le panneau… dit James tout en continuant de rire.
Charles saturait, cela faisait trop de choses invraisemblables d’un coup, il trouvait déjà absurde qu’un tableau parle, mais là, il était rentré dedans, c’était complètement fou ! James le poussa en direction de l’encadrement, puis il se retrouva de nouveau dans le couloir.
- Je te préviens James, si tu recommences, je veillerais personnellement à ce qu’on brûle le tableau, bon on continue les enfants, le deuxième tableau représente le noyau du Grand Conseil… A droite c’est moi, ensuite il y a Julius le cheval, après, Crassus le Maître du Destin chien, le Grand Maître et enfin, Lucius, le Maître du Destin écureuil, mais aujourd’hui il est plus connu sous le nom de Maître du Destin sombre, c’était le bon temps… Mais bon que voulez-vous… Chaque Maître du Destin représenté sur cette fresque, s’est occupé de chacun de vos parents quand ils étaient jeunes… Ensuite, un des tableaux emblématiques de ce couloir est celui-ci, c’est une personne très importante pour le Grand Conseil.
La peinture représentait un homme assez grand, d’une cinquantaine d’années, il avait les cheveux bruns et portait une blouse blanche, en guise de légende, les mots « Quentin Harrap » étaient gravés dans une plaque en or en dessous du tableau.
- Le professeur Harrap fut le seul terrien à avoir essayé de voler la pierre d’Eranop, il a échoué grâce à quatre adolescents de votre âge, qui sont d’ailleurs vos parents…
- Oui le professeur Serpens nous en a parlé dit Capucine, je suis extrêmement fière !
- Le professeur Serpens vous dites ? Normalement nous ne devions pas vous en informer tout de suite, mais bon c’est trop tard… Sans vos parents, le Grand Conseil ne serait plus, mais nous n’irons pas plus loin dans ce couloir, la deuxième partie est strictement interdite aux élèves… Oh j’y pense ! Le banquet de ce soir va bientôt commencer, vos dortoirs définitifs vont vous être attribués ce soir… Allez, ne traînez pas !
Charles eut juste le temps d’entrevoir cette mystérieuse ligne de tableaux, ils représentaient un homme portant une capuche noir avec au-dessus de lui un ciel parsemé d’éclair. Kilozun avait catégoriquement refusé de leur répondre au sujet de ce personnage… Il les avait juste raccompagnés à la porte de la salle du banquet, dans la pièce, tous les autres élèves étaient déjà assis à leur place et les premières années étaient alignées sur l’estrade. Plorus se mit en place devant son pupitre et commença son discours :
- Je vois que nos trois retardataires viennent d’arriver, merci Kilozun, bienvenue à tous pour ce deuxième banquet célébrant pour les premières années leur « véritable » entrée dans le monde du Grand Conseil, leur élément va enfin leur être attribué et ils pourront enfin voir leur dortoir pour les trois prochaines années à venir, je vais faire l’appel, vous allez me dire me dire l’animal qui vous a choisis aujourd’hui et vous serez ensuite conduits à votre table…
Plorus prit un parchemin dans sa poche qui se déroula sur plusieurs mètres, le rouleau glissa sur le parquet et il partit chatouiller les pieds de Kilozun, une centaine d’élèves furent appelés et amenés vers la table correspondant à leur élément, ils ne restaient maintenant plus que Charles, Romain et Capucine…
- Les trois meilleurs pour la fin ! Romain je vois qu’un chat t’a adopté, tu appartiens donc à l’élément de la terre, va rejoindre ta table, ensuite monsieur Régrebac, toi c’est un loup n’est-ce pas ? Va retrouver ton ami, vous faites partie du même élément… Et pour finir Capucine, la fille de notre chère Marianne Squirrel, tu as été adopté par…
- Un écureuil ! dit elle toute contente
- Ah oui, c’est vrai, un écureuil, je devrais te parler, plus tard, tu peux aller rejoindre la table terrestre… Bon, je vois que tout le monde a été affecté à son élément, bon appétit…
Comme la veille, les plats se remplirent grâce à la magie, du poulet, des haricots, du gratin… Tout pour requinquer les élèves de la journée difficile qu’ils venaient de passer…
- Pourquoi le Grand Maître a-t-il marqué une pause quand il a vu que mon animal de prédilection était un écureuil ?
- Je ne sais pas, mais je suis sûr que ça a un rapport avec les tableaux que nous avons aperçus tout à l’heure, ceux que Kilozun a refusé de nous montrer… Il faudrait que nous trouvions un moment pour aller à la bibliothèque, il y a forcément des livres qui approfondissent le sujet de l’Eranop et d’autres qui parle de cet homme… Bon, j’ai une faim de loup, mangeons, ce n’est pas pour rien que c’est l’animal qui m’a choisis… Tiens, regardez dans les pichets, c’est la même boisson que dans le carrosse, le liquide vert, vous vous rappelez ? Vous savez d’où ça provient ?
- Oui, je sais, dit Capucine, mais je préfère garder ça pour moi, si tu trouves ça bon, tant mieux pour toi…
Après avoir de nouveau regardé le pichet, la jeune fille eut un haut le cœur, elle s’arrêta quelques secondes de manger en regardant Charles boire ce mystérieux nectar, puis elle reprit sa fourchette et continua de manger, le poulet était très bien cuit, tout comme les haricots, la viande fondait presque dans la bouche… Mais après quelques minutes Charles revint à la charge…
- Allez, dis moi ce que c’est s’il te plaît !
- Bah tu vois ce que c’est un Ximario ? Et bien il faut bien qu’il fasse ses besoins…
Il n’en fallut pas plus à celui-ci pour recracher le liquide dans son verre avec un air de dégoût, Romain avec un air moqueur lui dit :
- Allez, remets-toi en… C’était rien, c’était seulement de la pisse après tout…
- Romain au lieu de faire tes blagues vaseuses, tu devrais plutôt essayer de trouver qui est ce mage noir… On ira à la bibliothèque demain, c’est vital, je veux savoir qui il est !
Quand tous eurent finis de manger, des nains, tous plus laids, les uns que les autres avec des barbes assez singulière se mirent à chaque coin de la grande table « Terrestre », chacun des nains prirent un coin de la nappe et ils la secouèrent d’un coup sec quand ils la reposèrent sur la table, plus rien ne se trouvait dessus ! Toute la vaisselle s’était envolée… Puis un nain du nom de Paul Ochon conduisit les premières années de la table de Charles au dortoir terrestre… Ils passèrent par la salle des escaliers où chacun se poussait pour être le premier à arriver en haut, quelques élèves tombèrent, mais vite ils furent vite relevés par d’autres qui lançaient des « Poussez-vous » ou encore des « Faites attention ! ».
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