- Charles, le carosse est là !
Déjà ! se dit celui –ci, ces deux mois de vacances loin du Grand Conseil était passé à une vitesse folle, il avait eu le temps de revoir ses « anciens » amis et avait profité de sa famille. Évidemment, la famille Régrebac et la famille Iode n’étaient pas du tout au courant de ce qui c’était passé pour Charles, on leur avait raconté qu’il partait en pension pendant un an en Bretagne, il ne pouvait pas tout leur dire. Imaginez que votre cousin ou votre cousine vienne vous voir en disant :
- Bonjour, je vais passer l’année à 20 années lumière de la Terre, dans un monde peuplé de monstres et de lutins.
On vous prendrait pour un fou ! Néanmoins, certains étaient septiques, et c’était compréhensible, depuis son retour du Grand Conseil, Charles s’habillait exclusivement en blanc. Et il avait la peau très pâle, presque blanche, il avait l’air d’un albinos. Et c’était sans compter qu’il se baladait en permanence avec sa canne à pommeau en forme de loup, une canne à treize, vous le croiriez vous ? Bref, ces deux mois de vacances, pourtant bien mérités après ce qu’il venait d’endurer, étaient passés bien trop vite, cependant, il n’avait pas arrêté de penser une seule seconde à Capucine… Deux mois ce n’est pas assez pour se remettre d’un évènement comme celui-là, en plus, pour cette nouvelle année au Grand Conseil, il allait devoir redoubler d’efforts, un bon Maître du Destin avait besoin de trois années d’études dans cette école, il prit ses valises et sortit. Julius tenait les rennes, celui-ci avait bien remonté la pente, en effet, il y a encore quelques mois, il était enfermé dans le château de Lucius, chaque jour un peu plus torturé et un peu moins nourris. Il avait vécu l’enfer et son physique se dégradait de jours en jours… Dans ce cachot, le pauvre Julius avait eu juste un petit lavabo pour faire sa toilette et des planches sur lesquels avait été déposé de la paille, au fur et à mesure que les jours avançaient, il perdait son élégance et ses pouvoirs magiques. Ses yeux avaient virés du vert au noir dès le premier mois, sur son costume, blanc d’origine, on pouvait apercevoir une multitude de taches. Mais aujourd’hui, tout cela était terminé, Julius était redevenu un vrai Maître du Destin.
Ils se saluèrent et Charles mit ses valises dans la soute du carrosse, quand il entra dans le véhicule, il retrouvait ce monde magique, les elfes servaient des rafraichissements aux élèves, des chenilles géantes se baladaient dans la salle avec des plateaux de petits fours sur le dos, il chercha Romain des yeux, il ne le trouva pas, il demanda à un cerf qui passait par là :
- Alexandre, tu n’aurais pas vu Romain ?
Celui-ci ne répondit pas, il était bien trop triste pour écouter ce qu’on lui disait. Il avait eu des vacances mouvementées, en effet, il avait perdu ses deux parents, le même jour, dans un accident de voiture, il était allé à un anniversaire avec ses parents, la fête fut bien arrosé, vers les 6 heures du matin, la plupart des invités étaient déjà partis, Jérémy et Barbara se dirigèrent vers la Laguna verte, ils confièrent Alexandre à la mère de Barbara, celui-ci adorait sa grand-mère, c’était une « jeune mamie » comme il le disait souvent, elle faisait tout ce qui pouvait la rajeunir : tennis, natation, équitation etc… Alexandre entra dans la Twingo noire, à l’intérieur, tout était propre et une odeur de Chanel n°5 flottait dans l’air, elle n’arrêtait pas de soigner sa voiture, c’est pourquoi elle paraissait neuve alors qu’elle avait presque dix ans. Le cuir des sièges étaient aussi doux que du satin. Clara démarra sa voiture, les parents d’Alexandre devaient les retrouver chez elle. La Laguna se trouvait devant la voiture de Clara, Jérémy, avait, malheureusement abusé du punch, qu’importe, il se sentait bien, mais, son cerveau, lui, n’était pas du même avis : ses réflexes ne suivaient pas. Un camion italien les doubla, Jérémy roulait assez vite, et il ne freina pas immédiatement. Il lui avait manqué juste deux secondes, mais ces deux secondes avaient décidé de leur vies, à lui et sa femme. Alexandre et Clara virent l’impact en direct, ils ne comprenaient pas ce qui était arrivé et ne réalisaient pas qu’ils étaient morts sur le coup. Alexandre aurait juré avoir vu deux bergers allemands blancs aux yeux verts juste à côté du camion, dans le fossé à côté de la route. En fait, c’était leur Destin de mourir ce jour-là…
Charles ne savait pas tout cela, c’est pourquoi il posa sa question de nouveau, cette fois-ci, Alexandre se retourna, il avait une mine horrible, le teint gris, des petits yeux et il n’était pas coiffé.
- Mais je ne sais pas moi !
- Calme toi qu’est-ce qui t’arrive ?
- Mes parents sont morts.
Quand Charles entendu cette phrase, il comprit qu’il ne fallait mieux pas s’avancer sur le sujet… Il partit et se dirigea vers le buffet. Le nain Paul Ochon se trouvait là, il préparait des cocktails multicolores pour les élèves, quand Charles s’approcha de lui, Paul le salua en se mettant à genoux, il portait un costume blanc, comme d’habitude, aussi, il avait un nœud papillon noir et une collerette blanche.
- Paul, auriez-vous vu Romain ?
- Je suis vraiment navré monsieur Régrebac, je ne l’ai pas encore croisé.
Mais où était-il ? Charles commençait à s’inquiéter… Cela faisait bientôt trois heures qu’il attendait, seul, près du feu… Les élèves arrivèrent au Grand Conseil vers 20 heures, mais il n’y avait toujours aucune trace de son ami, Plorus l’accueillit dès son arrivée :
- Bonjour Charles, tu as passé de bonnes vacances ?
- Oui, excellentes, Plorus… Malgré le fait que je n’ai pas arrêté de penser à Capucine…
- Je comprends mon garçon, pauvre petite, emporté si jeune par ce vil Lucius…
Les larmes commençaient à leurs monter aux yeux, mais Charles se reprit et lui demanda où était Romain, celui partit vers le château pour aller le chercher. Quelques minutes plus tard, c’est Xorus qui revint avec Romain à ses côtés. Il était l’élégance même. Ils se regardèrent dans les yeux en se donnant une franche poignée de main.
- Où étais-tu ? Je ne t’ai pas vu dans le carrosse.
- Et bien, j’ai passé mes vacances ici, mes parents sont en instance de divorce, alors je n’allais pas les embêter avec mes histoires, je n’ai pas arrêter de pleurer Capucine, tout dans ce château me rappelait l’être magnifique qu’elle était… Le soir je dinais avec Plorus, Julius, Crassus et Xorus, de temps en temps, l’un d’eux m’emmenait me promener dans le labyrinthe, mais comme je te l’ai dis, je n’ai pas vu ma famille, c’est sans doute ce qui m’attriste le plus…
Plorus prit Charles à part :
- Ca va, tu es sûr que tu arrives à tenir le coup ?
- Il faut bien, mais je me rends compte que je ne me suis pas assez rapproché d‘elle, voyez-vous, nous ne sommes pas devenu assez ami à mon goût…
- Enfin en même temps c’est compréhensible que tu ais l’impression de ne pas la connaître, Lucius a prit son contrôle pendant plusieurs mois…
Un brin de folie traversa l’esprit de Charles et il eut une idée : si le Grand Conseil était si magique que ça, on pouvait sûrement ramener les morts à la vie, il demanda à Plorus et celui-ci lui répondit :
- J’attendais que tu me poses cette question, Charles, il est très dangereux de ramener les morts à la vie mais il y a en effet un moyen, retrouve moi dans mon bureau demain à 5h30 précise, nous tenterons de ramener Capucine parmi nous, je te le promets. Mais pour l’instant va dans le hall, le banquet va commencer.
Charles était le plus heureux des hommes, il allait peut être retrouvé sa chère et tendre Capucine, grâce à la magie du Grand Conseil. Mais il ne comprit pas pourquoi il devait se rendre à une heure si matinale dans le bureau de Plorus. Ils firent leur entrée, lui et Romain, dans le château, un monde fou se trouvait dans le hall, les amis se retrouvaient, certains couples se mettaient en retrais pour pouvoir s’embrasser tranquillement et Kilozun saluait chacun des élèves, les nouveaux comme les anciens.
- Charles ! Qu’est-ce que ça me fais plaisir de te revoir.
- Un plaisir partagé Kilozun, ça y est, je renoue enfin avec ce monde si merveilleux qu’est le Grand Conseil !
- Oui, mais malheureusement Capucine n’est plus là…
- En effet, ça va être très difficile de se passer d’elle.
- Ah, j’ai l’impression que Plorus nous fais signe de nous rassembler dans la salle.
Charles prit place sur son tronc, la salle était toujours aussi belle, avec ses lustres flottant dans les airs.
- Chers élèves, pour certains c’est votre première année ici, pour d’autres, c’est l’aboutissement de vos études et pour d’autres encore c’est le début des examens, en effet cette année, les deuxièmes années devront faire un « stage », seuls ceux qui auront une note favorable pourront continuer leurs études au sein de notre école, les autres redoubleront… Je vous parlerais de ce stage plus tard, pour l’instant mangez mes enfants, bon appétit !
Un grand tableau de Capucine se trouvait derrière la table des professeurs, elle était toujours aussi souriante, ses cheveux étaient peuplés par des fleurs d’orchidée, elle portait une robe confectionnée à l’aide de véritables fleurs et elle était chaussée de talons. Charles le contemplait avec beaucoup de nostalgie puis il revient au présent et s’étonna du discours de Plorus :
- Un stage ? Je n’en avais pas entendu parler… Je pensais que l’on passait nos trois années à étudier au château…
- Je me demande ce qu’on va faire ? Se battre contre des monstres peut être, imagine ! Des chenilles géantes toutes visqueuses, j’ai vraiment hâte…
- Imagine aussi que l’on se retrouve pendant un an à trier la paperasse au Quartier Général du Grand Conseil de Strasbourg.
- De toute façon, quoi que l’on fasse, ce ne sera pas pareil sans Capucine…
Charles ne lui dit pas qu’il allait tenter de la sauver demain, il préférait garder le secret… Romain mangeait toujours autant, les cuisses de poulet et les frites ne faisaient pas long feu avec lui… Ils retrouvèrent ensuite leur dortoir, la forêt était toujours aussi belle, ils se couchèrent en vitesse après cette première journée. Charles n’arrêtait pas de penser à sa journée de demain, il allait peut être revoir Capucine, mais en même temps, il ne voyait pas comment Plorus pouvait réveiller les morts… Le lendemain, à l’aube, il emprunta la salle des escaliers et se rendit dans le bureau du Grand Maître. La pièce n’avait pas changée, l’armoire magique et les tableaux étaient toujours là, Plorus était déjà en plein travail et il ne l’entendit pas entrer, il signait des papiers avec une plume de cygne :
- Bonjour Plorus, comment allez-vous ?
- Charles, toujours aussi ponctuel à ce que je vois, je vais t’expliquer ce qui va se passer et pourquoi l’opération que nous allons mener tout à l’heure sera périlleuse, nous allons sauver Capucine… en enfer !
- En enfer ? Mais, normalement, seuls les personnes maléfiques se retrouvent là-bas après leur mort, Capucine n’a rien fais de mal…
- Ce raisonnement est totalement faux, ça c’est ce que croit tous les terriens, ils croient que l’enfer est toujours pour les méchants. En réalité, le paradis n’existe pas, tous les morts vont en enfer, malfaisants ou non. Evidemment, ceux qui n’ont jamais rien fais de mal, ne reçoivent pas le même traitement que les personnes maléfiques… Je connais Lucifer, je lui ai rendu plusieurs fois service, je pense qu’il nous rendra Capucine facilement, mais le chemin pour s’y rendre est dangereux, mais tu n’as rien à craindre tant que tu es avec moi, oh bientôt l’heure, allons-y !
Ils se rendirent dans la salle des escaliers, vers le fond de la pièce se trouvait un chevalier en armure, Plorus regarda si personne ne les espionnait et il tourna le heaume d’un quart vers la droite, la statue se décala pour laisser place à un passage secret creusé dans le mur de pierre, l’ouverture laissait découvrir un escalier en colimaçon qui amenait vers les sous-sols du château, les catacombes…
- Bienvenue dans le cimetière du Grand Conseil, cher Charles, ici se trouve les tombes des plus illustres personnages du Grand Conseil, voici celle des quatre fondateurs de notre monde, et à côté, dans les deux petites tombes se trouvent les deux lutins responsables du temps s’écoulant si lentement dans notre monde, ils ont tout deux côtoyés les quatre frères, ils étaient tous amis…
- Donc vous êtes en mesure de me dire pourquoi chaque heure dure cent minutes ici ?
- C’est une histoire très intéressante à conter, mais pour l’instant, nous n’avons pas le temps…
- Vous avez raison, et à qui ai cette tombe ?
Plorus s’arrêta devant ce tombeau, il était au bord des larmes :
- Cette tombe est celle du premier Grand Maître du Destin, il s’est fais assassiné juste avant que je prenne sa place, on n’a jamais su qui l’avait tué, c’est Lucius qui l’a retrouvé mort, il n’était pas encore maléfique à l’époque. On lui aurait planté un couteau dans le dos. Ce personnage a marqué l’histoire du Grand Conseil, c’est le premier et le seul pour l’instant à avoir eu un enfant avec une mortelle, mais nous avons perdu la trace de sa descendance. Nous ne savons rien de cette famille, peut être quelle s’est éteinte ou peut être qu’il y a encore, quelque part dans le monde, quelqu’un de cette famille. Mais nous nous éloignons du sujet, ce qui nous intéresse, c’est ce miroir, n’est-il pas magnifique ?
Magnifique n’était pas l’adjectif approprié, en effet « effrayant » serait plus réaliste… Ce qui se trouvait devant eux ne ressemblait presque pas à un miroir. Le pourtour était en bois rouge, on avait sculpté dans l’objet nombre de choses se rapportant au diable et à l’enfer. Des tridents servaient de pied au miroir. Plorus regarda l’heure, 6:65, plus qu’une minute et ils pourront aller en enfer :
- Charles, avant de rentrer dans ce monde, je vais d’abord te jeter un sort pour que tu puisses respirer sous l’eau.
- Sous l’eau ? Mais nous allons en enfer, il n’y a pas besoin d’être en apnée là-bas ?
- Pour aller en enfer, nous devons d’abord passer par une nappe d’eau souterraine se trouvant en dessous du dortoir sous-marin, les élèves ne le savent pas, mais une entrée vers les enfers se trouve juste en dessous de leurs pieds. Néanmoins, nous devons d’abord passer par ce miroir, ça ouvrira le passage pour y aller et ça préviendra Lucifer de notre arrivée, c’est un genre de sonnette si tu préfères. Déjà six heures soixante-six, nous devons y aller…
Plorus prononça une incantation et un vortex de couleur rouge se forma dans le miroir, il entra et Charles le suivit, celui-ci avait la tête emprisonnée dans une bulle d’eau, il pouvait respirer. Comme prévu, ils étaient en dessous le dortoir aquatique, celui-ci était vraiment magnifique. Les élèves avaient le choix : soit ils dormaient dans l’eau avec les poissons, soit ils dormaient sur des nénuphars à la surface. Charles rencontra des poissons de toutes sortes. Les anémones de mer et les crustacés les saluaient à leur passage, ils nagèrent pendant cinq minutes et arrivèrent à proximité d’un immense rocher avec un halo rouge, ils le poussèrent tant bien que mal, celui-ci roula et laissa entrevoir une entrée pleine de flammes.
Le cerbère était là, fidèle au poste, le diable vint les chercher assez vite, Plorus avait l’air de le connaître très bien :
- Lucifer, vieux frère, comment vas-tu ?
- Plorus, qu’est-ce que tu fais là ? Ca me fait plaisir de te voir !
Les images que l’on peut trouver du diable sont bien réelles, corps de bouc, petite barbichette, une moustache noire, deux petites cormes aux dessus de ses yeux rouges, une chevelure brune, il avait aussi une queue très longue se terminant par un pic. Enfin, il possédait un trident en or massif, contrairement aux apparences, il était très gentil. Plorus n’y alla pas par quatre chemins, il lui dit tout de suite pourquoi il était ici :
- Ecoute, je suis venu ici dans un but précis, il y a à peine deux mois, une personne qui m’est très chère est décédée, et je me demandais si…
- Désolé, les clients ne sont ni repris ni échangés, tu avais autre chose à me demander ?
- S’il te plaît Lucifer, je t’apporte assez de clients comme ça chaque jour… A moins que tu veuilles que je rende les terriens immortels ? Et quand ce jour viendra, tu seras au chômage !
- Ne fais pas ça dit-il apeuré, d’accord, c’est qui que tu veux récupérer, je te la donne, mais par pitié, ne fais rien !
- Capucine Batonfin…
L’enfer était une immense mine, les « méchants » défunts se tuaient à la tâche pour chauffer la partie supérieure de l’enfer, là où les gentils défunts s’amusaient à la longue, là-haut, on jouait au golf et des pinacoladas étaient servies à volonté. Les immenses chariots transportaient du charbon pour alimenter les gigantesques chaudières de plusieurs dizaines de mètres de long, ressemblant à des monstres tellement elles étaient laides. Lucifer arrêta un de ces chariots et ils prirent place à l’intérieur, ils allaient à une vitesse phénoménale sur les rails. Des hommes et des femmes avec des sales mines donnaient des coups de pioches dans les parois de l’enfer, ils avaient des ampoules pleins les mains, et ils étaient très affaiblis. Ils faisaient peine à voir, mais s’ils étaient ici, c’est qu’il y avait bien une raison. Les pneus de leur chariot crissèrent sur les rails : ils étaient arrivés à bon port, devant eux se trouvaient un immense ascenseur, en or, une fois de plus… Les grilles s’ouvrirent et ils entrèrent, un petit démon se trouvait à l’intérieur :
- Quel étage monsieur ?
- Le dernier, vite Arold, je suis pressé !
Arold appuya sur un bouton, l’ascenseur monta à une vitesse grand V, quand il s’arrêta, ils descendirent, Charles contemplait ce « dernier étage », il ressemblait à l’image qu’on se faisait du paradis, des hommes et des femmes en peignoir sirotaient des cocktails assis sur des nuages, d’autres jouaient au golf ou volaient, ils marchèrent pendant quelques minutes et trouvèrent Capucine, elle discutait avec sa grand-mère en regardant deux hommes jouer au criquet. Elles se ressemblaient beaucoup, elles étaient magnifiques et on voyait qu’elles étaient heureuses d’être là, de son vivant, Myriam était toujours triste, mais lorsqu’elle était sur l’immeuble de Strasbourg, avant qu’elle saute, là, elle était heureuse, elle se sentait libre, elle renaissait, Lucifer s’avança vers elles :
- Bonjour mesdames…
- Ah Lucifer, vous direz à Félix que ses cocktails sont immondes depuis quelques jours rétorqua Myriam.
- Très bien, je lui dirais, Capucine, des personnes veulent te voir…
- Ne voyez-vous pas que… Plorus, Charles, que faites-vous ici ?
- Et bien, nous sommes venues te chercher pardi ! Nous avons, enfin, j’ai besoin de toi !
- Ecoute Charles, je suis bien ici, regarde, boissons à volonté, des beaux mecs qui passent à côté de moi toutes les cinq minutes, que demandez de plus ?
- Moi…
Sur ce simple mot, Capucine rougit et elle était prête à pleurer, il était très important pour elle, elle s’en rendait compte de plus en plus chaque jour, elle ne l’avait pas vu pendant deux mois, sans lui et Romain, c’est vrai qu’elle s’ennuyait, après une heure de négociation elle avait acceptée de repartir avec eux, mais Lucifer commençait à s’impatienter…
- C’est bien, je suis content pour vous, vous vous êtes retrouvé, mais maintenant Plorus j’aimerais que tu partes, j’ai du travail tu sais…
- Oui, j’emmène Capucine et on y va… Encore merci d’avoir accepté de me la rendre, de toute façon, on arrive tous ici un jour ou l’autre, à plus tard vieux frère…
- A bientôt Plorus, et Charles, à très vite
Plorus ignorait pourquoi il lui avait dit ça. Quand ils rentrèrent au Grand Conseil, il était à peine 10 heures, tout le monde était en train déjeuner dans la salle du rez-de-chaussée, Plorus entreprit de faire un discours pour annoncer le retour de Capucine et expliquer aux deuxièmes années le déroulement de leur stage :
- Chers élèves, j’ai la grande joie de vous annoncer que Capucine Batonfin est de retour parmi nous, je tairais le moyen que nous avons utilisés pour la tirer des griffes de la mort, Capucine, je compte sur toi pour ne rien révéler à personne. Je vais maintenant appeler les deuxièmes années à venir sur l’estrade, ils auront un choix à faire, soit, ils restent ici et ils étudient, soit, ils partent en stage, en quoi consiste ce stage me direz-vous ? Rien de plus simple ! Vous êtes ici pour devenir un Maître du Destin n’est-ce pas ? Et bien on va vous confier le Destin de quelqu’un sur Terre, à ce Destin sera associé une mission, il faut absolument que vous la meniez à bien, sinon, comme je vous l’ai expliqué hier, vous redoublerez.
Après une demi-heure, tous les élèves avaient choisis ce qu’ils voulaient faire, Capucine et Charles avaient choisis de faire le stage, Romain quant à lui, restait à l’école, ils se retrouveraient l’année prochaine, normalement, donc ce n’était pas grave… Par la suite, Plorus mit tous les noms des élèves ayant choisis de quitter l’école cette année dans une grande machine aux allures de tiroir-caisse, en fait, c’était la « machine à mission », cet objet générait les missions pour les stages, il tira ensuite sur un grand levier et les papiers sur lesquels étaient notés les intitulés pour les stages volèrent jusqu’au main de leur propriétaire, des centaines d’oiseaux de papiers migraient dans les mains des futurs Maîtres du Destin. Capucine reçut un petit papier rose sur lequel était marqué :
Capucine Batonfin
Mission :
Marine Pivert domiciliée aux 45 rues des coquelicots
à Strasbourg devra tomber amoureuse de Maxime Lampaluile, 16 ans
Charles reçut un papier de couleur bleu :
Charles Régrebac
Mission :
Maxime Lampaluile domicilié aux 78 rues des lumières
à Strasbourg devra tomber amoureux
de Marine Pivert, 15 ans
- Capucine, j’ai l’impression qu’on va travailler ensemble toute l’année
- Oui, c’est super !
ils allèrent tout de suite parler à Plorus :
- Mais comment allons-nous faire pour les approcher ?
- C’est simple, ces deux adolescents vont entrer demain dans un lycée de Strasbourg, vous ferez votre rentrée avec eux, mais ne vous inquiétez pas pour les cours, je vous aiderai, je serais au lycée de toute façon, durant toute l’année, et vous pourrez rentrer dormir chez vos parents le soir. Je vais vous donnez les fournitures appropriées et vous pourrez intégrer le lycée, en classe de seconde, dans la même classe que vos protégés.
Toute cette histoire était compliquée, toute cette mise en scène pour un simple test, c’était un peu gros, mais bon, au Grand Conseil, on ne faisait pas les choses à moitié.
- Evidemment, vous aurez le droit de parler à vos protégés, les lois du Grand Conseil ont été révisées et certaines complètement modifiées.
Ils passèrent leur journée à réviser les cours terriens, en effet, ils n’avaient aucune idée de ce dont parlait le programme de Seconde, ils n’avaient pas fais leur troisième sur Terre. Cependant une grande aventure se préparait pour eux, ils dirent ensuite au revoir à Romain, ce fut très éprouvant, puis ils rentrèrent le soir chez leurs parents respectifs.
- Charles que fais-tu là ?
- Papa, je t’annonce que je vais vous voir tous les jours cette année, en effet, j’ai été envoyé en mission dans un lycée de Strasbourg.
- Mais c’est merveilleux ça ! Mais ne prends pas ça à la légère, Charles, on ne joue plus ! Tu ne vas pas là-bas pour t’amuser, tu joues ton avenir de Maître du Destin ! Tu es conscient de ça ? Va te coucher maintenant, une grosse journée t’attend demain…
Charles se rendit dans sa chambre et partit se coucher il se demandait bien à quoi ressemblait le lycée. Le lendemain, il déjeuna, son père l’emmena au lycée, celui-ci connaissait étrangement le chemin. et il retrouva Capucine devant les grilles de l’école, elle était seule, elle était stressé, tout le monde la regardait car personne ne la connaissait…
- Bon, on doit déjà trouver nos protégés.
Une sonnerie retentit et tout le monde se dirigea vers l’intérieur du lycée, c’était un ensemble de trois bâtiments rectangulaire, l’effectif avoisinait les six cents élèves, le hall était immensément grand, avec une armée de casiers jaunes, rouges ou verts collés aux murs. Les élèves de Seconde furent réquisitionnés dans une salle d’études, à la porte, se trouvait la C.P.E, une femme assez grande avec de longs cheveux roux, elle portait un tailleur et une jupe noire, ce qui la rendait très élégante, elle vint les voir :
- Vous devez être Capucine Batonfin et Charles Régrebac, n’est-ce-pas ? Le professeur Paralli, le professeur de science-physique m’a parlé de votre situation… particulière.
- Notre situation particulière ?
- Oui, on vous a inscris dans le lycée il y a à peine une semaine, vous avez eu de la chance qu’il reste de la place car nous n’acceptons pas d’élèves dans des délais si proche de la rentrée…
- Mais nous ne connaissons pas le professeur Paralli, comment peut-il nous avoir inscris ?
- Il a pourtant insisté sur le fait qu’il était très proche de vous.
Ils jouèrent le jeu sans vraiment comprendre ce qui se passait.
- Ah, le professeur Paralli, vous le remercierez de nous avoir « pistonnés », si je puis dire pour que l’on puisse rentrer dans cette école.
- Vous pourrez le faire vous-même, il est dans la salle, cette année, il est professeur principal de la Seconde A, entrez maintenant, le proviseur va faire son discours.
Ils s’assirent côte à côte au sixième rang, une centaine de chaises avaient été disposées dans la salle, la pièce était lumineuse, une petite horloge était accrochée au mur de devant, et les tables avaient été empilées à proximité du mur du fond, la mentalité des lycéens, durant les premiers jours, était la même que celle du collège, les élèves voulaient systématiquement être à côté des copains-copines pour fêter les retrouvailles comme il se doit et ils se donnaient des coups de coudes dès qu’ils voyaient que des jeunes avaient une apparence singulière, c’est d’ailleurs ce qu’ils avaient fais à l’approche de Capucine et Charles. Le proviseur, un homme avec une petite barbe et la mine rougeaude et des petites lunettes rondes se tenait debout devant les élèves, il était très élégant, il portait une cravate rouge et un costume beige, l’attention de Charles et Capucine se porta maintenant sur l’un des trois professeurs principaux, il leur rappelait quelqu’un, il avait un polo Armani, un jean Levi’s et des chaussures blanches, mais ce qui les interpellait le plus chez cet homme c’est qu’il avait les yeux extrêmement verts. Quand Charles le regarda de nouveau, celui-ci lui fit un clin d’œil, le proviseur commença son discours, Charles fut appelé dans la même classe que Capucine, et leur protégés respectifs étaient eux aussi en Seconde A, Maxime Lampaluile était un jeune homme avec des yeux étonnamment bleus, il avait les cheveux châtains en bataille et il portait un polo rose. Marine, elle, était brune, elle avait des tâches de rousseur, cela faisait ressortir ses yeux marrons. Apparemment ils ne se connaissaient pas, Capucine et Charles avaient du pain sur la planche. Ils réfléchissaient à un plan pour qu’ils se rencontrent. Le professeur Paralli, l’homme aux yeux verts vint les voir :
- Bonjour les enfants, je serais votre professeur principal cette année.
- Bonjour monsieur, comment avez-vous fais pour nous inscrire il y a une semaine dans ce lycée ?
- Disons que j’ai le bras long, bon, comment allez-vous vous y prendre pour que Marine et Maxime se rencontrent ?
- Comment savez vous que…
- Mes yeux ne te disent rien ?
- Plorus ?
- Et bien, tu auras mis le temps, depuis tout à l’heure, je te fais des clins d’œil. De toute façon, comme je suis votre professeur principal, je vous ai durant les deux prochaines heures en cours, je m’arrangerais pour que vous vous parliez facilement, à tout de suite.
Les deux amis n’en revenaient pas, le Grand Conseil contrôlait vraiment tout, ils étaient inscrits tous les deux dans ce lycée depuis une semaine, ce qui laissait donc supposer que Plorus connaissait à l’avance leur ordre de mission, et il savait aussi qu’ils allaient choisir de faire le stage. En apparence, les deux amis pensaient contrôler leur vie, mais en réalité, tout était déjà écris. Quand ils arrivèrent dans la salle de science, ils mobilisèrent les places à côté de leur protégé, Maxime n’était pas du tout timide, ils avaient déjà engagé la conversation avec la moitié des filles de la classe et il adorait faire des blagues en permanence, malheureusement, elles étaient plus souvent nulles qu’autre chose. Marine était totalement différente, elle était timide et posée. Charles avait de la chance, Maxime avait remarqué Marine dès le discours du proviseur, dans la salle d’études. Maxime devait trouver une occasion pour lui parler, il devait attendre le bon moment, et ce bon moment il arriva juste après le cours de Plorus, ils attendaient devant la salle de Mathématiques que madame Charbon arrive, Charles était juste devant Capucine et Marine, celle-ci dit à Capucine :
-T’as vu les yeux du prof. de Physique, qu’est ce qu’il est beau gosse !
Il est vrai que Plorus était un grand charmeur avec les filles, ils les attiraient comme des mouches. C’était l’occasion pour Maxime d’engager la conversation, il dit à Charles assez fort pour que celle-ci entende :
- Regarde Charles, il y a une fille derrière qui est déjà tombée amoureuse du prof de Physique, on a pas fini. Il a beau avoir des yeux magnifiques, ils n’arrivent pas à la cheville des miens.
Quand elle entendit cette phrase de vantardise se mit à rire et elle lança à Maxime un regard plein de tendresse. Bon point. Mais bon, il ne lui avait toujours pas parlé, après l’heure de mathématiques, ils avaient une heure d’études, ça allait être facile de lui parler. Il se proposa de l’aider en mathématiques, elle était avec une autre fille que Capucine, celle-ci était blonde, portait des lunettes rectangulaires avec les contours noires, elle aussi avait les yeux marrons. Elle avait l’air extrêmement sympathique, quand Maxime s’approcha des deux demoiselles, un autre garçon, brun, assez petit avec le teint mat et un faux air de Manu Payet s’intercala entre lui et les filles et lui rétorqua :
- Tu ne touches pas à MA Marine et à MON Elise…
- Euh… Pardonne-moi cette question, mais qui es-tu, tu lances ça comme ça et tu ne te présente pas ?
- Oh, pardon, je suis un monstre, je m’appelle Fabien et toi ?
- Maxime… Maintenant, pourrais-tu nous laisser, il faut que j’aide ces deux ravissantes filles à faire leurs maths.
Ils venaient de se rencontrer et pourtant ces deux adolescents avaient déjà installés un froid entre eux… C’était quitte ou double, soit cette réaction faisait rire Marine, soit elle n’appréciait pas du tout et c’était terminé. Double, elle lui avait souris ! Après l’heure d’études, ils se rendirent dehors, ils se posèrent sur un coin d’herbe, formèrent un cercle et commencèrent à discuter. Charles et Capucine ne savaient pas ce qu’ils avaient fais mais Marine et Maxime s’entendaient déjà à merveille.
- Tu sais que tu as de beaux yeux Maxime ?
- Oui je sais, merci, on me le dit souvent, c’est ce qui fait mon charme si je puis dire…
Quelle réplique… Il l’avait tellement utilisée qu’elle n’avait plus de « charme », justement, mais comme il s’était fais de nouveaux amis, il pouvait de nouveau l’utiliser comme il voulait. Il la sortait à chaque fois qu’on lui faisait un compliment, c’était assez prétentieux, et justement, après qu’il ai dis cette phrase, Marine fut plus distante, comme déçu de son comportement : cette phrase pleine de vantardise et superflue dans la conversation avait jeté un froid sur le « couple », néanmoins, il ne se laissa pas abattre et il dit à Fabien :
- Euh, ça ne te dérange pas si Marine devient « MA Marine » ?
- Si, beaucoup !
- De toute façon, il est déjà « MON Maxime » alors je l’autorise à m’appeler comme il veut, que ça te plaise ou non, Fabien…
Celui-ci piqua une colère d’enfant gâté, il détestait être mis à l’écart et il rétorqua à Maxime avec un regard sarcastique :
- Te fatigue pas à la draguer Max, elle est déjà en couple !
Touché. Cette phrase l’avait énormément vexé ! Maxime était très bizarre en matière d’amour, il suffisait qu’il voit une fille dans la rue qui lui tape dans l’œil pour que ça soit le coup de foudre… C’est d’ailleurs ce qui c’était passé avec Marine, elle lui avait tapé dans l’œil, évidemment, il n’était pas amoureux, c’était impossible, mais elle l’intéressait beaucoup. Pour les deux apprentis Maîtres du Destin, c’était un travail facile, pour l’instant, car ce sentiment s’appliquait aussi bien d’un côté que de l’autre, même si Marine était en couple, Maxime lui avait fais quelque chose. Le lendemain, ils continuèrent à se tourner autour sans jamais rien tenter, mais le soir, à l’arrêt de car, cinq garçons prirent Maxime à part et lui dirent en même temps :
- Marine, elle est folle de toi !
Il était trop heureux pour parler, mais après tout, c’était peut être une blague, de mauvais goût, certes, mais une blague quand même. L’intéressé arriva quelque seconde plus tard pour lui dire qu’ils lui avaient mentis. Désilusion. Il n’avait pas mis de temps à redescendre de son nuage. Son car arrivait, il se dirigea vers lui, la tête basse, quelqu’un lui tapa sur l’épaule, il se retourna, c’était Elise ! Elle, confirma ce qu’avait dis les garçons, Marine l’aimait à en perdre la tête… Il était déboussolé, il ne savait plus quoi penser, il ne savait pas non plus qui croire ! Est-ce que Marine l’aimait ? 6 personnes l’avaient confirmés tout de même, dont sa meilleure amie. De toute façon, il finirait bien par connaître la vérité, il attendit toute la soirée que Marine se connecte sur M.S.N, son ordinateur était posé sur son bureau en désordre, à sa droite, un paquet de chips, à sa gauche, une canette de soda à moitié vide, puis il regarda un film, mais il n’arrêtait pas de le mettre en pause, pour voir si celle-ci lui avait répondu. Vers 23h30, il entendit le son si énervant de M.S.N., elle était enfin là ! Ils discutèrent pendant une vingtaine de minutes de leurs goûts, de leurs sports préférés, de leurs animaux etc… Par la suite, Maxime passa aux choses sérieuses, il lui demanda si elle était réellement en couple. Les cinq secondes qui précédèrent la réponse furent très longue, si longue qu’il eut le temps de réfléchir à toutes les possibilités : en couple, c’est compliqué ou célibataire, il fut pris de sueurs froides quand il vit que la réponse était positive, ils lui avaient tous mentis, puis, il fit mine de s’intéresser au couple de Marine. Il demanda où son petit copain habitait, il apprit que celui-ci était domicilié à Lille, ça le rassura un peu :
- Et, tu le vois souvent ?
- Bah, j’y vais en train, de temps en temps
- Tu l’as vu quand pour la dernière fois ?
- C’est quoi cet interrogatoire ? LOL, c’était il y a un mois.
En réalité, elle l’avait vu il y a deux mois, et faisait exactement trois mois ce jour là qu’ils étaient ensemble. Se voir deux fois dans une vie c’est quoi ? Rien, Maxime trouvait la situation ridicule, mais après tout, c’est après une relation comme ça qu’Oryanne et Mathis s’étaient mariés… Ils continuèrent à parler pendant une heure. Pendant ce temps, Charles était avec Capucine chez ses parents. En effet, comme leur mission se déroulait à Strasbourg, Mathis avait proposé à Charles que Capucine dorme souvent chez eux, pour arranger Marianne, la mère de Capucine. Evidemment, Charles avait tout de suite dit oui quand Mathis lui avait proposé cette alternative.
- C’est fou, on n’a encore rien fais et ils sont presque déjà ensemble. Je ne comprends rien, mais bon, on ne va pas se plaindre.
- C’est vrai que je trouve ça bizarre aussi, mais ce n’est pas gagné, les histoires d’amour en deux jours ça n’existe pas, c’est comme les relations longues distances, ça n’a pas de lendemain…
- Ca veut dire que mes parents c’est une relation sans lendemain !
- Oh pardon, excuse-moi, je n’y pensais plus…
Charles la pardonna tout de suite, il ne voulait pas se prendre de tête avec celle qu’il aimait…
- Et si on regardait ce que font nos protégés ?
Chacun attrapa sa canne et fit une incantation et une boule de plasma sortit de chacun des pommeaux, elles tournoyèrent sur elle-même puis se stabilisèrent devant chacun des enfants, les boules bleues grossirent, désormais Charles et Capucine pouvaient voir ce que faisaient Marine et Maxime, ces boules faisaient office de « caméra ». Après avoir lu leur conversation, ils virent que Marine était déjà en couple. Plorus ne les avaient pas prévenues de ce détail très important…
Durant le week-end, Marine et Maxime se parlèrent sans arrêt, et elle lui expliqua qu’elle serait capable de quitter Mark, pour lui… Il ne pouvait mesurer sa joie et, en effet, le Dimanche soir, elle l’avait quittée. Mais elle voulait attendre un peu avant une autre relation, trois semaines au plus tard. Maxime la comprenait, et il s’en fichait, après tout, il avait déjà son cœur, il voulait bien attendre quelques temps, ça ne faisait que deux jours qu’ils se connaissaient… En même temps, ce temps d’attente de trois semaines était à double tranchant, s’il attendait trop longtemps, les sentiments de Marine allaient sûrement baisser, et s’ils se mettaient en couple trop rapidement, ils allaient sûrement avoir une relation éclaire d’à peine une semaine. Le lendemain, ils se dirent bonjour comme si de rien était, Charles et Capucine les collaient toujours autant. Cependant, Marine et Maxime n’arrêtaient pas de se jet des regards complices durant les cours. A midi, au self, Elise, la meilleure amie de Marine vint le voir :
- Maxime, Maxime, Marine ne veut et ne peut plus attendre, elle veut te voir, elle…
Elle n’avait pas fini sa phrase que celui-ci se leva de table, heureux et anxieux à la fois. Il n’avait même pas fini son repas, il repoussa la chaise orange contre la table grise, boutonna son caban et sortit de la salle. Il courut jusqu’au terrain de sport, elle était là, seule, si belle dans la lumière, il s’approcha d’elle, il avait gagné, dans quelques minutes elle sera pour lui tout seul. Les amis de Marine et les amis de Maxime étaient venus, ils auraient voulus être seuls, mais leurs amis en avait décidés autrement, ils se rendirent sous le préau en bois, le sol était assez mal fichu, il y avait des bosses de terre un peu partout. Ils avaient tous fais mine de partir pour les laisser seuls, mais ils étaient là, à l’angle du mur. Charles et Capucine contemplaient la scène d’un peu plus loin, Marine et Maxime avaient mis plus de dix minutes à faire partir ces parasites, ils étaient enfin seuls ! Ils se prirent les mains et il la regarda droit dans les yeux.
- Je t’ai déjà demandé d’arrêter de me regarder avec ses yeux là, tu sais très bien que ça me fais fondre…
- C’est ce qui fait mon charme…
Ca y est, ils allaient s’embrasser, regards, rapprochement de tête et tout le reste… Mais un des surveillants vint fermer le terrain de sports, il avait une trentaine d’années, les cheveux bruns et bouclés, une barbe de trois jours, et, par ci par là, des légers boutons d’acnés en souvenir de son adolescence, il leur dit en souriant :
- Désolé les amoureux, je ferme…
En effet, ça avait sonné depuis plusieurs minutes maintenant, mais la romance rend sourd ! Ils étaient seuls dans leur monde, sur un petit nuage… Ils coururent jusqu’à leur sac et se rendirent dans la salle d’anglais, la professeur les accueillit calmement, mais il valait mieux s’en méfier, c’est le genre de professeur à vous dire quelque chose de méchant tout en restant gentil, comme vous dire « Vous avez une heure de colle » sur un ton aussi doux qu’un agneau, elle n’était pas trop aimé des élèves, elle avait les cheveux bruns coupés au carré, des petites lunettes noires elle aussi et un nez crochu, ainsi que des chaussures d’été qu’elle portait en permanence, même en hiver. A leur arrivée, elle rétorqua :
- Avez-vous un billet de retard ?
Réponse négative, évidemment, et les élèves ont toujours la même réaction après cette phrase, ils laissent tomber lourdement leur sac au sol, tel un sac de ciment, poussent un long soupir et sortent de la salle. La porte leur fut claquée au nez… Remarque, maintenant, ils avaient tout leur temps devant eux, ils s’embrassèrent dans les couloirs comme des hors la loi, en essayant de ne pas se faire prendre pas les professeurs qui pourraient se promener par hasard dans les couloirs. Ils retournèrent ensuite en cours, ils se mirent côte à côte et passèrent leur temps à se faire du pied en riant. A l’heure suivante, ils avaient de nouveau étude. Dieu bénisse les lycées. Maxime en profita pour faire connaissance avec les personnes de sa classe. Il se dirigea vers un groupe de filles qui rigolaient dans le fond de la salle. En premier, il regarda une jeune fille au teint mat, aux yeux marron et aux cheveux châtains, elle était debout sur une chaise jaune et dansait sur O.M.G de Will.I.Am. . A sa droite se trouvait deux rousses, une avait les yeux bleu, un chignon, des lunettes et des béquilles, l’autre rousse s’était en fait fais une coloration, elle riait à gorge déployées et portait une longue écharpe, Maxime n’en avait jamais vu de semblable, elle était multicolore et elle avait des « poils », c’était difficile à croire mais c’était une écharpe à « poil ». A côté de celle-ci, une autre fille avait les cheveux châtains, en queue de cheval cette fois. Elle était toute frêle, elle gravait un T au compas sur sa table. Quand il arriva, il ne savait pas quoi dire pour engager la conversation, dans ces situations, il utilisait des phrases de secours qui servaient d’une part à flatter les filles et d’autres parts à connaître leur prénom, il parla en premier à la fille en train de danser, sa technique était très risible, ses phrases étaient toutes faites et rabâchées des centaines de fois :
- Tu as de beaux yeux tu sais ? Tu t’appelles comment ?
- Merci, je m’appelle Blanca.
Il leur parla durant toute l’heure, demandant les hobbies des uns, les chansons préférées des autres… Il se rendit vite compte qu’ils aimaient beaucoup Secret Story, ils poussaient cette folie jusqu’à se donner des surnoms rappelant les « héros » de cette téléréalité grotesque et sans intérêt, ils paraissaient tous totalement fous, mais après tout, c’est ce qui faisait leur charme.
Pendant ce temps, Charles et Capucine allèrent voir Plorus dans la salle de science.
- Plorus, nous avons réussis, nos protégés sortent ensemble !
- Oui j’ai vu ça par la fenêtre tout à l’heure, mais ça ne signifie pas que vous avez réussi, ce doit être une relation sur du long terme, c'est-à-dire, toute la vie, à peut près, si vous pouvez faire plus, ça n’en sera que mieux…
- Toute la vie, vous vous rendez ce que ça représente !
- Oui je me rends très bien compte, j’ai près de 2000 ans et je ne me lasse pas de ce cadeau qu’est la vie…
- Oui, je veux bien vous croire, mais tout de même ! Pour nous, une relation de cinq mois c’est déjà très long, bienvenue au 21ème siècle Plorus. Vous ça doit bien faire 300 ou 400 ans que vous êtes en couple non ?
- Contrairement à ce que tu pourrais penser Capucine, je n’ai jamais connu l’amour…
- Oh, c’est vrai ? Je suis navré
- Et vous deux c’est pour quand ?
Capucine rougit et répondit :
- Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez…
Une semaine passa, les blagues vaseuses de Maxime énervaient de plus en plus Marine, celle-ci était plus distante et elle repensait de plus en plus à Paul, son ex. Maxime énervait aussi beaucoup Elise. Mais pour Maxime, l’amitié était plus sacrée que l’amour, ainsi, il était plus attristé qu’Elise ne lui parle plus, Marine passait après. Le mercredi, Marine vint parler à Maxime :
- Ecoute Maxime, tu as bien vu que l’on se parle de moins en moins, en ce moment, que l’on est de moins ensemble, je n’en peux plus de tes blagues, ton « Franck Dubosc » me sort par les oreilles, et comme ces deux éléments font parties intégrantes de ta personnalité, j’en ai marre de toi… Elise pense que c’est mieux si nous faisions un break…
- Mais elle n’a rien à faire là-dedans, c’est toi qui compte, ça ne la regarde pas !
- Oui, mais comprends moi, c’est ma meilleure amie, c’est normal que j’écoute ce qu’elle me dit !
- Oui, c’est vrai, tu as raison, tu sais, pour moi, l’amitié est la plus importante des choses, je m’explique, tant qu’Elise ne m’aura pas pardonné, nous serons en break même si tu décides que l’on se remette ensemble.
La parole de trop, il n’aurait pas dû dire ça, elle se dirigea vers les toilettes en commençant à pleurer, Elodie la suivait, celle-ci ressortit aussitôt et sauta sur Maxime :
- Qu’est-ce que tu lui as fais, elle pleure comme une madeleine.
- Je ne sais pas, on a parlé, elle est devenue blanche et elle a fondu en larmes.
Elle retourna dans les toilettes, accompagnée de Capucine, Charles, quant à lui alla voir son protégé :
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Elle veut faire une pause, voila ce qui se passe, et les breaks ça finis souvent mal…
- Mais tout n’est pas perdu, elle reviendra, ne t’en fais pas.
Charles ne pensait pas ce qu’il venait de dire. Elle allait sûrement retourner avec son ex petit copain, et il allait devoir tout recommencer depuis le début. Marine était assise sur les toilettes, Elodie et Capucine tambourinait à la porte pour qu’elle ouvre. Elle réfléchissait, que faisait-elle avec ce gars ? Il laissait passer ses amis avant celle qu’il aimait, qu’est-ce que c’était que cette mentalité. Elle l’aimait, c’est sûr, mais à la longue, il l’énervait !
Le soir, Maxime ne put même pas lui dire au revoir, Fabien vint le trouver :
- Ecoute Maxime, ce qui t’arrive me désole beaucoup, c’est pourquoi je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour la faire changer d’avis, j’ai pas été cleen avec toi, je tiens à me faire pardonner…
- Merci mec, ça me touche, mais tu sais, je pense que ça ne servira pas à grand-chose.
Il lui sourit et dit :
- Je n’abandonne jamais, c’est ce qui fais mon charme, t’inquiète pas, elle reviendra…
Toute la soirée, il échangea nombre de S.M.S pour plaider la cause de Maxime, sans succès malheureusement, le lendemain, il vint le voir pour lui annoncer la nouvelle. Maxime, les larmes aux yeux partit demander des explications à Marine :
- Il n’y a rien à comprendre là-dedans Maxime, c’est l’amour, c’est tout, je n’ai plus de sentiments pour toi, je suis désolé.
Maxime ne réalisait pas ce qui lui arrivait, la chute de son nuage avait été rapide et douloureuse, il ne s’attendait pas à ce que leur histoire se finisse aussi rapidement, une semaine c’est quoi ? Il se réconforta tout de même en se disant qu’elle avait flashée sur lui dès le premier regard, ce qui veut dire que c’est la beauté qui avait joué en premier, et que par la suite, c’est personnalité qui avait fais défaut, tout était clair, il devait changer s’il voulait la retrouver. Ca n’allait pas être simple, ses « anciens amis » enfin, ceux de son collège, rigolaient en permanence de ses blagues si… spéciales, mais là, il avait affaire à un tout nouveau public, et apparemment, il ne faisait pas l’unanimité. Son objectif était clair, il devait la reconquérir ! Mais il allait devoir faire des concessions, comme par exemple, dire au revoir à son « humour »… Quand Charles et Capucine virent la situation, ils étaient étonnés et énervés, c’était maintenant sûr, ils devaient reprendre tout à zéro, et la suite des évènements n’allaient pas arranger la situation. Avant de partir, Maxime lui posa une question cruciale après être resté quelques minutes sans bouger :
- Rassure moi, tu ne retournes pas avec ton copain de Lille ?
- Non ! Voyons, je repars à zéro, je fais une pause avec l’amour. Et puis, ressortir avec lui serait un grand manque de respect pour toi.
C’était la réponse qu’il voulait entendre. Balle au centre.
Pendant ce temps, Plorus prenait son Destin en main, en effet, lui aussi avait flashé sur quelqu’un, une professeur de mathématiques, elle fut élu plusieurs fois meilleure professeur du lycée par les élèves. Il l’avait tout de suite remarqué car elle avait presque les mêmes yeux que les Maîtres du Destin, des cheveux blonds et bouclés lui tombaient sur les épaules. Elle portait toujours de belles robes, enfin bref, elle était magnifique, et le Grand Maître du Destin était amoureux. Mais normalement, selon l’alinéa 5 du paragraphe 500 du chapitre 89 du tome VI de la loi du Grand Conseil rend impossible l’amour entre un Maître du Destin et une mortel… Oh et puis après tout, il se fichait des règles c’est lui qui avait signé ce décret après la mort du premier Grand Maître du Destin, celui-ci avait épousé une mortelle et il en est mort… Il serait donc le premier à enfreindre sa propre loi, ce n’était pas grave. A première vue, cet attirement était réciproque, ils s’échangeaient nombre de regards, mangeaient en permanence ensemble, et ils fumaient la « première clope » de la journée ensemble, tout cela était symbolique non ?
Il se rapprochait petit à petit de son but sans jamais avoir gaffé une seule fois, c’était un Maître en la matière.
Des paroles en l’air, ce que lui avait dit Marine tout à l’heure, c’était des paroles en l’air ! En effet, durant les heures qui suivirent leur discussion, des murmures s’étaient élevés parmi les élèves de Seconde qui s’intéressait aux potins du lycée. Vers 3 heures, Elise et quelques unes de ses amies vinrent voir Maxime et lui dire crûment :
- Maxime, ça ne te dérange pas si Marine sort avec Geoffrey ?
Quoi ? Il était déjà remplacé, la « pause » qu’elle voulait faire avec l’amour fut finalement courte, c’était pire qu’une rupture, ou qu’une trahison. Cette trahison impliquait les trois adolescents. Mark ne savait pas ce qui s’était tramé derrière son dos, Maxime avait été la bonne poire pendant une semaine et Geoffrey avait tout gagné. Cela voulait dire que durant cette semaine, Marine, une calculatrice hors du commun avait articulé ses pantins tel une marionnettiste, leur disant ce que chacun voulait entendre, car c’était évident, elle avait préparé sa relation avec Geoffrey pendant la semaine, ça ne s’est pas fais au dernier moment.
- Qu’est-ce que vous voulez que je dise ? Elle fait ce qu’elle veut c’est sa vie…
- D’accord, nous sommes contentes que ça ne te fasse pas grand-chose, que tu ne sois pas triste…
Pas grand-chose ? Evidemment que ça l’attristait au plus au point, mais il n’allait pas faire son petit cœur d’artichaut et aller se plaindre auprès de tout le monde. Mais il fut achevé lorsque que quelques minutes plus tard, il vit que CE Geoffrey tenait par la taille celle qu’il aimait. De plus, ce matin, celui-ci lui avait donné une franche poignée en le regardant droit dans les yeux, il n’avait pas le choix, il devait se battre pour elle…
- Mais Capucine, qu’est-ce que t’as fais putain ! Tu devais bien être au courant que ce mec lui tournait autour non ?
- Je te le jure Charles, je n’ai rien vu venir… Pourtant je regardais ce qu’elle faisait en permanence !
- Mouais, toujours est-il qu’il va falloir assurer, je veux rester dans cette école l’année prochaine, je veux devenir un Maître du Destin, on doit…
Charles ne finit pas sa phrase, Geoffrey et Maxime se battait, crochet du gauche, crochet du droit, coup de poing dans l’abdomen, chacun était déjà amoché, Maxime avait un cocard à l’œil, saignait du nez et avait la lèvre explosée, Marine essaya de s’imposer entre eux, elle fut vite repoussé par Maxime, un cercle s’était déjà formé autour d’eux. Tous leurs amis respectifs étaient là, mais personne n’osait bouger, pétrifié par la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Marine essaya de rentrer de nouveau dans le combat :
- Arrêtez, la violence ne sert à rien…
- Toi ta gueule, tu t’es bien foutu de moi avec tes « Max, je t’aime, mais je ne sais pas qui choisir entre toi et Mark ». T’avais bien préparé ton coup, en fait, ce n’était pas entre lui et moi le choix que tu devais faire, en fait il n’y avait même pas de choix à faire, t’avais déjà jeté ton dévolu sur Geoffrey…
- Mais attends, je peux…
- Non ! Ca m’énerve, je me casse, beaucoup de bonheur avec ton nouveau pantin.
Il avait dis tout ce qu’il avait sur le cœur, c’était le principal ! Marine pleurait, elle était dans les bras de Geoffrey qui lui était en sang, Charles suivit son protégé dans les couloirs. Il faisait comme s’il n’était au courant de leur altercation
- Maxime, attends, qu’est-ce qui vient de se passer ?
- Marine a eu le culot de m’avoir envoyée ses amies pour m’annoncer qu’elle m’avait déjà remplacée, elle m’avait pas assez fais de mal comme ça, il fallait qu’elle continue ! Enfin bref, j’oublie tout…
Personne ne comprenait pourquoi Maxime avait pété les plombs, enfin, si, tout le monde comprenait mais personne n’osait le soutenir, Marine n’avait pas été très franche avec lui, elle aurait mieux fais de tout lui dire directement, mais bon, c’est comme ça… Capucine et Charles mirent Plorus au courant, il avait ris…
***
- Mais tu es sûre que tu ne connais pas Maxime Lampaluile ?
- Pour la millième fois, non !
Ces deux adolescents étaient assis sur un banc, ils ne se connaissaient pas il y a une semaine, et ce garçon importunaient cette fille en permanence avec ce Maxime Lampaluile qu’elle ne connaissait pas… Carl trouvait tout de même ça bizarre… Il ressortit le papier bleu de la poche de son jean blanc et le lut une fois de plus, pourtant sur celui-ci était bien noté ceci :
Carl Brigand
Mission :
Pauline Blois domicilié 1 rue Charles de Gaulle
à Ostwald devra tomber amoureuse
de Maxime Lampaluile, 16 ans
Qu’est-ce que c’était que cette mission ! Faire tomber amoureuse des personnes qui ne se connaissaient pas… Impossible ! Mais il devait réussir, il ne voulait pas redoubler…
Maxime était très triste, il pleurait encore, il était assis, seul, dans le hall, lorsque la fille qui dansait sur O.M.G. vint le voir.
- Maxime, faut pas pleurer, la vie est bien trop belle pour ça, faut la danser ! Regarde-moi, je ne respire pas la joie de vivre ?
- Oui, mais tu sais, c’est parfois dur de se faire prendre pour un con…
- Ne t’inquiète pas, tu en retrouveras une… Tu es un beau gosse !
- Ca c’est toi qui le dit, Cindy…
Un groupe de filles passa à côté de lui, six filles plus magnifiques que les autres, mais trop parfaites pour lui, elles avaient juste ce qu’il faut de formes, étaient bien habillé et elles étaient très belle, malheureusement, pour les garçons, elles sortaient avec eux pendant une semaine et les jetaient comme des chewing-gums qui n’avaient plus de goût. Elles faisaient partie du club des poms poms girls du lycée, c’était le petit côté américain de l’école. Elles se dirigeaient maintenant vers les toilettes pour se mettre une tonne de fond de teint.
- C’est qui celles qui viennent de passer ? demanda Maxime
- Elles ? La bombe ? C’est Claudia, après je ne connais pas les autres noms, mais sérieusement, laisse tomber, ce ne sont pas des filles pour toi, ce sont de vraies garces avec les garçons.
- Je m’en fiche, il faut absolument que j’apprenne à les connaître, même si je ne sors jamais avec une de ces filles, elles sont bien trop belles pour ne pas faire leur connaissance.
Il avait bien sûr une idée derrière la tête, s’il voulait draguer ces six créatures d’exception c’était juste pour rendre Marine jalouse et la récupérer, maintenant, il devait trouver comment leur adresser la parole… Il avait tout le temps d’y réfléchir, mais il devait réussir !
Plorus donna un conseil à Charles et Capucine, pour que Marine quitte Geoffrey, ils avaient juste à confectionner un filtre d’amour… Il leur donna rendez-vous dans la salle de science, celui-ci s’était rendu au Grand Conseil pour aller chercher les ingrédients pour la potion
- Les enfants, c’est votre chance d’utiliser vos connaissance de l’année dernière, à vous de jouer.
Ils rassemblèrent le matériel de chimie sur une paillasse, des erlenmeyers, des tubes à essais, une balance et une plaque chauffante étaient posés sur la table. Ils commencèrent à faire la potion. Après une demi-heure de préparation, ils ajoutèrent le dernier ingrédient, une goutte de rhum du labyrinthe du Grand Conseil, Plorus en avait apporté une pleine bouteille, bizarrement celle-ci avait diminuée de moitié depuis qu’ils étaient dans la pièce et les enfants ne buvaient pas d’alcool… Peu après, une explosion se produisit et de la fumée blanche sortit du tube à essais.
- Plorus, pourquoi la fumée est-elle blanche ?
- Toujours aussi pointilleuse sur tes cours ma chère Capucine, je viens de me rendre compte que j’ai oublié le sang de Kiru…
- C’est grave ?
- Non, les effets seront les mêmes, la potion sera cependant incolore, vous ne devrez pas vous trompez, je vais la mettre dans un gobelet quelques minutes, elle doit reposer au soleil, les effets n’en seront que meilleurs…
Il versa le liquide dans un gobelet en plastique et posa le verre sur la fenêtre et il en profita pour en mettre quelques gouttes dans une de ses fioles personnelles. Après quelques minutes, ils essayèrent le filtre d’amour pour voir s’il fonctionnait, Plorus ouvrit sa mini-serre qui se trouvait près de son bureau, elle contenant des plantes carnivores, celles-ci n’avaient pas encore digérées les mouches qu’elles avaient eus dans l’après-midi, il versa quelques gouttes dans la terre des fleurs. Après quelques secondes les deux plantes s’enlacèrent et s’embrassèrent, des fleurs, des plantes qui se bécotent aussi bizarre que cela puisse paraître, au Grand Conseil, c’était possible. La potion était parfaite ! Alors qu’ils n’avaient encore rien rangé, la professeur de mathématiques fit irruption dans la pièce, étonnée :
- Qu’est-ce qui se passe ici ?
- Rien Isabelle, Capucine et Charles n’avaient pas finis leur T.P. de chimie, ils sont venus faire des heures sup., qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
- Et bien, je me demandais si tu es serais libre un de ces quatre, pour qu’on dîne ensemble, chez moi, qu’en dis-tu ?
- C’est une super idée ! Evidemment que je serais libre…
- Tu es là Vendredi prochain ?
- Oui je crois… Oh pire, j’annulerais l’autre rendez-vous si j’ai quelque chose, tu es bien plus importante
Plorus était extrêmement heureux, ils allaient avoir un dîner en tête à tête, il allait peut être pouvoir conclure… Charles prit le verre à côté du bureau versa le contenu dans un tube à essais et partit avec Capucine. Plorus fut sur un petit nuage toute la journée, il revit la classe de Maxime en fin de journée pour leur cours de Physique, Plorus ne comprenait rien à la matière qu’il était censé enseigné, au Grand Conseil, la physique se rapportait juste à l’Eranop. Il avait réussi à se procurer des cours sur Internet, il n’avait cependant pas vérifié si les informations étaient exactes. Le cours d’aujourd’hui portait sur les atomes, le fait qu’il n’ait pas vérifier les informations donna lieu à un étrange quiproquo, son cours commençait par un historique des connaissances sur les atomes.
- La période qui nous intéresse surtout dans le monde des atomes est celle-ci, le Moyen-âge, les scientifiques croyaient que les atomes et les objets qui nous entourait étaient constitués des quatre éléments de la planète Terre : l’eau, la terre, l’air et le feu. Ils pensaient que les objets étaient en fait un mélange de ces éléments en quantités différentes. Sur cette théorie, ils affirmèrent qu’ils pouvaient transformer le plomb en or, ils avaient juste à réarranger la proportion de chaque élément pour que le plomb devienne à terme de l’or. Et de là, un objet mythique apparu, un objet capable de prouver cette théorie d’alchimie : la pierre philosophale, mais comme tout le sait, cette pierre n’existe pas.
Il s’arrêta, il avait bien lu, ce document stipulait que cette pierre n’existait pas, il aurait mieux fais de le lire avant le cours, la pierre existait, il l’avait dans son bureau, au Grand Conseil.
- Je suis désolé les enfants, je vous ai donné des renseignements erronés, la pierre philosophale existe belle et bien, je vous la montrerais la semaine prochaine…
Jusqu’ici, les élèves n’avaient pas été très attentifs à ce qui avait été dis, mais ils avaient très bien entendu la dernière phrase. Ils se demandaient bien comment leur professeur allait pouvoir leur prouver l’existence de cette pierre. Ils étaient donc très pressés d’être Vendredi pour leur prochain cours. Comme Maxime aimait beaucoup cet Univers il avait quelque peu oublié la sordide histoire qui lui était arrivé aujourd’hui. Quand tout le monde fut sorti de la salle, Plorus se rendit au Grand Conseil. Dans son bureau se trouvait Julius, il avait la charge de l’école pendant son absence, Kilozun était là aussi, les bras chargés de parchemins.
- Grand Maître, que nous vaut l’honneur de votre visite ?
- Comme vous le savez, j’enseigne la Physique-Chimie dans le lycée où se trouve Charles et Capucine, mais j’avais complètement oublié que j’étais sur Terre, j’ai donc révélé à mes élèves l’existence de la pierre philosophale. Et je leur ai promis que je leur montrerais la pierre au prochain cours.
- Montrez leur autre chose à la place.
- Je n’ai qu’une parole, ils verront la pierre ! Où est-elle ?
- Dans le livre, page 27, elle n’a pas bougé.
Julius lui tendit un gros ouvrage, une sorte d’encyclopédie, c’était Plorus qui se trouvait en couverture, il était intitulé «Tout ce qu’il faut savoir sur mon monde », c’était le dictionnaire du Grand Conseil en quelques sortes, il répertoriait tous les éléments importants de ce merveilleux monde. Plorus feuilleta l’ouvrage et tomba tout d’abord sur la page 14, il y avait un cadre à fond noir, apparemment, il manquait quelque chose. En dessous de celui-ci, une légende indiquait : bague de Lipus, premier Grand Maître du Destin, de l’an 0 à l’an 700, objet indisponible, sa trace fut perdue en l’an 1609.
- Julius ? Les recherches avancent pour la bague ?
- Non, nous ne l’avons toujours pas retrouvée, nous la cherchons sur Terre sans relâche, des Maîtres du Destin ont été envoyés aux quatre coins du monde et toujours rien.
- Mais où est-elle bon sang, si Lucius la retrouve avant nous, nous sommes fichus.
- C’est fort possible Grand Maître, malheureusement…
Il se rendit maintenant à la page 27, dessus se trouvait une pierre noire, semblable à une pierre volcanique, elle tournoyait lentement pour que l’on puisse la voir sous tous ses angles, la légende était écris en verte : « La pierre Philosophale, objet disponible ». Plorus plongea sa main dans le livre, il saisit la pierre et la retira de la page, il n’y avait désormais plus