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 Moi, Charles Régrebac, Maître du Destin, Tomber amoureux en deux jours mode d'emploi (deuxième partie)

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Hugoblin
Poète
Hugoblin

Messages : 46
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Moi, Charles Régrebac, Maître du Destin, Tomber amoureux en deux jours mode d'emploi (deuxième partie) Empty
MessageSujet: Moi, Charles Régrebac, Maître du Destin, Tomber amoureux en deux jours mode d'emploi (deuxième partie)   Moi, Charles Régrebac, Maître du Destin, Tomber amoureux en deux jours mode d'emploi (deuxième partie) EmptyVen 11 Mar - 16:16

Plorus plongea sa main dans le livre, il saisit la pierre et la retira de la page, il n’y avait désormais plus rien sur la photo, la légende avait changée, le « disponible » s’était métamorphosé en « indisponible », et à côté, à l’encre rouge on pouvait lire : en possession de Plorus, deuxième Grand Maître du Destin, de l’an 700 à nos jours.
- Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ses élèves, n’est-ce pas Julius ? Avant que je parte aurais-tu quelque chose à me signaler ? Quelque chose que tu trouves anormal dans l’école.
- Non, l’école fonctionne bien. Mais il y a peut être quelque chose qui pourrait attirer votre attention, le soir, quand je suis seul dans mon bureau, j’entends des voix, des cris d’hommes et toutes les chandelles s’éteignent d’un seul coup. Auriez-vous une explication ?
- Ce doit sûrement être les fantômes du château qui veulent te faire des farces, ne t’inquiète pas, bon, j’y retourne, à plus tard.
Plorus emprunta de nouveau le miroir pour retourner dans la salle de classe, Isabelle était là, juste devant.
- Isabelle, qu’est-ce que tu fais là ?
- Je venais te voir, mais comment as-tu fais ça ?
- Fais quoi ?
- Tu viens de sortir du miroir, comment as-tu fais ?
- Tu n’aurais pas bu toi par hasard, tu sais bien que c’est impossible…
- Pourtant j’étais sûr que…
- Viens on va boire un café, je suis libre à cette heure.

Lucius, l’écureuil le méchant de l’Univers, était assis là, sur un rocher, dans une forêt, des oiseaux chantaient, et ils voyaient, de temps à autre, passer des sangliers devant lui. Il réfléchissait à un nouveau plan pour se débarrasser de Charles Régrebac, l’adolescent qui avait causé sa perte. Après l’incident du labyrinthe, tous ses partisans l’avaient abandonné, ils s’étaient tous cachés sur les différentes planètes de la voie lactée, pour que plus jamais, ils ne rencontrent ce monstre. Car ils avaient tous regrettés toutes ces années passées à ses côtés à exécuter ses ordres. Lucius les regrettait tous, il avait beau semer la terreur parmi eux, il avait une certaines affection pour ses partisans. Cet incident l’avait encore plus affaiblie qui ne l’était. En effet, en tuant Capucine, il signait son arrêt de mort, il en était conscient, il voulait se venger, il se fichait de la mort. Il lui l’avait déjà semer une première fois, pourquoi ne pas recommencer si les choses venaient à mal tourner ? Mais cette fois-ci, il ne devait pas jouer la carte violence. Il n’avait plus d’armée, il devait désormais tout calculer, devenir un fin stratège. La violence morale était beaucoup forte que la violence physique, mais il devait trouver le plan qui le mènerait à la réussite. Il entendit des branches craquées derrière lui. Il se retourna et vit deux adolescents qui s’embrassaient langoureusement contre un arbre. La fille était rousse, les cheveux bouclés, elle avait de grands yeux en amandes marron et des taches de rousseurs. Elle portait un jean blanc et une veste en cuir. Son copain avait les cheveux en pétards, des yeux bleus, il portait un survêtement et un jogging Adidas et des baskets Nike. Il paraissait beaucoup plus vieux que son âge, il avait 16 ans mais en faisait 18. L’écureuil contemplait cette scène et il se remit en question, pourquoi n’avait-il pas dès le départ été gentil, pourquoi avait-il fais du mal au gens ? Il repensa au premier meurtre qu’il avait commis il y a quelques centaines d’années, cet acte avait tout déclenché et, de plus, quand il a tué cet homme, il l’avait fais lâchement, un coup de couteau dans le dos et c’est tout… Il chercha en rentrer en contact avec la fille.
- Bonjour, n’aillez pas peur…
- Putain, un écureuil qui parle, qu’est-ce que c’est que ce bordel !
Sur ces mots, le garçon prit peur et courut dans la direction opposée en faisant signe à sa copine de le suivre, mais la jeune fille était plus fascinée, qu’effrayée, elle n’avait jamais vu un écureuil blanc avec d’aussi beaux yeux, et celui-ci parlait !
- Tu n’as pas eu peur ? Tu ne suis pas ton copain ?
- Pourquoi aurais-je peur ? Tu n’as pas été méchant avec moi, mais je suis intriguée, je n’ai jamais vu d’écureuil parler, comment fais-tu cela ?
- Bah, je suis comme toi, je parle, je parle comme tout le monde, toi, tu ne pourrais pas expliquer pourquoi tu parles, et bien moi c’est pareil. Je suis juste un écureuil blanc aux yeux verts qui parle, rien de plus commun. Tu n’as pas à être étonnée.
- Tu veux venir chez moi pour m’expliquer tout ça ?
- Pourquoi pas.
Il ne savait pas pourquoi, mais cette fille l’avait émue, elle lui rappelait Marianne, il se rendit chez elle dans sa poche. Sur le chemin du retour, elle reçut un message d’excuse de son petit copain, il était partie comme un lâche, pour rien… Ils arrivèrent dans une fermette dans un petit village près de Strasbourg. Ils se rendirent dans la chambre de la jeune fille. Les murs étaient blancs, on allait la retapisser. L’ancienne tapisserie avait été grossièrement arrachée, ils discutèrent pendant une petite heure, sa mère rentra dans la chambre. Lucius était assis sur le lit quand elle vit que la poignée était en train se baisser, elle jeta un col coulé noir sur l’animal pour le cacher.
- Ma chérie, Carl est là pour toi, il t’attend à la porte.
- Merci maman
Sa mère sortit et Pauline retira le pull du lit.
- C’est qui Carl ?
- Un garçon de mon collège, il est chiant, ce mec là est entré dans ma vie, comme ça, sans prévenir, et depuis il ne me lâche plus d’une semelle. Tu ferais mieux de nous laisser, je me demande ce qu’il dirait s’il voyait que je discute avec un écureuil, au revoir. Tu étais peut être une hallucination mais j’ai adoré cette conversation avec toi.
- Mais non voyons, je ne suis pas une hallucination, je reviendrais te voir bientôt.
Il l’embrassa et disparut dans de la fumée noire. Pauline accueillit Carl avec une immense hypocrisie : une accolade et des bises qui n’étaient pas sincère. Pendant deux heures il lui reparla de ce Maxime.

- Bonjour les enfants, comme promis, je vous ai amené la pierre philosophale, regardez comme elle est belle !
- C’est scientifiquement impossible, dit un élève qui s’était levé.
- Si tu le dis, mais, pour te prouver le contraire, j’ai emmené du plomb, si elle le transforme en or, ce sera bien la pierre philosophale n’est-ce pas ?
Plorus plaça le plomb dans une assiette creuse, tous les élèves étaient autour de la paillasse pour admirer ce phénomène, il passa la pierre philosophale au dessus du récipient, de la fumée bleue sortit du morceau de plomb jusqu’à le dissimuler en dessous, quand la fumée se dissipa, des petits cailloux jaunes se trouvaient dans l’assiette. Tous les élèves étaient bouche-bée par ce qu’ils venaient de voir… Une excitation générale se fit sentir, les petits bavardages qu’on pouvait entendre il y a à peine quelques minutes se métamorphosèrent en un brouhaha, chacun jouait des coudes pour de voir de plus près cette pierre si mystérieuse.
- Vous vous rendez compte de ce que vous possédez monsieur ? Vous pouvez devenir l’homme le plus riche du monde.
- La célébrité et la richesse ne sont rien comparés à l’amour des siens, l’amitié et l’amour sont deux choses beaucoup plus précieuse que l’argent, quand tu comprendras ça, tu auras compris la vie. C’est pour cela que je ne veux pas me servir de cette pierre pour devenir riche, ce serait utiliser la facilité.
- Monsieur, vous êtes un imbécile, quel homme serait assez bête pour ne pas utiliser les pouvoirs de cette pierre à des fins économiques à par vous ? C’est vous qui n’avez rien compris à la vie !
Plorus se mit en colère, il détestait être rabaissé, surtout par un gamin tel que Nathan, quinze et ça se prend déjà pour le Maître du Monde !
- Tu es aussi vil qu’un serpent, tu mérites donc de ressembler à cet animal.
Plorus posa la pierre sur la table, prit sa canne et transforma celui-ci en reptile, l’admiration des élèves avaient fais place à la terreur. Nathan lui siffla :
- Vous allez voir, mon père vous tuera !
- Oh, si l’on ne peut plus rire…
Il le retransforma en humain
- Vous croyez que vous allez vous rattraper si facilement ? Je vais allez vous dénoncer aux flics moi !
- Et bien vas-y, te gêne pas !
Ce n’était qu’un gamin, il n’allait jamais faire ça. La sonnerie retentit, c’était la fin de la journée, Nathan sortit en trombe de la salle, quand il fut partis, il fit jurer à ces élèves de se taire sur cette histoires, ils acceptèrent tous, Nathan, lui, n’avait pas changé d’avis, Plorus s’en fichait, ce soir il voyait Isabelle, il pouvait lui arriver tous les malheurs du monde ! Il arriva chez elle vers 20 heures, la fille de celle-ci dormait chez une amie, elle avait dressé une magnifique table : deux assiettes en porcelaines, de beaux couverts, des verres à pied, et le seau à champagne était lui aussi de la partie, en fait la table était parfaite pour un anniversaire de mariage mais ils n’étaient qu’à leur premier rendez-vous. Ils prirent l’apéritif sur l’immense canapé en cuir rouge, la bouteille de scotch était posée sur la table basse en verre. Il se rendit vite compte qu’Isabelle faisait partie d’une famille aisée, il y avait une immense bibliothèque remplie de livres en tout genre, des romans policiers, des romans contemporains, des archives, des livres historiques, il vit aussi une photo de la fille d’Isabelle, il l’avait déjà vu au lycée, il s’approcha de la bibliothèque car un objet l’intriguait plus que les autres, une bague sertie d’une émeraude avait été mise sous verre. Cet objet lui rappelait quelque chose, mais il n’arrivait pas à faire le rapprochement, de toute façon, il n’eut pas le temps d’y réfléchir, en effet, Isabelle s’approchait de lui lentement, il compris ce qu’il était en train de se passer à ce moment précis, il oublia tout, le Grand Conseil, l’Eranop, Lucius, il oublia tout ça l’espace de quelques heures, ils s’enlacèrent, chacun savait qu’ils s’attiraient l’un l’autre, ils n’avaient pas voulu s’avouer qu’il y avait eu un coup de foudre mutuel l’un pour l’autre dès le début, mais ça y est, ils y étaient. Plorus n’eut même pas besoin d’utiliser son filtre d’amour. Ils s’embrassèrent pendant quelques minutes sans interruption en se murmurant des « je t’aime ». En fait, leur relation était la même que Marine et Maxime, même si pour les deux adolescents, c’était houleux en ce moment…
- Isabelle, depuis le début de l’année scolaire j’attends ce moment.
- Pareil pour moi, dès que je t’ai vu, je suis tombée amoureuse de toi, nous avons les même yeux, c’est fou n’est-ce pas ?
- Qu’as-tu dis ?
- On a les même yeux, regarde, ils sont verts émeraude.
C’était vrai, elle avait les yeux caractéristiques des Maîtres du Destin, comment était-ce possible ! Ce n’était pas un Maître du Destin, il l’aurait su, il connaissait chacun de ses « employés ». Il regarda une fois de plus la bague, elle scintillait de mille feux. Soudain, celle-ci « l’appela », un sentiment indéfinissable l’envahit, il était attiré par ce bijou. Isabelle ne comprenait pas ce qu’il faisait, il s’approcha de la bague, ouvrit l’écrin dans lequel se trouvait l’objet et se la passa au doigt, il fut parcouru d’une étrange sensation.

Lipus referma la porte de son bureau à clé. Le Grand Conseil se réunissait ce soir, les plus grands Maîtres du Destin allaient être présents, Crassus, Lucius, Julius et Plorus, tous les quatre faisaient un magnifique travail, aucun accident en 700 de travail, ceux qui devaient mourir, étaient morts et ceux qui devaient vivre, avaient vécus. Cette organisation marchait à merveille. Dieu bénisse ces scientifiques et ces deux lutins sans qui, ce monde, n’aurait jamais existé. Tout était parfait ! Il parcourut le château, tout le bâtiment était blanc comme linge. Il entendit une respiration, quelqu’un le suivait, il s’arrêta quelques secondes et écoute, il n’entendit rien de plus. C’était sans doute les fantômes qui s’amusaient à faire peur aux Maîtres du Destin. Soudain, il commença à voir flou, il mit ses lunettes mais rien ne changea. Il essaya de reprendre son chemin, mais il se rendit vite compte qu’il ne pouvait pas non plus marcher. Un goût de sang se fit sentir dans sa bouche, il tomba à terre, il était mort, un coup de couteau dans le dos, il n’avait pas vu son agresseur mais il comprit que c’était Lucius. Juste avant qu’il rende son dernier souffle, l’écureuil lui avait murmuré à l’oreille :
- Merci Grand Maître, je vais pouvoir enfin prendre votre place !
Il enleva son couteau qui avait le manche en forme de queue d’écureuil, puis il prévenu Plorus et les autres de la mort du premier Grand Maître du Destin, ce fut un tel déchirement pour eux qu’ils firent une cérémonie d’adieux sans chercher les causes de la mort de Lipus. Lucius leurs expliqua qu’il était mort sous ses yeux d’une crise cardiaque, mais c’était impossible pour les Maîtres du Destin. Plorus avait été septique à ce verdict. Heureusement, Lucius n’avait pas eu ce qu’il voulait par-dessus tout : la bague. Lipus n’était pas bête, il avait comprit que Lucius voulait le bijou, il l’avait confié à sa femme, une mortelle, quelques semaines avant sa mort :
- Ma chérie, je sens que Lucius me tourne autour, il veut me tuer et prendre la bague, avec ce bijou, il deviendra l’être le plus puissant de l’univers. Son pouvoir est bien plus puissant que l’Eranop car j’ai mis dans cette bague quelque chose qu’il n’y a pas dans la pierre : de l’amour, mon amour pour toi est bien plus puissant que la magie noire ! Pars, refais ta vie, mais ne reste pas là, il te tuera !
- Non pas sans toi !
- Il le faut… Je sais qu’à la première occasion, il me tuera, pars s’il te plaît et emporte les enfants avec toi !
Il avait confectionné un miroir qui allait ramener sa famille sur une planète très lointaine. Les adieux furent très durs. Il n’allait jamais les revoir, mais il les aimait plus que sa propre vie, c’est pour ça qu’il faisait ça. Les enfants ne comprenaient pas pourquoi ils partaient. Grâce à cela, sa famille et la bague étaient sauvées.

Plorus ignorait tout cela, dès qu’il avait mis la bague, il avait vu toute la scène, le meurtre, les adieux, il comprit enfin que c’était ce monstre de Lucius qui avait tué Lipus. Plorus connaissait l’existence de la bague, il avait suivis son chemin durant les siècles sans jamais essayé de la récupérer, car comme ça, elle était cachée et elle était donc en sécurité, il avait perdu son chemin vers les années 1600. Mais il n’avait jamais su que Lucius la cherchait lui aussi. Il se tourna vers sa bien-aimée.
- Ma chérie, où as-tu trouvée cette bague ?
- Je ne l’ai pas trouvé, c’est un héritage, on se lègue ce bijou depuis que la famille existe, pourquoi me demandes-tu ça ?
Un héritage ? C’était complètement insensé, cela voudrait dire qu’Isabelle était une descendante du premier Grand Maître du Destin, et qu’elle avait du sang de Maître du Destin qui coulait dans ses veines.
- Aurais-tu par hasard, un arbre généalogique de ta famille ?
- Il est dans la bibliothèque, notre famille remonte à la nuit des temps, c’est même très bizarre, à une époque les membres de ma famille étaient des sorciers, mais c’est impossible, la sorcellerie n’existe pas n’est-ce pas ?
Elle se mit à rire en regardant Plorus qui restait impassible.
- Ecoute ma chérie, je ne peux pas tout te révéler d’un coup, tu me prendrais pour un fou, mais la période où ta famille utilisait la sorcellerie est bien réelle. Crois-moi si tu veux mais la magie existe, et le sort de mon monde repose sur cette bague.
Isabelle était vraiment déboussolée. Dans ces moments là, elle aimait se détendre en buvant du thé au citron, elle se dirigea telle une âme en peine vers le meuble en teck blanc de la cuisine et se prépara une infusion, soudain elle revint sur le sujet.
- Pourquoi as-tu dis mon monde ? Tu sous entends que tu ne viens pas de la Terre.
Plorus était embarrassé, il devait tout lui dire elle posait trop de questions.
- Tout d’abord, je ne m’appelle pas Stéphane Paralli, mon nom est Plorus, j’habite sur une planète qui s’appelle le Grand Conseil, là-bas, le Destin de tous les Terriens se jouent, si cet endroit venait à disparaître, le chaos règnerait sur Terre. Depuis le début, le seul but d’un des Maîtres du Destin est de détruire le Grand Conseil. Il a essayé de s’emparer de cette bague, pour cela, il a tué un de tes ancêtres, le premier détenteur de cette bague. Mais, il n’avait pas prévu que Lipus, ton ancêtre, l’avait légué à sa femme quelques jours au paravent. C’est pour cela que c’est toi qui la possède, durant les siècles elle a été passée de main en main pour qu’elle soit protégée, j’ai besoin de cette bague, si tu m’aimes, donne la moi ! Encore une chose, si un jour un homme habillé en blanc et portant une canne avec un pommeau en forme d’écureuil te demandera la bague, il faut que tu refuses de lui donner ! S’il te fait du mal, je serais là, promets moi que tu ne lui donneras pas !
- Il faut avouer que toute cette histoire est abracadabrante non ?
- Promets le moi !
- Je te le promets…
-Tout ce que je te dis est la vérité ! Tu dois me faire confiance…
La télévision était restée allumée, c’était les informations régionales :
- Maintenant, un des gros titres de notre journal, un homme, enseignant dans un lycée de Strasbourg et se faisant appeler Stéphane Paralli est activement recherché. En effet, pendant un cours de Chimie, celui-ci aurait montré à ces élèves un objet qu’il qualifiait de « magique », pendant ce cours un des élèves a été transformé en serpent, cet évènement a déjà fais le tour de la France, si vous voyez, ou si vous connaissez cet homme, merci de bien vouloir prévenir la police, attention à vous, il peut être dangereux. Cet homme a en permanence une canne avec un pommeau en forme de cygne et a des yeux vert émeraude.
Isabelle lâcha sa tasse qui se fracassa sur la moquette bordeaux de la salle à manger, elle n’en revenait pas, Plorus s’inquiéta, elle allait sûrement tout révéler…
- Tu ne vas pas me dénoncer Isabelle ?
- Bien sûr que non mon amour, tu peux te cacher ici le temps qu’il faudra, je vais te préparer à boire, tu dois être tout retourné après cette histoire…
Elle lui sourit et se rendit de nouveau dans la cuisine, elle lui prépara un verre d’eau, mais elle ajouta au liquide une grande dose de somnifère. Puis elle prit son téléphone portable et appela le 17.
- Allo, la police ?
- Oui, qu’est-ce que qu’on peut faire pour vous madame ?
- Il est là, dans mon salon, j’ai peur…
- Calmez-vous madame, qui est dans votre salon ?
- Stéphane Paralli, il est chez moi, venez tout de suite !
- D’accord on arrive, essayez de le retenir et faites attention à vous.
Elle raccrocha, Plorus trouva ça bizarre, la conversation avait à peine durée dix secondes. Quand elle revint, il poussa un soupir de soulagement, il était vraiment amoureux, il ne pouvait vivre sans elle. Malheureusement, il ne se doutait de rien au sujet de ce qui allait lui arriver. Il but une gorgée d’eau, après à peine une minute, sa tête commençait déjà à tourner. Isabelle avait fais fort sur la dose. Elle l’embrassait sur le front et lui dit : « Je t’aime, c’est pour ça que je fais ça » et celui-ci partit pour le pays des songes.

Quand il se réveilla, il se trouvait dans une petite salle, au milieu, il y avait une table et au fond une chaise, il était attaché sur une chaise avec menottes. Une ampoule accrochée au plafond éclairait difficilement la pièce. Derrière une glace sans teint se trouvait Isabelle. Elle regrettait de l’avoir dénoncé, il lui faisait de la peine. Un homme avec une barbe de trois jours, une cravate, et une chemise qui n’était pas attachée sortit de l’ombre pour interroger Plorus. Il avait des yeux bleus perçant et une cigarette dans le coin de la bouche.
- Qu’est-ce que vous avez fais avec votre élève que lui ai-il arrivé ?
Plorus émergeait.
- De quel élève me parlez-vous monsieur l’agent ?
- Joue pas au con avec moi, tu sais très bien de qui je parle, avec ta putain de sorcellerie tu l’as transformé en serpent !
- J’exige qu’on m’apporte ma canne.
- T’es pas un vieillard, t’as pas besoin de ta canne !
- Je veux ma canne ! Sinon, je ne répondrais pas à vos questions !
Le policier fit signe à un vigile d’apporter sa canne au suspect. Dès qu’il l’eut entre les mains, il regarda le policier droit dans les yeux, frappa dans ses mains et disparut. Ils étaient tous bouche-bée. Où était-il passé ? Personne ne le savait. Cette affaire était devenue nationale en quelques heures, demain, le monde entier sera au courant de l’affaire Paralli. Le commissariat ne se fit pas prier pour appeler les différentes chaînes de télévisions et les journaux afin de leur raconter les rebondissements de l’affaire. Tous les médias étaient encore plus septiques, mais cette affaire très mystérieuse allait faire exploser l’audimat. Le commissaire Faure donna une conférence de presse en compagnie d’Isabelle, le soir même.
- Je ne peux pas vous prouver ce que j’ai vu, mais ce que je peux vous certifier que c’est la réalité… J’interrogeais un suspect, comme dans les affaires normales, mais là, ce fut différent. Premièrement, la scène fut très rapide, seulement quelques minutes après qu’il soit dans la pièce il avait disparu. Cet homme avait une quarantaine d’années, mais il insista pour qu’on lui apporte sa canne, lorsqu’il eut cet objet entre ses mains, il me regarda dans les yeux, me fit un clin d’œil et disparut. Mais avant qu’il disparaisse, je jurerais l’avoir vu se transformer un cygne. A partir de ce jour, l’objectif de la police française sera de retrouver cet homme et de l’arrêter…
Aucun des journalistes ne comprenait ce que le commissaire de police venait de dire, mais ils allaient tout de même faire un papier sur ce discours invraisemblable…

Le lundi matin, Pauline vit le reportage, elle voulut prévenir Lucius, peut être connaissait-il cet homme, ils avaient tous les deux les même yeux et utilisaient la magie… Dès qu’elle pensa à lui, celui-ci frappa à la fenêtre de la cuisine.
- Justement Lucius, je pensais à toi.
- Je sais, c’est pour ça que je suis là.
- Je voulais te parler, regarde le reportage à la télévision, l’homme a les même yeux que toi, ils sont verts émeraudes, et lui aussi utilise la magie.
Lucius s’approcha du poste, quand il vit Plorus, il se frotta les mains, il l’avait enfin localisé, il n’avait plus qu’à s’en débarrasser, il savait qu’il était sur Terre en ce moment, peut être qu’après cet incident, il s’était téléporté sur la planète du Grand Conseil, mais il pouvait toujours essayer de le localiser.

David et sa femme déjeunaient dans leur salle à manger, cela faisait cinq ans qu’ils étaient mariés, ils avaient deux enfants, bref, depuis cinq ils vivaient une vie plus que merveilleuse, mais elle était… différente. En effet, leur « métier » respectifs différait un peu des métiers conventionnels. Et il y en avait beaucoup dans le monde, de ce genre de famille. Quand David vit le reportage sur Plorus, il lâcha sa tasse, elle se brisa au sol :
- Ma chérie, pourquoi Plorus est recherché et pourquoi était-il sur Terre hier soir ?
- Comment pourrais-je le savoir ?
- Il va falloir l’aider, je ne pense pas qu’il soit retourné au Grand Conseil, il doit être encore sur Terre, et je donnerais ma main à couper qu’il n’a même pas quitté la ville. Mais tu as vu, dans le reportage il parle de sa petite amie, Plorus n’est quand même pas tombé amoureux d’une mortelle ?
Cette famille était spéciale, car c’était une famille de sorciers, beaucoup de sorciers habitaient sur Terre, ils aidaient les Maîtres du Destin si ils avaient des problèmes, et là, en effet, les sorciers étaient pleine cellule de crise.
- Il faut prévenir tous les mages de la planète, Plorus est en danger.
Il enfila son manteau et sortit dehors, il n’y avait personne dans la rue à cette heure. Les lampadaires apportaient un peu de clarté dans les ténèbres. Il s’avança sur le trottoir, et sortit sa baguette magique, et oui même dans la vraie vie, les baguettes pour les sorciers existent, Harry Potter a juste piqué l’idée c’est tout. Elle était en bois de bouleau. Il visa le ciel et prononça une formule magique, un éclair vert jaillit de sa baguette. Après quelques secondes, une tempête s’était déclarée et dans le ciel se trouvait le portrait de Plorus. Chez les sorciers, quand quelqu’un lançait un tel sort, c’est que l’heure était vraiment très grave. Ce portrait, entièrement vert signifiait que la personne représentée était en danger de mort, seuls les sorciers pouvaient voir ce portrait. David avait découvert ses pouvoirs lorsqu’ils avaient huit ans, un de ses camarades l’avait énervé, il était rentré dans une colère noire, et les vêtements de l’autre enfant avaient pris feu. Le jeune homme fut brûlé au deuxième degré, depuis ce jour, il comprit qu’il n’était pas un enfant comme les autres. Et il avait raison, quand il a rencontré sa femme, il avait su, dès le premier regard, qu’elle était comme lui. Avec les années, il apprit à maîtriser ses pouvoirs et lorsque le Grand Conseil avait proposé à tous les sorciers de s’associer avec eux pour se battre contre le mal, il vit qu’il y avait beaucoup, beaucoup de personnes « comme lui ». L’appel à l’aide avait été lancé, reste à savoir si il allait fonctionner.

Pour disparaître, Plorus avait puisé dans ses réserves d’énergie, il n’avait plus de force, il avait atterris à côté du quartier général du Grand Conseil de Strasbourg. Xorus l’avait soigné, mais il était encore très affaibli. Soudain, il prit peur, il faisait la Une des journaux, cela voulait peut être dire que le Grand Conseil, allait, à terme, être découvert par le monde entier. Et si Lucius était à la porte du quartier général pour le tuer pendant qu’il était affaibli ? Il même pas réussi à récupérer la bague. Soudain, les portes du Grand Conseil s’ouvrirent, David et sa femme entrèrent.
- Ah, Plorus, vous êtes là, j’ai eu très peur quand j’ai vu le reportage ce matin, j’ai tout de suite envoyé un appel à l’aide, mais heureusement, vous êtes sain et sauf.
- Merci David, le plus important c’est que je sais où est la bague maintenant, il n’y a plus qu’à aller la récupérer…
- C’est vrai vous savez où elle est ? C’est génial ! Cependant, il va falloir être très rapide, Lucius est sûrement lui aussi, sur le coup.

En voyant le reportage, Lucius avait lui aussi très bien compris que la bague était à portée de main et qu’il n’avait plus qu’à la cueillir. Reste à savoir où habitait cette femme, Strasbourg était immense pour un écureuil… Pauline proposa à Lucius de l’accompagner en cours, celui-ci accepta.

Pour Maxime, la quête n’était pas de trouver une bague, il devait séduire de nouveau Marine… A huit heures, Charles et Capucine s’étonnèrent de ne pas voir Plorus, remarquez, après l’incident de Vendredi, il aurait été normal qu’il prenne du repos. Ils allèrent directement voir la professeur de Mathématiques pour lui demander des nouvelles du Grand Maître du Destin. Quand elle entendit les mots « monsieur Paralli », elle fondit en larmes. Elle leur dit qu’il était malade et qu’elle ne savait pas quand il reviendrait, ils auraient regardés les informations ce matin, ils auraient su à quoi s’en tenir. Ils oublièrent cette histoire, il devait absolument réconcilier Maxime et Marine, malheureusement, Geoffrey était revenu à la charge. Il fallait que Maxime impressionne Marine. Ils voulaient, dans la mesure du possible, ne pas utiliser le filtre d’amour de Plorus, ça aurait été pour eux, un échec personnel. Mais l’occasion de la reconquérir ne se fit pas attendre. Marine rentra dans l’enceinte du lycée en pleurs, épaulée par Elodie qui la conduisait une fois de plus dans les toilettes. Les deux adolescentes s’élancèrent à vive allure dans cette pièce. Marine portait une écharpe enroulée autour de sa tête comme un turban, elle la portait pour cacher son maquillage qui avait coulé, elle la portait pour cacher sa tristesse, elle la portait pour cacher sa détresse. C’était très clair, Geoffrey l’avait quitté… Déjà ? se dit Maxime, enfin bon, il n’allait pas se plaindre… A peine une semaine, voila combien de temps ça avait duré… Cela faisait un point pour lui, mais cette fois, il allait devoir sortir le grand jeu. Il vit passer devant lui ces filles inaccessibles, les pom pom girls du lycée, leur chemisier et leur jupe bleue leur allait parfaitement. Il devait engager la conversation, mais comment ? Pour l’instant, il allait en sport, il allait réfléchir à ça plus tard. Le javelot était à l’ordre du jour. Maxime n’était pas bon en javelot, il n’était pas bon en sport en fait. Les élèves n’avaient pas le temps avec eux, le terrain d’athlétisme était H.S., c’était pareil pour la piste de course. Charles attrapa sa canne et pointa le pommeau vers le ciel, une petit boule verte sortit de la gueule du loup pour aller se perdre dans les nuages noirs. Quelques secondes après, les nuages se dissipèrent pour laisser place à un soleil éclatant. Maxime devait faire un score plus qu’improbable, la surprise ça marche toujours avec les filles. Malheureusement, l’effet de surprise allait être très difficile à réaliser, il ne tirait même pas à quinze mètres avec son javelot. Une demi-heure plus tard, des déesses entrèrent sur le terrain d’athlétisme : les pom-pom girls venaient s’entraîner avec leur professeur de sport. Elles formèrent une pyramide, celle qui se trouvait au sommet semblait toucher le ciel. Maxime revint à ses moutons, et retenta sa chance, en vain…
Charles vint le voir :
- Besoin d’aide ?
- Oui, mais je ne vois pas comment tu pourrais réussir à m’aider, je suis tellement nul…
- Ne t’inquiète pas.
Charles prit de nouveau sa canne et la pointa vers Maxime, un petit coup de pouce ne lui fera pas de mal…
- Essaye avec de l’élan mec, peut être que tu y arriveras mieux lui dit Charles en lui faisant un clin d’œil.
Maxime fit trois pas en arrière, empoigna le javelot, commença à courir en pas chassés, pointa le bâton vers le ciel comme s’il voulait percer les nuages et le lâcha, là, quelque chose d’étrange se produisit, le javelot quitta la main du protégé de Charles tel une colombe prenant son envol, Maxime aurait juré avoir vu le javelot être porté par un halo vert. Le trajet du javelot sembla durer des heures, tous les groupes d’élèves s’étaient arrêtés de travailler pour voir le javelot de leur ami fendre le ciel, même les pom-pom girls avaient arrêtées de s’entraîner. Quand la pointe se planta dans le sol encore humide, l’objet avait dépassé le stade des 60 mètres. Une performance impossible pour un garçon de son âge. Mais Charles avait atteint son objectif, il se tourna vers Marine, qui, comme il l’avait prévu, était bouche-bée. La professeur de sport accouru vers lui :
- Comment as-tu fais ça ?
Maxime ne pouvait répondre à cette question, après tout, il n’avait rien fais, il s’embarqua dans une explication rocambolesque, comme quoi il s’était beaucoup entraîné, et que l’entraînement avait porté ses fruits. Il vit que Marine avait esquissée un sourire à son égard. Mais à la rigueur, ça, il s’en fichait, en effet, les 5 pom-pom girls s’avançaient vers lui et engagèrent la conversation. La plus belle d’entre elles, une blonde aux yeux étonnamment verts lui proposa de manger avec elles ce midi, il accepta sans réfléchir. Quand midi sonna, il était dans le hall avec ses amis, la fille vient le voir :
- On y va ?
- Oui, j’arrive.
- Tu vas où ? lui demanda Charles
- Je ne mange pas avec vous ce midi, je mange avec Claudia et ses copines, à tout à l’heure.
Claudia le prit par le bras, ils passèrent chercher les autres filles et se rendirent au self, en se retournant vers ses amis, Marine lui lança un regard de feu ! Elles étaient magnifiques, chacune leur point fort, Claudia, c’était ses yeux, Marion avait la peau aussi lisse que celle d’un bébé, Barbara possédait les beaux cheveux bouclés qu’il avait jamais vu. Océane avait une voix qui ensorcelait quiconque l’entendait. Enfin, Manon, avait quelque chose d’indéfinissable qui la rendait parfaite, le « truc » que les autres non pas. Ils s’installèrent à une table. Pendant le repas, tous les regards des 5 filles se portaient sur lui. Elles le complimentaient à tour de bras… Elles lui posèrent nombre de question sur ses goûts. Vers la fin du repas, ses autres amis de Seconde s’installèrent à la table d’à côté, ils le snobaient, ils n’avaient pas appréciés ce que Maxime avait fait, les avoir abandonnés pour ces… pimbèches. Lui, s’en fichait, il était le centre d’intérêt de cinq filles magnifiques et il avait un but bien précis en parlant à ces filles, il voulait rendre Marine jalouse… Ils allèrent poser leur plateau, Charles et les autres ne lui accordèrent pas un regard, et ça continua comme ça jusqu’à la fin de la journée, si bien qu’à l’arrêt de car, Maxime resta avec ses amies pom-pom girls…

Pauline monta dans son car, Lucius était dans son sac de cours, elle se rendit au bout du bus et posa l’animal sur un siège à ses côtés.
- Pourquoi tu m’as choisis moi et pas une autre ?
- Je ne sais pas, toi tu n’es pas comme les autres, tu es spéciale…
- Merci, mais pourquoi es-tu ici ?
- Comment ça ?
- Pourquoi es-tu à Strasbourg, tu as un but précis ? Tu es un écureuil qui parle, je continue à penser que tu ne viens donc pas de cette planète
- En effet, je ne viens pas de la Terre, je ne voulais pas te le révéler, mais tu l’as compris toute seule… Je viens d’une planète hors du système solaire, très loin d’ici, mais les habitants de cette planète m’ont trahis, je suis ici pour me venger…
- Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
- Ils m’ont tranché la tête dit-il en montrant sa cicatrice.
- Mais comment as-tu survécus ?
- La magie noire était tellement forte en moi qu’elle m’a maintenue en vie jusqu’à ce que je retrouve ma tête, heureusement, elle n’était pas loin de mon corps.
- De la magie noire ? T’es un copain à Voldemort toi ou quoi ? T’es venu ici pour me dire que j’étais une sorcière ?
- Mais non voyons…
Pauline était peut être un peu plus sotte qu’elle ne l’avait imaginé, mais elle avait l’âme aussi pure que Marianne…
- Mais c’est quoi ton but alors ?
- Un habitant de ma planète a fabriqué une bague plus puissante que tout… Avant de mourir, il m’a légué cette bague mais je l’ai perdue, et je suis sûr qu’elle se trouve dans la région, mais je ne sais pas exactement où, serais-tu partante pour m’aider à la retrouver ?
Il avait besoin d’elle, il ne pouvait pas lui avouer qu’il avait tué cet homme pour lui voler la bague.
- Oui, évidemment que je veux bien t’aider, mais que feras-tu quand tu l’auras ?
- Je te dirais ça plus tard… On est bientôt arrivé ?
- On doit d’abord passer par un lycée de Strasbourg pour changer de car.

Maxime attendait son car avec ses amies, Claudia et Barbara se rendirent dans les toilettes pour se remaquiller, quelques minutes plus tard, un car arriva. Une rousse avec un sac East Pak descendit, et vint les voir, elle dit bonjour aux filles et Manon lui présenta Maxime, celui-ci lui fit la bise puis lui dit :
- Qu’est-ce que tes yeux sont magnifiques !
- Merci, je te retourne le compliment, tu es magnifique… Claudia et Barbara ne sont pas là ?
- Elles sont partis se remaquiller, tu les connais, s’il leur manque un peu de fond de teint sur les joues, elles ne sont pas contentes…
Pauline se rappela de se que lui avait dit Carl, c’était donc lui Maxime… Son sac s’ouvrit et Lucius vint se poser sur son épaule, il avait trop chaud, tous prirent peur :
- Pauline ton sac s’est ouvert tout seul !
- Je sais, c’est mon écureuil qui parle, je l’avais caché dans mon sac et là il est sur mon épaule.
- Pauline ? Tu es sûre que ça va, s’étonna Marion, il n’y a rien sur ton épaule voyons…
Comme tous les Maîtres du Destin, Lucius pouvait disparaître aux yeux du monde, c’est pour ça que seule Pauline pouvait le voir :
- Pauline, tu connais le garçon qui est là-bas ? lui dit Lucius dans le creux de l’oreille
- Je vais demander à Maxime, il le connaît peut être…
Il avait déjà reconnu Charles mais il n’était pas sûr que ça soit lui, Maxime lui donna une réponse plus que satisfaisante :
- Lui ? C’est Charles Régrebac, il est sympa mais il est toujours sur mon dos, on dirait qu’il veut contrôler ma vie, c’est saoulant à force.
Quand l’écureuil entendit ce nom, il rentra dans une colère noire, il griffa Pauline sans le vouloir, ses griffes étaient sorties de ses pattes. Il n’allait pas attaquer Charles aujourd’hui, mais il savait qu’il l’avait à portée de main maintenant, tous les soirs il se rendra au lycée avec Pauline. Il partit peu après dans un autre car avec son amie. La belle rousse avait tapé dans l’œil de Maxime, son cœur ne savait plus où donner de la tête. Elle l’avait embrassé tendrement sur la joue en lui disant : « A demain beau brun ». Comment résister à ça ?
Demain, il aura 5 minutes pour la séduire, c’était le temps qu’elle restait à l’arrêt de car : il devait négocier son numéro de téléphone.

Lucius devait réfléchir à un plan d’attaque contre Charles et il devait aussi trouver la bague ! Il était dans la chambre de Pauline. Un cadre en forme de zèbre attira son regard. Sur la photo, il reconnut Pauline et les 3 autres filles qui étaient avec elle tout à l’heure, mais il y avait 2 autres filles qu’il ne connaissait pas, une avait les yeux vert émeraude.
- C’est qui la fille avec les yeux vert ?
- C’est Claudia, elle a vraiment de beaux yeux…
- Oh oui… Elle habite loin ?
- Non, c’est la fille de la professeur de mathématique du lycée où nous sommes allés tout à l’heure.
Elle avait exactement les mêmes yeux que le premier Grand Maître du Destin, il en était sûr, elle était de famille avec l’homme qu’il avait tué, il en aurait mis sa tête à couper. Elle savait donc forcément où était la bague, il devait se rendre chez elle au plus vite… La mère de Pauline entra dans la pièce avec une grande bassine pleine de linge, une fois de plus, sa fille parlait toute seule. Elle l’inquiétait, elle retourna voir son mari, ensemble, ils décidèrent qu’elle devait voir un psychologue… Entre temps, Lucius était parti.
- Ecoute ma chérie, nous avons décidé, ton père et moi, que tu devais voir un psychologue.
- Vous vous foutez de ma gueule ? Vous pensez que je suis folle c’est ça ?
- Pas du tout, nous te trouvons juste un peu plus distante en ce moment quelque chose te tracasse ? Tu peux tout nous dire tu sais, nous sommes tes parents après tout.
- Non, il n’y a rien, je vous jure.
- Cette psychologue est la meilleure de Strasbourg, on ne fait ça que pour ton bien. Les séances commencent dans un mois.

Durant les semaines qui suivirent, Geoffrey était retourné avec Marine et ils vivaient pour l’instant, trois semaines de romance. Maxime, lui, apprenait à connaître Pauline et il commençait à en tomber amoureux, il le savait, mais il ne voulait pas recommencer une histoire avec une nouvelle fille. Son objectif était toujours de sortir avec Marine. Il passait de plus en plus de temps avec ses poms-poms girls et ne parlait presque plus à « ses amis », voila maintenant deux semaines qu’il n’avait pas parlé à Charles alors qu’ils étaient dans la même classe. Plorus, lui, se cachait encore, la chasse à l’homme était toujours d’actualité, il restait au quartier général du Grand Conseil en attendant des jours meilleurs. Il regardait évoluer Isabelle, elle était triste, il lui manquait. Malheureusement, il ne pouvait pas aller la voir, il ne lui faisait plus vraiment confiance depuis l’incident de leur dîner. Lucius n’avait plus accompagné Pauline en cours depuis un mois, néanmoins, il venait la voir tous les week-ends.

Aujourd’hui, c’était la première séance chez le psychologue pour Pauline, elle viendra la voir une fois toutes les deux semaines pendant une heure. Ses parents la laissèrent entre les mains de la professionnelle. Pauline entra dans la salle d’attente, elle était composée d’une table basse de couleur noire, colonisée par des montagnes de magazines ouverts empilés les uns sur les autres. Une forêt de chaises en cuirs se trouvait dans la salle. Une porte en verre trempée donnait accès à la salle de consultation. La porte s’ouvrit, une femme d’une quarantaine d’années l’accueillit avec un grand sourire, elle avait les cheveux blonds et bouclés, les yeux noirs, enfin, elle portait une chemise blanche et un jean noir. Elle lui tendit la main pour la saluer, Pauline lui passa devant sans rien dire, l’intérieur était très grand, un tapis en forme de puzzle couvrait un tiers de la pièce, un coin avait été aménagé pour les petits enfants, avec des poupées et un garage avec des petites voitures. Au milieu se trouvait le bureau de la psychologue, elle invita sa patiente à s’asseoir. Sur les murs se trouvaient des tableaux de paysage, la forêt, le ciel, un lac, le tableau représentant le lac intrigua Pauline, ce paysage était aussi magnifique que surréaliste, à la surface de ce lac se trouvait des nénuphars géants, et assis-dessus, se trouvaient des hommes-poissons, la belle rousse aurait juré les avoir vu bouger.
- Je ne vois vraiment pas pourquoi on m’a emmené ici…
- C’est que tu dois avoir des choses à me raconter…
Pendant une heure, Pauline lui mentit sur sa vie, elle lui raconta tout et n’importe quoi, elle ressortit du cabinet amusée, s’inventer une vie malheureuse fut géniale, il n’y avait rien qui clochait dans sa vie s’entêtait à se dire, alors qu’elle savait très bien au fond d’elle que rien n’allait. Le lendemain, à l’arrêt de car, elle raconta quelque chose à Maxime qui changea le cours des choses.
- Tu es enceinte, tu déconnes là ?
- Non pas du tout…
Maxime ne s’attendait pas à ça.
- Ah oui, en effet… Il est au courant au moins ?
- Non justement, il faut que je lui dise, je compte le prévenir ce soir. Je m’en suis rendu compte pendant les vacances. Je mangeais beaucoup et j’avais des nausées à chaque fois que je me réveillais. J’ai fais un test de grossesse, il s’est révélé positif… Ni mes parents, ni mon copain ne sont au courant. Tu es le seul.
- Je suis très touché Pauline que tu me fasses autant confiance. Je te conseille d’avorter, ça va te gâcher ta jeunesse. Mais bon, c’est ta progéniture, je comprendrais que tu veuilles le garder, c’est normal. Si tu as besoin de quelqu’un pour parler ou quoi que ce soit d’autre, je suis là, ne l’oublie pas…
- Merci de me soutenir, tu es une personne en or…
- Tant que ça, je suis touché, mais on est ami, c’est normal !

Charles et Capucine étaient désespérés, ils allaient donc utiliser le philtre d’amour de Plorus, un jour, ils mangèrent seuls avec Maxime et Marine, les deux « couples » mangeaient en tête, ils attendaient une occasion pour verser la potion dans le verre de Maxime. Quand celui-ci partit chercher de l’eau et Marine assaisonner son plat, ils en profitèrent et versèrent la totalité du tube à essais dans le verre de Maxime. Quelques minutes plus tard, Maxime et Marine revinrent, celui-ci avala la solution incolore d’une traite. Il fut parcouru d’une sensation bizarre, comme si l’amour était entré en lui et ne voulait plus sortir. Il regarda Marine, qu’est-ce qu’elle était belle, aujourd’hui encore plus que les autres jours. Il l’aimait, il en était sûr. En l’espace d’un instant, il avait oublié Pauline et était retombé amoureux d’elle, il y avait seulement un problème, elle était avec Geoffrey, il fallait qu’il s’en débarrasse et vite… Mais il n’avait pas envie de participer à une bagarre improvisé, cette, il devait ruser, tout comme Lucius avec la bague. Charles et Capucine étaient heureux, leur philtre avait fonctionné, ça se voyait dans les yeux de Maxime. L’occasion pour de nouveau séduire Marine ne se fit pas attendre, leur professeur d’Histoire-Géographie leur donna un exposé à faire, il se mit avec Marine. Celle-ci lui proposa de venir le Week-end prochain chez elle pour débuter le travail. Il accepta sans hésiter et attendit le Samedi avec impatience.

Il arriva chez elle vers quinze heures, ils n’étaient que tous les deux, ses parents étaient sortis au cinéma, en l’attendant, Marine avait commencé à faire un nouveau vase en poterie, elle était très douée pour cet art si complexe. Elle le fit asseoir sur un siège et il patienta, elle voulait finir son vase avant de commencer à travailler. Soudain, Maxime eut une idée :
- Marine, tu sais ce qu’il manque à cette scène ?
- Non.
- Ca :
Maxime savait que Marine adorait le film Ghost, il avait la bande originale de ce film sur son portable. La musique débuta, Marine sourit, elle se croyait dans être Demi Moore et Maxime était Patrick Swayze. Maxime avait eu tout bon en faisant ça, évidemment, elle ne lui sauta pas dessus, mais il savait que s’il reconstituait la scène au millimètre près il allait l’embrasser, il vint derrière elle et posa ses mains sur les siennes, elle éclata de rire.
- Qu’est-ce que tu essayes de faire ?
- Pour être franc : j’essaye de te séduire et je sais que je vais réussir !
- Tu as l’air d’être bien sûr de toi dit-elle d’un air malicieux, si tu crois que tu réussiras en reconstituant la scène de Ghost, tu te trompes…
- Je viens avec autre chose voyons !
- Et quoi donc ?
Il arrêta la musique, posa un genou à terre prit un papier niché dans sa poche sur lequel il avait écris deux poèmes d’une belle écriture calligraphiée aussi belle que celle des moines. En les lisant, Marine était déjà très émue rien qu’en les lisant. Mais ce n’était pas fini Maxime les avaient récités tous les deux avec une grande émotion, elle frissonnait à chaque vers. Voici ce qu’il lui a compté :

Amour
Un mot si simple à prononcer
Mais si difficile à exécuter
Ce n’est un programme d’ordinateur
Ce sentiment doit venir du cœur
Encore moins un logiciel
C’est quelque chose d’exceptionnel
Amour, si tu n’étais pas là…
Il ne vaut mieux pas y penser, nous avons tous besoin de toi…
Sans amour, il n’y a pas de vie
Mais qu’importe, je t’aime plus que tout au monde
La première fois que je t’ai vu, ça m’a fais l’effet d’une bombe
Mon cœur faisait boum-boum,
Et dans ma tête,
C’était la fête
Devant toi j’étais en admiration
Amour aurait du être ton prénom
Lorsque tu m’as parlé
J’ai cru halluciner
Tu étais si inaccessible
Que j’ai cru que nous n’étions pas compatibles
Depuis que nous sommes en ensemble, l’idée de te perdre, je n’y ai jamais songé
Car je sais que je ne cesserais de t’aimer








Le deuxième était encore plus beau :

Si un jour je venais à te perdre
Il vaudrait mieux que l’on m’abatte,
Ma vie sur Terre ne vaudrait plus rien,
Car de mon cœur, tu étais le gardien
De colère, tel un automate,
J’anéantirais tout sur mon passage
Puis, je prendrais mes bagages
Et je partirais le plus loin possible
Car sans toi, ma vie serait horrible
Partir loin pour pleurer serait la solution
Puis, sur cette île lointaine, je proclamerais seul mon exécution
Mais je préfère ne pas penser à ces choses là,
Et je préfère rester près de toi
Tu ne peux pas t’imaginer à quel point tu m’es indispensable
Te perdre serait pour moi une épreuve insurmontable
Mais j’espère que tu n’as pas l’idée de me quitter
Car sinon, c’est la vie que je compte abandonner

Après ce moment plus que romantique, Marine le releva et l’embrassa, ce fut aussi simple que ça… Il était plus qu’heureux : il était amoureux.
- Marine, je t’aime tellement, mais je me rends compte qu’il faudrait que je répète cette phrase quinze fois par jour pendant quarante ans pour traduire le vingtième de ce que je ressens pour toi…
- Tu comptes me faire pleurer ?
- Si chaque larme que tu verses tombe au sol et forme l’océan d’amour que je te porte alors oui…
A partir de maintenant, ils l’avaient décidés tous les deux, ils ne se sépareraient plus. Ils restèrent dans les bras l’un de l’autre toute l’après-midi, mais vers dix-sept heures, Maxime reçut un S.M.S. qui stoppa cette romance, c’était Pauline : « Vite, appelle-moi, je vais faire une connerie ». Fébrile, Maxime se laissa tomber sur le canapé, Pauline était sa meilleure amie, il ne pouvait pas se permettre de la perdre, il composa son numéro, elle décrocha en pleurs et avait une toute petite voix, il la reconnaissait à peine :
- Allo ?
- Qu’est-ce que c’est que ce putain d’S.M.S. ? Tu veux me faire peur ? T’es où la ?
- Je ne te le dirais pas, tu ne peux pas me sauver, personne ne le peut, je n’en peux plus de cette vie !
- Comment peux-tu dire une chose pareille ? La vie est le plus beau des cadeaux, elle a beau être ponctuée de hauts et de bas, il faut toujours positivé !
- Oui mais là, je suis à saturation, je n’ai plus un souffle de bonheur en moi…
- Mais qu’est-ce qui se passe ?
- Valentin m’a quitté, voila, ce qui se passe ! Je lui ai annoncé que j’étais enceinte, il n’a pas assumé et il m’a abandonné.
- Quel con, mais quel con ! T’abandonner toi ? Dis-moi où tu es, s’il te plaît…
- En haut d’un hôtel de Strasbourg, l’Hannong.
- Ne bouge pas, j’arrive…
Il prévenu Charles de cet incident et il s’excusa auprès de Marine. Charles le transporta en haut de l’hôtel, c’était contre les règles bien sûr, mais la situation était grave, il lui fit promettre de ne rien dire à personne. Maxime ne mit pas de temps à la repérer sur l’immeuble :
- Par pitié, ne saute pas, j’ai besoin de toi.
- Non tu mens, personne n’a besoin de moi, je suis facultative sur Terre, tu ne comprends rien, l’homme que j’aime m’a quittée. Cela faisait deux ans que nous étions ensemble, et face à ce petit obstacle il s’est barré.
- T’as quinze ans miss, t’as le temps pour trouver l’Homme de ta vie, je ne me fais pas de soucis pour ça… Mais pour le moment, il y a un petit bout de chou qui va commencer l’aventure e la vie dans quelques mois, tu as envie qu’il loupe cette chance ?
- Mais justement, je n’ai que quinze ans, il ne sera pas heureux avec moi… Je ne sais pas m’occuper d’un gamin…
- Je serais là…
Tout en lui parlant, il l’avait fais descendre de la balustrade et l’avait ramené sur la terre ferme. Il lui fit un gros calin, et lui maintenu la tête contre son épaule, pour qu’elle ne voit pas le vide de nouveau.
- Merci, j’ai failli sauter.
- Ne me refais plus jamais cela tu m’entends ? Plus jamais !
- Je te le promets, je ne savais pas ce que je faisais, je me suis shootée aux médicaments avant de venir… Encore désolé…
- C’est fini, on n’en parle plus.




- Papa, j’ai eu un problème hier dit Charles sur un ton calme
- Qu’est ce qui s’est passé mon fils ?
- La meilleure amie de mon protégé a voulue sauter d’un immeuble de Strasbourg, à cause de son mec, il l’a quittée…
Mathis s’arrêta, il n’en croyait pas ses oreilles, il repensa à Myriam, la mère de Marianne ce qu’il avait « vécu » une trentaine d’années plus tôt s’était reproduit pour sa progéniture.
- Comment as-tu réagis, comment ça s’est passé ?
- Et bien, j’ai transporté Maxime sur le toit de l’immeuble, on est arrivé à temps, elle a failli sauter ! Maxime tient beaucoup à Pauline, je l’ai vu dans ses yeux.
Mathis se sentait mal, il se laissa tomber dans le canapé et bu de l’eau.
- Papa ? Ca va pas ?
- Si, si, très bien, c’est juste que ça me rappelle une histoire sordide qui est arrivée à ma meilleure amie d’enfance.
- Comment ça ?
- Lucius était le Maître du Destin de sa mère, il l’a poussé à sauter d’un immeuble, et ça recommence aujourd’hui donc ça me fait de la peine, heureusement, aujourd’hui il n’est pas en cause, d’ailleurs je me demande bien où est ce putain d’écureuil en ce moment même… Oh…
- Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?
- Bah réfléchis, il y a trente cinq ans, la mère de Marianne saute d’un immeuble de Strasbourg à cause de Lucius, après un chagrin d’amour. Et aujourd’hui, une de tes amies voulait elle aussi sauter, pour la même raison. Et ça fait plusieurs mois que l’on pas entendu parler de Lucius, mais on sait qu’il est vivant, fais le rapprochement.
- Tout comme Myriam, tu penses que Pauline est sous l’emprise de Lucius et qu’il l’a poussée à se suicider.
- Tu as tout compris ! On reprendra cette conversation plus tard, il faut que j’appelle quelqu’un…
Il prit le combiné, composa le numéro et attendit que l’interminable « bip » soit suivis d’un « allo ».

La seconde séance chez ce psychologue arriva à une vitesse folle, elle se décida à parler de Lucius à la professionnelle, elle l’accueillie avec une encore plus grande joie que la dernière fois.
- La dernière fois, j’ai oublié de vous parler de quelque chose…
- Raconte-moi ce qui se passe.
- Et bien je me promenais dans les bois avec mon petit ami, quand un écureuil aussi blanc que de la neige possédant des yeux vert émeraude vient nous adresser la parole.
La doctoresse ne revenait pas de ce qu’elle venait d’entendre, elle se leva de sa chaise d’un bond :
- Tu m’as bien dis un écureuil blanc ? Il avait des yeux verts et il parlait c’est bien ça ?
- Oui, ça signifie quelque chose en particulier une hallucination de ce genre ?
- Désolé, j’écourte la séance, on se revoit dans deux semaines, comme prévu…
Pauline fut presque poussée dehors, la psychologue la salua, s’enferma à clé dans son cabinet et elle annula tous ses rendez-vous en faisant croire à ses patients qu’elle était malade. Fébrile, elle se dirigea vers son miroir juste à côté du mythique canapé que chaque bon psychologue se doit d’avoir dans son cabinet. Mais, son téléphona sonna.
- Allo ?
- Marianne ? C’est Mathis à l’appareil, j’ai un gros problème,
- Figure toi que moi aussi, Lucius est revenu !
- C’est à demi rassurant, nous avons tous les deux conclus la même chose… Comment as-tu compris qu’il était de retour ?
- C’est une de mes patientes qui m’en a parlé, Charles doit la connaître.
- Oui il l’a connaît, elle a essayé de se suicider hier, elle ne t’en a pas parlé ?
- Tu plaisantes j’espère, mais pourquoi ne m’a-t-elle rien dis ?
- Je n’en sais rien, c’est Lucius c’est sûr ! Marianne, je vais te poser une question mais tu auras du mal à me donner la réponse, promets-moi de me la donner…
- Vas-y pose la ?
- Qu’est-ce que Lucius a dis à ta mère avant qu’elle ne saute ?
- J’aurais envie de te donner la réponse, mais je l’ignore, j’avais à peine deux ans… On me l’a annoncé bien après…
- Cherche bien, il n’y a pas une phrase que disait tout le temps ton père, une phrase qui l’a marqué ?
- Et bien… En effet, il y a quelque chose maintenant que tu le dis, ma mère peignait quand elle avait du temps libre, mon père me montrait souvent ses tableaux, et dans son atelier, elle avait un grand morceau de parchemin encadré sur lequel était noté une phrase qui faisait froid dans le dos, papa l’avait accroché au-dessus de la cheminée…
- Et c’était quoi cette phrase ?
Marianne se retourna, derrière son bureau le cadre la narguait, les mots : « La vie nous condamne jusqu’à ce que la mort nous libère se moquaient d’elle, elle lui dit la phrase en pleurant et raccrocha… Elle se contempla dans la glace, elle avait une mine horrible, elle posa ses deux mains sur le miroir et dessina des cercles avec ses doigts. Après quelques secondes, des clapotis se formèrent sur la glace, comme si c’était un lac à la verticale, après avoir pris sa respiration, elle pénétra à l’intérieur de ce lac. Cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas tenté cette expérience, une fois « dans » ce miroir, elle se retrouva en apnée dans de l’eau, elle regarda en haut, des nénuphars géants flottaient à la surface et l’encadrement du miroir, était là, au milieu de cette eau turquoise. Soudain, elle commença à avoir peur, elle n’avait plus d’air, elle essaya de joindre ses deux mains, quand ses deux paumes se touchèrent, elle fut aspirée dans un tourbillon, elle crut mourir, quelques secondes plus tard, elle fut propulsée dans le bureau de Plorus, Julius l’aida à se relever.
- Marianne, combien de fois t’ai-je dis de ne pas utiliser le tableau du dortoir sous-marin pour venir dans ce bureau.
- Désolé, j’ai paniqué, c’est parce que j’avais quelque chose de très important à te dire
- Que ce passe t’il ?
- Lucius, c’est Lucius, il est revenu !
- Quoi ? Mais, comment le sais-tu ?
- Une de mes patientes m’a dis qu’elle l’avait rencontré dans la forêt à côté de Strasbourg, il essaye sûrement de la ranger de son côté, il essaye de reproduire la même chose qu’avec moi, mais dans quel but ?
- Il faut absolument que tu l’empêches de le revoir, sa vie en dépend…
- Non, il ne lui fera pas de mal, il sera gentil avec elle, comme il l’a été avec moi, maintenant, il faut trouver pourquoi il fait ça…
- Il a sans doute compris que la bague de Lipus était à Strasbourg
- La quoi ?
Julius lui raconta cette triste histoire, elle ne mit pas de temps à réagir :
- Tu veux dire que la bague est chez la petite amie de Plorus ?
- C’est ça… On doit la récupérer le plus vite possible… Au fait, sais-tu ce qui est arrivé à Plorus?
- J’étais un congrès de psychologie à New York quand cet incident a eu lieu, mais Mathis m’a tout expliqué, il est encore au Quartier Général à Strasbourg ?
- Oui, et il doit y reste, il ne peut plus se montrer sur Terre, et revenir ici ne servira à rien, il faut qu’il soit « sur le terrain ».
Ils parlèrent encore pendant près de deux heures puis Marianne rentra chez elle. Julius était secoué par sa journée, il avait organisé une réunion avec les membres du Grand Conseil pour les tenir au courant des dernières nouvelles, puis il retourna dans son bureau. Il travaillait maintenant depuis trois heures, seul, dans cette grande pièce, des chandeliers flottaient dans les airs pour éclairer celle-ci. Soudain, une bourrasque de vent ouvrit la fenêtre, et éteignit toutes les bougies, désormais, elle n’était éclairée que par la lumière des étoiles, Julius ralluma les chandeliers et l’âtre d’un coup de canne, puis il entendit une voix qui venait de nulle part

« Où est-elle ? » ; « L’avez-vous vu ? »

Ca y est, ça recommençait, Plorus l’avait rassuré en lui certifiant que c’était les fantômes du château qui lui faisaient des farces, mais il était sûr que ce n’était pas cela, c’était autre chose.
- Qui êtes-vous ? Montrez-vous !
- Tu sais qui je suis voyons Julius, je t’ai entendu cette après-midi parler à cette fille, tu a dis que tu savais où elle était… Apporte la moi !
- Non, je ne sais pas qui vous êtes, et puis, de quoi parlez-vous ? Laissez-moi, arrêtez de me persécuter !
- Jusqu’à aujourd’hui, elle était en sécurité, mais un grand danger plane sur elle désormais, s’il te plaît… Sauve-la !
Une nouvelle bourrasque de vent éteignit tous les luminaires, Julius était à genoux, le souffle court, il avait peur. Il ne savait pas qui avait parlé, pourtant, il jurerait avoir déjà entendu cette voix…
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J'ai lu d'une traite et j'avoue que cette histoire me fascine. J'espère découvrir bientôt la suite!!!
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Moi, Charles Régrebac, Maître du Destin, Tomber amoureux en deux jours mode d'emploi (deuxième partie)

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